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Quoi de neuf sur la vitamine C ?
La vitamine C est l'une des vitamines les plus anciennement connues et elle a fait l'objet d'innombrables recherches. Cette page n'aura donc aucune prétention à l'exhaustivité. Après avoir présenté les recherche plutôt académiques mais intéressantes du Dr Frei, nous présenterons les recherches du Dr Cathcart, un praticien de terrain qui a une longue expérience des mégadoses de vitamine C par voie orale et qui en propose une explication "électronique" fort intéressante en relation avec l'antixoydant glutathion. Nous distinguerons les effets qui peuvent être obtenus par voie orale des effets des injections qui permettent de relever bien plus fortement les taux plasmatiques et qui ont des effets curatifs sur la septicémie et anticancéreux via des mécanismes biochimiques paradoxaux en empoissonnant les cellules cancéreuses ou le bacille de la tuberculose. Nous ferons le point sur quelques études récentes concernant la vitamine C, notamment sur l'utilisation de sa forme oxydée l'acide L-déhydroascorbique qui pourrait se révéler comme un traitement particulièrement prometteur des accidents vasculaires cérébraux. Nous présenterons aussi la théorie de prévention des maladies cardiovasculaires par la vitamine C et les acides aminés lysine et proline, qui s'appuie sur le rôle de la vitamine C dans la synthèse du collagène et qui a été développée par Linus Pauling et repise par le Dr Rath, mais qui reste inpitoyablement occultée par l'industrie pharmaceutique avant tout soucieuse de placer ses traitements anticholestérols aussi coûteux que peu efficaces. Enfin, nous nous intéresserons à quelques formes innovantes de vitamine C pour tenter d'en définir l'intérêt réel.
Les recherches du Pr Frei, nécessité de relever les apports conseillés en vitamine C
Le Dr Cathcart et la saturation de l'organisme
par la vitamine C
Pas de production endogène de vitamine C chez l'homme contrairement à la quasi totalité des autres mammifères
Théorie "électronique" de la vitamine C
Relation en vitamine C et glutathion
Les études controversées sur les effets prooxydants de la vitamine C
Vitamine C orale et vitamine C injectable
La vitamine C et le sepsis
L'intérêt pour les accidents
cérébraux de l'acide L-déhydroascorbique, forme oxydée
de la vitamine C
La vitamine C pourrait dissoudre les agrégats protéiques toxiques de la maladie d'Alzheimer
La vitamine C et le collagène
La lipoprotéine Lp(a)
La vitamine C, le glutathion et le cholestérol HDL
Vitamine C et immunité
Quelle quantité et quelle forme de vitamine C utiliser en complémentation ?
Une nouvelle forme de vitamine C liposomale serait (presque) aussi efficace que
la vitamine C injectable
Fausse nouveauté ? L'ascorbyl phosphate de magnésium : seulement pour la peau en usage externe jusqu'à preuve du contraire...
Conclusion
Liens et ouvrages de références
Nous nous appuierons en partie sur une interview du Dr Frei (1), le nouveau directeur de l'institut Linus Pauling. Cet institut, fondé par le double prix Nobel Linus Pauling, conduit des recherches sur les micronutriments et les vitamines. On sait que Linus Pauling a ardemment soutenu l'intérêt des vitamines pour la santé pendant une grande partie de sa vie et qu'il a utilisé une partie de son prix Nobel pour créer sa fondation. Le Dr Frei est considéré comme une autorité scientifique dans le domaine des antioxydants et en particulier pour tout ce qui concerne la vitamine C. Sa nomination à la direction de l'institut est donc considérée comme une bonne nouvelle, car il va conforter la légitimité et l'influence des recherches qui y sont menées.
Il faut toutefois noter que, suite à diverses péripéties dont je ne connais pas le déroulement, l'institut Linus Pauling a complètement abandonné les objectifs initiaux de son fondateur qui étaient de développer des thérapeutiques innovantes par l'emploi de nutriments à des doses souvent très élevées. L'institut fait de la recherche fondamentale sur ce sujet mais, à ma connaissance, pas de véritable recherche appliquée. C'est un vrai problème car il n'y a quasiment aucun centre de recherche sur la planète qui se dédie à ce type de recherche appliquées ce qui fait que les résultats de recherches fondamentales ou des découvertes empiriques souvent remarquables qui sont faites ici où là ne débouchent quasi jamais sur des protocoles de traitement standardisés par pathologies qui pourraient être très efficaces et très peu couteux si on se donnait la peine de réaliser les études cliniques nécessaires. Nous donnons plus loin un exemple typique d'une étude très intéressante de l'effet de la vitamine C sur les accidents vasculaires cérébraux qui n'a eu aucune suite à ce jour et n'en aura probablement jamais aucune sans des changements fondamentaux dans l'articulation entre recherche empirique, recherche fondamentale, industrie pharmaceutique et applications médicales validées.
Le Dr Frei a montré au cours de ses travaux de recherche que la présence de vitamine C a un effet de protection de l'oxydation du cholestérol LDL plasmatique (le "mauvais" cholestérol). La vitamine C, bien qu'hydrosoluble, protège donc des composés lipidiques comme le cholestérol, et cela de façon plus importante que le coenzyme Q-10. La vitamine C intervient même avant la vitamine E ou les caroténoïdes. Si la vitamine C est plus efficace que le coenzyme Q-10 ou sa forme réduite, l'ubiquinol-10, c'est que celui-ci ne se fixe qu'en petite quantité dans le cholestérol LDL. Le coQ10 est surtout présent à l'intérieur de la cellule dans les mitochondries où s'exerce sa fonction de transporteur d'électrons pour la production d'énergie cellulaire et sa fonction antioxydante. La vitamine C par contre est beaucoup plus facilement disponible dans le plasma.
Les recherches du Dr Frei ont aussi permis de montrer que certaines expériences menées "in vitro" et qui montraient une action oxydante de la vitamine C en présence de métaux comme le cuivre ou le fer n'étaient pas du tout confirmées in vivo, où les résultats étaient tout à fait contraires. Ainsi l'oxydation du LDL par le cuivre qui conduit à diverses pathologies artérielles serait diminuée d'un facteur 3 lorsque le LDL oxydé est mis en présence d'un mélange de vitamine C (ascorbate) et de dehydroascorbate (la forme oxydée de la vitamine C qui a donc perdu la plus grande partie de son pouvoir antioxydant). Ceci montre que, loin d'accentuer l'effet oxydant du cuivre, comme on aurait pu s'y attendre, la vitamine C le neutralise avec une très grande efficacité. On voit aussi que même après avoir été oxydée, la vitamine C conserve des propriétés antioxydantes intéressantes pour l'organisme.
En ce qui concerne le fer, les études in vitro montrent les propriétés oxydantes du fer qui sont expliquées par les réactions de Fenton et Haber-Weiss, lesquelles aboutissent à la production de radicaux libres. Mais ces phénomènes ne se confirment pas in vivo ou lors de l'étude de fluides biologiques comme le plasma sanguin. Dans plusieurs études réalisées par le Dr Frei, la vitamine C conserve une activité fortement antioxydante, même en présence de niveaux élevés de fer. Confirmant ces recherches, un chercheur réputé, le Dr. Gladys Block a montré que, chez les patients atteints d'hémochromatose (maladie qui se caractérise par des taux très élevés de fer dans l'organisme), la vitamine C avait un effet antioxydant, proportionnel à l'apport effectué, d'après différents marqueurs de l'oxydation. Cette recherche est très importante car elle contredit toutes les recommandations faites jusqu'à présent à ces malades concernant le risque potentiel de l'apport en vitamine C pour cette affection (2).
Les recherches du Dr Frei ont aussi confirmé l'utilité des apports de vitamine C (à des doses d'environ 500mg/j) à la fois dans la prévention mais aussi dans le traitement de l'athérosclérose car elle améliore la vasodilatation chez de nombreux types de malades (diabétiques, hypercholestéromies, hypertendus, fumeurs). Le Dr Frei rappelle également que les propos alarmistes des adversaires de la vitamine C quant à ses effets toxiques possibles (en particulier sur les reins) ne reposent sur aucune étude scientifique. Le seul effet gênant qui a pu être confirmé en cas de mégadose et l'apparition de diarrhée!
Reste à savoir quels sont les apports optimum de vitamine C pour
l'organisme ? Le Dr Frei propose la dose de 200mg/j [il a depuis doublé
ces dosages, voir infra]. Mais il précise, et c'est très important,
qu'il s'agit de l'apport pour l'homme jeune et en bonne santé. Il
reconnaît toutefois que l'on peut, même dans ce cas, augmenter encore
la concentration du plasma en vitamine C par des apports journaliers
plus élevés de vitamine C, ce qui veut dire que la vitamine C
supplémentaire n'est pas perdue en totalité par excrétion (Cf. nos
explications à ce sujet en fin d'article). On ne sait pas encore non
plus à l'heure actuelle à quel dosage et au bout de combien de temps la
vitamine C peut arriver à saturer les différents tissus de l'organisme
dans lesquels elle pourrait se révéler particulièrement utile (comme
l'oeil ou le mucus des bronches qui sont très riches en vitamine C chez
l'individu en bonne santé).
De plus, toute maladie, et en particulier toute inflammation va augmenter, dans des proportions parfois considérables, les besoins en vitamine C. La vitamine C va être captée en priorité par les globules blancs chargés de lutter contre l'inflammation, que celle-ci soit provoquée par la fièvre ou par un phénomène inflammatoire chronique. La capacité de l'organisme à absorber des doses importantes de vitamine C semble d'ailleurs considérablement augmenter dans ces circonstances. Il existe des différences individuelles probablement très prononcées quant à la capacité des individus à assimiler et à utiliser la vitamine C. Les paramètres à prendre en considération incluent en particulier l'âge, le sexe, l'état de santé, le stress et des paramètres génétiques encore inconnus. Compte tenu de ces variations, le Dr Frei estime que l'évaluation du taux plasmatique constitue un bon outil pour ajuster une éventuelle complémentation à un individu donné.
Il faut noter que les études sur la nutrition au paléolithique (époque où l'homme était doté d'une remarquable robustesse qui s'est spectaculairement dégradée au néolitique) ou chez les singes les plus proches de l'homme, évaluent les apports journalier en vitamine C dans une fourchette de 500mg à 1 gramme.
Après avoir beaucoup stagné ces dernières années, du fait de
l'immobilisme des autorités sanitaires, le débat sur les apports
utiles en vitamine C à rebondit en 2012. Selon un article de
lanutrition.fr, "Les apports nutritionnels conseillés en vitamine C devraient être doublés".
En effet, "Un groupe de chercheurs américains, danois et français vient
de publier les résultats d'une large analyse de la littérature médicale
concernant la vitamine C. Le constat est clair : les apports
nutritionnels recommandés devraient être augmentés pour atteindre 200
mg de vitamine C par jour (contre 110 mg pour les adultes
actuellement). (...) les chercheurs expliquent qu'un grand nombre
d'études du métabolisme, de pharmacologie et d'observations mettent en
évidence qu'un apport plus élevé en vitamine C pourrait réduire
l'incidence de nombreuses maladies chroniques comme les maladies
cardiovasculaires ou le cancer. Ils recommandent donc d'augmenter
l'apport nutritionnel recommandé en vitamine C à 200 mg par jour." Dans
cette étude dont on peut lire seulement le résumé, on retrouve le Pr
Frei et une française, Inès Birlouez-Aragon, spécialiste des effets de
la cuisson des aliments et des réactions de Maillard (création de
composants alimentaires toxiques par réaction entre sucres et acides
aminés sous l'effet de la chaleur), qui avait été interviewé en 2010 par la nutrition.fr.
A l'occasion de cette publication (lire son résumé), lanutrition.fr a interviewé le Pr Balz Frei
qui a déclaré que « Nous avons besoin d’au moins 400 mg de vitamine C
par jour ». A noter que ce dosage nécessite obligatoirement de se
complémenter en vitamine C alors que les apports journalisers
recommandés font implicitement référence à une alimentation supposée
équilibrée. Un petit blog canadien a commenté la même étude, "Le vent tourne pour la vitamine C". A noter que les AJR canadiens sont plus faibles que les recommandations françaises.
200mg sans parler de 400mg sont des dossages qui sont quasi inatteignables par une alimentation même équilibrée. Le problème est loin de se poser pour la seule vitamine C d'ailleurs (lire par ex. notre page sur la vitamine D). On atteint les limites du discours sur l'alimentation équilibrée, laquelle est évidemment quelque chose d'éminemment souhaitable. Mais lorsque l'on sait pertinemment que l'objectif de santé publique devrait être d'atteindre 100% de la population entre 200mg et 500mg de vitamine C par jour et qu'en fait on doit avoir 99% de la population ne prenant pas de complément de vitamine C qui est en-dessous de 200mg et qu'on martelle en même temps que l'alimentation équilibrée résout tous les problèmes et que la complémentation est au mieux inutile et probablement dangereuse, que fait-on ? On s'enferme dans de grossiers mensonges que l'on tente frénétiquement de dissimuler. Le résultat est la communication officielle sur l'alimentation soit-disant au service de la santé publique, dont les mensonges sont très loins de se réduire au niveau de vitamine C nécessaire pour se maintenir en bonne santé. Nous avons évoqué ces questions de communication nutrition santé grevées par ailleurs de conflits d'intérêts, dans notre article De SUVIMAX à NutriNet-Santé en passant par le PNNS : Echecs et impasses de la politique d'amélioration française des comportements alimentaires sur fond d'hostilité de principe à la complémentation alimentaire. On pourra lire sur la question de la vitamine C la section "La normalisation des taux plasmatique de vitamine C"
Gestion Santé conseille pour sa part aux personnes qui souhaitent adpter une complémentation efficace, de conserver des niveaux élevés de vitamine C plasmatique, tout au long de l'année, par des apports de 1,5 à 2g par jour, bien tolérés par la plus grande partie de la population s'ils sont répartis sur les 3 repas. Eventuellement diminuer un peu ou augmenter cette dose, suivant que les doses produisent ou non un effet laxatif. En cas de fièvre et pourra tester si des apports plus élevés sont bien tolérés ou non. Prendre ponctuellement des formes liposomales orales toujours bien tolérées intestinalement en cas de fièvre si les formes classiques sont laxatives dans votre cas. L'injection devrait être une approche complémentaire en cas de pathologie, lorsque l'on souhaite atteindre des taux plasmatiques élevés, malheureusement elle n'est plus actuellement en usage dans le corps médical.
Le Dr Cathcart et la saturation de l'organisme par la vitamine C
Ces considération nous conduisent à développer un autre aspect de l'utilisation possible de la vitamine C. Passwater l'interviewer du Dr Frei que nous venons d'évoquer fait en effet allusion, en passant, au Dr Robert F. Cathcart, un praticien qui s'est beaucoup intéressé à l'utilisation de mégadoses de vitamine C lors des différentes maladies et qui a traité des milliers de malades selon cette méthode.
Rappelons à cette occasion que nombre de partisans de la supplémentation en vitamine C reprochent vivement à l'institut Linus Pauling d'avoir trahi (bien avant la nomination du Dr Frei) certaines idées clé de Pauling sur les "méga-doses" de vitamine C en thérapeutique. En effet cet aspect clé de la pensée de Pauling a été occultée par l'institut qui ne prône qu'une approche nutritionnelle de la vitamine C et ne mène ni ne finance d'études pour confirmer les recherches de Klenner suivies par celles de Cathcart qui ont montré dans leur pratique clinique l'efficacité par voix orale (Cathcart) ou en injection (Klenner) de doses très élevées de vitamine C.
Le système médical de Cathcart étant pratiquement inconnu en France, il paraît utile d'en faire ici la présentation. Le Dr Cathcart a développé la notion de tolérance intestinale à la vitamine C, laquelle augmente, selon lui, dans des proportions considérables au cours de certaines maladies, traduisant les besoins accrus en vitamine C de l'organisme. Dans son article "Vitamin C, Titrating to Tolerance", le Dr Cathcart a donné un tableau impressionnant de ces variations suivant le type de maladie.
Selon lui pour
que l'effet curatif soit atteint, il faut s'approcher des doses de saturation
gastriques en vitamine C de l'individu, en les ajustant de prises en prises
au cours de la maladie (on peut aussi envisager des injections pour les patients
présentant des pathologies digestives spécifiques (3)).
Les doses digestibles par l'homme en bonne santé varient en général
de 4 à 15g/j, mais les doses de saturation seraient nettement plus élevées
chez la personne malade (10 à 15 grammes/j ou plus, rien que pour un
léger refroidissement, mais 150g/j ou plus pour une mononucléose
ou une pneumonie!). Ceci expliquerait
que l'effet curatif de la vitamine C ne soit pas reconnu, les doses généralement
prescrites en pratique courante ou utilisées en automédication
dépassant rarement les 2g/j, ce qui peut améliorer significativement
la convalescence du malade, en évitant notamment différents risques de
complications, mais pas avoir un effet curatif décisif dans le cours
des maladies les plus sévères, qui nécessiteraient les doses
très élevées de vitamine C citées précédemment.
