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Attaques de Sciences et Avenir contre la place des sciences humaines à la faculté d'Angers et contre l'introduction des médecines complémentaires en milieu hospitalier

 

Science et Avenir est une revue de vulgarisation scientifique française qui tente de survivre dans un environnement très concurrentiel. Personnellement je préfère, dans le domaine généraliste de la vulgarisation scientifique, lire de temps en temps Sciences et Vie que je trouve plus complet, qui fouille plus les sujets et dont les illustrations scientifiques sont souvent remarquables.

Certains dossiers de Science et Avenir peuvent cependant être intéressants, les revues de vulgarisation traitant souvent des thèmes différents et chaque revue a ses avantages et ses inconvénients et cherche à s'adresser à un public spécifique.  Science et Avenir a malheureusement adopté depuis quelques temps un positionnement assez déplaisant, avec des dossiers d'enquêtes qui se situent entre la revue de consommateur, le cours de catéchisme scientiste et l'appel à la répression étatique sur différents sujets de société, en particulier la santé, où elle croit devoir nous imposer ses points de vue. Avec une telle approche il ne faut pas s'étonner que la revue maltraite plus souvent ces sujets qu'elle ne les traite, lorsqu'elle se lance ainsi dans du journalisme qui se prétend d’investigation et qui se révèle être d’un niveau souvent médiocre et en outre très mal mis en perspective.

En France, on préfère de longue date, dans la presse, fixer des interdits et nourrir des préjugés plutôt que d'encourager le développement d'une intelligence critique chez le lecteur, ce qui nécessite de s'appuyer sur une véritable interdisciplinarité, seule en mesure de mettre vraiment en perspective les questions de société que l'on présente. Malheureusement, l'époque est au conformisme, dans un climat de réaction politique qui domine depuis plus de deux décennies en France. Sciences et Avenir qui fait partie du groupe de presse Perdriel  (qui comprend le Nouvel Observateur) participe comme les autres titres du groupe à la diffusion d'un prêt à penser très formaté. Le fait qu'il s'agisse d'une revue de vulgarisation scientifique n'y change hélas pas grand chose. Le conformisme de la presse explique aussi que les pseudo scoops de Sciences et Avenir bénéficient souvent de relais complaisants dans d'autres titres de la presse française.

C’est dans ce contexte que Sciences et Avenir (novembre 2012) a proposé un dossier « Quand les charlatans ont leurs entrées à l'hôpital » (le titre internet de la page étant "exclusif-des-sectes-dans-les-hopitaux-et-les-universites-en-france"), qui est une tentative particulièrement agressive de la revue pour bloquer l’arrivée des médecines complémentaires à l'hôpital.

La revue, qui fait feu, sans somation, sur tout ce qui bouge, attaque au passage durement la Faculté de médecine de l'Université d'Angers sur la place excessive qu'elle accorderait aux sciences humaines et pour la mise en avant du chamanisme comme système thérapeutique. La presse locale, via Ouest France  a relayé les attaques qui portaient sur la Faculté de médecine d'Angers (lire aussi, en contrepoint, les intéressants commentaires des lecteurs en bas de page). L'Université a bien résumé la situation (communiqué du doyen de la faculté de médecine et du président de l'université d'Angers) : "L’Université d’Angers est l’objet d’une campagne de presse, lancée par Sciences et Avenir et reprise par Ouest France qui met gravement en cause un enseignant chercheur, Jean-Marc Mouillie, l’enseignement de sciences humaines à la Faculté de médecine, et finalement toute la communauté universitaire de l’Université d’Angers ainsi que l’éditeur « Les Belles Lettres » qui publie l’ouvrage collectif du collège national des enseignants de sciences humaines.  De nombreux courriels de soutien nous sont parvenus."

L'université propose une lettre de soutien à signer et un dossier d'information sur le sujet. De plus, "Afin de lever tout doute sur l’organisation et les contenus de l’enseignement dispensé au sein de la Faculté de médecine, le président de l’Université d’Angers a adressé ce jeudi 25 octobre 2012 un courrier à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et à la ministre des Affaires sociales et de la santé, dans lequel il sollicite une inspection des deux ministères à ce sujet."

