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Mais que mettent-ils dans mon multivitamines B ?

 

On peut prendre les vitamines séparément mais on peut aussi les absorber en préparations multivitaminées regroupant un nombre plus ou moins étendu de vitamines. Les vitamines du groupe B étant assez nombreuses, et agissant de façon complémentaire, il est assez fréquent de les trouver réunies ensemble (avec parfois d'autres produits classiquement associés que nous examinerons également). Comme ces préparations en multivitamines B sont en général d'un bon rapport qualité-prix, cela peut être un choix d'achat intéressant. On peut aussi trouver des assemblages des différentes vitamines B dans des multicompléments apportant aussi d’autres vitamines, des minéraux et divers nutriments, comme le LEM de la Life Extension que nous avons étudié en détail dans une autre page. Quoi qu'il en soit, que l'on parle d'un multicomplément ou d'un multivitamine B proprement dit, l'analyse des constituants que nous allons effectuer se pose dans les mêmes termes.

Nous allons examiner ici les différents ingrédients des produits apportant l'ensemble des vitamines B pour vous permettre d'évaluer la qualité et le dosage des produits qui peuvent vous être proposés. Le cas échéant nous examinerons l'intérêt d'une supplémentation plus élevée en certains types de vitamine B en plus (ou à la place) de la supplémentation apportée par le multivitamine. A chaque fois nous examinerons les coenzymes associées à la vitamine B étudiée en précisant s'ils sont disponibles en complémentation et s'ils présentent un intérêt particulier. Rappelons que l'organisme ne peut pas toujours utiliser en l'état les vitamines B. Les coenzymes des vitamines B sont les formes transformées (sauf pour la biotine ou B8) par le foie, et utilisables au niveau du métabolisme cellulaire.

Certaines formes coenzymées doivent être absorbées par voie sublinguale, ce qui évite, dans certains cas, la destruction de la forme coenzymée lors de la digestion. Mais la capacité réelle de ces coenzymes à passer dans le flux sanguin par voie sublinguale n'est pas très bien documentée. Certaines  formes de vitamines B coenzymées sont à avaler sans passer par la voie sublinguale et nous examinerons donc au cas par cas le devenir des formes coenzymées lors de la digestion.  Nous apporterons chaque fois que c'est possible les informations dont nous disposons sur ces différents points.

Depuis quelques temps, on trouve aussi des formes mixtes de multivitamines B ou en plus des vitamines B non coenzymées sont ajoutées les formes coenzymées (notamment pour la vitamine B5, B6 et B12) ou qui s'y substituent entièrement (B12). Ces formulations nous paraissent souvent plus intéressantes que les formes entièrement coenzymées lorsqu'elles sont bien conçues.

En ce qui concerne les différentes vitamines et coenzymes disponibles et leurs dosages, nous faisons référence au marché de la complémentation aux USA. L'accès à ces produits reste malheureusement difficile sur le marché français compte tenu de la position très répressive de l'administration française à l'égard de la complémentation en vitamines et en nutriments et d'une réglementation aberrante. Le fait que certains pays de l'Union Européenne aient une législation ou des pratiques infiniment plus libérales que la France (Grande Bretagne, Irlande, Danemark...) permet néanmoins de se procurer plus facilement ces produits qu'auparavant, grâce au principe de la libre circulation des marchandises dans le cadre de l'union européenne. Les règles d'importation des compléments alimentaires pour un usage personnel se sont aussi détendues en France après la période ultra-répressive du début des années 2000 et on peut commander plus facilement aux USA.

Pour ne pas allonger démesurement le présent document nous n'avons pas étudié systématiquement l'action possible de chaque type de vitamine B sur telle ou telle pathologie, préférant présenter de façon plus générale son action sur le métabolisme. Des liens ont été rajoutés pour vous permettre de compléter votre information à ce sujet.

