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Site de juin 2006 : Non au mercure dentaire

 

Régulièrement, Gestion Santé vous présente un site Internet d'information sur la santé, francophone ou anglophone.

Adresse du site du mois de juin 2006 : http://nonaumercuredentaire.free.fr

Cette page a été créée à partir du billet du 26 juin 2006 : Non au mercure dentaire

L'association "Non au mercure dentaire" oeuvre depuis 1998 avec courage et compétence dans le but d' "Informer le public sur les problèmes de santé occasionnés par les plombages dentaires au mercure et autres matériaux; mettre en relation et soutenir les victimes portant plainte pour empoisonnement; prendre contact avec les autorités françaises et européennes; coopérer avec les autres associations ayant le même but ; promouvoir des recherches indépendantes et une pluralité de l'expertise."

J'ai moi même adhéré épisodiquement à cette association au fil des années, sans connaître vraiment les personnalités dirigeantes, car l'association est située dans le Gard et je n'ai eu qu'une connaissance écrite de leurs activités. Je peux simplement témoigner de la qualité des informations adressées aux adhérents et du respect des règles de la vie associative (Réunion des AG, etc.).

On pourra lire pour se faire une première idée des problèmes de santé publique posés par les amalgames le Compte-rendu d’entretien du Docteur MELET Jean-Jacques à l'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Cela donne une bonne idée de la gravité du problème.

Le site donne différentes pages fort instructives. La page "Le débat" complète sur certains points le témoignage du regretté Dr Melet que nous venons de citer. Il y a pas mal de choses à lire pour ceux qui ne connaissent pas encore le sujet.

Malgré toutes les actions menées et certains soutiens politiques (plutôt personnels que collectifs) du côté des verts la situation reste totalement bloquée en France. Après différents rapports et actions semblant montrer une certaine évolution et la levée de l'omerta en France autour de l'année 2000, l'AFSSAPS semble avoir réussi a totalement verrouiller le dossier fin 2005, lire : "Ce qu'il faut savoir sur les amalgames dentaires". La liste des expertises, rapports, etc. de l'AFSSAPS se trouve à la page "Amalgames dentaires".

La seule évolution notable est la meilleure normalisation des amalgames en 2000 "Interdiction de certains amalgames dentaires" et des recommandations de manipulations plus prudentes faites aux dentistes. Par ailleurs il faut reconnaître que pas mal de dentistes commencent à éviter la pose de ces amalgames ou utilisent un autre matériau de restauration de la dent quand ils doivent faire une dépose. Les dentistes semblent aussi attentifs à la stabilité sur la dent des amalgames en place et font la dépose de ce qui pourrait diffuser le plus. La pose d'amalgames sous des couronnes semble désormais aussi une pratique d'un autre âge. C'est en tout cas ce que j'ai observé chez mon dentiste qui n'a pas l'air spécialement militant sur ce point mais qui semble un excellent professionnel qui applique le principe de précaution avec discernement. Maintenant quelle est la position de l'ensemble de la profession, c'est mystère et boulle de gomme...

En France, il est semble-il impossible d’obtenir des informations quantifiées du nombre d’obturations réalisées à l’aide d’amalgames. Selon l'AFSSAPS (in "Le mercure des amalgames dentaires", 2005, p. 14/103) "En France, il est difficile d’obtenir des informations parfaitement quantifiées quant au nombre d’obturations réalisées à l’aide d’amalgames." Cette langue de bois donne bien le ton du travail de l'AFSSAPS puisqu'en fait de données parfaitement quantifiées les seules données disponibles proviennent des déclarations de soins pour obturation faites sur les feuilles de sécu. Mais celles-ci ne précisent pas le produit utilisé pour l'obturation ! L'AFSSAPS estime donc de façon totalement arbitraire que "70 % des dents postérieures sont restaurées à l'amalgame" et ne dispose apparemment d'aucun autre indicateur lui permettant d'effectuer un recoupement sur la pertinence de ce pourcentage. Je suppose que dans la belle Europe du commerce sans frontière et sans contrainte, les fabricants ne sont astreints à aucune déclaration de vente de leurs amalgames en France. Cela m'a tout de même sidéré que l'on puisse ainsi faire circuler et poser en bouche, pratiquement sans contrainte ni déclaration, tant au niveau des grossistes que des dentistes des produits médicaux hautement toxiques pour l'environnement et la santé. Apparemment aucune mesure n'a été prise pour remédier à ces graves carences dans la connaissance des pratiques matériologiques par les praticiens, pourtant très simples à mettre en oeuvre, à l'heure où l'on s'apprête par ailleurs à fliquer tous les français avec l'usine à gaz du dossier médical informatisé.