 Sciences et Avenir fait état d'une véritable débauche de moyens engagés par Olivier Hertel pour mener ses investigations, avec "Plus de six mois d’enquête" [sic] Hélas, cela semble encore insuffisant, même pour l'élite journalistique de Sciences et Avenir, ne serait-ce que pour vérifier des informations élémentaires. Ainsi en est-il de la place scandaleusement disproportionnée qui serait accordée aux sciences humaines dans le cursus de médecine d'Angers, selon le journaliste de Sciences et Avenir : « Ce qui est gênant, c’est le coefficient considérable accordé aux sciences humaines : 200 points sur 500 » [propos recueillis par Ouest France]. Or, il s'avère que le coefficient est en réalité... de 200 points sur 1000... et qu'il est "conforme aux recommandations de la Commission pédagogique nationale des études de santé qui sont suivies par l’ensemble des facultés de médecine françaises." selon les explications de la Faculté (source).

Par ailleurs, confie le même Olivier Hertel, « ....Au-delà, on peut considérer que faire rentrer des notions de chamanisme dans une faculté de médecine, c’est jouer avec le feu. » Bigre, pour le coup l'affaire semble grave, on doit proposer à nos innocents carabins des stages de guérison chamanique, va s'imaginer le lecteur pressé. Pas du tout, bien évidemment ! De quoi s'agit-il donc alors ? Tout simplement d'une critique aussi ridicule que malveillante de l'épais ouvrage de référence sur les sciences humaines et la médecine que propose l'université et qui, dans sa section consacrée à la maladie dans les sociétés primitives, pousse l'imprudence jusqu'à consacrer quelques pages à la place du chamanisme comme système de guérison dans ces sociétés ! Bref, il s'agit, tout simplement, de quelques notions de base en ethnologie. Et d'un journalisme "d'investigation" d'une particulière mauvaise foi, on en conviendra...

Le cas de la Faculté de médecine d'Angers illustre comment les informations du dossier de
Sciences et Avenir ont été collectées, vérifiées et présentées. Il en tout cas incroyable, compte tenu des enjeux en termes de savoir et de culture, qu'une revue de vulgarisation scientifique, sur la base d'informations fausses et non vérifiées, en arrive à stigmatiser la diffusion de la culture générale et des sciences humaines dans les études de médecine. Qui, à part Sciences et Avenir peut s'opposer à ce que les futurs professionnels de santé et les médecins bénéficient d'une culture générale solide, en particulier dans le domaine des sciences humaines, pour qu'ils soient par exemple préparés à mettre en contexte la place des soins et de la santé publique dans la société, à aborder avec humanité la relation avec le patient fragilisé par la maladie, aient une connaissance suffisante des enjeux éthiques individuels et collectifs de la médecine… ? Que l'on mette en péril un tel enseignement, sur la base d'une enquête bâclée, en s'en prenant à une université à la pointe dans ce domaine, et qui le fait visiblement à la satisfaction des enseignants et des élèves (comme en témoigne les très nombreux témoignages de soutien reçus par l'université), montre le profond manque de respect de Sciences et Avenir pour la place du savoir et de la culture dans notre société.

Sciences et Avenir nous propose par ailleurs un dossier basé sur un amalgame d'informations disparates. Il convient donc, au-delà du cas d'Angers, de s'interroger sur l'agenda social et politique que cherche à faire avancer cette approche caricaturale des médecines complémentaires et de leur introduction en milieu hospitalier. Un article du Site de l'Ostéopathie, par Jean-Louis Boutin, s'inquiète ainsi légitimement de la charge menée par Sciences et Avenir : "à vouloir montrer que toute médecine complémentaire est une secte, n’atteint-on pas une limite au-delà de laquelle toute recherche sur ces médecines doit être interdite ? La question vaut la peine d’être posée." Nous allons voir qu'il ne s'agit pas d'une question en l'air et que différents acteurs s'activent pour apporter une réponse liberticide à ce type de question.