Remarques préliminaires
Pourquoi complémenter ?
De la carence à l'optimum
Les dosages des compléments
Vitamine B1 (Thiamine)
Vitamine B2 (Riboflavine)
Vitamine B3 (Niacine et niacinamide)
Vitamine B5 (Pantéthine)
Vitamine B6 (Pyridoxine)
Vitamine B8 (Biotine, vitamine H)
Vitamine B9 (acide folique)
Vitamine B12 (cobalamine)
Choline
Inositol
PABA (Para-Aminobenzoic Acide)

Remarques préliminaires

D'après l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), "Les apports nutritionnels conseillés (ANC) sont les apports sensés couvrir les besoins physiologiques de la quasi totalité (97,5% des sujets) de la population, population en bonne santé ou supposée telle, pour les différents types de vitamines ou de minéraux." Les ANC sont mesurés en AJR (apports journaliers recommandés) Ces apports sont en général, mais pas nécessairement, atteints lorsque la personne suit un régime équilibré, en particulier si celui-ci est riche en fruits et légumes (régime malheureusement trop peu suivi, compte tenu de mauvaises habitudes alimentaires de plus en plus généralisées).

Pourquoi complémenter?

Parce que, contrairement à ce que l'on cherche à nous faire croire les AJR sont plutôt des apports de limite inférieure, en dessous desquels on se trouve en situation de carence. C'est bien d'ailleurs pourquoi ils ont été créés, afin de tenter d'éviter des carences alimentaires préjudiciables à la santé publique. Un premier argument en faveur de la complémentation est d'obtenir une marche de sécurité relativement confortable pour tous les nutriments essentiels compte tenu de ce que, même avec des AJR fixé à ce niveau planché, la quasi totalité de la population française est déjà carencée en un ou plusieurs nutriments ! Cette complémentation est aussi d'autant plus nécessaire que le discours rassurant et lénifiant des "spécialistes" des AJR à l'AFSSA masque beaucoup d'incertitudes scientifiques en ce qui concerne d'une part les besoins réels en tel ou tel nutriment et d'autre part les nutriments effectivement apportés par l'alimentation. En effet il existe une double incertitude : premièrement, quel est vraiment la quantité de telle vitamine ou minéral nécessaire chaque jour et deuxièmement quel est l'apport en nutriment que je reçois en pratique de mon alimentation. Il y a beaucoup d'incertitudes et de désaccord sur le premier point, ce que l'on nous cache soigneusement, mais l'on parle encore plus rarement du deuxième point, à mon avis parce qu'il pose d'énormes problèmes de méthodologie ! Que l'on pense seulement à la diversité des modes de culture, des variations dans la richesse des sols, dans les variétés végétales ou animales, des problèmes de conservation des produits et des conséquences des modes de cuisson et l'on aura une idée des problèmes qui se posent au spécialiste !

La référence qui est de couvrir les besoins "de 97,5% d'une population en bonne santé ou supposée telle" laisse perplexe par la contradiction entre la précision vraiment ridicule du chiffrage de 97,5% (1) accolé à l'imprécision de la notion de "bonne santé ou supposée telle" et du vague de la notion "couvrir les besoins". En pratique, on peut se demander si cela signifie quelque chose de couvrir 97,5% des besoins d'une telle population si, au final, on s'apercevait que cette population idéale ne représente, comme c'est probable, qu'une petite fraction de la population réelle de notre pays ! En effet, le vieillissement, la pollution, la maladie transitoire ou chronique, la prise de certains médicaments, toutes les personnes qui développent une maladie pendant de longues années avant que celle-ci ne soit diagnostiquée (cancer, maladie cardio-vasculaire, diabète, etc.), les personnes ayant des conduites à risque (tabac et alcool notamment) sont susceptibles de nécessiter des apports accrus de vitamines, minéraux ou d'autres produits spécifiques. Toutes ces personnes constituent une proportion considérable de la population est sont susceptibles de souffrir de ce fait de carences que la complémentation sera en mesure de limiter ou d'éviter. D'innombrables études sur différentes vitamines et minéraux montrent d'ailleurs que les personnes se situant (en général sur de longues périodes) dans les tranches les plus élevées des apports, soit du fait d'habitudes alimentaires spécifiques soit grâce à la complémentation, bénéficient d'une diminution du risque de différentes pathologies dans des proportions souvent considérables.