Un autre problème est l'hétérogénéité matériologique qui semble très forte des amalgames. Dans sa section "Question - réponse" l'AFSSAPS veut nous rassurer en disant que "Les amalgames actuellement commercialisés sont dits "non gamma 2" et présentent des caractéristiques plus intéressantes que les "gamma 2" dans le domaine de la résistance à la corrosion et de la résistance mécanique." C'est beau comme une pub de fabricant d'amalgame, mais comment a-t-on évalué scientifiquement cette amélioration ? Mystère... La lecture du rapport 2005 précité (p. 11 et suivantes "Composition des amalgames") semble indiquer que les fabricants ont des marges de composition très importantes sur la répartition en % de différents matériaux (Argent - Etain - Cuivre - Mercure), d'autant qu' "Il est possible pour les fabricants de procéder à des adjonctions d’éléments tels que l’indium, le platine, le palladium, le zirconium, le fluor.."excusez du peu...

La variété de composition minérale des amalgames outre qu'elle met en évicence l'absence quasi totale de normalisation, de contrôle de toxicité et d'encadrement des pratiques matériologiques est par ailleurs à l'origine de micro-courants entre les dents soignés avec des amalagames qui favorisent massivement les relargages des minéraux sur la longue période. Et bien sur les couronnes aggravent encore le phénomène.

Tous les rapports sur lesquels s'appuient l'AFSSAPS sont parsemés de perles que les rédacteurs s'efforcent d'isoler de diluer et dont ils se gardent de tirer les conséquences, alors que mises ensemble toutes ces données scientifiques forment un tout cohérent et qui fait froid dans le dos. Mais ainsi va "l'expertise à la française". Exemples de perles "Académie Nationale de médecine 2003" (p. 7/12) "Certains auteurs se sont plus spécialement intéressés à la teneur en mercure de l'air de la cavité buccale en raison de la volatilité relativement importante du mercure à la température corporelle, et de son excellent taux de pénétration pulmonaire (˜ 100%)" ou (p. 8/12) le passage qui dédouane le mercure dans la résistance aux antibiotiques laisse fuiter une information clé sur la stabilité des amalgames : "Leur conclusion fut que la quantité de mercure retrouvée dans les selles (13 fois plus élevée dans le groupe des porteurs d'amalgames que dans le groupe témoin)." ou (p. 10/12) sur le sujet de l'incinération post mortem des porteurs d'amalgames "On estime qu’une crémation peut libérer en moyenne jusqu’à 3,5 grammes de mercure et la Suède évalue les rejets de mercure liés à cette pratique courante dans ce pays, à 280 kilos par an, soit le tiers du total de ses émissions ! En France, on peut estimer ce rejet à environ 200 kilos par an pour 100000 crémations."