Le prudent et conformiste Sciences et Avenir, n'est pas du genre à s'attaquer à du gros gibier, comme des hôpitaux et des facultés de médecine, sans bénéficier de solides soutiens politiques et institutionnels. Alors que le système de santé se délabre et que les multinationales du médicament continuent, comme si de rien n'était, à imposer, avec la complicité des pouvoirs publics, la mise sur le marché, à des prix faramineux, d'innombrables médicaments, sans intérêt en terme de santé publique et parfois dangereux, en rançonnant au passage la sécurité sociale et les mutuelles, le Sénat a cru devoir créer de toute urgence, en octobre 2012, une "Commission d'enquête sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé". On voit toute la pertinence de cette Commission d'enquête par rapport aux enjeux de l'heure.

Cet agenda pourri correspond à la tentative par les fractions réactionnaires du monde de la santé et de la politique de bloquer différentes tentatives en cours pour créer un cadre cohérent d'intervention pour les médecines complémentaires dans les hôpitaux français et dans le monde de la santé en général. Va dans le sens de l'ouverture le travail de réflexion intéressant en cours aux hôpitaux de Paris, avec le Rapport Médecines complémentaires à l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris. L'intégration de ces approches participerait à une humanisation de la pratique de soin, qui serait plus centrée sur le bien être de la personne et moins exclusivement focalisée sur la maladie. Le centre d'analyse stratégique rattaché au Premier ministre a également proposé en octobre 2012 une note d'analyse n°290 - Questions sociales qui va dans le même sens, celui d'une intégration raisonnée des médecines non conventionnelles dans les pratiques de santé.

Le Site de l'Ostéopathie déjà cité propose un article de synthèse très complet sur cette question. Il y a une attente très forte des patients mais aussi de beaucoup de professionnels pour faire entrer les médecines complémentaires à l'hôpital et définir leur place dans le système de santé en général, en évaluant empiriquement la qualité de ces approches, pour introduire les méthodes sérieuses et éprouvées et développer l'évaluation et le professionnalisme des approches complémentaires. Mais quand on refuse de discuter de bonne foi de cette démarche prudente et progressive, les arguments infamants de pratiques sectaires et de charlatanisme permettent encore et toujours de bloquer toute réflexion sérieuse et toute perspective d'évolution des pratiques de santé. Là aussi Sciences et Avenir est à la pointe du combat pour empêcher une introduction raisonnée des médecines complémentaires à l'hôpital, mais surtout pour masquer l'ampleur et le sérieux des débats en cours et occulter la qualité des arguments des défenseurs d'une approche réformatrice de la question.

Dans ce contexte, où il s'agit d'agiter peurs et préjugés, de véritables chasses aux sorcières sont régulièrement organisées, par exemple contre quelques tentatives prudentes d'introduction de la fasciathérapie en cancérologie (encore à Angers, mais pas à la fac de médecine), comme technique complémentaire. Une "enquête" de rue89.com (qui a rejoint le groupe Perdriel…), "Face au cancer, la fasciathérapie continue de diviser à Angers" et qui a apparemment largement inspirée les attaques de Sciences et Avenir sur la fasciathérapie, montre le niveau auquel peuvent s'abaisser certains journalistes et le degré d'intrusion dans la vie privée que s'autorisent certains "investigateurs".

Gestion Santé n'a pas d'opinion arrêtée sur la fasciathérapie, mais estime que des pratiques utilisant un toucher corporel respectueux et le contact affectif avec le patient devraient avoir une place significative dans le système de soin, en particulier pour toutes les pathologies lourdes et invalidantes, portant atteinte à l'image corporelle et à l'estime de soi, où il est nécessaire que le patient retrouve un ressenti corporel donnant une sécurité de base pour lutter contre l'angoisse et la dépression et pour réhabiliter le corps comme source de bien être et de plaisir de vivre. On ne peut pas se limiter aux soins de rééducation et de kinésithérapie traitant seulement les troubles fonctionnels, quelle que soit, bien évidemment, l'importance de cette approche.