On sait aussi que la longévité est dans toutes les expérimentations animales considérablement augmentée par la restriction calorique et qu'il paraît donc souhaitable d'avoir chez l'homme des habitudes de relative frugalité. Mais une telle frugalité comporte le risque quasiment certain de carences en la plupart des nutriments essentiels en l'absence de complémentation... Cette remarque n'a rien de théorique, puisque l'on sait que de nombreuses femmes, beaucoup de personnes âgées, sans avoir nécessairement de mauvaises habitudes alimentaires, on un apport de calories trop faible, qui entraîne automatiquement une carence en vitamines et nutriments. Danc ce cas la frugalité a évidemment un effect néfaste sur la santé et la longévité. Un deuxième argument est que d'innombrables expériences ont démontré que les apports en nutriments qui permettent d'obtenir un optimum de santé, de vitalité et de longévité sont, très fréquemment sans rapport avec les AJR, c'est-à-dire qu'ils se situent en pratique à des niveaux largement supérieurs aux AJR, voire, dans certains cas, à des doses qu'il est absolument inenvisageable d'atteindre par l'alimentation comme nous le montrons dans ce qui suit. Il s'agit là d'un étonnant paradoxe que la médecine traditionnelle peine à prendre en compte. Il faut pourtant bien accepter la réalité: si une alimentation déséquilibrée est sans conteste très néfaste pour l'état de santé, on peut aller bien au-delà des bénéfices obtenus par une alimentation équilibrée, de type méditerranéenne par exemple, en complémentant judicieusement et parfois à des niveaux relativement élevés pour certains nutriments et vitamines. C'est par exemple le cas pour les vitamines du groupe B que nous examinerons ici en détail.

De la carence à l'optimum

Comme on le voit la définition des AJR manque sérieusement de validité scientifique. Dans le domaine médical et à propos de la vitamin B1, Myron Brin a proposé dans un article de référence de 1964 (1a), de distinguer cinq stades de développement d'une carence en vitamine B1 (mais son raisonnement s'applique à n'importe quelle vitamine ou nutriment essentiel).

Dans le premier stade, le stade préliminaire, le manque de vitamine B1 se traduit uniquement par une diminution de l'excrétion urinaire.

Dans le deuxième stade, le stade biochimique, l'activité d'une enzyme, le transketolase dont la thiamine est le coenzyme est réduit de façon significative.

Dans le troisième stade, le stade physiologique, des symptômes divers se développent, tel qu'un appétit diminué, de l'insomnie, de l'irritabilité et des malaises.

Dans le quatrième stade ou stade clinique, apparaît tout une constellation de symptômes, cette fois tout à fait spécifique d'une maladie due à l'insuffisance en thiamine (le beriberi).

Dans le cinquième stade, le stade anatomique, des lésions organiques irréversibles au niveau tissulaire, se développent.

Si les AJR ne sont pas inutiles par rapport à l'évitement de carrences vitaminiques de masse dans la population, seule l'approche clinique et biologique individualisée permet d'évaluer les besoins nutritionnels en vitamines d'une personne spécifique. On aura noté que les signes de déficience de la vitamine B1, même au stade physiologique, sont, comme pour toutes les autres vitamines, très peu spécifiques et particulièrement difficiles à identifier sans examen biologique spécifique.

De plus les AJR tels qu'ils sont définis ne sont pas pertinents par rapport aux niveaux d'apports qui permettent, sur une base individualisée de revenir en amont du stade 1 défini par Myron Brin.

Cet aspect fondamental de la question à été étudié par un des grands spécialistes du co-Q10, le Dr. Karl Folkers qui s'est aussi intéressé à la vitamine B6 et a repris et développé le cadre conceptuel défini par Myron Brin en l'appliquant à la vitamine B6 dans une étude de 1993 (1b) que l'on peut, je crois, considèrer comme tout à fait fondamentale. D'un point de vue clinique, Folkers s'intéressait au syndrome du canal carpien dont de nombreuses études ont montré qu'il était fortement corrélé à un apport insuffisant en vitamine B6. Par ailleurs, Folkers a aussi mis en évidence une enzyme facilement mesurable EGOT (erythrocyte glutamine oxaloacetic transaminase) - dont l'activité spécifique pouvait être corrélée à la fois avec la rémission du syndrome du canal carpien et avec l'apport en vitamine B6.