Sur ce dernier sujet et comme l'explique un rapport sur le sujet du Sénat rendu en 2001 "Les effets des métaux lourds sur l'environnement et la santé" qui se penche sur cette question délicate de l'incinération et du rejet de mercure on appréciera le passage dont le ton est inhabituellement désabusé et ironique "A notre connaissance, aucune étude de ce type n'a été effectuée en France. Pour un motif simple : les crématoriums respectent la réglementation. Et puisque la réglementation ne prévoit rien sur ce sujet. Alors... inutile de s'alarmer." La réglementation a-t-elle évoluée depuis ? Je ne saurais le dire, mais si cela a été le cas nos incinérateurs ont été mis aux normes avec une extraordinaire discrétion... En tout cas, à lui seul le problème de l'incinération des défunts suffirait à justifier l'interdiction du mercure des amalgames.

Pour l'instant et conséquence du blocage complet en France sur les amalgames on en est réduit à attendre le salut de l'étranger.

Selon l'AFSSAPS à la question "Les amalgames dentaires sont-ils interdits dans certains pays ?", il faudrait répondre "Les amalgames dentaires sont disponibles et employés dans tous les pays du monde. Leur utilisation ne fait l'objet d'aucune interdiction formelle. Cependant, l'Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suède ont pris des dispositions qui limitent leur utilisation. Les recommandations sont globalement les mêmes, les contre-indications d'usage concernent les femmes enceintes ou qui allaitent, les enfants et les patients souffrant de troubles rénaux. Par ailleurs, l'encouragement à la réduction de l'utilisation des amalgames en Norvège et leur déremboursement en Suède sont surtout motivés par la protection de l'environnement."

En ce qui concerne la réalité de la situation en Suède : Les raisons environnementales ne sont qu'un des aspects. La volonté d'interdiction résulte de problèmes de santé directement liés à la présence des amalgames. Le texte de l'AFSSAPS précité ne reflète pas honnêtement la position officielle suédoise qu'on peut lire ici en anglais [mes traductions] : (p. 25/33) "L'exposition la plus basse, en terme de sécrétion urinaire de mercure, qui a permis de mettre en évidence un effet toxique est tombée de 30.50 µg/l à 10.25 µg/l. En accord avec ces données, la marge de sécurité que l'on pensait exister par rapport à l'exposition au mercure des amalgames n'existe plus".

Autrement dit au vu des études sur le relargage mercuriel spontané constaté sur les amalgames, ceux-ci ne sont pas compatibles avec les données de sécurité récentes sur les limites de toxicité des apports en mercure. Les suédois ont utilisé plus d'études que les français pour se prononcer et les ont interprétées de façon différentes. Il est vrai que leurs experts sont de très haut niveau international et qu'ils peuvent réaliser leur expertise sans avoir le regard fixé avec épouvante sur les conséquences économiques éventuelles de leur préconisations. Une situation assez différente de celle qui prévaut en France.

Au final les experts ont notamment tenu compte de ce que : (idem) "En référence au fait que le mercure est une toxine multipotente avec des effets sur plusieurs niveaux de la dynamique biochimique de la cellule, l'amalgame doit être considéré comme un matériau impropre à la restauration dentaire. Ceci est d'autant plus valide que des alternatives complètement adéquates et moins toxiques sont disponibles."

Les suédois ne veulent plus d'amalgames au mercure c'est pourquoi le soin est déremboursé et non interdit comme il l'auraient souhaité faute d'avoir pu obtenir une interdiction européenne, suite à l'obstruction de pays... comme la France. Mais avec le déremboursement et les consignes de non utilisation données aux dentistes, le résultat et le même qu'une interdiction. De plus la Suède semble vouloir faire un pas supplémentaire en avant en 2007 vers l'interdiction totale. Ces précisions permettront j'espère au lecteur de se faire une idée sur la confiance qu'il faut avoir dans la sincérité des déclarations de l'AFSSAPS. La Suède et d'autres pays exercent par ailleurs une pression constante au niveau de la Commission européenne et du Parlement Européen. Il est probable que la question va redevenir d'actualité sous peu.

En attendant vous pouvez soutenir au niveau français "Non au mercure dentaire" par un don ou une adhésion.

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Créé le 28/06/06. Dernière modification le 01/05/08.