La maladie épuise d'abord les réserves
de l'organisme en vitamine C et en premier lieu au niveau de l'organe lésé,
dans lequel se développe un état de carence qui peut devenir aiguë. Cette
carence peut ensuite gagner l'ensemble de l'organisme en fonction de la gravité
et de la durée de l'affection. La vitamine C apportée en grande
quantité est en fait utilisée de façon très diverse
dans l'organisme lors de la maladie. Elle neutralise les produits oxydatifs
produits par les virus ou les bactéries qui envahissent l'organisme,
mais aussi ceux créés en masse par l'action du système
immunitaire lorsqu'il s'attaque à ces corps étrangers. Elle est
ainsi consommée directement pour le fonctionnement des globules blancs
qui luttent contre l'infection. Par ailleurs l'organisme produit lors de la
maladie de nombreuses substances hormonales et immunitaires qui semblent fortement
dépendantes du niveau de vitamine C disponible.
Le Dr Cathcart estime qu'avec sa méthode, on peut faire disparaître environ 90% des symptômes typiques d'une maladie donnée. L'effet est selon lui particulièrement spectaculaire avec des maladies éprouvantes comme la mononucléose ou l'hépatite. En plus, on peut dans ces cas prouver la présence du virus par des tests et donc l'efficacité de sa méthode. Ceci dit, malgré l'absence de fatigue importante, le malade doit continuer à prendre des doses importantes de vitamine C pendant souvent plusieurs semaines jusqu'à la guérison complète.
Apparemment depuis la dernière guerre mondiale différents praticiens, sur la base de leur expérience clinique, ont proposé des systèmes similaires à celui du Dr Cathcart, sans être entendus. Le premier d'entre eux le Dr Klenner a inspiré les recherches de Cathcart (Klenner ayant quant à lui beaucoup plus travaillé avec la vitamine C injectable). Il est vrai que si de telles informations étaient confirmées elles entraîneraient une véritable révolution médicale, ce que évidemment personne ne souhaite, sauf, peut-être, quelques malades bien informés et de trop rares médecins persécutés par l'establishment !
Qu'on songe au bouleversement complet de la pédiatrie que cela entraînerait pour toutes les petites maladies infectieuses de l'enfance. On peut supposer que la vitamine C en permettant un libre déploiement du système immunitaire de l'enfant donnerait à ceux-ci une exceptionnelle robustesse et lui éviterait par la suite d'innombrables maladies chroniques et dégénératives de l'âge adulte ! Dans la lutte contre le vieillissement toutes les maladies infectieuses et traînantes seraient dans la grande majorité des cas circonscrites et n'entraîneraient plus une sévère usure de l'organisme comme c'est actuellement le cas. On ne peut aussi s'empêcher de penser aux ravages que font en milieu hospitalier les maladies nosocomiales, qui se développent le plus souvent à la faveur d'une sévère oxydation de l'organisme (et donc d'un carence en antioxydants comme la vitamine C).
Les conceptions du Dr Cathcart tranchent heureusement avec ce que j'appelle la théorie du "saupoudrage", c'est-à-dire le fait de complémenter avec un peu de vitamine C, un peu d'acide alpha-lipoïque, un peu de coQ10, etc., sans trop savoir ce qu'on fait. L'idée de prendre des produits complémentaires est une démarche évidemment utile, car beaucoup d'antioxydants agissent dans des boucles de rétroactions positives dont la connaissance est fondamentale, mais malheureusement, les mécanismes chimiques et électroniques réellement à l'oeuvre dans l'organisme ne sont souvent pas vraiment compris de certains "spécialistes" des compléments qui ne savent pas trop pourquoi ils prennent tel ou tel produit, sinon qu'ils sont souvent cités de façon favorable. Un autre travers que l'on rencontre chez certains partisans de la complémentation, c'est qu'ils ne vont plus s'intéresser à la vitamine C, soit-disant parce que ce serait "dépassé" ! Pour Gestion Santé il est important de s'intéresser à l'actualité produits en complémentation, mais il faut avant tout construire sa complémentation de façon hiérarchisée et cohérente en partant de l'alimentation et en l'adaptant sans précipitation en fonction de l'évolution des connaissances et l'accessibilité des produits (lire Les compléments alimentaires, une nouvelle approche santé). Pour contrer cette approche éclectique et impressionniste de la complémentation, il est important d'approfondir le rôle de chaque nutriment, ses spécificités et qualités intrinsèques, ce quoi il est unique.
Un bémol cependant sur la théorie du Dr Cathcart : il semble que les doses de vitamine C que les individus peuvent absorber sans troubles intestinaux qu'ils soient en bonne santé ou malades varient de façon considérable d'une personne à l'autre et que certaines personnes supportent mal des apports élevés, même en cas de forte fièvre.Pas de production endogène de vitamine C chez l'homme contrairement à la quasi totalité des autres mammifères
On sait que l'organisme humain, depuis une mutation génétique
intervenue il y a environ 55 millions d'années chez les ancêtres
des singes et des hommes, et très pénalisé en ce qui concerne
la vitamine C, puisqu'il ne peut plus la synthétiser directement dans
son organisme et qu'il est donc totalement dépendant des apports alimentaires.
Notre ancêtre avait en effet un régime largement fructivore qui
lui apportait par l'alimentation des quantités considérables de
vitamine C, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Les autres mammifères
peuvent, dans leur quasi totalité, synthétiser leur propre vitamine
C et possèdent des systèmes de rétroaction internes qui
augmentent de façon importante sa production en cas de stress biologique.
Toutefois, même chez l'animal, l'organisme n'est pas en mesure de fabriquer
de la vitamine C en proportion des besoins de l'organisme en antioxydant (en
particulier dans les zones touchées par l'infection) lors d'un stress
biologique important, ceux-ci étant en fait trop énormes, comme
le montre les niveaux de consommation journaliers cités par Cathcart
chez l'homme pour une utilisation thérapeuthique (6).
En fait aucun organisme vivant n'est en mesure de métaboliser de telles
quantités de vitamine C! Néanmoins l'organisme animal est globalement
moins sujet à la maladie du fait de sa capacité à fabriquer sa propre
vitamine C d'autant que celle-ci est directement disponible dans le
sang dans un processus de libération continu ce qui rend la vitamine C
beaucoup plus efficace qu'un apport alimentaire.
Néanmoins l'espèce humaine est paradoxalement l'une des espèces animales les mieux dotées en ce qui concerne la longévité du fait de l'enfance prolongée de l'être humain qui parvient exceptionnellement tardivement à l'âge adulte, ce qui a favorisée également l'augmentation générale de sa longévité. L'homme a donc développé d'autres mécanismes pour compenser cette faiblesse des apports en vitamine C. Cette carence en vitamine C suite à une mutation génétique défavorable n'en demeure pas moins un facteur limitatif important pour une augmentation de la longévité humaine et contribue de façon importante au fait que l'être humain est de loin une des espèces les plus exposées à toutes sortes de maladies. La vitamine C est un exemple spectaculaire parmi d'autres des possibilités d'intervention dans le domaine des apports en antioxydants qui nous entraîne bien loin des 60mg d'apports journaliers recommandés par la nomenklatura française de la nutrition !
Théorie "électronique" de la vitamine CEn plus de ses recherches cliniques, le Dr Cathcart donne une explication électronique intéressante du mécanisme antioxydant
de la vitamine C, qui bouleverse la conception académique du rôle
des produits antioxydants dans l'organisme. Ces conceptions sont proposées
dans un article de référence, "Unique
function of vitamin C".
Partons de l'action de la vitamine C pour vraiment comprendre les phénomènes en cause dans cette théorie électronique. L'acide ascorbique a comme formule C6H6O6(H2). Ci-dessous deux représentations possibles d'une molécule d'acide ascorbique. Le groupe CH2O2 en bas sur la figure de gauche est représenté en haut et de façon entièrement développée dans la figure de droite qui est inversée par rapport à la première.
Le H2 de la formule C6H6O6(H2) a été ici mis entre parenthèse pour signifier que l'acide ascorbique possède deux électrons de haute énergie liés à deux atomes d'hydrogène, électrons disponibles pour des réactions d'oxydoréduction. Ce sont les deux atomes d'hydrogène des deux groupes OH (représentés en haut sur la figure de gauche et en bas sur celle de droite), de la fonction ène-diol qui sont mobiles.
Une fois oxydé, l'acide L-ascorbique devient de l'acide L-déhydroascorbique, C6H6O6, après avoir perdu ces deux atomes d'hydrogène (en fait il existe aussi le mono-déhydro-ascorbique lorsque la vitamine C n'a perdu qu'un seul atome d'hydrogène). Le déhydroascorbate peut assez facilement être réduit, c'est-à-dire récupérer ses atomes d'hydrogène s'il est dans un milieu biologique favorable à cette réaction. En cas contraire, dans un milieu très oxydatif, et au bout de quelques minutes seulement, il sera dégradé de façon irréversible en acide 2,3-diketo-L-gulonique. C'est le cas par exemple lors d'une maladie infectieuse qui va épuiser le stock de vitamine C organique en oxydant le déhydroascorbate. (Cf. "Antioxidants, Antibodies and Autoimmune Disease" de Steven Wm. Fowkes).
L'avantage de substance comme le dehydroascorbate outre qu'elle peuvent être retransformées en acide ascorbique, c'est que ces substances biens qu'oxydées après avoir fourni leurs électrons ne sont pas toxiques pour l'organisme, contrairement aux radicaux libres qui sont des substances oxydées souvent très toxiques. C'est justement ce qui permet d'utiliser l'acide ascorbique avec une très grande sécurité dans la lutte contre les radicaux libres.
Les radicaux libres qui contribuent pour une part importante au vieillissement de l'organisme ont des origines diverses parmi lesquelles figurent les sous-produits de la fabrication de l'énergie à partir de l'oxygène dans les mitochondries lors du cycle de Krebs (phénomène inhérent à la vie des organismes supérieurs), les attaques de l'organisme par des virus ou des bactéries, et les produits utilisés par le système immunitaire contre ces mêmes envahisseurs. Par ailleurs la plupart des maladies chroniques dégénératives produisent de l'inflammation et des radicaux libres. Les globules blancs utilisent des produits très agressifs pour détruire les envahisseurs de l'organisme et ils succombent eux-mêmes, après en avoir détruit un certain nombre, à cause des produits oxydants qu'ils ont utilisés. Il est à noter que les globules blancs ont une très forte affinité pour la vitamine C qu'ils "pompent" en masse dans le plasma afin de lutter contre l'oxydation et augmenter leur longévité dans un milieu très oxydé. Ajoutons pour être précis qu'ils pompent d'ailleurs de l'acide dehydroascorbique sans doute parce que celui-ci est souvent le seul disponible dans les zones très oxydées où ils interviennent en priorité. En l'absence de vitamine C, la destruction des globules blancs produit à son tour une forte hausse de l'oxydation du milieu et ainsi de suite... C'est ainsi qu'en cas de blessure ou de maladie, la zone concernée par l'agression subit une très forte oxydation et elle tend à se développer et à s'étendre si l'organisme est affaibli. De par leur constitution, les organismes vivants ne sont pas en mesure de lutter efficacement contre un tel phénomène local de stress oxydatif, de caractère plus ou moins étendu.
Relation entre vitamine C et glutathion
L'antioxydant principal à l'intérieur des cellules, le glutathion est utilisé en masse par les cellules qui sont agressées. Il est aussi utilisé en grande quantité dans les cellules immunitaires comme les globules blancs. En cas d'oxydation de la cellule, le glutathion (GSH = g-glutamylcysteinylglycine) se transforme en sa forme oxydée, le GSSG, et le ratio cellulaire GSH/GSSG tend à se dégrader si le GSSG n'est pas réduit à nouveau en GSH. Le GSH est en effet utilisé massivement pour "réduire" (au sens chimique) les produits d'oxydation cellulaires (il leur donne des électrons pour les neutraliser) et c'est au cours de cette opération qu'il s'oxyde (il perd des électrons). Le GSH est en particulier très abondant, dans sa forme réduite donneuse d'électron, au sein des mitochondries, les petits organites cellulaires qui sont les "usines" productrices d'énergie de la cellule (à travers le cycle de Krebs qui fournit l'ATP). Lorsque le GSH tend à manquer (il a en fait été transformé en sa forme oxydée), les mitochondries fonctionnent de plus en plus mal et la cellule est envahie par les produits d'oxydation, les mitochondries sont endommagés et le noyau cellulaire également, tout ceci pouvant aboutir à la mort cellulaire. Le GSH est mis à disposition des cellules de l'organisme par les cellules hépatiques, mais c'est à l'intérieur même des cellules qu'il peut être recyclé de sa forme oxydée GSSG à sa forme réduite GSH, grâce à l'ATP produit dans les mitochondries. Mais, en cas d'oxydation cellulaire importante, le rendement qui peut être obtenu par le cycle de Krebs n'est pas suffisant pour rétablir un taux satisfaisant de GSH/GSSG, d'autant que l'ATP fourni par le cycle de Krebs contribue à bien d'autres processus énergétiques cellulaires en dehors de la réduction du GSSG.
C'est ici qu'intervient la théorie électronique du rôle
de la vitamine C. Notons d'abord que la vitamine C et le GSH, qui sont tous
deux hydrosolubles, ont une grande affinité l'un pour l'autre (7).
Plusieurs études ont montré le rôle protecteur de la vitamine
C sur le niveau de glutathion dans les organismes vivants. En tant normal, c'est
le glutathion qui réduit le dehydroascorbate en acide ascorbique (parce
que le pouvoir réducteur du glutathion est supérieur à
celui de la vitamine C), ce qui permet de réutiliser plusieurs fois de
suite l'acide ascorbique au cours de sa circulation dans l'organisme. Par contre
en cas d'oxydation croissante du milieu, celui-ci va s'appauvrir en GSH / acide
ascorbique et augmenter son niveau de GSSG / dehydroascorbate, jusqu'à
un moment où le pool disponible de dehydroascorbate va lui même
subir une oxydation supplémentaire le rendant définitivement incapable
de se retransformer par réduction en acide ascorbique. C'est dans ces
cas que l'organisme subit une sévère oxydation.
A
l'opposé, lorsque l'acide ascorbique est présent en très
grande quantité, la relation peut s'inverser. Au lieu que le GSH s'oxyde
en GSSG pour réduire le dehydroascorbate en acide ascorbique, c'est l'acide
ascorbique qui s'oxyde en dehydroascorbate pour réduire le GSSG en GSH.
Ces réactions sont évidemment liées aux deux ratios GSH/GSSG
et acide ascorbique/dehydroascorbate. Si l'organisme est suffisamment saturé
en vitamine C réduite, celle-ci est relativement peu oxydée lors
de sa circulation dans l'organisme et elle peu atteindre sous sa forme réduite
la zone d'oxydation massive du foyer infectieux où elle va rencontrer
un milieu riche en GSSG. Elle va alors réduire en masse le GSSG en GSH.
Elle abolit alors le phénomène limitatif que constitue la fabrication
trop lente de l'ATP dans les mitochondries. Les cellules vont être protégées
de l'oxydation et les globules blancs vont avoir une durée de vie spectaculairement
accrue. En effet, en temps ordinaire, les globules blancs sont immergés,
au niveau de la zone infectieuse, dans un milieu extrêmement agressif
et ils manquent rapidement de glutathion (qu'ils sont obligés de recycler
comme les autres cellules), ce qui aboutit à leur destruction, ce qui
accroît l'inflammation du milieu, etc. La vitamine C va protéger
à la fois le plasma, les cellules de l'organisme et celles du système
immunitaire mettant un terme à la spirale destructrice et autorenforçante
de l'oxydation de l'organisme. La vitamine C apportées en masse réduit
donc les antioxydants oxydés, en premier lieu le glutathion, mais aussi
la totalité des autres antioxydants, soit directement, soit indirectement
par l'intermédiaire du glutathion, compte tenu de leurs fortes affinités.
Ainsi, la vitamine C, du fait de sa très faible toxicité, même à très forte dose, de sa capacité à réduire de nombreux antioxydants, et de par ses affinités avec le glutathion, l'antioxydant cellulaire le plus répandu, constitue un outil tout à fait unique qui permet à l'homme de s'affranchir du principal facteur limitatif du métabolisme de l'oxygène et de la fabrication de l'ATP lorsqu'il s'agit de soutenir l'organisme dans sa lutte contre la maladie et l'oxydation. Il est à cet égard regrettable de constater que les mécanismes d'oxydoréduction sont finalement pas ou mal compris (il s'agit pourtant de notions de chimie plus que basiques !) ou qu'on les cantonne dans des limites beaucoup trop étroites. Comme le dit Cathcart qui compare l'oxydation par les radicaux libres à un incendie, on confond trop souvent le sceau (l'antioxydant) et l'eau que l'on met dedans (la capacité réductice de l'antioxydant). Il faut aussi comprendre que si certains antioxydants ont une localisation physique préférentielle, par exemple le coQ10 sur la membrane interne des mitochondries, il faut prendre garde de ne pas confondre structure et fonction. La localisation du coQ10 lui confère, par exemple, un rôle de tout premier plan dans la protection et la longévité des mitochondries en protégeant leur membrane et en optimisant les transferts d'électrons et de protons lors du cycle de l'ATP. La vitamine C, beaucoup moins spécialisée et beaucoup plus polyvalente à un rôle tout à fait particulier que ne pourrait remplir le coQ10 et réciproquement d'ailleurs. A ce jour, la vitamine C est le seul produit connu que l'on puisse utiliser pour fournir en masse et sans danger une capacité réductrice pratiquement illimitée à l'organisme.