L'activité optimisée, la saturation de EGOT est d'environ 0.7. Folkers a testé le niveau de B6 nécessaire pour optimiser le fonctionnement sur une petite population asymptômatique de 17 personnes. Leur valeur initiale d'activité d'EGOT était de seulement 0.35 +/- 0.06. Après 12 semaines de 2mg B6 (une période type pour la réaction à la B6 à un niveau de complémentation correspondant aux AJR), l'activité d'EGOT n'a augmenté qu'à 0.45 +/- 0.07. Avec 25mg de B6, l'activité d'EGOT est passée à 0.64+/-0.08, mais 6 des 17 sujets suivis avait une activité plafonnée à 0.5-0.6. Ce n'est qu'avec 50mg de B6 pour ces 7 sujets, que chacun montrait une activité de EGOT très proche de la valeur idéale de 0.7. Ainsi Folkers a-t-il établit que même chez les biens portants une apport souhaitable serait de 25-50mg et non de 2 mg comme dans les AJR internationaux actuels. Quant aux patients atteint de syndrome du canal carpien ils peuvent avoir besoin de 100mg ou davantage pour atteindre l'activation adéquate de EGOT et espérer une rémission de leurs symptômes.

(Pour cette section j'ai suivi le raisonnement développé par James South dans "Tired of Being Tired?")

Lorsque les agences chargées de l'alimentation argumentent sur les AJR en vitamines nécessaires, les articles tels que celui de Folkers, qui démontrent de façon accablante la vacuité scientifique de leurs travaux, mais qui font tout de même référence, sont pieusement noyés dans la bibliographie et ne sont bien entendus jamais commentés. Ils n'en posent pas moins de façon limpide le cadre conceptuel rénové dans lequel devrait s'inscrire la recherche sur les apports individualisés en vitamines et en nutriments.

Les dosages des compléments

L'habitude est de les exprimer en fonction des AJR qui sont des doses journalières. Ils varient en fonction de l'âge et du sexe. Ils sont un peu différents en France et aux USA (où ils s'appellent RDA). En France ils sont du ressort de l'AFSSA qui les a récemment actualisés. L'habitude est d'exprimer la teneur des compléments alimentaires en % des AJR quand ceux-ci sont fixés (vitamines et minéraux). 100% des AJR veut dire que le complément fourni la même quantité de produit que la dose journalière recommandée, 1000%, dix fois la dose, etc. Les dosages s'expriment soit en mg (1000mg = 1gramme) soit en mcg (1000 mcg = 1mg). Ceci est rappelé afin que chacun ait bien en tête les ordres de grandeur des quantités de vitamines que nous évoquerons, en particulier lorsque nous ferons référence à certaines "mégadoses". En complémentation comme dans d'autres domaines, il est important de savoir ce que l'on fait et pourquoi on le fait et notamment de savoir qu'entre un produit acheté en supermarché en France et un produit fortement dosé acheté aux USA il peut exister une différence d'un facteur 100! Si cela n'entraîne pas forcément un danger particulier, il est important de bien connaître les mécanismes biochimiques mis en jeu, les doses limites, etc. Il faut ainsi bien savoir qu'avec trois fois les AJR pour une vitamine donnée (par exemple la B5) on peut considérer que l'on est dans des taux de complémentations modestes, alors qu'avec la B9 on approche déjà du plafond de consommation habituellement conseillé en supplémentation. Se faire une idée des dosages des produits proposés est donc très important ce qui suppose aussi, bien évidemment de lire attentivement la composition du produit que l'on veut utiliser. Certaines doses vont rester dans les limites modestes de la complémentation de sécurité (éviter la carence), les dosages plus importants vont par contre avoir une action potentiellement importante sur le métabolisme. Enfin, merci de relire également l'avertissement habituel en bas de mes pages qui rappelle le caractère informationnel et non médical du présent site.

Liste des vitamines et nutriments décrits :

Vitamine B1 (Thiamine)
Vitamine B2 (Riboflavine)
Vitamine B3 (Niacine et niacinamide)
Vitamine B5 (Pantéthine)
Vitamine B6 (Pyridoxine)
Vitamine B8 (Biotine, vitamine H)
Vitamine B9 (acide folique)
Vitamine B12 (cobalamine)
Autres produits classiquement associés aux multivitamines B :
Choline
Inositol
PABA (Para-Aminobenzoic Acide)

*****

La vitamine B1 (Thiamine) :

Voir la fiche de wikipedia sur la vitamine B1.

Voir la fiche de Dico vitamine

Voir "Thiamine" la monographie de Alternative Medicine Review . Volume 8, Number 1 . 2003

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les apports journaliers recommandés sont d'un peu plus de 1mg / jour.