Une technique corporelle douce comme le drainage lymphatique, illustre bien le peu de place accordée aux techniques corporelles. Cette méthode a fait officiellement la preuve de son efficacité dans une indication, diminuer le lymphoedème consécutif à la chirurgie ou à la radiothérapie du cancer du sein, un oedème des tissus du bras avec accumulation de liquide lymphatique très difficile à résorber, mais elle a une fenêtre d'utilisation reconnue extrêmement étroite et qui s'inscrit dans une approche qui reste purement fonctionnelle de la maladie, excluant toute prise en compte en terme de bien être corporel. L’extraordinaire étroitesse des indications reconnues du drainage lymphatique est très révélatrice du climat de suspicion et de méfiance à l’égard des approches corporelles. Dans le climat d'imbécilité ambiant il serait d'ailleurs probablement impossible de faire accepter cette approche, malgré son efficacité, si elle n'était pas déjà autorisée d’assez longue date.

Il faut évaluer simultanément l’efficacité fonctionnelle et la capacité à induire un bien-être psychocorporel stable par les différentes approches corporelles disponibles, tenir compte de ce qu’elles traitent, pour beaucoup d’entre elles, la personne globale comme une totalité intégrée en recherche d’équilibre interne, et qu’elles stimulent de ce fait les fonctions d’homéostasies du corps, ce qui facilite le retour à la santé. Cette évaluation devrait être faire sans parti pris, en vue d’étendre raisonnablement leurs indications quand cela paraît légitime. Ces propositions de bon sens devraient s’inscrire dans une large mise en perspective des approches complémentaires, des mécanismes possibles de leur efficacité, de leur inscription dans les pratiques de santé et de leur contribution à l’humanisation des soins, de leur capacité à répondre aux attentes des malades et des professionnels de santé.

On peut à cet égard distinguer deux courants clairement opposés dans le monde de la santé. Un courant est représentée par le Rapport Médecines complémentaires à l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris et les préconisations du Centre d'analyse stratégique que nous avons déjà évoquées et qui vont dans le sens d'un accompagnement raisonné de l'introduction des médecines complémentaires dans les pratiques de santé et à l’hôpital.

Dans le camp adverse, le fer de lance de la réaction se trouve à la Miviludes, officiellement chargée de la lutte contre les sectes, mais dont l’agenda officieux est en réalité de relayer le traitement ultraconservateur de nombreux sujets de société en utilisant la paranoïa sectaire, soigneusement entretenue avec la complicité d’un réseau de journalistes bien placés. Ces dernières années la Miviludes s’est notamment illustrée par son influence lamentable dans le débat sur l’exercice de la psychothérapie. Elle semble actuellement largement dicter les travaux de la "
Commission d'enquête sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé" en cours au Sénat.

Jean-Luc Martin-Lagardette, un journaliste santé bien informé sur les approches médicales complémentaires, a donné récemment un aperçu de l'impressionnant catalogue de mesures liberticides que concoctent dans les coulisses la Miviludes et certains parlementaires du Sénat pour "bunkériser" un peu plus encore la médecine conventionnelle et détruire les médecines complémentaires, dans le cadre de la Commission d'enquête (Lire :
Travail législatif : La guerre contre les médecines douces s’intensifie). La Commission d'enquête a été proposée par la droite mais approuvée par le Sénat à majorité de gauche, signe de ce que de nombreux sénateurs soutiennent cette imposture. Le nouveau président de la Miviludes, Serge Blisko, qui a été nommé par le président Hollande en août 2012, développe sans complexe, en l'aggravant encore, l'agenda répressif sécuritaire de son prédécesseur, prétendument destiné à lutter contre les sectes, et désormais massivement orienté vers le secteur de la santé, dans une logique purement répressive et policière. Cette orientation de la Miviludes vers le secteur de la santé avait été initiée par le prédécesseur de Blisko, Georges Fenech, du parti UMP de Sarkozy.