Les études controversées sur les effets prooxydants de la vitamine C
Malgré ces résultats et ces théories fascinantes, l'hostilité contre la vitamine C ne se dément pas. Sans prétendre à être la panacée universelle, la vitamine C a bien des qualités qui devrait en faire un médicament qui accompagne la plupart des traitements médicaux classiques et qui devrait s'imposer lors de la convalescence. Ajoutons que lors des interventions chirurgicales, il semble qu'elle puisse jouer un rôle décisif dans les suites d'anesthésies et pour la cicatrisation... Un tel produit polyvalent, sans danger, non breveté et économique ne peut donc que s'attirer les foudres de l'establishment médical et des multinationales pharmaceutiques!
Il ne faut donc pas s'étonner de voir qu'alors que les études sur la vitamine C ont, dans leur quasi totalité, montré son intérêt en thérapeutique et son innocuité, la moindre étude en sens contraire, même si elle est provisoire ou insuffisamment fondée reçoit aussitôt un écho tout à fait extraordinaire!
Deux études récentes sont dans ce cas. Le Dr Frei évoque l'une de ces affaires. Il s'agit d'un article publié dans la revue Nature qui évoque le risque de dommage de la vitamine C sur l'ADN pour des apports qui correspondrait à 500mg/j chez l'homme. La critique du Dr Frei est très claire et très argumentée quant au manque de crédibilité de cette recherche et nous renvoyons à l'interview pour plus ample information (1) ainsi qu'à la lettre ouverte que le Dr Frei et d'autres auteurs ont adressé à Nature. Le Dr Frei a montré comment la méthode de mesure du stress oxydatif utilisé dans l'étude, est tout à fait obsolète, car la technique utilisée entraîne un processus d'oxydation massif lors du test, ce qui fait que 90% de l'oxydation mesurée est créée par le test lui-même! Il est intéressant de noter la façon dont le directeur de Nature a procédé pour faire publier l'article dans la section "correspondance" de la revue, ce qui fait que l'article n'est pas passé par la procédure habituelle de validation scientifique par les pairs, le "référé" qui permet habituellement de corriger ou de rejeter des articles lorsqu'ils comportent des erreurs ou des insuffisances méthodologiques comme c'est le cas ici. Il s'agit en fait d'une décision politique de Nature, qui a permis de donner une caution scientifique à un article peu fondé, et surtout permet de nourrir en arguments le lobby hostile à l'utilisation des vitamines. En effet, aujourd'hui encore, cette étude, alors que même les auteurs de celle-ci ont fait amende honorable et reconnu qu'il fallait inverser la signification de leur étude et constater un rôle antioxydant de la vitamine C (8), sert toujours, ici où là, à mettre en garde les consommateurs contre les dangers potentiels de la vitamine C!
La deuxième étude controversée, plus récente, concerne un risque d'épaississement des carotides chez les personnes qui ont consommé 500mg de vitamine C pendant plus d'un an que chez ceux qui n'en consomment pas. L'annonce public des résultats est intervenu lors de la réunion de l'association américaine de cardiologie à San Dieggo en mars 2000, ce qui lui a donné un très grand retentissement dans les médias. Mais la encore il s'agissait d'une présentation orale d'une recherche qui n'avait pas été publiée et en était à l'étape du "référée", ce qui fait que l'article n'était même pas disponible! L'association de cardiologie n'a pourtant pas hésité à donner une tribune officielle aux chercheurs alors que l'étude est en contradiction avec toutes les autres recherches cliniques et épidémiologiques menées sur le sujet! L'étude comporte pourtant de nombreux points faibles qui auraient dû inciter l'association de cardiologie à une très grande prudence (9):
- il s'agit d'une étude épidémiologique et non d'une étude clinique en double aveugle et il peut exister des différences de mode de vie entre les deux populations testées, d'autant que le niveau statistique des preuves est relativement faible.
- les chercheurs ont utilisé une nouvelle technique d'imagerie en cours de validation et surtout n'ont retenu que un sur quatre des indicateurs que celle-ci permet de recueillir et, en plus, le moins significatif de tous!
- l'épaississement (à distinguer de l'occlusion) pourrait être dû à une synthèse accrue de collagène grâce à la vitamine C et pourrait être en fait un indicateur d'amélioration (voir section précédente de cette page), en particulier si les trois autres indicateurs (non mesurés) avaient une évolution positive (stenosis, diminution des plaques d'atherosclerose et vélocité du flux sanguin).
On voit donc comment une étude fort mal conçue peut avoir un retentissement bien immérité!
Vitamine C orale et vitamine C injectable
Quelques mots sur la vitamine C injectable réservée bien sûr à
l'usage médical qui s'utilise uniquement sous forme d'ascorbate de
sodium pour neutraliser l'acidité de la vitamine C (ampoule de 1g de vitamine C
injectables en pharmacie française). Il est utile de rappeler ici que
le Dr Frederick Robert Klenner, un des premiers médecins a avoir fait un usage clinique
étendu de la vitamine C en injection et par voie orale (en pratique
privée et hospitalière dans les années 1940-50), a montré à travers de nombreux exemples très
démonstratifs la supériorité impressionnante de la vitamine C en
injection. L'ouvrage récent et déjà classique publié en 2002, par
Thomas Levy "Vitamin
C, Infectious Diseases, and Toxins", qui parmi une multitude d'autres
informations pertinentes détaille les protocoles de Klenner, donne de
nombreux exemples de cette différence d'efficacité entre l'injection
et la voie orale qui laissent songeur. Les exemples donnés donnent à
penser que la différence d'efficacité pourrait atteindre ou dépasser
un facteur 10, lié au fait que l'injection permet d'atteindre des taux plasmatiques très élevé, inatteignables
par voie orale.
Les niveaux plasmatiques maximum atteignables par voie orale sont de
l'ordre de 80µmol/L. Nous avons discuté en détail les taux atteignables
par voie orale dans une section de page consacrée à la La normalisation des taux plasmatique de vitamine C. Il
est possible de les dépasser légèrement en prenant des apports de
vitamine C toutes les heures, mais c'est très contraingant on et proche
des taux de saturation intestinaux avec risque de flatulences et de
diarrhées. La demi-vie de la vitamine C (le temps pour éliminer 50% de
la vitamine C) est brève, de l'ordre d'une demi-heure, lorsque
l'on prend des doses élevées.
Il faut alors ajuster soigneusement les dosages des apports à la
sensibilité individuelle intestinale. Une autre voie de contournement
pour les taux plasmatiques de vitamine C est la prise de vitamine C
liposomale, voir section dédiée.
Ce point est bien expliqué dans le livre de Steve Hickey et Hilary
Roberts "Ascorbate: The Science of Vitamin C" (2004). C'est la
saturation moyenne du taux de plasma sur 24h qui est décisive quant à
l'efficacité de la vitamine C que vous prenez et cela explique
d'ailleurs l'efficacité médiocre de certaines études prenant de la
vitamine C à des doses peu élévées et en une seule fois dans la
journée. Donc faire 3 prises de vitamine C est nécessaire si l'on veut
se complémenter de façon vraiment efficace. Et une personne malade ou
fiévreuse pourra encore rappocher les prises. C'est dans ces cas,
lorsque l'on veut maintenir des taux de 80µmol/L pendant une infection
que les modalités de la prise de la vitamine C sont particulièrement
importantes.
Rappelons aussi que les animaux qui dans leur quasi totalité synthétisent
leur propre vitamine C disposent d'un flux plasmatique constant de vitamine
C correspondant à plusieurs grammes de vitamine C par jour en rapportant la taille
à l'homme. Et en plus l'efficacité n'est pas du tout comparable
avec la prise orale chez l'homme puisqu'il s'agit de l'équivalent d'une
injection à flux constant sur 24h !
La forme injectable de vitamine C permet des concentrations plasmatiques de l'ordre de 100 fois les doses plasmatiques maximales pouvant être atteintes par voie alimentaires et permet en particulier un effet "chimiothérapie" dans la mesure où les cellules cancéreuses captent la vitamine C comme s'il s'agissait de glucose et qu'elle a un effet paradoxal prooxydant générateur de peroxyde d'hydrogène (H2O2) sur les cellules cancéreuses (lire " Vitamine C et cancer" de Gabriel Dufils - point 6B). Par contre les cellules saines sont beaucoup moins sensibles à cet effet et ne sont pas détruites aux doses efficaces. Cela permettrait des protocoles combinés avec d'autres formes de chimiothérapies classiques, permettant d'augmenter considérablement leur efficacité tout en diminuant énormémement la toxicité des chimiothérapies traditionnelles, la vitamine C protégeant les cellules saines contre le stress oxydatif induit par la chimiothérapie. Cette approche de l'effet de la vitamine C injectable sur le cancer est maintenant bien comprise par la recherche médicale académique (lire par ex. Vitamin C: A concentration-Function Approach Yields Pharmacology and Therapeutic Discoveries), mais ces recherches sont généralement peu connues, même dans les milieux scientifiques et presqu'aucune application pratique n'en découle, du fait du poids écrasant des intérêts privés sur la recherche et de leur capacité à façonner l'idéologie médicale dans le sens d'un discrédit complet et persistant concernant la vitamine C et ses formes injectable.
Il n'y a pas que sur les cellules cancéreuses qu'une forme paradoxale de stress oxydatif avec de la vitamine C à haute dose pourrait avoir lieu. Une étude commentée par sciencedaily (Vitamin C Can Kill Drug-Resistant TB, Researchers Find) montre ainsi que la vitamine C serait efficace sur les bactéries de la tuberculose, y compris les formes résistantes. L'ajout de cystéine (un précurseur du glutathion) et / ou de vitamine C a des cultures de mycobactéries de la tuberculose provoque une réaction de Fenton aboutissant à la formation du radical hydroxyle, qui détruit les bacilles. L'ajout de précurseurs du glutathion, de vitamine C et de vitamine D, aux traitements classiques devrait permettre de raccourcir les traitements classiques et de venir aisément à bout des cas de plus en plus fréquents de résistances aux traitements par des souches multirésistantes qui constitue un énorme problème de santé publique. Les injections de vitamine C pourraient être utilisées pour les cas graves pour accentuer la réaction de Fenton et les apports oraux de vitamines et nutriments pourraient être intégrées dans les protocoles courants de prise en charge. Mais encore faudrait-il préalablement lever les dogmes anti-compléments qui sévissent dans le corps médical !
En France il est quasiment impossible de se faire injecter de la vitamine C en pratique médicale de ville ou hospitalière. Cette vidéo explique l'acte technique correpondant, qui demande des compétences de médecin, d'infirmier ou de heilpraktiker allemand ou suisse. Apparemment c'est un acte thérapeutique relativement courant dans plusieurs pays étrangers. A mon sens, cet acte thérapeutique devrait être pratiqué par des infirmiers ou des heilpraktikers (mais cette profession n'existe pas en France) sur prescription médicale, le médecin définissant l'indication, les contre-indications éventuelles et les dosages en vitamine C à injecter en fonction de l'objectif thérapeutique.
Nous avons également documenté dans une autre page l'intérêt de la vitamine C dans le sepsis (lire section La vitamine C et le sepsis de notre page sur le rôle des nitrates et de la vitamine C dans le sepsis (septicémie),
où la capacité de la vitamine C à protéger l'organisme des effets
dévastateurs du sepsis a été démontré dans des études animales. La
vitamine C injectable aurait bien entendu également un rôle à jouer
dans de nombreuses infections bactériennes et virales difficiles à
traiter par les moyens conventionnels.
La vitamine C injectable est proscrite en cas de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (favisme). Il faut également être prudent même avec les doses orales de vitamine C, si vous êtes atteint par
cette maladie génétique et prendre un avis médical.
C'est une affection malheureusement assez largement répandue dans
certains groupes ethniques (100.000 à 200.000 personnes seraient
concernées rien qu'en France).
Nous reprenons ici, en les adaptant, des passages de notre page sur le traitement du sepsis qui concernent spécifiquement la vitamine C. Pour plus de détails et d'explications sur les relations entre le sepsis, le gaz NO, les nitrates, nitrites précurseurs ou secondaires à NO et les dérivés peroxynitrites toxiques du NO, se reporter à l'article d'origine.
Le sepsis est une réaction inflammatoire généralisée dans le cadre d'une infection sur un organisme souvent fragilisé. Le sepsis est à l'origine d'une énorme mortalité (entre 30 % et 50 % des malades selon les formes de sepsis) car il est très difficile à soigner. Selon cette page de L'Institut Pasteur, "En France, la mortalité des patients atteints d’un sepsis est de 27%, mais la mortalité de la forme la plus grave (le choc septique) peut atteindre 50%. Les projections dans l’avenir suggèrent un doublement du nombre de cas d’ici cinquante ans, s’expliquant notamment par le vieillissement de la population." Aux USA, par exemple, le sepsis tue 250 000 personnes chaque année. La situation est bien pire encore dans les pays qui ne disposent pas d'un système hospitalier performant pouvant accueillir tous les malades, l'accès à un service de réanimation étant essentielle pour réduire la mortalité.
L'intérêt de la vitamine C pour le sepsis a d'abord fait l'objet de recherches de qualité chez l'animal. ScienceDaily avait ainsi rendu compte de recherches sur l'injection de vitamine C dans le sepsis chez la souris, "Selon la publication la plus récente du Dr Karel Tyml [étude de 2010], le stress oxydatif et l'activation de la voie de la coagulation sont les principaux facteurs responsables de l'obstruction des capillaires dans le sepsis. Au cours de sa recherche, le Dr Tyml a découvert qu'une injection simple de vitamine C faite tôt au moment de l'induction du sepsis prévient l'obstruction capillaire. Il a aussi constaté qu'une injection retardée de vitamine C peut inverser l'obstruction en restituant le flux sanguin dans les capillaires auparavant obstrués."
Selon la même source, le Dr Tyml ajoutait que "de plus, l'effet bénéfique d'une seule injection de vitamine C dure longtemps et prévient l'obstruction des capillaires pendant 24 heures après l'injection."
Ceci venait confirmer les recherches menées précédemment par John X. Wilson qui avait indiqué dans une étude de 2009 que "Dans les modèles animaux du sepsis, l'injection intraveineuse d'ascorbate augmente la survie et protège plusieurs fonctions microvasculaires, à savoir, le flux sanguin capillaire, la barrière de perméabilité microvasculaire et la sensibilité artérielle en réponse aux vasoconstricteurs et aux vasodilatateurs. Les effets de l'injection parentérale d'ascorbate sur la fonction microvasculaire sont à la fois rapides et persistants. L'ascorbate s'accumule rapidement dans les cellules endothéliales microvasculaires, neutralise les dérivés d'oxygène réactifs et agit par l'intermédiaire de la tetrahydrobiopterin pour stimuler la production d'oxyde nitrique par l'endothelial nitric oxide synthase [eNOS]."
Les recherches animales sur la vitamine C montrent donc que la vitamine C est un produit très sûr en injection, que son action biochimique sur le système microcirculatoire au cours du sepsis est déjà relativement bien comprise, et qu'elle fonctionne très probablement de façon identique chez l'homme et chez les animaux en favorisant d'une part la biosynthèse du monoxyde d'azote gazeux (NO) en solution dans le plasma à partir des nitrites et des enzymes eNOS et en inhibant d'autre part différents mécanismes d'oxydation de NO en sous-produits toxiques comme les peroxynitrites. Au contraire la vitamine C va favoriser l'oxydation de NO dans le plasma en métabolites non toxiques les nitrites et les nitrates.
En ce qui concerne la vitamine C en injection chez l'homme, les choses avancent également récemment depuis 2016 sur deux fronts, une approche expérimentale et empirique au pied du lit du malade et une approche universitaire avec une étude randomisée en double aveugle menée par Alpha A Fowler III, un spécialiste du sepsis qui tente de contribuer au passage des études animales aux études humaines.
Fowler a obtenu un financement du prestigieux établissement public, le National Institutes of Health. Selon cet article, "Il s'agit d'une étude en double aveugle et placebo qui enrole les patients sur quatre sites : VCU, Cleveland Clinic, le Medical College of Wisconsin et l'Université du Kentucky. Ils mesurent l'ampleur de l'insuffisance organique et les biomarqueurs de l'inflammation dans le sang. L'objectif est d'inscrire 170 patients, et ils en ont actuellement 124. (...). Il s'attend à finir d'inscrire les sujets à la fin de cette année ou en 2018."
Sur le front "empirique", le responsable d'un service de réanimation a beaucoup fait parler de lui aux USA, y compris dans les médias grand public, en mars 2017. Il s'agit du Dr. Paul Marik, un médecin responsable d'une unité de soins intensifs au Sentara Norfolk General Hospital (Virginie), qui a annoncé aux médias qu'il utilisait des infusions de vitamine C, d'hydrocortisone et de thiamine (vitamine B1) et observait des évolutions positives spectaculaires chez les patients septiques.
On pourra consulter les trois vidéos (en anglais) :
Full interview with Dr. Paul Marik - Intervention du Dr Marik au Critical Care Reviews Meeting de 2017 - Reportage sur CBN News avec le témoignage de la première patiente traitée par le protocole
A noter que dans la première interview, il rend hommage avec beaucoup d'humilité, parmi d'autres précurseurs, au Dr. Klenner, le pionnier des recherches sur la vitamine C, qui a testé la vitamine C en injection dès la fin des années 1940, avec des dosages et dans des indications très proches de celles qu'utilise aujourd'hui le Dr Marik. La science avance parfois lentement...
Le Dr Marik a par ailleurs publié ses résultats en juin 2017. On pourra aussi lire l'article introductif de la revue CHEST qui l'a publié : "How to Give Vitamin C a Cautious but Fair Chance in Severe Sepsis". Il s'agit d'une étude rétrospective qui examine l'effet de changements de pratique dans son service de réanimation avec l'introduction d'infusion de vitamine C lesquelles ont entrainé un effondrement du taux de défaillance et du taux de mortalité (diminution de 32% de la mortalité) alors que celle-ci ne bouge quasiment pas depuis des années en l'absence de tout progrès thérapeutique.
