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Vitamine B6 : Les anglais se rebiffent

 

Ce texte est pour une partie une synthèse de documents publiés sur le site Internet de la BBC (http://news.bbc.co.uk), complétés d'ajouts et d'analyses qui n'engagent que Gestion Santé.

Les anglais premiers consommateurs européens de vitamines
Dosages et sécurité de la vitamine B6
Réticences culturelles françaises et obstacles administratifs en matière de vitamines
Caractère libéral de la législation britannique et facilités d'importation venant des USA au contraire de la France
La mobilisation de la population et des scientifiques anglais face aux projets de restrictions
Contraste avec le déficit de vie démocratique de la France dans ce domaine
Dernières nouvelles

Les anglais premiers consommateurs européens de vitamines

Les britanniques semblent de gros utilisateurs de vitamines. Ainsi en 1998, selon la BBC, plus d'un million de personnes auraient consommé de la vitamine B6 en supplémentation, une vitamine fondamentale pour le métabolisme des protéines (1). Dans les articles publiés à partir de 1999, la BBC, qui a dû avoir accès à de nouvelles évaluations, évoque le chiffre de 3 millions de personnes se supplémentant à des doses pouvant aller jusqu'à 200mg/j de B6. Il faut savoir que les apports journaliers recommandés (AJR) pour la vitamine B6 ne sont que de 2mg/j environ (à noter que des spécialistes comme le Dr McCully pensent que, d'après les meilleures études, ce niveau devrait être relevé à 3,5 mg/j (2)). En fait, comme pour beaucoup d'autres vitamines, des apports considérablement supérieurs aux AJR semblent apporter des bénéfices intéressants en matière de santé et être d'une remarquable innocuité. Néanmoins une partie du corps médical ne peut tolérer qu'une personne puisse de son propre chef se complémenter à des doses qualifiées de thérapeutiques. Quant aux syndicats de pharmaciens ils mènent une lutte acharnée dans tous les pays pour obtenir le monopole de la distribution de l'ensemble des compléments alimentaires, pour des raisons exclusivement de santé publique, cela va de soi! De leur côté, les multinationales pharmaceutiques voient avec une inquiétude grandissante se développer le marché des compléments alimentaires qui diminuent massivement la consommation des médicaments traditionnels.

Dosages et sécurité de la vitamine B6

D'après les études disponibles, seules des mégadoses de 1 à 2g de vitamine B6 peuvent provoquer des neuropathies sensorielles, mais celles-ci sont rares, de faible intensité et réversibles après arrêt de la supplémentation (voir la discussion dans "Dernières nouvelles" à la fin du document). La neuropathie est caractérisée par une atteinte de la myéline qui se traduit en particulier par une perte de sensibilité au niveau des extrémités. Mais normalement, la vitamine B6 qui est une vitamine hydrosoluble comme les autres vitamines du groupe B, s'évacue par la voie urinaire, ce qui la rend peu toxique. Il paraît toutefois prudent de ne pas dépasser 100mg par repas (en donnant la priorité au repas le plus protéiné de la journée) et de ne pas dépasser 200mg/jour. Dans la plupart des cas, 50mg par jour, à répartir sur les trois repas de la journée, avec un apport protéique à chacun des trois repas de la journée serait proche de l'idéal, la vitamine B6 optimisant la transformation de certains acides aminés, en particulier de la méthionine. Pour cela il suffit de fragmenter le comprimé... Il faut aussi penser à prendre les cofacteurs de la vitamine B6, en particulier la vitamine B2, le magnésium et le Zinc qui participent à la coenzymation de la vitamine B6 (seule la forme coenzymée est utile à l'organisme). En pratique, la plupart des suppléments en vitamine B6 des fabricants de compléments alimentaires sont dosés à 100mg maximum par gélule (souvent avec d'autres vitamines du groupe B) sur le marché américain et anglais, quand ils sont pris isolément, et à 50mg maximum en multivitamines. On trouve bien sûr de nombreux produits beaucoup moins fortement dosés et qui n'en sont pas moins intéressants.

Pour plus de renseignement sur la vitamine B6 et les autres vitamines du groupe B, lire ma page "Mais que mettent-ils dans mon multivitamine B ?"