Elle est essentielle à la transformation en énergie des glucides principalement, mais aussi des protéines et des lipides ainsi que de certains acides aminés. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des systèmes nerveux et musculaire (implication sur le système cardio-vasculaire). A des dosages nettement supérieurs aux apports nutritionnels, la vitamine B1 agit comme stimulant neurocérébral modéré et pourrait normaliser certains troubles neuropsychologiques variés en relation avec un déficit en vitamine B1. Ces différents effets sont probablement pour la plupart en relation avec une optimisation du cycle de Krebs. La thiamine favorise la relaxation musculaire en particulier en synergie avec le magnésium. Plusieurs produits de l'alimentation courante ont une activité antivitamine B1; c'est notamment le cas de l'acide caféique.

Les compléments en multivitamines B sont très diversement dosés en vitamine B1. On peut trouver des quantités de vitamine B1 (sous forme de Thiamine ou de Thiamine HCI) de l'ordre de 5mg pour les produits "peu dosés" (1c) à des quantités pouvant atteindre 50 ou même 125mg pour des produits fortement dosés. A noter que la vitamine B1 est particulièrement bien tolérée par l'organisme. Elle est transformée en thiamine pyrophosphate (TPP), forme coenzymée de la vitamine B1. Une autre forme coenzymée est le Thiamine diphosphate (TDP) ou cocarboxylase, que l'on trouve également en complémentation alimentaire.

Pour les compléments de thiamine vendus individuellement (hors multivitamines), les dosages vont en général de 100mg à 500mg, mais on peut s’intérroger sur l’intérêt des dosages supérieurs à 100mg. Les formes coenzymées sont beaucoup moins fortement dosées compte tenu de leur prix beaucoup plus élevé (de l'ordre de 15mg). La coenzymation est probablement détruite par la digestion, aussi seules les formes sublinguales seraient intéressantes, à supposer que le passage sanguin de la vitamine soit efficace par ce biais. Le foie semble bien métaboliser la vitamine B1 aussi la prise d'une forme coenzymée semble sans intérêt dans la plupart des cas.

 Il peut toutefois être utile, dans certains pathologies, d'éviter ce passage hépatique, en prenant directement une forme coenzymée (intéressantes surtout en injection, peut-être par voie sublinguale). Un nombre relativement important de personnes (quelques % de la population générale) sont porteurs de défauts génétiques pouvant réduire plus ou moins fortement l'assimilation de telle ou telle vitamine du groupe B et d'autres personnes ont des troubles hépatiques d'origine très divers qui réduisent la coenzymation. Seul un médecin sera alors en mesure de déterminer sur la base d'un suivi clinique et d'examens biologiques réguliers la forme de B1 à utiliser (normale ou coenzymée). Sachant toutefois que l'on ne trouve pas de vitamine B1 coenzymée en pharmacie...

La B1 est probablement un protecteur rénal majeur en cas de diabète, en effet des rats diabétiques supplémentés à des doses de B1 de 20 à 140 fois les AJR ont eu une réduction de 70 à 80% de la microalbuminurie (le principal indicateur de risque de pathologie rénale) et une baisse importante d'autres marqueurs de risques. Ces données ont été récemment confirmées par une étude humaine sur des malades diabétiques, atteints de néphropathie diabétique, une pathologie rénale qui s'installe souvent progressivement après le diagnostic de diabète. Cette maladie rénale, silencieuse dans ses stades initiaux, est souvent diagnostiquée grace à la détection d'albumine (un examen de routine) ou d'autres protéines à très faibles concentrations dans les urines. Dans cette pathologie on constate sur le plan anatomique que la taille des reins augmente, ainsi que le débit du filtre rénal. Les parois des éléments filtrants s'épaississent, comme celles des artérioles qui apportent le sang au système épurateur. Le filtre s'épuise, et ne retient plus comme avant les grosses molécules protéiques dont l'albumine. Dans une étude récente publiée dans la revue Diabetologia, les malades ont reçu soit 300 mg par jour de vitamine B1 soit un placebo, pendant trois mois. Dans le groupe supplémenté, la fuite urinaire d'albumine a été réduite en moyenne de 41 % de sa valeur de départ. Les patients du groupe placebo n'ont eu aucune modification de leur perte urinaire d'albumine. De plus chez 35 % des malades ayant des symptômes de néphropathie diabétique, les chercheurs ont observé un retour complet à la normale de l'excrétion urinaire d'albumine, soit une quasi guérison. Malgré ces résultats sentsationnels et l'exceptionnelle innocuité des hautes doses de vitamine B1 on est encore bien loin d'une supplémentation générale des diabétiques en vitamine B1 ! Ici aussi on peut regretter l'absence de vitamine B1 injectable en pharmacie.