La cortisone a été utilisée car son action est complémentaire de celle de la vitamine C. On ne l'utilise pas systématiquement en cas de sepsis, car malgré son effet anti-inflammatoire, elle s'est révélée le plus souvent inefficace dans cette indication. Par contre, selon Marik, elle serait très efficace en complément des injections de vitamine C. Elle augmenterait alors la protection des tissus par rapport à la vitamine C seule selon Marik qui a fait en outre confirmer ces résultats en laboratoire par des collègues. La thiamine (vitamine B1) est de son côté un protecteur rénal susceptible de lutter contre la défaillance rénale liée au sepsis. On a aussi observé que les patients septiques avaient des taux très bas de vitamine B1, alors qu'elle joue un rôle important dans le métabolisme énergétique des cellules via la métabolisation du glucose.
Evidemment le Dr. Paul Marik s'est heurté à de féroces résistances, brodant le plus souvent sur le thème de "si c'était efficace, ça se saurait depuis longtemps et de toute façon il faudrait faire d'abord des études en double aveugle". Comme chaque fois qu'un traitement peu coûteux vient bouleverser la donne et ruiner les projets et espoirs des industriels de la pharmacie de placer des médicaments hors de prix, les réactions sont dépitées et très négatives.
Le fait que des professionnels confirmés aient quand même jugé bon de donner leur avis négatif, montre que l'alerte est jugée sérieuse par la médecine officielle. On a affaire à un chef de service expérimenté et déterminé, pas à un médecin isolé. Pour les réactions des "élites", lire par exemple ici.
Lire aussi la réponse de Marik, avec à cette occasion des précisions très intéressantes :
"Une société spécialisée dans l'analyse indépendante des données a évalué la mortalité par septicité dans notre hôpital (le protocole a été utilisé dans notre MICU [Medical Intensive Care Unit] depuis une année). Ils ont montré que la mortalité des patients avec un diagnotic de septicité (pour notre hôpital entier) a été réduit de moitié depuis que nous avons commencé ce protocole. Bien que seulement institué dans un seul ICU, notre hôpital a une des mortalités par septicité les plus basses du pays.
Notre hôpital recueille des données de résultats ajustés par rapport à la sévérité pour chaque ICU à notre hôpital. La mortalité prédite/réelle est tombée de 0.69 à 0.33 dans notre MICU pendant cette période alors qu'elle est resté relativement stable dans tous les autres ICU.
Les sceptiques diront que c'est le résultat de variations dues au hasard.
Basé sur ces données indépendantes, le directeur général et le président de notre système d'hôpital projettent de lancer ce protocole dans tout le système (18 hôpitaux). On n'a pas besoin de faire un essai contrôlé et randomisé pour prouver que les parachutes sauvent des vies quand vous sautez d'un aéroplane. Les résultats parlent d'eux-mêmes."
On attend aussi les résultats de la recherche contrôlée et randomisée de Fowler, précédemment évoquée, dans un avenir relativement proche, même s'il peut sembler que 2018 ou 2019 soient encore lointains quand on pense à l'importance des enjeux. Espérons que d'ici là les expérimentations "empiriques" auront également progressées de leur côté.
Malgré la conservatisme médical, on peut donc s'attendre à ce que les résultats de Marik diffusent dans les autres services de réanimation du système d'hôpital où il travaille, comme cela semble avoir été décidé et que des crocs en jambe de dernière minute ne vont pas faire capoter le projet. Il est probable que des expérimentations d'une certaine ampleur vont aussi avoir lieu ailleurs aux USA et dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement où le sepsis fait une hécatombe.
Les médecins intéressés peuvent consulter le protocole des soins à mettre en place pour les patients.
En France, le mur du silence a, comme d'habitude, parfaitement fonctionné et quasiment personne n'a entendu parler de cette affaire.
L'intérêt pour les accidents cérébraux de l'acide L-déhydroascorbique, forme oxydée de la vitamine C
Le cerveau contient une grande quantité de vitamine C (jusqu'à 10 fois celle du plasma) où son rôle n'est pas totalement élucidé. Outre son rôle majeur d'anti-oxydant, elle participe probablement à la synthèse d'un certain nombre d'hormones et de neurotransmetteurs. La plus forte concentration se trouve à l'intérieur des neurones, puis en proportion nettement plus faible dans les cellules gliales (cellules de soutien et d'alimentation des neurones) et plus faible encore dans le liquide cérébro-spinal. Des mécanismes de protection spécifiques font que l'acide ascorbique (AA) cérébral est maintenu à un niveau significatif, même en cas de carence aiguë et prolongée dans le reste de l'organisme (lors du décès par scorbut, le cerveau est le seul organe qui contient encore de la vitamine C). C'est sans doute le signe de son importance vitale pour les neurones.
On sait que le cerveau est isolé du reste de l'organisme par la barrière hémato-encéphalique (BHE). On s'est progressivement aperçu que la vitamine C ne pouvait pénétrer telle quel dans le cerveau car elle était bloquée au niveau de la BHE. Une étude de 1997 (David B. Agus, texte intégral) confirme que c'est la forme oxydée de la vitamine C, l'acide L-déhydroascorbique (DHA), qui pénètre dans le cerveau. Le DHA est traité comme un sucre par le transporteur de glucose GLUT1 des cellules endothéliales de la BHE qui le font passer dans le cerveau.
[Notons au passage que l'oeuil est doté des mêmes mécanismes de filtrage préférentiel du DHA que le cerveau et qu'au niveau cellulaire, il en va de même pour les globules blancs. La plupart des cellules ayant des mécanismes d'incorporation du glucose, elles peuvent aussi capter de façon optionnelle la DHA présent dans le plasma qu'elles retransforment en AA à l'intérieur de la cellule. Cela évite que la DHA qui est souvent seule présente dans les zones de forte oxydation ne soit rapidement détruite en un produit inutilisable comme antioxydant. Si vous souhaitez savoir quelles sont les cellules qui captent l'AA directement et celles qui le captent sous forme de DHA, je vous conseille de lire l'excellent article de synthèse "Are Diabetic Neuropathy, Retinopathy and Nephropathy Caused by Hyperglycemic Exclusion of Dehydroascorbate Uptake by Glucose Transporters?" Cet article montre que dans les cellules qui captent préférentiellement la DHA, le glucose sanguin lorsqu'il est élevé entre en compétition avec la DHA au niveau des transporteurs est peut produire des déficiences en vitamine C pour ces lignées de cellules. Les cellules qui captent directement l'AA le font via des pompes à sodium qui ne sont pas soumises aux mêmes restrictions.]
Dans des expériences sur des rats et des souris, Agus a montré qu'alors que des injections d'acide ascorbique ne pénétraient pas dans le cerveau, le DHA passait en grande quantité à travers la BHE (4 % environ du bolus est retrouvé dans le cerveau) où il était rapidement retransformé en AA à l'intérieur du cerveau après absorption par les neurones et d'autres cellules. Le cerveau dispose des capacités énergétiques réductrices nécessaires pour retransformer sans difficulté particulière des apports massifs de DHA en AA.
Après injection d' AA (à la place de DHA) une quantité significative est ensuite retrouvée dans le cerveau mais les délais sont beaucoup plus long car l'AA doit d'abord être oxydé en DHA de par l'action générale du métabolisme pour être ensuite transféré dans le cerveau selon le mécanisme de transport du DHA déjà décrit. C'est de cette façon que le cerveau s'alimente en vitamine C de façon habituelle. Une fraction de l'AA est transformée en DHA lors de son transit dans l'organisme et serait absorbée en priorité par le cerveau. Il serait donc particulièrement intéressant de disposer également en sus de cette étude de données chez l'homme sur le ratio AA / DHA en fonction de la quantité des apports d'AA et de la variation de ce rapport en fonction de l'état de santé. Ceci afin d'avoir une idée des stocks circulant de DHA disponible pour le cerveau. Il serait, par exemple, très intéressant d'avoir une idée du ratio AA par rapport à DHA (et donc susceptible de passer dans le cerveau) chez une personne grippée ayant une forte fièvre et de l'évolution de ce ratio en fonction d'une complémentation en AA. Je n'ai malheureusement jamais pu trouver d'articles de synthèse sur ce point pourtant fondamental du ratio AA / DHA et de sa variation avec les apports et en fonction de l'état de santé et de maladie. Mon hypothèse est que la complémentation en vitamine C pendant la maladie infectieuse entrainerait un passage massif de DHA dans le cerveau lequel pourrait avoir un rôle majeur dans le contrôle de la maladie par l'organisme, notamment en améliorant la régulation hormonale de l'ensemble de l'organisme via le système hypothalamus-hypophyse.. Dans son classique sur la vitamine C (Cf. présentation en bas de page) T.E. Levy donne de nombreux exemples de d'encéphalites virales au stade comateux "miraculeusement" soignées par de fortes injections de vitamine C, ce qui suppose que l'organisme a pu transformer très rapidement de grandes quantités de vitamine C en DHA disponible pour le cerveau.
A noter que seul l'apport de DHA par voie intraveineuse est approprié pour alimenter rapidement et en masse le cerveau, car la DHA apportée par voie alimentaire serait retransformée pour une grande part (selon des proportions qui seraient à préciser) en AA lors de l'absorption gastrointestinale (Agus, réf. n°2 et Huang J. ref. n°24).
En s'appuyant sur l'étude que nous venons d'évoquer, une autre recherche publiée en 2001 (Huang J., texte intégral) s'est intéressée dans une étude animale sur la possibilité d'utiliser ce phénomène en cas d'attaque vasculaire cérébrale. A titre préventif, la mortalité est diminuée de 50%. En curratif, des doses de 250 mg/kg ou 500 mg/kg, administrées dans une fenêtre de 15 mn à 3 heures après l'attaque réduisent le volume de la lésion d'un facteur 6 et d'un facteur 9 respectivement ! Comme dans la recherche de Agus, le cerveau a été capable, en dépit de l'attaque, de retransformer massivement le DHA en AA. Les auteurs ont également mis en évidence l'absence de risque hémorragique associé au traitement. Ceci est à comparer avec le TPA recombinant, seul traitement admis par la FDA en phase aiguë de l'accident, qui doit être administré lui aussi dans les trois heures qui suivent l'installation de l'ischémie et qui comporte des risques hémorragiques très élevés. C'est pourquoi il n'est d'ailleurs administré qu'à une petite partie des malades éligibles.
Il faut savoir que les attaques cérébrales figurent parmi les principales cause de décès dans le monde occidental. En sus, elles sont une cause majeure d'innombrables et lourdes invalidités suite aux lésions occasionnées dans l'environnement cérébral de l'attaque. Je pense qu'on n'exagèrerait donc pas en disant que les résultats que nous venons de présenter sont tout simplement sensationnels. Compte tenu de la très large similitude des mécanismes en cause chez l'homme et l'animal les résultats seront très probablement transposables. Une objection que l'on pourrait faire à cette approche (une remarque pertinente sur un forum) est que le DHA pourrait fonctionner comme une pompe à électron en se faisant donner des électrons par d'autres antioxydant comme le glutathion et pourrait avoir de ce fait une certaine toxicité en effondrant le pouvoir antioxydant cellulaire (Le DL50 de la DHA serait paraît-il assez bas). La solution assez simple à ce problème pourrait, me semble-t-il, être de ne pas injecter de la DHA pure mais un mélange AA/DHA (1/3 - 2/3 par ex.). L'AA fournirait des antioxydants nécessaires à l'ensemble de l'organisme et le DHA irait préférentiellement dans le système nerveux.
De nombreuses recherches prometteuses s'ouvrent dans ce domaine. On pourrait par exemple évaluer l'intérêt du DHA pour tout une série de problème où une oxydation importante est susceptible d'endommager le cerveau. Son utilisation au long cours pourrait également être envisagée pour diverses affections neurologiques et psychiatriques (l'intérêt majeur de hautes doses de vitamine C pour la schizophrénie a déjà été établi par le Dr. Abram Hoffer dès les années 50). Il faudrait aussi tester sa synergie avec d'autres antioxydants. Peut-être que des médicaments oxygénateurs cérébraux comme les dérivés des ergots de seigle pourraient améliorer encore l'efficacité des mécanismes d'oxydo-réduction qui transforment le DHA en AA dans les cellules nerveuses, etc.
Pourtant, le moins que l'on puisse dire c'est que ces résultats n'ont pas fait la une de la presse et n'ont pas dépassé le cercle des initiés abonnés de la presse scientifique spécialisée (un bref article, tout de même, dans le quotidien du médecin du 25/08/01). C'est que s'il s'agit d'une très bonne nouvelle pour les malades, leur entourage et les médecins de famille, c'est tout simplement une catastrophe annoncée pour l'industrie pharmaceutique qui voit une nouvelle fois ses coûteuses recherches de produits brevetables susceptibles d'être remises en question par l'apport d'un antioxydant non brevetable et d'un coût de fabrication négligeable. Il s'agit en effet d'un gigantesque marché potentiel qui risque de lui échapper. Aussi, ne faudra-t-il pas s'étonner si cette découverte fondamentale ne débouche comme c'est malheureusement probable sur aucune application thérapeutique chez l'homme, alors qu'il s'agit d'une découverte majeure de la médecine urgentiste (premier secours).
Par ailleurs, compte tenu de ce qu'il est peu probable que cette découverte majeure ait un jour des applications cliniques, il faut ajouter qu'elle ne doit pas décourager à la prise de l'AA habituelle, ni à son utilisation en injection, compte tenu de ses applications remarquables dans une multitude de pathologies. Les protocoles de Klenner un des cliniciens ayant le plus étudié la vitamine C ont aussi montré que la vitamine C injectée était très efficace dans les formes neurologiques graves des infections virales. Des dizaines de virus peuvent être a l'origine de ces complications neurologiques gravissimes qui engagent le pronostic vital et Klenner rapporte de très nombreux succès très rapides avec la vitamine C injectable dans ce domaine (d'après T. Levy, ouvrage discuté en fin de page). Il faudrait également pouvoir étudier la diffusion cérébrale à plusieurs jours de hautes doses de l'AA, l'expérience rapportée portant sur des délais très brefs de transport cérébral en rapport avec les accidents cérébraux.
La vitamine C pourrait dissoudre les agrégats protéiques toxiques de la maladie d'Alzheimer
Compte tenu de ces premières recherches, nous ne sommes pas surpris
de voir d'autres applications neuronales possibles de la vitamine C
comme celle que vient de proposer une équipe suédoise, "Suppression
of amyloid beta A11-immunoreactivity by vitamin C: possible role of
heparan sulfate oligosaccharides derived from glypican-1 by
ascorbate-induced, NO-catalyzed degradation."
L'article n'a pas fait l'objet d'analyse approfondie dans les médias
internet et il n'est malheureusement pas en accès libre. On peut
toutefois consulter la présentation de l'université de Lund. Une partie de l'info avec quelques compléments contextuels est proposée en français par docbuzz.fr
: "Maladie d’Alzheimer : la vitamine C dissout les plaques amyloïdes".
L'article rappelle que "Les plaques amyloïdes sont des amas de
protéines aggrégés causant la mort des cellules cérébrales, en
particulier des centres cérébraux impliqués dans la mémoire. Il existe
des modèles animaux typiques de la maladie d’Alzheimer. C’est avec des
souris transgéniques développant ces plaques amyloïdes au niveau
cérébral qu’ont travaillé les scientifiques." Les chercheurs ont en
fait travaillé avec des tranches de cerveaux de souris traités avec de
la vitamine C.
Docbuzz indique aussi que "“Lorsque
l’on traite le cerveau des souris souffrant d’une maladie d’Alzheimer
avec de la vitamine C, on voit clairement une dissolution des plaques
amyloïdes” explique Katrin Mani, un des auteurs de la publication.” (...) Cette
notion que la vitamine C peut avoir des effets bénéfiques dans la
maladie d’Alzheimer reste controversée, mais nos résultats ouvrent de
nouvelles opportunités pour la recherche” conclue Katrin Mani."
Alzheimers.org.uk rentre un peu plus dans les détails (traduction Gestion Santé)
: "Bien que le présent dans tous les cerveaux, un précurseur de la
protéine amyloïde-béta se décompose d'une façon différente dans le
cerveau des gens ayant la maladie d'Alzheimer, ce qui peut causer la
formation d'amas [d'amyloïde-béta]." (...) "Il a été mis en évidence
que la Vitamine C pouvait influencer la formation des petits amas qui
peuvent ensuite devenir des plaques dans le cerveau, lesquelles
conduisent plus tardivement à l'apparition de la maladie d'Alzheimer".
Alzheimers.org.uk indique enfin que l'étude est intéressante et bien
conduite, tout en faisant les réserves habituelles concernant une étude
de recherche préliminaire sur l'animal.
Le résumé anglais de l'article nous apporte quelques informations complémentaires. Le précurseur de l'amyloïde-béta (toxique) est l'amyloid precursor protein (APP) et sa transformation est cuivre dépendante.
Un article
intéressant d'un site français sur les plaques amyloides indique que le
cerveau "utilise le zinc et le cuivre pour empêcher l’oxydation des
neurones. Mais quand ces substances sont beaucoup trop présentes dans
le cerveau, leur activité change : elles deviennent alors toxiques.