Réticences culturelles françaises et obstacles administratifs en matière de vitamines

En France ont peut aussi trouver de telles dosages (100mg) en magasins de diététique, mais les fabricants et les distributeurs sont régulièrement inquiétés pour ce type de produits, la France ayant une législation et surtout des pratiques administratives parmi les plus restrictives au monde en matière de compléments alimentaires.

C'est pourquoi le nombre de personnes se supplémentant en vitamines en France est sans commune mesure avec ce qui se passe en Angleterre et je n'ai d'ailleurs jamais entendu citer une seule étude permettant d'évaluer les pratiques de supplémentation en vitamines et en compléments alimentaires chez les français.

Une autre raison pour le développement encore faible de la prise de compléments alimentaires, en particulier vitaminiques, est la conspiration du silence qui règne dans ce domaine et la religion de l'alimentation supposée équilibrée imposée par quelques mandarins spécialistes supposés de la question. Quant aux lobbies médicaux et pharmaceutiques ils ne veulent pas que les français prennent régulièrement des vitamines et des compléments alimentaires, malgré (ou à cause?) de toutes les études démontrant leurs bienfaits et leur capacité à préserver l'état de santé.

Les mandarins qui se croient seuls autorisés à s'exprimer sur le sujet invoquent régulièrement, et largement à tort selon moi, le poncif de l'alimentation supposée équilibrée, qui serait sensée nous apporter toutes les vitamines et nutriments en quantité suffisantes. Certes une alimentation équilibrée est une nécessité et nous serons les premiers à l'encourager, mais même si une alimentation équilibrée apporte effectivement d'avantage de vitamines et de nutriments, je crois que c'est une grave erreur de vouloir ainsi opposer la nutrition aux vitamines et compléments alimentaires.

En fait nutrition et compléments alimentaires se complètent et potentialisent leurs effets positifs (3). C'est le cas d'un point de vue biologique, mais c'est aussi souvent le cas d'un point de vue psychologique et social : la personne qui va prendre des compléments alimentaires, va très souvent s'inquiéter de sa nutrition et plus généralement de son style de vie. C'est le cas le plus fréquent (voir ma page "Les compléments alimentaires, une nouvelle approche santé"). D'autres personnes prendront peut-être des vitamines sans revoir leur style de vie et en tireront néanmoins des bénéfices certains (cas des fumeurs par exemple). Mais je pense que les personnes qui prennent des vitamines pour s'autoriser tous les excès sont plutôt rares!

Un autre phénomène qui explique en partie le retard de la France dans ce domaine est, plus paradoxalement, le poids des médecines alternatives comme l'homéopathie, l'acupuncture ou la phytothérapie qui ont une souvent une approche très ciblée et minimaliste du médicament. Pour ces médecines, il s'agit souvent par une intervention à minima de libérer la capacité autorégulatrice et curative de l'organisme. C'est évidemment une excellente approche, mais comme la cible initiale des utilisateurs de compléments alimentaires recouvre largement celle des personnes intéressées par ces médecines, la médecine orthomoléculaire (qui propose des compléments alimentaires) a pu sembler une approche emprunte d'excès par ses dosages et le caractère systématique des complémentations qu'elle propose, un peu comme la médecine traditionnelle. D'ailleurs et jusqu'à une date encore récente, des revues alternatives en matière de santé se faisaient parfois encore l'écho de rumeurs alarmistes et peu fondées distillées ici ou là à l'encontre de la prise excessive de vitamines (5). Pourtant la complémentation nutritionnelle et vitaminique bien conçue ne cherche, elle aussi, qu'à maximiser la capacité autorégulatrice et autoréparatrice de l'organisme. Toutefois la situation évolue rapidement et il est certain que les praticiens des approches alternatives vont jouer un rôle décisif dans la diffusion de la complémentation nutritionnelle.

Ajoutons enfin que le goût français du bien manger à longtemps fait passer les "avaleurs de pilules" à tous les repas pour des créatures bizarres et peu conviviales! Mais tous ces traits de la culture française sont en fait en train de s'estomper rapidement et la France est certainement engagée en ce qui concerne l'intérêt pour les vitamines et les compléments alimentaires dans un phénomène de rattrapage des caractéristiques de consommation des cultures anglo-saxonnes, ce dont il faut, pour une fois, se réjouir.