La Miviludes s'était réorientée vers la chasse aux médecines complémentaires vers 2008. Son nouveau président, Serge Blisko, a été vraisemblablement choisi parce qu'il est médecin, pour tenter de donner un semblant de crédibilité aux ragots de la Miviludes et à ses "investigations" dans le domaine de la santé. Allant dans le même sens et avec la même orientation, donner un peu de crédibilité à la Miviludes dans le domaine de la santé, il faut aussi évoquer la création par le gouvernement, en 2009, d'un groupe d'appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. Celui-ci permet de donner un semblant de crédibilité dans le domaine de la santé à l'agenda sécuritaire de la Miviludes, qui semble d'ailleurs en avoir dicté les missions de ce fort bien nommé "groupe d’appui"… Le site du ministère de la santé dédié à la "
Pratiques de soins non conventionnelles", rend compte du travail embryonnaire effectué et confirme qu'il ne s'agit pas d'évaluer les médecines complémentaires, mais avant tout de les discréditer et de présenter avec enthousiasme la boite à outil de tous les dispositifs répressifs disponibles pour pourchasser les médecines complémentaires.

Le courant réformateur, favorable à une intégration raisonnée des médecines complémentaires, peut toutefois se prévaloir d'un appui de poids, celui de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). On ne s'étonnera donc pas que la Miviludes, Sciences et Avenir et tous les groupes de pression hostiles aux médecines complémentaires occultent systématiquement ce soutien.

Dès 2002, l'OMS a pourtant pris des positions très nettes sur cette question. Elle évoque les MTR, pour faire référence aux médecines traditionnelles, s’exerçant dans un contexte de médecine populaire dans les pays en voie de développement, et les MCP, pour médecine « complémentaire », « alternative » ou « non conventionnelle » des pays développés, d'où le sigle MTR/MCP. Mis à part cette distinction de vocabulaire l'OMS fait des préconisations communes aux différents pays. C'est ainsi que la "
Stratégie de l’OMS pour la Médecine Traditionnelle pour 2002–2005" invite à décliner au niveau national (lire p. 28)  les objectifs suivants :

Directives de formation pour les thérapies de MTR/MCP les plus couramment utilisées.
• Consolidation et meilleure organisation des prestataires de MTR/MCP.
• Renforcement de la coopération entre les prestataires de MTR/MCP et les praticiens allopathes.
• Information fiable pour les consommateurs sur l’usage correct des thérapies et produits de MCP.
• Amélioration de la communication entre les allopathes et leurs patients en ce qui concerne l’usage par ces derniers de la MTR/MCP.

L'OMS se propose de soutenir ces objectifs par différents moyens qu'elle met en œuvre à son propre niveau ou qu'elle propose de décliner dans les différents pays en créant un climat de confiance, de reconnaissance mutuelle et de collaboration entre la médecine allopathique et les médecines MTR/MCP. Ces propositions d'objectifs nationaux se retrouvent largement dans les rapports sus évoqués des hôpitaux de Paris et du centre d'analyse stratégique, que l'on peut considérer comme les premières tentatives pour décliner dans le domaine français les préconisations de l'OMS. Si tout cela était correctement mis en contexte et servait à informer le public français, il ne fait guère de toute que les projets d’introduction raisonnées des médecines complémentaires bénéficieraient d’un très large soutien dans la population. Les évolutions devraient se faire en tenant compte des spécificités nationales dans le domaine des médecines complémentaires, dans un esprit de collaboration avec l'OMS et en collaboration avec les pays étrangers, notamment dans l'Union européenne, pour bénéficier des expériences étrangères et sortir la France de ses scléroses et de ses a priori.

Malheureusement dans le climat de conservatisme des classes dirigeantes françaises, de nombreux médias ont un tout autre agenda et ont noué de longue date des liens étroits avec les milieux conservateurs de la santé et avec les organismes comme la Miviludes chargés de figer tous les archaïsmes du système de santé français. C'est ainsi que Sciences et Avenir affiche ouvertement ses relations décomplexées avec la Miviludes, les deux se renvoyant visiblement et complaisamment l'ascenseur. Sciences et Avenir ouvre ainsi tribune à la Miviludes, lire "Serge Blisko : "nous allons alerter les universités et les hôpitaux des risques d'infiltration", dont le nouveau président, de son côté, selon Sciences et Avenir, "s’inquiète en particulier de la situation de l’université d’Angers", une situation qui, comme nous l’avons vu, est totalement imaginaire.