Par conséquent, sous l’influence de cette toxicité, la protéine
amyloïde se transforme. Ce qui sous-entend que les protéines amyloïdes
ne s’assemblent pas en plaques d’elles-mêmes, mais sous l’influence de
l’excès de cuivre et de zinc.
La modification de l’APP (en anglais : Amyloid Precursor Protein) entraîne une structure tridimensionnelle anormale de cette protéine.
Or une enzyme, la protéase qui doit normalement couper un morceau
de cette protéine, la découpe mal du à la transformation de l’APP. Ce
qui a pour conséquence la libération d’un fragment
étranger : la béta-amyloïde (ßA). Ces fragments finissent
par s’agréger (se réunir) et par former les plaques amyloïdes. En
s’accumulant dans le milieu extracellulaire, ces plaques compriment les
neurones. C’est ce phénomène qui entraîne un dysfonctionnement, qui
peut être suivi de la mort neuronale."
Une autre information intéressante de l'abstract c'est que la vitamine C agit via une relation catalysée par l'oxyde nitrique
pour activer les voies de décomposition non pathologique de l'APP. Or
il se trouve que nous avons écrit récemment une longue page "Les nitrites (ainsi que la L-arginine) et la vitamine C : probablement incontournables dans le sepsis."
Il faut savoir (blog-nitrates.fr)
que "L’oxyde nitrique NO est connu pour jouer un rôle important et
multiforme en physiologie cérébrale. Il aide à la libération de
noradrénaline, de dopamine et de sérotonine, à l’apprentissage et à la
consolidation de la mémoire, à la régulation de la plasticité
synaptique, au cycle éveil-sommeil, à la modulation de la nociception,
de l’olfaction, de l’appétit, de la température corporelle."
En ce qui concerne l'action conjuguée de la vitamine C et de NO, nous expliquions dans notre page sur les nitrites que la vitamine C favorise l'oxydation de NO dans le plasma en métabolites non toxiques les nitrites et les nitrates. De
plus, la voie principale de synthèse de NO à partir des nitrites est la
réduction : e− + 2H+ + NO2− → NO + H2O. Or la vitamine C est une source
directe d'électrons réducteurs e−.
Ces recherches ouvrent
donc des possibilités à l'utilisation des nitrates associés à la
vitamine C dans la maladie d'Alzheimer et dans toutes sortes d'autres
affections neurologiques.
Les auteurs de l'article évoquent aussi dans la présentation de leur
recherche l'intérêt de formes même oxydées de la vitamine C alimentaire
pour augmenter les taux cérébraux. Cela ne nous surpend pas car nous
avons vu précédemment que le DHA était seul à pouvoir être transporté
dans le cerveau et pas l'acide ascorbique non oxydé (AA). C'est un
phénomène limitatif important et dans ma page sur la vitamine C
j'indiquai que l'on sait très peu de choses sur les ratios de AA versus
DHA circulant dans l'organisme en fonction des apports de vitamine C.
Cela d'autant plus que l'homme ne synthétise pas la vitamine C
contrairement à la quasi totalité des autres espèces animales ce qui
rend les comparaisons difficiles. Pour obtenir des apports massifs en
cas d'accident cérébral, les études animales ont en tout cas montré
qu'il fallait faire des injections
de DHA pour obtenir les niveaux thérapeutiques de vitamine C dans le
cerveau, susceptibles de limiter les conséquences de l'accident
vasculaire.
Nous supposons, mais les études restent à
faire, que l'on pourrait fortement augmenter l'effet thérapeutique de
la vitamine C en injection (ou même alimentaire) par des apports
concomitants en nitrates alimentaires. On pourrait alors peut-être
espérer "ettoyer" le cerveau des malades d'une partie
significative des dépots cellulaires des plaques amyloïdes.
Un autre aspect très important par rapport à la question qui nous intéresse des apports des nitrates précurseurs de NO est leur capacité à créer des composés lipidiques nitratés antiinflammatoires, les nitroalkènes, avec l'acide oléique et avec les omega 3. qui sont par eux-même des protecteurs neurologiques et qui participent au maintien de la masse cérébrale de la personne âgée.
Dans le cas d'un régime «méditerranéen» et par rapport au système
cardiovasculaire, "la présence d’acides gras polyinsaturés augmente la
synthèse d’oxyde nitrique NO dans la cellule endothéliale, tandis que
l’interaction entre NO2-/NO, d’une part, et acide gras polyinsaturé, d’autre part, aboutit à la formation de lipides nitratés [nitrated lipids],
connus aussi sous le nom de nitroalkènes. Comme les nitroalkènes ont
pour effet de stimuler eux-mêmes la production de NO, via l’action
enzymatique de la NO synthase, un phénomène de feedback positif en
boucle [positive feedback loop] est en mesure de s’installer."
Il est probable que les mêmes phénomènes antiinflammatoires se produisent au niveau cérébral. Les nitroalkènes en limitant l'inflammation des membranes cellulaires des cellules cérébrales pourrait jouer un rôle important d'inhibition de la fomation dedébris protéiques de béta-amyloïde.
La prise simultanée de la vitamine C et des nitrates, conjuguée avec une alimentation équilibrée de type régime méditerranéen avec des compléments alimentaires judicieusement choisis pour leurs effets synergiques ouvre donc des perspectives intéressantes dans le domaine du vieillissement cérébral et des accidents cérébraux. Les découvertes sont nombreuses et concordantes dans ce domaine mais ne trouvent que rarement des débouchés dans la pratique médicale courante, du fait des réticences et de l'ignorance du corps médical et des autorités de santé publique.
Un autre sujet important concerne les rapports entre la vitamine C et le collagène. En effet à partir de l'importance bien connue de la vitamine C dans la synthèse du collagène, en l'occurence celui de la paroie artérielle, des chercheurs comme Linus Pauling et le Dr Rath ont proposé une théorie alternative de l'origine et du traitement des maladies cardiovasculaires à l'aide de la vitamine C et des acides aminés lysine et proline.
Commençons par un petit rappel sur le collagène. Le collagène forme 30% de la totalité des protéines de l'organisme et entre dans la composition de la peau, de l'os, des dents, du cartilage. Le collagène est en fait un agent de structure organique qui participe à la tenue des tissus mous en leur fournissant une armature. Ce besoin de structure et d'organisation des tissus dès que l'animal atteint une certaine taille fait qu'on trouve déjà du collagène chez des animaux multicellulaires très élémentaires. La solidité du collagène provient de sa structure car il est constitué d'un filament constitué de trois brins de protéines entrelacés, selon une structure en hélice. Sur cette trame commune, il existe plusieurs sortes de collagènes, suivant les types de tissus concernés et leur rigidité.
La vitamine C participe à diverses hydroxylations. L'acide ascorbique catalyse l'hydroxylation des acides aminés proline et lysine en hydroxyproline et hydroxylysine, constituants normaux du collagène. Ces deux acides aminés sont quasi exclusivement présents dans le collagène qui contient aussi d'importante quantité de glycine un autre acide aminé qui contribue à donner la forme en hélice de la molécule. L'hydroxylation consiste à rajouter un élément -OH sur la chaine lattérale carbonée (partie des acides aminés grisée sur le tableau en lien) de la proline et de la lysine.
A l'intérieur de la cellule le les sites de synthèse du collagène sont les ribosomes. Les ribosomes sont de petites granules constituées d'ARN ribosomal et qui contiennent également des protéines. Chaque ribosome est composé de deux sous-unités se présentant sous la forme de petits globules de dimensions différentes et s'emboîtant l'un dans l'autre. La petite sous-unité se trouve collée au-dessous de la grosse.
Il existe des ribosomes libres qui flottent librement dans le cytoplasme et d'autres, les ribosomes liés à la membrane. Ils font partie d'un système complexe appelé réticulum endoplasmique rugueux dont les ribosomes assurent principalement la synthèse des protéines qui sont destinées aux membranes de la cellule, aux lysosomes mais aussi aux protéines devant sortir de la cellule, ce qui est le cas des éléments précurseurs du collagène (voir figure détaillée des étapes cellulaires et extracellulaires de la synthèse du collagène)
C'est le préprocollagène qui est traité par les ribosomes. Suivant le type d'ARN qu'ils possèdent, les ribosomes vont avoir des affinités pour différents acides aminés. Des ribosomes spécifiques captent la lysine et la proline plasmatique libre et constituent une trame où viennent se positionner ces acides aminés qui sont ensuite hydroxylés.
Ces réactions d'hydroxylation sont catalysées par deux enzymes, le prolyl-4- hydroxylase et le lysyl-hydroxylase. La vitamine C joue un rôle fondamental dans cette réaction avec le Fer (Fe2+), l'oxygène et l'alpha-ketoglutarate (voir schéma). La vitamine C assure la réduction permanente du Fer en réduisant Fe3+ en Fe2+. Le Fer à son tour donne un électron à l'enzyme qui assure la transformation de la proline en HO-proline, puis le fer est à nouveau réduit par la vitamine C, etc. (le principe est le même avec la lysine, seul l'enzyme change). La vitamine C devient du semidehydroascorbyl (la forme semi-oxydée de la vitamine C lorsque celle-ci n'a donné qu'un seul de ses électrons excédentaires) qui doit être réduit à nouveau par d'autres systèmes antioxydant (glutathion ou acide alpha-lipoïque notamment) ailleurs dans la cellule pendant qu'une autre vitamine C vient donner un électron au système. La capacité réductrice cellulaire générale est en permanence alimentée énergétiquement par la consommation d'ATP, produit du métabolisme de l'oxygène dans les mitochondries. La vitamine C active de la même façon d'autres systèmes enzymatiques comme la transformation de la dopamine en norépinéphrine via le cuivre (voir les schémas en lien, fichier nécessitant le logiciel Powerpoint)
Sans cet effet réducteur, la réaction enzymatique est rapidement bloquée (Cf. lien). En cas de carence en vitamine C, le collagène produit présente un défaut d'hydroxylation, en particulier de la proline, ce qui lui donne une structure anormale et le précollagène a tendance à rester bloqué à l'intérieur de la cellule. La vitamine C a également un puissant effet activateur sur la synthèse du collagène indépendant de sa fonction d'hydroxylation de la proline et de la lysine (Cf. lien).
Voyons maintenant les théories de Linus Pauling et de Matthias Rath. Elles partent de l'idée selon laquelle les plaques d'athérosclerose se forment en réaction à des dommages des artères ayant subit une usure par manque de synthèse de collagène. La plaque vient en fait renforcer l'artère, proposant une réparation de fortune en cas de manque de vitamine C, mais elle est en même temps à l'origine du risque cardio-vasculaire car c'est un très mauvais substitut du collagène. La lipoprotéine Lp(a), vient se lier à des résidus de lysine et de proline dans la matrice de collagène endommagée et est un constituant important de la plaque d'athérome. La Lp(a) est une substance collante qui ressemble au cholestérol LDL et que l'on ne trouve que chez les humains ou les espèces qui ne fabriquent pas leur propre vitamine C. Il y a là une coincidence qui n'est évidemment pas fortuite mais qui n'est quasi jamais mentionnée par la recherche académique.
Un taux sanguin élevé de Lp(a) favorise la survenue d'accidents cardiovasculaires précoces. Bien qu'elle ne fasse malheureusement pas l'objet d'une recherche systématique lors des examens standards du cholestérol, son importance marquée dans le risque coronarien fait désormais l'objet d'un large consensus. Son rôle physiologique est à l'heure actuelle encore mal connu. Elle s'accumule au niveau de la paroi des vaisseaux artériel. Les concentrations plasmatiques sont corrélées aux dépôts artériels, ce qui explique que le risque d'athérosclérose soit proportionnel au taux circulant. On considère que sa concentration doit être inférieure à 0,300g/l. Son métabolisme est indépendant de celui des autres lipoprotéines : HDL, LDL, et VLDL. Elle ne participe pas au métabolisme du cholestérol.
La Lp(a) a longtemps été considérée comme une lipoprotéine LDL. Elle s'en différencie par la présence de la protéine (a), Apo(a), une glycoprotéine attachée par un lien disulfide. La Lp(a) est de ce fait structuralement proche du plasminogène et entrerait en compétition avec lui. Le plasminogène est quand à lui une protéine plasmatique inactive qui se transforme en sa forme active la plasmine (ou fibrinolysine), un agent capable de dissoudre la fibrine par fibrinolyse. La fibrinolyse est un phénomène physiologique aboutissant à la destruction protéolytique du thrombus fibrinoplaquettaire formé à l'issue de la coagulation. Autrement dit la plasmine assure la digestion des éléments de coagulation et évite leur accumulation sur la surface des vaisseaux sanguins une fois que leur présence n'est plus utile. La similarité de sa structure ferait que la Lp(a) entrerait en compétition avec la plasmine. Elle empêcherait le nettoyage de l'artère par la plasmine et le de dépôt la Lp(a) initierait la formation de la plaque d'athérome. Les propriétés adhésives de la Lp(a) font qu'elle agglomère des particules de LDL, VLDL, le calcium et les métaux lourds qui auraient une affinité très forte pour la plaque d'athérome. Ainsi lorsque les artères sont fragiles du fait d'une insuffisance et d'une mauvaise qualité du collagène (fragilité qui peut être augmentée par des facteurs comme l'hypertension), elles subissent des dommages qui induisent des phénomènes de coagulation plaquettaire. Lorsqu'une grande quantité de Lp(a) est présente de surcroit, cela favorise d'autant la formation de la plaque d'athérome. A l'inverse quand des éléments favorisant la réparation du collagène comme la vitamine C et les acides aminés lysine et proline sont présents en abondance, la Lp(a) ne représente plus un facteur de risque.
L'apport de lysine et de proline a des intérêts multiples. Ces acides aminés favorisent, avec la vitamine C, la synthèse du collagène qui va réparer l'artère et donc rendre inutile la réparation de fortune par la Lp(a). Mais ce sont aussi des inhibiteurs de la Lp(a) et ils vont donc diminuer l'étendue des plaques d'athérome. La Lp(a) possède en effet des récepteurs à ces deux acides aminés et leur apport inhibe sa capacité à s'attacher à la paroi artérielle. C'est la proline qui est la plus efficace dans cette intention. Il est aussi possible que la lysine favorise l'action protéolytique de la plasmine. La Lp(a) déjà déposée se dissoudrait donc progressivement grâce à cette thérapeutique, d'après les résultats obtenus auprès des innombrables patients ayant déjà appliqué avec succès la méthode de Pauling et Rath. A noter que la proline peut être synthétisée par le corps humain à partir d'autres acides aminés.
La lysine est un acide aminé essentiel qui doit être apporté par l'alimentation ou la complémentation. Toutefois comme la formation de la plaque d'athérome fait suspecter des carences en ces deux acides aminés et en vitamine C il est prudent d'apporter la vitamine C avec des deux acides aminés dans la complémentation de ces malades. On apporte plusieurs grammes de chacun de ces trois éméments dans le protocole de traitement de Pauling (qui n'est toujours pas reconnu par la recherche académique). En prévention du risque cardiovasculaire chez le sujet en bonne santé, on utilise surtout la lysine, souvent 500mg / jour, et la vitamine C. Il est également conseillé de prendre un multivitamine B bien dosé qui fera diminuer le taux d'homocystéine et favorisera la biosynthèse des acides aminés, notamment soufrés. La N-acetyl cystéine, acide aminé soufré pourrait être aussi être important (voir section suivante). D'autres antioxydants et acides aminés (comme la taurine, l'arginine et la glycine) peuvent aussi être intéressant.
Par ailleurs des chercheurs
français ont aussi mis en évidence le rôle majeur de formes
de silices dites "organiques" (formes de silice facilement assimilables
par l'organisme) dans la synthèse du collagène et son utilisation
en synergie avec les nutriments précités semble essentielle. Les
formes assimilables sont l'acide silicique contenu en plus ou moins
grande quantité dans les eaux minérales, l'acide orthosilicique que
l'on trouve notamment en grande quantité dans la bière et qui provient de l'orge,
ou des formes semi-synthétiques comme le monomethyl silanetriol. Ces formes assimilables
passent la barrière intestinale, se retrouvent dans le plasma et diffusent dans les cellules, notamment vasculaires.
Enfin, précisons que le Dr Rath qui poursuit des recherches en cancérologie
estime que le protocole utilisé pour le traitement de la plaque d'athérome
est aussi, moyennant quelques adaptations, extrêmement efficace pour
inhiber les métastases cancéreuses, responsables de la majorité
des décès pour cancer, en protégeant le collagène
qui est attaqué par le cancer lors de sa propagation (voir lien) et lire notre page "vitamine C et cancer".
La vitamine C, le glutathion et le cholestérol HDL
Notre exposé a fait jusqu'ici peu de place à la théorie de la
relation entre un "mauvais" cholestérol élevé (le LDL) par opposition
au "bon" cholestérol HDL protecteur dans la maladie cardiovasculaire. Le cholestérol
joue un rôle dans la constitution de la plaque d'athérome, mais son
importance a été énormément exagérée du fait d'une pression
gigantesque de l'industrie pharmaceutique, depuis plusieurs décennies,
pour faciliter la mise sur le marché de différentes générations de
médicaments anticholestérols. Nous avons longuement évoqué le sujet
dans notre page qui remonte à 2001 sur "Les médicaments anti-cholestérol et la politique de santé publique".