Caractère libéral de la législation britannique et facilités d'importation venant des USA au contraire de la France

La Grande Bretagne est, à l'opposé de la France, un des pays européens les plus ouverts aux vitamines et aux compléments alimentaires (les médecines "alternatives" y bénéficient également d'un cadre légal). Cet intérêt pour les vitamines tient aux contacts étroits, tant culturels que commerciaux avec les USA, pays qui a bénéficié d'une libéralisation complète du secteur à partir de 1994 (4), ce qui a permis une explosion tout à fait extraordinaire de la consommation de vitamines et de compléments alimentaires. Les britanniques bénéficient d'une législation très libérale et d'une grande tolérance des autorités douanières, ce qui leur permet d'importer librement des USA la totalité des produits de complémentation nutritionnelle. D'ailleurs les fournisseurs américains conseillent souvent aux consommateurs français exaspérés par les contrôles tatillons et abusifs des douanes et de l'AFSSAPS (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (6)) de trouver un correspondant en Angleterre pour se faire réexpédier leurs produits en France! De nombreuses sociétés distribuant des compléments alimentaires dans l'Union Européenne font d'ailleurs de même en faisant transiter tous leur produits importés des USA par la Grande Bretagne ou l'Irlande.

La mobilisation de la population et des scientifiques anglais face aux projets de restrictions

Mais les anglais subissent eux aussi des attaques contre les compléments alimentaires. Lors de l'été 1997, le ministre anglais chargé de la sécurité alimentaire a cherché à limiter très strictement la concentration des formules de vitamine B6 vendues hors pharmacies. Les doses limites auraient été de 10mg par gélule et de 49mg en officine pour la vente sans ordonnance, les doses supérieures devant être prescrites par un médecin. Ce projet était basé sur une étude douteuse selon laquelle des neuropathies sensorielles pouvaient intervenir en prenant des doses relativement faibles de vitamine B6, de l'ordre de 50mg. On suppose que cette proposition d'interdiction résultait de l'action de lobbies proche de l'industrie pharmaceutique et des syndicats de pharmaciens très inquiets quant aux conséquences financières à terme qui ne manqueront pas de résulter du développement très rapide du marché des compléments nutritionnels.

En France, une campagne de désinformation de l'administration complaisamment relayée par les principaux médias et de pseudo experts n'aurait pas manqué de faire aboutir un tel projet. Mais nous sommes en Angleterre où la démocratie n'est pas que formelle et jouit encore d'une réelle vitalité. Quand le public n'est pas content, il le fait savoir à ses élus et les scientifiques osent dire ce qu'ils pensent et ne vivent pas sous la coupe d'une poignée de potentats universitaires qui confisquent la parole à leur profit. C'est ainsi que 218 scientifiques et médecins de renom n'ont pas hésité à écrire une lettre à tous les membres du parlement pour leur dire que la vitamine B6 était sans danger jusqu'à 200mg/j, ce que confirmait des dizaines d'année de consommation à grande échelle dans la population. Les membres du parlement ont aussi reçu du public pas moins 100 000 lettres de protestations! Quant au ministre concerné, il reconnaissait lui-même avoir reçu des pleins sacs de courriers de protestations. Devant un tel tollé le gouvernement a botté en touche renvoyant l'affaire à des commissions spécialisées, la dernière en date, saisie à l'été 1998 ne devant pas mettre moins de 18 mois pour étudier la question. En fait, il est encore plus probable que l'affaire va être définitivement enterrée et je ne crois pas que le gouvernement anglais soit revenu sur la question depuis.

Contraste avec le déficit de vie démocratique de la France dans ce domaine

L'affaire s'est donc plutôt bien terminée, même si le gouvernement anglais n'a pas vraiment fait amende honorable, et ce mouvement de protestation démontre la vitalité de la démocratie anglaise, au moins dans ce domaine de la santé. Il est certain en tout cas qu'une telle mobilisation n'est absolument pas envisageable en France parce qu'il n'existe pas la même culture démocratique et que le français est devenu relativement démissionnaire devant une administration écrasante et impersonnelle. Quant à l'élu, c'est une potiche auquel le citoyen pense rarement à s'adresser dans ce genre de situations. D'ailleurs que fait-il, en général, sinon se déclarer lui-même impuissant devant l'administration? On peut tout de même espérer que la vie démocratique française va progressivement se consolider sur ce point et que malades et praticiens alternatifs vont développer des associations dynamiques et s'appuyer sur les relativement nombreux titres de presse qui soutiennent la médecine alternative. C'est la base indispensable pour que les français puissent faire valoir leurs droits dans le domaine des médecines alternatives et de la santé en général.