Tout cela donne une idée de ce qu’on nous sert en matière de prévention du péril sectaire et de la presse de caniveau à l’ouvrage pour empêcher l'ouverture raisonnée du système de santé aux médecines complémentaires. Nous espérons que ces réformes indispensables pourront malgré tout voir le jour, malgré une opposition aussi retorse que malveillante. Comme il le fait régulièrement, Gestion Santé tient à évoquer les questions de société en rapport avec la santé. Les intérêts de Gestion Santé expliquent pourquoi nous venons de traiter de l'évolution de l'intégration des médecines complémentaires dans la pratique médicale générale et la façon indigne dont certains essaient d'entraver ce processus, qui est une évolution d’ampleur mondiale particulièrement souhaitable des pratiques de santé, évolution très soutenue par l’OMS et attendue par les patients et de nombreux professionnels de santé préoccupés par l'humanisation des pratiques de santé. Il nous a semblé important de présenter en détail les enjeux politiques, sociaux et sanitaires du débat, compte tenu de ce que la représentation politique se prête complaisamment aux manoeuvres des groupes de pression hostiles à ces évolutions. En outre, la quasi totalité des médias dominants occultent systématiquement les enjeux du débat en cours et les questions de société qui se posent ou bien les traitent avec une lamentable désinvolture et partialité.

Lectures complémentaires :

Le journaliste de Sciences et Avenir au Sénat devant la Commission d'enquête sur les sectes et la santé  Le rapport et les auditions de la Commission d'enquête sénatoriale sur les sectes et la santé étant disponible en ligne, Gestion Santé poursuit son travail d'information sur le rôle de Sciences et Avenir et de son journaliste. Les auditions confirment le manque de sérieux des investigations publiées par la revue.

Audition au Sénat de M. Olivier HERTEL, journaliste à Sciences et Avenir (mercredi 5 décembre 2012) Les vaticinations et les oracles confus du journaliste de Sciences et Avenir sus-évoqué écoutés avec dévotion et recueillement par les sénateurs.

Miviludes : une proposition de loi retirée subitement de la commission des lois au Sénat (Article de Paris Tribune)
Cet article porte sur les tentatives parlementaires en cours d'origine sénatoriale pour donner l'immunité au président de la Miviludes afin qu'il puisse déverser sans entrave les calomnies de son rapport annuel.

Alain Milon, un sénateur trop lié à l’industrie pharmaceutique ? (Article de altermonde-sans-frontiere)
Le portrait de l'homme, si proche de l'industrie pharmaceutique, qui truste tous les dossiers santé du Sénat et préside la Commission d'enquête sénatoriale sur les sectes et la santé évoquée dans notre article.

Alain Milon, suite : « La guerre des sectes au Sénat » (Article de altermonde-sans-frontiere)
Un complément utile au portrait précédent, l'auteur faisant une analyse similaire à la notre sur les enjeux de la Commission d'enquête sénatoriale sur les sectes et la santé.

Ces élus qui se font subventionner par les firmes pharmaceutiques ... Les conflits d'intérêt des députés et sénateurs qui se font financer par les labos via le Club Hippocrate. Lire aussi : Sanofi goûte à son tour aux fruits défendus du Club Hippocrate. Mais vous préfèrerez peut-être les petits fours du plus classique Club Avenir de la Santé ? Le Club Avenir de la Santé : 23 années de lobbying pharmaceutique intensif  financé par la firme pharmaceutique GSK France. (liens via l'excellent groupe Pharmaleaks sur Agoravox, une mine d'or que nous vous invitons à consulter !).

Zizanie au sein des services du premier ministre (, par Jean-Luc Martin-Lagardette)
Extraits de la honteuse commission d’enquête sénatoriale de fin 2012. Le centre d'analyse stratégique, rattaché au Premier ministre, violemment pris à parti par nos inquisiteurs sénatoriaux pour avoir osé rendre un rapport qui ne soit pas un tissu de mensonges dictés par les fondamentalistes anti  médecines complémentaires.


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Créé le 03/02/13. Dernière modification le 04/07/13.