Cette pression économique, institutionnelle et médiatique coordonnée
par les intérêts de l'industrie pharmaceutique a contribué à occulter
presque totalement dans les milieux de la médecine académique les
travaux de Pauling et de ses successeurs concernant la relation entre
la vitamine C et ses différents cofacteurs et plaque
d'athérome. Mais la science est têtue et, parfois, elle sort des
impasses dans
laquelle la dirige sans cesse les intérêts mercantiles. Ainsi une
recherche récente menée à l'University of Minnesota Academic Health Center vient de montrer une relation impressionnante entre le niveau de bon cholestérol HDL et le taux de glutathion :
"Dans notre étude, nous avons constaté que les personnes ayant des
niveaux élevés de l'enzyme GPx3 [glutathion peroxydase] et un faible
taux de bon cholestérol [HDL] étaient six fois moins susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire que les personnes ayant un faible niveau des deux." (mise en gras par Gestion Santé).
Or le glutathion
est recyclé et protégé par la vitamine C comme nous l'avons expliqué
longuement dans une section précédente. Un taux de glutathion optimisé
est également favorisé par des niveaux suffisants de sélénium, par les
vitamines B9, B12 et B6 pour la synthèse des acides aminés soufrés et
par la N-acetyl cystéine, acide aminé soufré précurseur majeur du
glutathion.
Le taux faible de cholestérol HDL n'est qu'un marqueur parmi d'autres du risque cardiovasculaire, mais cette recherche montre à quel point les recherches de Pauling ont été discréditées par malveillance et combien la recherche biaisée par d'énormes intérêts financiers peut négliger des pistes de recherche très fécondes qui auraient du être explorées depuis des décennies.
Diverses études d'observation ont donné à penser qu'un taux élevé de vitamine C chez la personne âgée était un indicateur de longévité. Le fait que la vitamine C rétablit un fonctionnement normal du système immunitaire pourrait expliquer ce phénomène. Un article du Life Extension Magazine de novembre 2015, que nous allons citer assez longement, "The Link Between Vitamin C And Optimal Immunity" permet de faire une synthèse relativement complète des données disponibles dans ce domaine.
Selon cet article (notes non reprises), "Les cellules immunitaires ont des molécules de transport active de la vitamine C incorporées dans leurs membranes qui pompent activement la vitamine dans les cellules lorsqu'il faut plus de vitamine C. Par exemple, pendant les périodes d'inflammation ou d'infection, ces transporteurs augmentent leur activité de façon à fournir suffisamment de vitamine C aux rouages des cellules, amenant les cellules à atteindre des niveaux jusqu'à 100 fois ceux de la concentration plasmatique. C'est pourquoi les taux sanguins de vitamine C chutent pendant les périodes de maladie ou d'infection (...).
Le contenu de vitamine C dans les cellules immunitaires est étroitement lié à l'activité de ces cellules, en particulier dans le cas de cellules spécialisées qui engloutissent et détruisent les organismes infectieux (phagocytes) et pour celles qui recrutent, organisent et dirigent les autres cellules immunitaires (lymphocytes T). "
On sait, grace à des études en double aveugle que, comme l'affirmait Linus Pauling, la vitamine C réduit la durée et l'intensité des rhumes et des refroidissements, phénomène généralement considéré de peu d'importance par l'establishment médical. Pourtant un autre phénomène est étroitement lié à cet effet : "Encore plus impressionnant, au moins trois études contrôlées montrent également que la supplémentation en vitamine C peut réduire l'incidence de la pneumonie jusqu'à 80 %. Il s'agit d'une conclusion cruciale pour les aînés quant on sait que le taux de mortalité des les personnes âgées souffrant de pneumonie est supérieurà 16 %, même avec un traitement antibiotique, ce qui souligne l'urgence de la prévention dans ce domaine."
Diverses études de laboratoire permettent de préciser ces effets de la vitamine C sur les différentes cellules de l'immunité par rapport au vieillissement, "Les globules blancs de personnes âgées réagissent en général faiblement en réponse à une stimulation par des corps étrangers (antigènes). Cependant, une étude publiée dans l'International Journal of Immunopharmacology a montré que l'incubation de ces globules blancs pendant une demi-journée dans une solution enrichie en vitamine C restaure les niveaux de performance de ces cellules au niveau des cellules normales de personnes plus jeunes. En fait, la vitamine C produit des effets bénéfiques sur la quasi-totalité des cellules du système immunitaire.
- Lymphocytes NK. Ces cellules tueuses naturelles . Ces cellules tueuses naturelles du système immunitaire font mouvement vers des cibles infectieuses ou malignes qui ont été identifiées comme étrangères par d'autres composants du système immunitaire. Comme les autres cellules immunitaires, le fonctionnement des cellules NK diminue avec l'âge. Des études scientifiques détaillées montrent que la fonction NK s'améliore en présence de suffisamment de vitamine C, et baisse en son absence. La vitamine C aide les cellules NK à suivre et détruire les cellules tumorales ainsi en réduisant l'effet protecteur des plaquettes (fragments de cellules de coagulation) qui empêcherait les cellules NK de leur destruction. Cet effet peut aider à prévenir les cancers de produire de mortelles métastases.
- Les neutrophiles sont les principales cellules du système immunitaire pour combattre les infections bactériennes. Les neutrophiles engloutissent les organismes envahisseurs, puis les détruisent avec de puissantes explosions de radicaux libres oxygénés de courte durée de vie. La vitamine C prend en charge de nombreux aspects de la fonction dse neutrophiles, les aidant dans leur capacité à traquer les cibles bactériennes et améliorant leur capacité à engloutir et tuer ces cibles. Du fait que la destruction des bactéries crée des produits d'oxydation puissants, les neutrophiles serait raidement détruits sans une quantité importante de vitamine C, qui neutralise les molécules oxydantes dangereux une fois qu'elles ont fait leur travail de détruction des bactéries. Uune étude publiée dans le Canadian Journal of Physiology and Pharmacology a montré que lorsque des volontaires humains ont pris une dose orale de 1 000 mg [1 gramme] ou plus de vitamine C, les neutrophiles fonctionnent de façon plus vigoureuse que ceux des sujets non complémentés.
L'amélioration de la fonction des neutrophiles en présence d'une quantité suffisante de vitamine C est tellement évidente que les cliniciens ont commencé à utiliser de la vitamine C à la dose de 1 000 mg par jour pour les personnes atteintes de maladie granulomateuse chronique, un trouble dans lequel les neutrophiles manquent d'une bonne qualité de destuction, après qu'ils ont ingéré des bactéries. Des aléliorations similaires de la performance des neutrophiles ont été mises ené vidence dans des population beaucoup plus importantes de personnes souffrant d'asthme , une autre affection dans laquelle la déficience des neutrophiles peut aggraver le tableau clinique des patients.
Les lymphocytes sont des cellules du système immunitaire qui produisent des anticorps (appelés lymphocytes B) et la coordination avec d'autres cellules immunitaires pour les guider vers des menaces qui ont besoin d'être détruites. Lorsqu'ils détectent une telle menace naissante, les lymphocytes se reproduisent rapidement dans une réponse proliférative qui est augmentée en présence de vitamine C. Chez les adultes plus âgés, la prolifération est altérée, mais le traitement par la vitamine C la restaure à des niveaux de fonctionnement juvénile. Des améliorations similaires de la prolifération des lymphocytes ont été démontrés en complémentant des animaux de laboratoire vieillissant avec de la vitamine C, ce qui augmente également la capacité des lymphocytes à traquer les menaces.
Le
diabète, comme le vieillissement, diminue la production des lymphocytes et le fonctionnement de T-lymphocytes. Toutefois, chez des rats diabétiques en complémentés en vitamine C, on a pu observer une augmentation de la production de lymphocytes de 57 % avant complémentation par rapport aux témoins [non diabétique] à pratiquement 100 % des valeurs témoins, en créant pour ainsi dire des cellules immunitaires « non diabétiques » dans une corps diabétique.
Les anticorps sont des composants non cellulaires du système immunitaire qui permettent d'identifier et de détruire les menaces d'envahisseurs et les cellules cancéreuses. La vitamine C profite à cette partie du système immunitaire en augmentant les niveaux de trois grandes classes d'immunoglobulines anticorps : IgA, qui protège contre les infections, principalement sur les surfaces des muqueuses, telles que le tractus respiratoire et digestif, IgG, qui offre une protection à long terme dans la circulation sanguine et IgM, qui est la plus précoce des immunoglobuline à apparaître dans le sang en réponse à des menaces. Les niveaux sanguin des anticorps et d'autres molécules protectrices ont augmenté significativement lorsque des volontaires ont pris 1 000 mg de vitamine C par jour pendant 75 jours, démontrant l'effet sur les êtres humains."
Le lecteur intéressé par les références scientifiques pourra se référer aux abondantes notes de l'articles anglais que je viens de traduire.
Quelle quantité et quelle forme de vitamine C utiliser en complémentation ?
Les médecins considèrent souvent que la complémentation est une mode sans fondement et qu'une alimentation équilibrée apporte toutes les vitamines et minéraux utiles. Au fil des articles que j'ai écrit sur Gestion Santé et de la documentation que j'ai pu réunir, je retrouve souvent des chiffres de l'ordre de 1/3 de la population carencée en des minéraux et vitamines usuels. Par exemple pour la vitamine C une étude américaine montre que 36% de personnes en bonne santé fréquentant un centre de santé pour des examens de routine avaient des taux de vitamine C inférieurs à la normale. Cela sans compter les personnes les plus fragiles, personnes âgées et malades. Je pense que ces résultats sont transposables avec quelques adaptations à la plupart des pays industrialisés (plus de détail).
En France, on frémit dès que l'on parle de chimie et de nombreuses personnes croient que la vitamine C « industrielle » poserait des problèmes particuliers, notamment parce que 50% de la vitamine C fabriquée de cette façon serait un isomère non physiologique, soit du D-ascorbique acide au lieu du L-ascorbique acide. S'il est vrai que des problèmes de mauvaise conformation chimique se posent pour la forme synthétique de la vitamine E (Cf. la page vitamine E de Gestion Santé), la vitamine C industrielle, fabriquée par fermentation et 99,9% physiologique contrairement à un mythe tenace et largement répandu dans les cercles naturopathiques français. Toutefois, suivant la qualité du processus de fabrication, une partie du produit peut être de qualité inférieure. On évoque par exemple le cas de produits importés de Chine qui ne respecteraient pas les normes de pureté occidentale. Toutefois compte tenu de ce que le produit n'est de toute façon pas très cher, la majeure partie des fabricants sérieux proposent de la vitamine C de qualité. Certains fabricants précisent même "de qualité pharmaceutique" (par exemple Now pour leur vitamine C en poudre).
Qu'en est-il à l'opposé des produits censés être 100% naturels ? Il s'agit pour l'essentiel en France de produits à base d'acerola, car ce fruit est le plus concentré en vitamine C. Ceux-ci ont l'avantage de contenir des flavonoïdes qui sont des co-facteurs intéressants de la vitamine C. D'ailleurs, dès les années 50, les praticiens avertis recommandaient d'utiliser ces produits avec la vitamine C parce qu'ils renforcent l'imperméabilité vasculaires des micro-vaisseaux et luttent ainsi contre la diffusion des virus et bactéries dans les tissus de 'organisme (on parlait alors de vitamine P ou de facteur P pour évoquer cette Perméabilité).
Néanmoins même les fruits les plus riches en vitamine C comme l'acerola posent des problèmes de concentration de la vitamine C, ce qui fait que de nombreuses marques rajouteraient de la vitamine C sans le dire toujours explicitement pour atteindre des dosages élevés de vitamine C dans un comprimé de taille raisonnable. Philippe Perruchon, un naturopathe qui commercialise de la vitamine C naturelle et a eu accès aux dossiers techniques des fabricants déclare dans sa page sur la vitamine Cqu'il est impossible d'atteindre des concentrations de 500mg par comprimés sans ajouter de la vitamine C de synthèse du fait des limites techniques d'extraction et de concentration du produit de base. Par ailleurs, lorsque l'on veut absorber des doses élevées de vitamine C, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir les flavonoïdes associés sur la totalité des apports, surtout si on a par ailleurs une nourriture équilibrée riche en fruits et légumes. Par exemple 1g avec des apports en flavonoïdes et le reste en vitamine C pure peut être un bon choix pour les personnes souhaitant des apports de plusieurs grammes.
Une étude récente comparant la vitamine C à celle apportée par le kiwi (très riche en vitamine C), rapportée par LaNutrition a aussi mis à mal un autre mythe, celui que la vitamine C liée dans des molécules naturelles serait mieux assimilée que la vitamine C des compléments. Or ce n'est pas le cas dans cette étude. Il est donc probable que dans la plupart des fruits, la vitamine C n'est pas mieux assimilée que lorsqu'elle est prise dans un complément de vitamine C. Ce résultat n'enlève évidemment rien aux autres vertus nutritionnelles des fruits qui ne se réduisent évidemment pas à leur teneur en vitamine C !
Dans ces conditions, il me paraît plus judicieux, compte tenu du coup de la fabrication des extraits d'acerola, de prendre de la vitamine C de synthèse dans lequel a été rajouté des flavonoïdes extraits par exemple de citrons ou d'autres agrumes. Parmi un choix varié on peut utiliser pour un bon rapport qualité - prix Now Foods, C-500 avec des extraits de cynorhodon, 250 comprimés à 500mg pour environ 9€ ou un nouveau produit Source Naturals, Metabolic C, 500 mg, 180 Capsules pour environ 12€ avec des bioflavonoïdes... On pourra compléter si nécessaire par de la vitamine C pure en poudre ou en cristaux. Pour la vitamine C en poudre ou cristaux, il vaut mieux se rincer la bouche après, car prise régulièrement, elle peut être agressive pour l'émail dentaire. Ne pas oublier non plus le risque de diarrhée chez certaines personnes sensibles. Cette effet, qui démarre avec des flatulences peut se continuer en diarrhée, est extrèmement variable par rapport aux dosages d'une personne à l'autre. Une personne pourra être sensible dès 1 gramme de prise, voire moins, alors que certaines personnes absorbent des doses plus élevées sans difficulté.
Une nouvelle forme de vitamine C liposomale serait (presque) aussi efficace que la vitamine C injectable
Les liposomes sont de petits vésicules de corps gras à double face, interne et externe, dont la face externe est hydrophile, et la face interne est hydrophobe et peut emprisonner un liquide à transporter. Le liposome du fait des caractéristiques de sa couche externe peut être transporté dans un liquide comme le plasma sanguin. Lire Lipide, micelles & liposomes.
Divers fabricants, dont le plus sérieux est LivOn Laboratories, situé dans le Nevada : http://www.livonlabs.com proposent de la vitamine C liposomale (et d’autres produits conçus selon le même principe).
Les liposomes étaient préalablement présents dans des applications en pharmacologie médicale, par exemple en cancérologie. Depuis quelques années on commence à trouver des liposomes dans des applications nutritionnelles, mais il ne semble pas que les allégations dans ce domaine soient très normées et il faut donc être particulièrement vigilant et s’assurer que l’on est bien en présence d’un produit de qualité, ce qui n’est pas toujours évident.
Le produit de LivOn Laboratories a reçu la caution de plusieurs autorités dans le domaine de la vitamine C. C'est le cas de Thomas E. Levy, un cardiologue qui a énormément écrit sur la vitamine C (voir mes commentaires sur "Vitamin C, Infectious Diseases, and Toxins") et qui vient de publier un nouvel ouvrage sur la question, Primal Panacea. On peut aussi citer Owen Foronow, le président de la Vitamin C Foundation qui est responsable d'un site d'information indépendant sur la vitamine C.
Que faut-il penser du nouveau produit à base de vitamine C encapsulée dans une base liposomale ? Commençons par donner le site du premier fabricant de ce type de produit. Il s'agit de LivOn Laboratories situé dans le Nevada : http://www.livonlabs.com
Notons que le produit a reçu la
caution de plusieurs autorités de la vitamine C comme Thomas
E. Levy ou Owen Foronow, le président de la Vitamin C Foundation qui est responsable d'un site d'information indépendant sur la vitamine C.
Un bémol avant de donner l'évaluation du produit par Levy, car il semble que celui-ci soit en relation commerciale avec LivOn Laboratories
car la petite vidéo de soutien sur leur site avec une interview de Levy
est à l'évidence un publireportage. Quoi qu'il en soit, voici le jugement de Levy sur le produit (traduction Gestion Santé dans le reste de ce billet, nos soulignés) “Comparer la biodisponibilité de
toutes les autres modalités d'administration de vitamines C orales avec
votre forme liposomale par voie orale, c'est comme de comparer un
pistolet à eau à une bouche d'incendie. Non seulement je suis convaincu
que l'efficacité de la vitamine C Lypo-Spheric™ surpasse de très loin
toute autre forme traditionnelle de supplément de vitamine C orale mais
ma propre expérience personnelle avec ce produit
suggère qu'il pourrait dans certaines circonstances être plus efficace
que l'injection intraveineuse.”
Dans l'interview vidéo précitée Levy explique
[synthèse sur la base de l'interview en anglais] que la supériorité de
la vitamine C Lypo-Spheric™ par rapport à d'autres formes orales tient
à sa capacité à être absorbée et à passer la barrière intestinale à
quasiment 100% pour passer dans le sang, sans provoquer de flatulence
ou de diarrhées comme avec les autres formes de vitamine C lorsqu'elles
sont prises à dose élevée. Un autre intérêt de la vitamine C, même par
rapport à l'intraveineuse, c'est que l'enveloppe liposomale semble
assurer une libération beaucoup plus diffuse de la vitamine C lors de
sa circulation dans l'organisme.