Dernières nouvelles

J'ai pensé que le lecteur français serait intéressé par le suivi de cette affaire. Apparemment, le comité "bidule" chargé par le gouvernement anglais d'étudier le dosage ad hoc de vitamine B6 et d'autres vitamines et minéraux continue ses travaux dans le cadre de la nouvelle directive européenne sur les compléments alimentaires (qui concerne les vitamines et les minéraux) avec l'objectif de proposer à la Commission Européenne des dosages maximum de sécurité prévus par la directive.

Le comité en question, l'Expert Group on Vitamins and Minerals (EVM) a adopté des positions de principe très restrictives sur certaines vitamines où l'on retrouve les 10 mg par jour pour la vitamine B6 par exemple. Bien que je ne sois pas d'accord avec ces conclusions l'argumentaire du dosage retenu pour la vitamine B6 est intéressant et je conseille la lecture du rapport de l'EVM (p. 49/77) qui fait un tour très complet des études disponibles et dont le raisonnement est argumenté. Malgré le NOAEL (No Observed Adverse Effect Level, niveau sans effet néfaste observé) très faible proposé, le rapport reconnait qu'"Il est regrettable qu'aucune étude fiable avec contrôle n'ait été menée au cours des 5 dernières années pour établir si des apports entre 10 et 200 mg/j sont sûrs à long terme (ma traduction)".

Malheureusement le document de l'EVM est incomplet voire erroné sur certains points très importants. En effet, la question tout à fait centrale de la forme coenzymée de la vitamine B6 (pyridoxal 5'-phosphate ou P5P) n'est pas abordée par rapport à la question de la toxicité, alors que cette forme de vitamine B6 est autorisée par la directive européenne et surtout que la plupart des anomalies d'assimilation de la vitamine B6 semblent liées à des anomalies de la coenzymation, suite notamment à des troubles hépathiques relativement fréquents ou à des particularités génétiques. Aussi, on est plus que surpris en lisant dans le document qu'il n'y a pas de groupe vulnérable identifié ou de variation génétique associée à la toxicité à la vitamine B6. Pour reprendre les termes de l'excellente monographie de Alternative Medicine Review sur la vitamine B6 et sa forme coenzymée P5P, "L'utilisation de compléments de P5P n'a pas été associée à de la toxicité, contrairement à la forme inactive, la pyridoxine, qui a été associée à des cas de neuropathie sensorielle. Une hypothèse est que la toxicité de la pyridoxine serait due à ce qu'elle excède la capacité du foie à phosphoriler la pyridoxine en P5P, produisant de hautes teneurs de sérum en pyridoxine qui pourraient être directement neurotoxiques ou entreraient en compétition avec la P5P sur les sites de liaisons, conduisant à une déficience relative en P5P (ma traduction)". Par ailleurs l'EVM ne distingue pas dans les études effectuées le dosage de la pyridoxine de celui du P5P alors qu'en médecine le taux de P5P est le marqueur le plus souvent mesuré.

La question centrale, par rapport à la question de la toxicité, de savoir dans quel mesure le P5P est efficace seulement par voie intraveineuse, comme on le lit parfois, ou s'il peut être apporté de façon efficace par voie orale n'est évoquée à aucun moment. Pour cela il aurait fallu lire en détail les études concernant l'utilisation du P5P en thérapeutique et consulter les spécialistes de la question. Mais les chercheurs de l'EVM sont-ils allés au-delà de la lecture des Abstracts (résumés) des articles qu'ils citent en référence? D'ailleurs les études citées sont incomplètes, et alors que l'EVM se plaint d'une manque d'études disponibles il ne cite pas l'étude récente de de Mpofu et al. (7) qui, après examen électrophysiologique et neurologique de 17 patients homocystinuriques [trouble du métablisme de l'homocystéine] qui ont été traités par 200-500 mg de pyridoxine HCl par jour pendant 10 à 24 ans et n'ont trouvé aucun signe de neuropathie. On est aussi plus que surpris, compte tenu de la consommation de masse de vitamine B6 en Angleterre et aux USA depuis 10 ans que l'EVM ne s'intéresse pas aux données recueillies par les services de pharmacovigilance!