Le Dr Levy, qui a passé une bonne partie de sa vie à se battre pour réhabiliter l'intérêt clinique de la vitamine C injectable ne ferait pas à mon avis la promotion de la vitamine C liposomale s'il n'avait pas observé des effets tout à fait spécifiques.
LivOn Laboratories donne des précisions intéressantes sur le captage par voie orale des formes usuelles de vitamine C. La page "The importance of bioavailability"
[L'importance de la biodisponibilité] indique que "La vitamine C est
absorbée quasi exclusivement dans l'intestin grêle, et nécessite la
présence de protéines de transport. Pour la vitamine C, ces protéines
de transport sont appelées sodium-dependent vitamin C co-transporters
(SVCTs). ... Les recherches publiées confirment que les SVCTs ...
régulent étroitement la biodisponibilité de la vitamine C [GS : sa
capacité à traverser la barrière intestinale].
Dans une étude avec de la vitamine C non liposomale, 19 mg de 20 mg
orale sont entrés dans le flux sanguin, une biodisponibilité de 98%.
Lorsque la dose a été augmentée au-delà de 30 mg, la biodisponibilité a
diminué de façon drastique. Lorsqu'une dose de 12,000 mg a été apportée
elle a permis une biodisponibilité de 16%! [GS : soit 1920mg sur
12000mg - ref. des études citées sur cette page]."
Mis à part le verrou intestinale, il existe un autre système de régulation limitatif du taux de vitamine C circulant, par l'intermédiaire des reins : "À de hautes doses alimentaires (correspondant à plusieurs centaines de mg /jour chez les humains) l'ascorbate s'accumule dans le corps jusqu'à ce que les niveaux plasmatiques atteignent le seuil de résorption rénal, qui est d'environ 1.5 mg/dL pour les hommes et de 1.3 mg/dL pour les femmes. Les concentrations dans le plasma plus élevées que cette valeur (dont on estime qu'elle correspond au seuil de saturation du corps) sont rapidement excrétées dans l'urine avec une demi-vie d'environ 30 minutes ; les concentrations inférieures à ce seuil sont activement retenues par les reins et la demi-vie pour le reste de la vitamine C contenue dans le corps augmente beaucoup, avec la demi-vie se rallongeant de façon importante au fur et à mesure que le stock de vitamine C diminue."
Les SVCT évoqués par LivOn Laboratories se déclinent en SVCT 1 et 2 qui captent la vitamine C au niveau de l'intestin grêle, mais de nombreux autres types cellulaires dans l'organisme possèdent ces récepteurs, à commencer par les cellules du foie. Selon ces travaux de recherche SVCT1 serait un transporteur nettement plus efficient que SVCT2, mais les récepteurs SVCT1 auraient tendance à diminuer avec la sénescence cellulaire alors que les SVCT2 se maintiendraient, d'où la diminution de la capture cellulaire de vitamine C associée au vieillissement. Les autres grands types de récepteurs sont les GLUT qui servent aussi au transport du glucose et qui sont utilisés pour transporter l'acide déshydroascorbique qui est la forme oxydée de l'acide ascorbique. De nombreux systèmes cellulaires captent le déshydroascorbique puis le retransforment en acide ascorbique (vitamine C) à l'intérieur de la cellule, c'est par exemple le cas pour la barrière hémato-encéphalique (BHE) qui filtre très sélectivement le sang des capillaires sanguin avant passage des nutriments dans le cerveau. Nous avons abondamment évoqué cette question dans une section précédente. A l'intérieur même de la cellule ce sont des récepteurs GLUT1 qui font rentrer l'acide déshydroascorbique dans les mitochondries.
LivOn Laboratories s'appuie sur les recherches menées sur ses produits par Steve Hickey, également favorablement connu dans le monde de la vitamine C et qui indiqueraient que le produit "est capable de produire des niveaux sériques de vitamine C près de deux fois supérieurs à ceux que l'on pensait être théoriquement possible avec toute autre forme de vitamine C orale", mais ces résultats ont semble-t-il été obtenus sous contrôle de LivOn Laboratories et non via des études indépendantes.
Comme nous l'avons vu ci-dessus, l'augmentation du niveau plasmatique de vitamine C rencontre deux barrières, une barrière au niveau du captage intestinal et une barrière liée à l'évacuation rénale. Cela consolide l'effet de seuil limite des apports qui normalement ne peut être contourné que par l'injection intraveineuse. Cela n'empêche toutefois pas que les niveaux de vitamine C de certains organes et tissus qui ont de fortes affinités pour la vitamine C et la captent préférentiellement, puissent atteindre des niveaux de vitamine C jusqu'à 100 fois plus élevés que ceux du plasma (dans les glandes surrénales, l'hypophyse, le thymus, le corps jaune et la rétine et dans les cellules du système immunitaire). Avec la vitamine C liposomale, la barrière de captage intestinale est contournée, car la vitamine C liposomale est digérée en quasi totalité comme un aliment et non captée par les mécanismes de transfert limitatif de la vitamine C. Nous allons voir maintenant comment la vitamine C liposomale pourrait contourner le 2e mécanisme de l'évacuation rénale.
Le site Livonlabs explique ce que sont les phospholipides et indique que dans sa formulation ils sont arrangés en liposomes (cf. aussi wikipedia) constitués d'un arrangement de phospholipides qui encapsulent un cœur de molécules de vitamine C hydrosoluble et leur permettent d'être captés en quasi totalité lors de la digestion puis de circuler dans le sang. Pour une assimilation optimum, il est conseillé de prendre le produit sur un estomac vide un peu avant le repas. Dans le produit à base de vitamine C, on trouve 1 gramme de phospholipides pour 1 gramme d'apport de vitamine C. Pour le GSH dont nous reparlerons par la suite il faut 1g de phospholipides pour 450mg de GSH. Les phospholipides sont pas ailleurs des composés nutritionnels utiles pour l'organisme.
La tête phosphate des phospholipides est hydrophyle, ce qui lui donne une forte affinité pour l'eau et donne au liposome la capacité d'être transporté dans le plasma sanguin pratiquement comme un produit en solution. Ce mécanisme rappelle celui des lipoprotéines qui sont les transporteurs du cholestérol dans le sang, sauf qu'ici le produit transporté est de la vitamine C (qui lui est directement soluble dans le plasma) au lieu d'un corps gras qui ne l'est pas. En fait comme l'explique l'article de wikipedia, "Les liposomes peuvent retenir plusieurs types de composés qu’ils soient hydrosolubles... ou liposolubles...". Néanmoins cela fait une grosse différence que la vitamine C ne soit pas directement en solution dans le plasma puisque tant qu'elle est sous forme de liposome, elle échappe au système de régulation de la vitamine C circulante par voie rénale.
Selon Livonlabs, le produit parvient d'abord jusqu'au foie. Il existe une incertitude en l'état des recherches sur le produit quand à savoir la quantité de liposomes qui seraient "digérés" au niveau hépatique pour libérer la vitamine C et la quantité qui continuerait à circuler sous forme liposomale jusqu'aux organes et tissus. Livonlabs suggère que les deux cas de figure se présentent, ce qui semble aussi le point de vue de Levy, sur la base de ses observations cliniques (cela me semble également vraisemblable). Levy, du fait d'une efficacité équivalente et parfois supérieure à la forme injectable, observée sur un petit nombre de cas cliniques, suppose que le phénomène est lié à la diffusion des liposomes en quantité significative jusqu'aux différents organes, ce qui éviterait l'élimination rénale.
Selon des études de Livonlabs menées sur des cultures cellulaires de cellules du foie, les liposomes font l'objet d'une diffusion passive à travers les membranes cellulaires. Autrement dit, la vitamine C passe dans la cellule hépatique sans être préalablement libérée dans le plasma. Cela veut également dire que dans les cellules du foie, et probablement dans d'autres tissus, l'encapsulation liposomale permet aux cellules de capter la vitamine C liposomale par diffusion passive, sans utiliser les protéines de transport spécialisées SVCT ou GUT. Les liposomes constituent donc un "passager clandestin" indétectable pour les mécanismes rénaux de régulation de la teneur plasmatique en vitamine C. Bien sur, une partie de la vitamine C doit s'échapper lors du passage du liposome dans la cellule et la cellule doit relarguer l'excès de vitamine C dans le plasma, mais au total cela doit permettre un dépassement sensible des seuils habituels de teneur en vitamine C du plasma. De ce point de vue, il semble judicieux de combiner des apports en vitamine C "classique" avec la prise de vitamine C liposomale afin d'optimiser le phénomène en ayant déjà un niveau plasmatique élevé de vitamine C avant prise de la forme liposomale.
Des médecins comme le Dr Robert F. Cathcart pensent qu'il est possible de prendre des mégadoses de vitamine C orale dans certaines pathologies graves comme un début d"hépatite. Je n'ai pas eu l'occasion de le tester ni d'avoir de témoignages directs de ce procédé, mais je peux témoigner que de nombreuses personnes, peut-être du fait d'un transit intestinal plus rapide que d'autres, n'arrivent pas, par exemple lors d'un gros rhume, à prendre des doses de vitamine C dépassant quelques grammes par jour sans déclencher rapidement une diarrhée. Owen Foronow de la Vitamin C Foundation semble, lui aussi, considérer que c'est un cas fréquent qui empêche d'utiliser les dosages importants de vitamine C orale chez d'assez nombreuses personnes. La vitamine C pourrait être aussi très intéressante pour traiter les pathologies associées à des diarrhées comme les gastroentérites.
Le glutathion sulfhydryl (GSH) liposomal est un autre produit, à priori complémentaire proposé par LivOn Laboratories. Le GSH et la vitamine C se recyclent mutuellement et ont de fortes affinités l'un pour l'autre et se retrouvent dans les mêmes compartiments cellulaires. La capacité du GSH à passer la barrière intestinale sans être détruit a fait l'objet d'informations tellement contradictoires et incertaines, que je me suis toujours contenté d'utiliser des précurseurs nutritionnels comme la N-acetyl cysteine. La mise à disposition de GSH liposomale qui serait à prendre en complément de la vitamine C liposomale est donc une bonne nouvelle, mais le prix est dissuasif.
Les prix : On touve les produits du laboratoire sur différents sites. Il s'agit de produits coûteux, notamment par comparaison avec la vitamine C classique puisque 30 sachets de 1 gramme de vitamine C Lypo-Spheric™ (qui s'appelle maintenant LypriCel) coûtent environ 29€. Le GSH est hors de prix : 30 sachets de 450mg de GSH coutent environ 58€. Les prix (début 2017) ont un peu baissé depuis le lancement de ces produits. Un autre produit intéressant est l'Alpha Lipoic Acid liposomal (L-RALA), en effet le ce produit a, comme la vitamine C, un taux d'évacuation rénal très élevé. Malheureusement, le prix indentique au GSH, est dissusasif.
Le distributeur européen des produits LivOn Labs est Abundance & Health et les produits ont été rebaptisés Altrient TM pour le marché européen. Les prix sont toutefois sensiblement plus élevés qu'aux USA.
Autre produits se présentant (abusivement ?) comme liposomaux : Le Dr Mercola a mis sur le marché en 2013 une nouvelle formulation Liposomal Vitamin C qui est nettement moins chère que le produit de LivOn Laboratories. En plus la forme en gélule permet d'éviter le goût des sachets qui ne plaisent pas à tous. La qualité de la vitamine C "liposomale" de Mercola est toutefois très discutée sur Internet. Nous avons effectué des recherches sur le forum de la Vitamincfoundation qui propose un document très critique de LivOn Labs sur le produit de Mercola.
LivOn Laboratories a aussi mis un avertissement sur leur site mettant en garde contre les formulations liposomales de mauvaise qualité. Le lecteur de Gestion Santé qui nous a signalé ce lien se demande, à juste titre, si Mercola dont les produits sont d’un prix en général supérieur à la moyenne du marché peut vraiment garantir une qualité équivalente à moitié prix ?
Le Dr Mercola a présenté son nouveau produit sur cette page (lire à partir de "No shortcuts...", le début étant consacré à des généralités sur la vitamine C). Nous vous conseillons d'écouter la vidéo de l'interview de Kevin Cloud, le responsable technique de l'usine de Capsugel USA. Le Dr Mercola travaille en effet avec le français Capsugel, leader mondial des solutions galéniques. Capsugel a mis au point une technique révolutionnaire de scellement des capsules substituant le nitrogène à l'oxygène dans les capsules et permettant d'éviter l'oxydation des produits lipidiques et de garantir la longévité du produit, même à température ambiante, tout en se libérant de la forme en sachet de LivOn Laboratories, ce qui constitue une amélioration en terme de coût et d'utilisation pratique du produit. Lire "An Innovative Sealing Technology..." dans l'article précité de Mercola.
Selon nutraingredients.com Capsugel a aussi développé une plate-forme de haut niveau technique pour tous les produits lipidiques. Capsugel semble donc réunir les compétences nécessaires tant dans la formulation du produit de base que dans son conditionnement. Mercola propose en partenariat avec Capsugel des phospholipides tirés du tournesol qui est une excellente source de phospholipides souvent utilisés à la place des phospholipides de soja utilisés par Livonlabs.
Mais il reste quand même un - très - gros problème. En effet, si Mercola est très prolixe sur l'encapsulation haut de gamme de Capsugel et l'utilisation de phospholipides de tournesol à la place de ceux de soja, il ne parle quasiment pas de la technique de fabrication des liposomes proprement dite, alors que c'est quand même le cœur du problème ! Sur le forum de la Vitamincfoundation, les avis des intervenants sont très sévères et ils estiment qu'il s'agit d'une simple émulsion et pas de véritables liposomes.
Ayant acheté quelques boites, et testé le produit à dose élevée à l'occasion d'un refroidissement et j'ai pu constater que la tolérance intestinale était supérieure à une vitamine C classique, en tout cas aux dosages que j'ai utilisé. Par contre si la structure liposomale du produit est médiocre, il est probable que le produit se décompose ensuite rapidement en lipides et vitamine C dans le plasma et soit alors soumis à une forte évacuation rénale, contrairement aux produits les mieux conçus, ce qui ne permettrait pas d'atteindre les niveaux plasmatiques très élevés qui sont un des buts principaux visés et qui justifient le prix élevé de ces produits. De fait il m'a semblé, au cours du même essai personnel, que l'effet anti-inflammatoire de la prise du produit était nettement moins marqué qu'avec les produits LivOn Labs que j'avais testé précédemment. Aussi, du fait des incertitudes sur la qualité des liposomes du Dr Mercola, je conseille de ne pas utiliser sa vitamine C liposomale.
Les produits liposomaux de LivOn Laboratories sont disponibles sous la marque LypriCel chez le fournisseur américain iherb.com dont nous tirons les prix indicatifs mentionnés dans cette section. Du fait de la technicité du process de fabrication et de la disposition en sachet protégé de l'air proposé par LivOn ce fabriquant est le seul que je recommande à ce jour.
Comment est fabriqué la vitamine C liposomale ? Peut-on fabriquer sa propre vitamine C liposomale ?
Après des recherches infructueuses je suis enfin tombé sur une présentation par LivOn sur son site en français de son process de fabrication : "Pour réaliser ces suppléments hautement sophistiqués, LivOn Labs crée d'abord un mélange constitué de phospholipides essentiels (principalement phosphatidylcholine) et ascorbate de sodium de qualité pharmaceutique. Dans l'étape suivante, ce mélange est pulvérisé à travers une buse de pulvérisation à une pression de plus de 1700 livres par pouce carré sur une plaque de moule spécialement conçue. Cet impact extrêmement fort est ce qui rend possible aux phospholipides de former leurs liposomes. Ces liposomes sont si incroyablement petits qu'ils ne peuvent être vus qu’à travers un microscope électronique. Plus ils sont petits, mieux c'est, car cela signifie qu'ils sont plus appropriés pour se déplacer rapidement et efficacement vers leur destination, avant de libérer leur contenu."
A la lecture de LivOn et d’autres sources, je considère, en l’état de mes recherches, que pour être efficaces le process de fabrication doit permettre de créer des liposomes qui soient suffisamment petits pour être assimilés en totalité par l’intestin et pouvoir être transportés sans difficulté dans le plasma jusqu'aux cellules cibles et pouvoir y diffuser passivement sans être décomposés préalablement, il faut s’assurer que la totalité du produit actif est bien emprisonné dans le liposome, la teneur en phospholipides du produit doit être suffisamment importante pour donner des liposomes stables de bonne qualité, la lécithine doit être de haute qualité permettant une émulsion parfaite du produit, le ratio eau / vitamine C doit être suffisant pour mettre la vitamine C en solution sans diluer le produit de façon excessive. LivOn utilise de l’ascorbate de sodium, chimiquement neutre, alors que l’acide ascorbique est électronégatif ce qui provoque – peut-être – des difficultés pour la stabilité des liposomes, le produit doit être disponible en sachet ou gélules parfaitement protégés de l’oxygène de l'air et le conditionnement lui-même doit se faire dans un environnement sans oxygène. Les process de fabrication ne doivent pas endommager les constituants (corps gras et vitamine C) et être de préférence effectués à température modérée pour ne pas altérer les constituants par chauffage, une fabrication sans solvant, utilisant exclusivement eau, vitamine C et lécithine est de loin préférable.