Les dosages proposés par l'EVM dans son document préparatoire doivent encore faire l'objet d'une discussion avec les fabriquants et les consommateurs avec lesquels le désaccord est évidemment total... L'opposition parlementaire a également déposé un amendement qui permettrait aux consommateurs de continuer à disposer des suppléments non listés dans la directive européenne.

(1) Pour plus d'information sur la vitamine B6 et les autres vitamines B, voir ma page "Mais que mettent-ils dans mon multivitamine B ? ainsi que ma page sur l'homocystéine pour des informations complémentaires sur le rôle de la vitamine B6 comme précurseur de la cystéine et d'autres acides aminés soufrés.

(2) Cf. interview du Dr Mc Cully en lien externe : interview Mc Cully

(3) Une autre sottise que se plaisent à colporter les adversaires des vitamines et que les utilisateurs de ces produits auraient l'urine la plus chère du monde! C'est méconnaître la façon dont ces produits vont atteindre et saturer progressivement les tissus de l'organisme qui en ont le plus besoin et ignorer également la façon dont ces produits vont participer à divers cycles du métabolisme avant d'être excrétés.

(4) Grâce au "Dietary Supplement Health & Education Act" adopté par le législateur américain, après une vigoureuse campagne des consommateurs, qui libéralisait complètement tous les produits naturels, sauf preuve expresse de leur dangerosité. L'adoption d'un tel acte au niveau européen devrait être un objectif prioritaire de tous les usagers de la santé et des professionnels qui souhaitent que le citoyen dispose d'une autonomie minimum dans la gestion de sa santé. Au contraire nous nous sommes vus doter récemment d'une directive européenne particulièrement lacunaire et inadaptée dressant une liste positive des produits autorisés (vitamines et minéraux seulement pour l'instant). Tout ce qui ne figure pas sur la liste est réputé être interdit...

(5) Ainsi Biocontact, un excellent gratuit disponible tous les mois dans les magasins bio, publiait une pleine page dans son n° de septembre 2000 sur les risques supposés de surdosage de la vitamine C ou E à partir d'un article du Sunday Telegraph. En fait les études qui justifient ces inquiétudes sont particulièrement mal conduites et n'auraient pas trouvé d'écho sans le lobby hostile au vitamines pour les relayer. Mais il est très révélateur au niveau des mentalités que des revues comme Biocontact, en général bien mieux inspirées, se fassent l'écho de ses inquiétudes. Cf. notre page Vitamine C qui examine deux études alarmistes, mais peu sérieuses concernant la vitamine C.

(6) Cette agence sur laquelle ne s'exerce aucun contrôle démocratique mène depuis plusieurs années une politique systématiquement hostile aux compléments alimentaires. Alors que le contrôle éventuel de ces produits qui sont de la catégorie du produit alimentaire est du ressort de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), le contrôle est abusivement effectué par l'AFSSAPS. Celle-ci s'appuie sur la définition très large donnée au médicament par la législation française, et requalifie à tout va les produits même les plus anodins comme étant des médicaments et en interdit l'importation lorsque ces produits proviennent de pays extérieurs à l'Union Européenne. Les douanes qui prennent l'avis de l'AFSSAPS lors des contrôles bloquent et retournent les produits en question. Ces contrôles s'effectuent le plus souvent selon des procédures administratives expéditives qui ne respectent pas les droits d'information et de contestation du citoyen. En tout état de cause la seule voie de contestation possible serait devant le tribunal administratif, procédure longue et hasardeuse qu'aucun consommateur raisonnable n'entreprendrait pour quelques dizaines d'euros de commande! C'est ainsi que l'AFSSAPS étrangle le commerce des compléments alimentaires en France et empêche l'utilisation par le consommateur de très nombreux produits utiles au maintien de sa santé. Ainsi, en prétendant défendre des impératifs de santé publique, on en arrive à remettre en question des droits démocratiques beaucoup plus fondamentaux comme le droit à une gestion autonome de sa santé par le citoyen!

(7) 47. Mpofu C, Alani SM, Whitehouse C, et al.. No sensory neuropathy during pyridoxine treatment in homocystinuria. Arch Dis Child 1991;66:1081-1082. Source (note 47). Le nombre de personnes examinées est faible, mais l'EVM cite dans son rapport quelques études de même taille et moins significatives.

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Créé le 21/01/01. Dernière modification le 1/02/03.