On voit que cette technique de fabrication n'a rien à voir avec les recettes maison que l'on voit sur internet, façon "blender". A mon avis par ces moyens on crée de simples émulsions qui sont sans rapport avec des liposomes. Une correspondante a testé la fabrication de liposomes par ultrasons (sonication). La page anglaise de wikipedia sur les liposomes indique que cette méthode est considérée comme de qualité médiocre, créant des liposomes à plusieurs couches en oignons qui se décomposent ensuite souvent sans donner de véritables liposomes bicouches, et que par ailleurs les molécules sont souvent endommagées par la méthode. De surcroit le réceptacle est en aluminium risquant de créer de l’alu liposomal par arrachement de la paroi lors du process de fabrication. De toute façon il faudrait que ces machines, qui sont détournées de leur utilisation habituelle, soient réglées par des professionnels spécialisés, tant en intensité qu’en durée.
Avertissement : La vitamine C liposomale est à proscrire en cas de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) (favisme). Il faut être prudent avec les prises orales de vitamine C si vous êtes atteints par cette maladie génétique (prendre un avis médical dans tous les cas). Le risque est d'induire une anémie hémolytique (destruction des globules rouges). Une attention particulière doit être apportée aux enfants chez lequel un favisme non encore diagnostiqué pourrait être présent.
Comment utiliser ces produits ?En pratique, afin de passer la barrière hépatique, je conseille de prendre en cas de démarrage d'une infection 4 ou 5 grammes de vitamine C liposomales avec (si vous êtes fortunés !) 2 sachets de GSH en une seule prise pour maximiser les taux plasmatiques, tout en prenant à intervalle régulier des doses de vitamine C orale classique à des doses qui ne déclenchent ni gaz intestinaux ni diarrhées. La prise est à renouveler à intervalles réguliers si la fièvre redémarre. Ce protocole me semble le meilleur pour mimer efficacement les effets d'une injection de vitamine C. A dose plus espacée, l'effet sera moins marqué et risque de ne pas agir aussi nettement sur l'inflammation et la fièvre. Le protocole est à ajuster à l'intensité des symptômes et ne doit pas vous dissuader de consulter un médecin si votre état le nécessite. Suivez un régime strict, voire un jeune, pendant la prise de vitamine C liposomale. La chute de la fièvre ne doit pas amener à croire que l'on est guéri et la pathologie continue souvent à suivre son cours à un niveau plus discret et risque de rebondir en cas d'excès alimentaires ou si vous ne prenez pas un repos suffisant.
Vitamine C en injection et / où liposomale ?
Dans une interview par le Dr Mercola, le Dr. Ronald Hunninghake , spécialiste de la vitamine C injectable en thérapie adjuvante, notamment du cancer, domaine où son expérience est très ancienne, donne de très nombreuses informations intéressantes. Il estime qu'il est trop tôt pour savoir dans quelle mesure la vitamine C liposomale peut atteindre des objectifs proches de l'injection (lire p.8 et suivantes). Mais il ajoute que compte tenu de ce que les injections même lorsqu'elles sont accessibles au patient sont souvent espacées, cette spécialité n'étant que rarement disponible en médecine hospitalière, la vitamine C liposomale pourrait être un outil d’une très grande utilité entre les séances.
Fausse innovation ? L'ascorbyl phosphate de magnésium : seulement pour la peau en usage externe jusqu'à preuve du contraire...
Ce produit (magnesium ascorbyl phosphate en anglais, Asc2P) ne doit pas être confondu avec l'ascorbyl palmitate, une
forme liposoluble de vitamine C. Il s'agit d'une forme de vitamine C
hydrosoluble déjà connue, car elle est utilisée en cosmétologie depuis
plusieurs
années (où on trouve aussi la forme sodium ascorbyl phosphate qui a
sensiblement les mêmes effets dermatologiques). Cette molécule est
utilisée du fait
de sa très grande stabilité chimique dans les
solutions aqueuses (elle ne s'oxyde pas). Il s'agit du sel de
magnésium du 2-phosphate ester de l'acide ascorbique (voir Fiche de Merck,
avec une repésentation de la molécule p. 4, mais il y a plusieurs
fabricants). Tant qu'elle est sous cette forme estérisée, la vitamine
est chimiquement inactive car les deux atomes
d'hydrogène qui supporte les réactions d'oxydoréduction sont
neutralisés jusqu'à ce que des enzymes phosphates libèrent la
molécule de vitamine C.
L'Asc2P est utilisée en cosmétologie car non irritant et de par sa capacité à rajeunir l'aspect de la peau. On
l'utilise le plus souvent à une concentration de l'ordre de 2 à 3% dans les cosmétiques
destinées à la protection de la peau. A 3% qui semble être la dose limite autorisée dans les produits cosmétologiques, il inhibe partiellement la synthèse de la melanine et constitue donc un agent éclaircissant de la peau (l'effet est lié à
l'acide ascorbique à forte dose). Les recherches sur la mélanine ont
été faite avec une crème à 10% d'Asc2P.
La société supersmart.com a lancé récemment sur le marché l' "Asc2P" pour prise orale suite à différentes recherches ayant montré que le
magnesium ascorbyl phosphate a des propriétés biochimiques spécifiques très
intéressantes. Il ralentirait le
raccourcissement
des téloméres, un
des éléments clé du
vieillissement
cellulaire, et le groupement 2-phosphate ester ferait qu'il est beaucoup plus facilement
absorbé par les cellules que la vitamine C classique. Il
améliorerait les caractéristiques morphologiques des cellules dans le
sens d'une réjuvénation. Cette propriété serait liée au fait que la
forme Asc2P permet de faire rentrer plus de vitamine C dans la cellule,
probablement en contournant les capteurs habituels de la vitamine C
(les mécanismes biologiques de ce phénomène ne sont pas précisés dans
les documents que j'ai pu consulter). De ce point de vue l'Asc2P
fonctionnerait de façon relativement similaire aux apports de vitamine
C liposomales précédemment décrits. Peut-être la présence de magnésium
dans la molécule a-t-elle aussi un intérêt dans l'efficacité de ce produit,
mais je n'ai rien trouvé à ce sujet dans les études consultées.
Cette page donne les principales études menées sur le magnesium ascorbyl phosphate. Une autre page apporte quelques informations complémentaires, notamment sur
l'assimilation de cette forme chimique. J'ai, aussi trouvé l'étude de Furumoto sur les cellules vasculaires endothéliales citée par Supersmart.
La plupart des études ont été menées sur des cultures
cellulaires, essentiellement des tissus de la peau, en accord avec le
fait que ce produit est surtout étudié pour ses propriétés en
cosmétologie. Dans ce domaine, pour la protection contre les dommages
de rayons UV et la biosynthèse du collagène, les effets sont bien
documentés, alors que l'acide ascorbique classique semble moins
efficace.
Il semblerait que le magnesium ascorbyl phosphate en injection se décompose
lentement dans le plasma humain, ce qui lui permettrait d'être capté
préférentiellement par les cellules. Mais tout cela se déduit de façon
indirecte des études que j'ai consulté qui font état de cultures
cellulaires, d'application sur la peau ou d'injection d'Asc2P et la
recherche me semble encore
insuffisante pour déterminer avec certitude le devenir de la prise orale d'Asc2P
au niveau intestinal et hépatique.
Au bout du compte et après examen du
sujet et des maigres éléments d'information provenant de Supersmart on
n'a donc aucune garantie que l'Asc2P
ne se retransforme pas en acide ascorbique durant la digestion, ce qui le rendrait évidemment sans
intérêt ! On sait par exemple que la vitamine E esterifiée (alpha-tocopheryl acetate ou alpha-tocopheryl succinate) également très
résistante à l'oxydation perd son groupe ester lors de la digestion
pour redevenir de la vitamine E "classique". Enfin au dosage conseillé
de 250 à 500mg, on ignore si cette forme de vitamine C a un effet
quelconque sur les cellules de l'organisme, les études que nous avons
consultées testant, d'après ce que nous avons compris, des taux
plasmatiques un ordre de grandeur plus élevés que ceux qui peuvent être
atteints avec de tels dosages.
Bien que la société Supersmart n'ait pas l'habitude de présenter de
pseudo nouveautées je les trouve, dans ce cas précis, très gonflés de vendre à prix d'or une
vitamine sans documenter sérieusement le sujet. C'est d'autant plus
problématique que la société est actuellement la seule des grandes
sociétés de compléments alimentaires internationales à proposer ce produit pour une prise orale et qu'on ne peut pas
recouper l'information pour se faire une idée de l'efficacité réelle du procédé. Pour Gestion Santé, il
faut arrêter de s'exciter avec ces histoires de télomères et
de s'en servir pour vendre des produits hors de prix dont l'intérêt n'est pas
établi.
Les lecteurs abonnés aux mises à jour Gestion Santé peuvent me demander une adresse de Magnesium-L-Ascorbyl-Phosphate en
vrac à un prix raisonnable à conditionner soi-même pour un usage
dermatologique, le seul où son intérêt soit sérieusement documenté.
Conclusion
La vitamine C présente les caractéristiques d'un antioxydant remarquablement polyvalent et qui semble pouvoir présenter, à haute dose, des propriétés tout à fait extraordinaires. Malheureusement les réticences des lobbies médicaux et pharmaceutiques n'ont pas, à ce jour, permis de réaliser les études qui confirmeraient de façon indiscutable les passionnantes recherches menées de façon souvent isolées par des praticiens courageux. On assiste au contraire à une volonté systématique de désinformation du public. Ici encore c'est à l'usager du système de santé de se mobiliser pour imposer que l'évaluation des médicaments, des vitamines et des méthodes de santé cesse d'être confisquée par des intérêts privés pour lesquels les considérations de santé publique constituent malheureusement un aspect plus que secondaire de leur politique.
Liens et ouvrages de références
AscorbateWeb : En anglais, une multitude d'articles tirés de revues en libre accès, classés suivant différentes catégories : année de publication, pathologies, auteurs, etc.
The vitamin C Foundation : Site de référence en anglais dans l'esprit de Klenner, Pauling et Cathcart prônant des mégadoses de vitamine C.
C for yourself : Différents articles en anglais encourageant l'utilisation de la vitamine C.
MegaC Education : Site en anglais de praticiens américains favorables à l'utilisation thérapeutique de la vitamine C.
Steve Hickey et Hilary Roberts "Ascorbate: The Science of Vitamin C" (Lulu, 2004). Un livre intéressant débutant par une approche historique et épistémologique de la découverte de la vitamine C et de ses bénéfices avec un portait de quelques chercheurs majeurs dans ce domaine. Les auteurs soulignent à juste titre dans une réflexion sur la validation des théories scientifiques que pour l'exploration et la validation des traitements médicaux il faut prendre en compte le rapport : risque du traitement (faible, moyenne, élevée) / efficacité (forte, moyenne, faible ou nulle) / et la reproductibilité des expériences de validation d'une approche thérapeutique (difficile, assez difficile, aisée). Comme les auteurs l'expliquent, la vitamine C se caractérise par un risque thérapeutique quasi nul en injection ou par voie orale, une efficacité revendiquée très élevée dans une multitude de pathologies et une reproductibilité des expériences de validation des expérimentations très aisées et peu coûteuse. En effet, le protocole de traitement est simplissime, l'essai en double aveugle très facile à constituer, et le groupe à traiter et de petite taille compte tenu de ce que l'efficacité et très élevée si le dosage est respecté. Par exemple répliquer les expériences de Klenner sur les complications graves des maladies virales où il utilisait à intervalle rapproché jusqu'à guérison des injections de plusieurs grammes de vitamine C en revendiquant une efficacité exceptionnelle, ne nécessiterait que quelques dizaines de patients, le coût serait négligeable, et le danger pour le patient traité quasi nul. C'est donc bien un obstacle epistémologique majeur provenant du monde médical qui explique le refus quasi général de mener des expériences de validation des indications revendiquées par la vitamine C à des doses élevées. Bien que les doses élevées soit d'une remarquable sécurité, un biais inconscient ou délibéré intervenant lors des process de réplication des expériences par la médecine académique, consiste à faire prendre aux malades des doses très faibles, à substituer la prise orale à l'injection, etc. Cela permet lors de méta-analyse peu scrupuleuses, ne hierarchisant pas correctement les dosages apportés dans les différentes études, de noyer les résultats positifs dans des résultats mitigés ou négatifs. Les auteurs expliquent pourquoi les expériences initiales sur les taux de saturation du plasma en vitamine C prise par voie orale sont mal interprétées et ne sont plus pertinentes et comment la supplémentation orale permet de saturer le plasma à des doses bien supérieures à ce qu'y est encore enseigné à tort dans le domaine de la nutrition médicale. Les auteurs discutent l'efficacité de la vitamine C dans différentes pathologies avec un développement particulier sur les pathologies cardio-vasculaires (ce n'est pas de loin la meilleure partie) et cancéreuses (le livre contient beaucoup d'information très intéressantes sur ce sujet qui a fait beaucoup d'encre). Le livre renvoie à un très grand nombre de références scientifiques qui permettent d'approfondir la réflexion et de se documenter plus avant. Un livre à lire.
Thomas Levy "Vitamin C, Infectious Diseases, and Toxins" (Xlibris, 2002). Un livre remarquable centré comme son titre l'indique non sur la pharmacologie de la vitamine C mais sur les pathologies qu'elle est susceptible de traiter. Il complète donc très utilement le précédent. L'auteur place parfois sur le même plan des expérimentations cliniques telles que celles de Klenner avec toute la gradation possible jusqu'aux études en double aveugle correspondant aux normes actuelles de scientificité. Il ne s'agit pas d'ignorance de la part de l'auteur et l'ensemble de ce corpus de références est organisé de façon très claire, pédagogique et démonstratif. J'y ai appris une multitude de choses notamment sur l'intérêt majeur de la vitamine C dans le traitement des maladies où les toxines bactériennes sont à l'origine de l'essentiel de la gravité du tableau clinique. Je n'avais jamais vu traité cette question et le Dr Levy y consacre à juste titre une part considérable de son ouvrage en apportant sur cette question une multitude d'informations particulièrement éclairantes avec une pédagogie qui permet au lecteur non initié de comprendre l'origine et la gravité de ces infections. L'auteur a effectué un travail énorme de documentation sur l'ensemble des pathologies humaines accessibles à la vitamine C, avec un accent particulier sur les maladies virales et bactériennes et sur les applications en matière d'empoisonnement. Le livre d'un grand médecin à lire absolument.
Le Dr Levy a également mis en ligne un pdf très complet synthétisant
les données scientifiques et les aspects légaux concernant les apports
élevés de vitamine C :
Vitamin C :
The Facts,
The Fiction
And the Law
Egalement, la page de Biogassendi sur la vitamine C.
Sujets liés :
(1) Adresse de l'interview (en anglais) en deux parties du Dr. Balz Frei par Richard A. Passwater, Ph.D. : Frei1 et Frei 2. Pour d'autres interviews ou articles intéressants consulter le site du Dr Passwater. Le présent article n'a pas vocation à être une synthèse ou un résumé des documents cités auxquels vous voudrez bien vous référer directement pour plus ample information.
(2) Nous avons été nous-même surpris par cette information qui contredisait ce que nous avions lu jusqu'à présent sur la question. Les arguments favorables à l'apport de vitamine C paraissent toutefois très solides et mériteraient d'être plus largement diffusés auprès des médecins spécialisés dans le domaine de la médecine orthomoléculaire. Il semble en fait exister une confusion entre, d'une part, le fait que l'acide ascorbique pris en cours de repas (mais aussi d'autres produits acides) augmente l'assimilation du fer par l'organisme, ce qui est évidemment préjudiciable à ces malades qui ont tendance à surstocker le fer, et d'autre part, l'hypothèse probablement erronée d'une action oxydante de l'acide ascorbique sur le fer au sein même de l'organisme. La solution simple au premier problème consisterait donc pour ces malades à toujours prendre la vitamine C à bonne distance des repas.
(3) Le Dr Cathcart utilise l'acide ascorbique lorsque la vitamine C est apportée par la voie orale, mais cette forme de vitamine C est trop acide pour être injectée. Il utilise donc l'ascorbate de sodium en injection à cause de son pH neutre.
(6) Dans son livre "Notre ange gardien: La vitamine C", Ed. Trédaniel, le Dr Pierre Corson fait état d'une étude intéressante faite en 1977 par le Dr Banic de la faculté de médecine de Ljoubliana (Yougoslavie). Dans cette étude, les animaux recevant un apport complémentaire en vitamine C (la quantité de vitamine C et le type d'animal n'est malheureusement pas précisée), et contaminés par le virus rabique avaient un taux de survie doublé passant à 70% de survie (contre 35% dans le groupe non traité). Cette étude, outre son intérêt concernant l'utilisation de la vitamine C, pourrait confirmer que face à une infection grave, l'animal n'est pas non plus en mesure de fabriquer un niveau optimum de vitamine C. Cf. le lien ci-joint : Corson. Après recherche sur le Web nous avons trouvé un site qui propose une remarquable bibliographie sur la vitamine C : alex vitamin C avec un certain nombre d'articles in extenso. L'article de Banic semble être le suivant : Banic, S. Prevention of Rabies by Vitamin C. Nature 258:5531, 153-154, 13 November 1975. Aucun résumé de l'étude n'est malheureusement disponible sur Medline.
(7) Pour un très bon article de synthèse sur le glutathion nous conseillons de lire "Glutathione: Systemic Protectant against oxidative and free radical damage" de Parris M. Kidd, Ph. D.
(8) Nature 395:232 (17 Sep 1998). Réponse des auteurs de l'étude aux courriers de contestation adressés à Nature.
(9) Nous nous appuyons sur deux articles, l'un de mai 2000, l'autre de juin 2000 de la Life Extension Foundation.
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Créé le 22/02/01. Dernière modification le 16/09/17.