La vitamine B1 a connu récemment un regain d'intérêt du fait de son rôle facilitateur dans le métabolisme des glucoses (caractéristique qu'elle partage avec la vitamine B3 et la B8). Elle peut à ce titre être intéressante pour les diabétiques. Elle contribue à limiter les phénomènes de glycation liés à l'attaque des protéines par les sucres, un des facteurs important du vieillissement. Cela a amené certains à préconiser des doses importantes de vitamine B1. A noter que ce serait la thiamine pyrophosphate qui serait la plus efficace dans cette intention, mais cette forme de thiamine coenzymée ne semble pas être, pour l'instant, disponible sur le marché de la complémentation nutritionnelle (2) et ne serait probablement efficace qu'en injection.

Tout récemment la benfotiamine, une forme synthétique liposoluble de vitamine B1 est revenue sur le devant de la scène grâce aux recherches de Michael Brownlee. Cette forme disponible en tant que médicament depuis la fin des années 60 (VITANEVRIL) n'est plus vendue en France depuis 1993, victime comme tant d'autres vitamines de la défiance imbécile du corps médical et de ses pseudo experts leader d'opinion, mais reste disponible en pharmacie dans d'autres pays. L'intérêt provient de ce qu'il a été démontré récemment (voir aussi ici) que la benfotiamine active massivement (300%) l'activité de l'enzyme transketolase, contre seulement 20% avec la vitamine B1 classique. Cela permet de transformer des dérivés glucosés les triosephosphates, très toxiques en particulier pour les parois vasculaires des diabétiques, en produits inoffensifs. Il est probable que l'observation empirique d'une meilleure efficacité par rapport à la vitamine B1 avait été pour partie à l'origine de la mise sur le marché de la benfotiamine et que les recherches récentes ne font que préciser la biochimie du phénomène. Notons toutefois que dans certaines pathologies (comme celle sur les rats diabétiques citées précédemment), la benfotiamine ne fait pas mieux que la thiamine. L'intérêt de la benfotiamine est donc de protéger les cellules sensibles à l'excès de glucose dans le sang (comme les cellules vasculaires et nerveuses), par contre elle ne fait pas baisser la glycémie sanguine et n'aide pas les cellules à assimiler le sucre, objectif important en cas de diabète, qui doit être obtenu par d'autres nutriments ou médicaments.

Pour le sujet en bonne santé non diabétique, la benfotiamine s'annonce comme un produit antivieillissement très intéressant par ses effets sur la glycation. La benfotiamine même si elle est plus chère que la B1 est d'un coût très  accessible, d'autant que du fait de la concurrence les prix ont baissés.  Doctor's Best propose par exemple 360 capsules de Benfotiamine à 150 mg pour 36€ et dans des dosages plus élevés, Life Extension, 120 caps à 250 mg pour 22€

Une question en suspens était de savoir si la benfotiamine était un complèment alimentaire (par rapport à la réglementation américaine) ou un dérivé synthétique classifié comme médicament. Un article de Nutranews indique que la benfotiamine est présente en petite quantité dans certains végétaux, ce qui suffit à lui donner le label de supplément nutritionnel aux USA. Par ailleurs, son profil toxicologique est encore plus sûr que celui de la vitamine B1 classique, pourtant une des vitamines les plus sures qui existent. N'étant plus protégée par un brevet depuis longtemps, la benfotiamine peut être fabriquée librement, ce qui est d'autant plus facile que la benfotiamine est toujours commercialisée comme médicament dans plusieurs pays.

Les multinationales du médicament "rament" depuis 50 ans pour mettre un nouvel antidiabétique performant sur le marché mais n'ont jamais réussi à faire mieux que l'exceptionnelle METFORMINE (qui date de 1957) pour restaurer la sensibilité à l'insuline. Gestion Santé a d'ailleurs consacré un article à la METFORMINE qui est utilisée depuis longtemps par certains spécialistes de la lutte anti-âge en dehors du diabète, et des études animales (cf. section "Metformin stands out from the pack") ont confirmé que ses effets étaient très similaires à ceux obtenus par la restriction calorique.

Les industriels ont récemment réussis à mettre les thiazolidine-diones (TZD) sur le marché bien que ces produits soient de l'avis général très inférieurs à la METFORMINE. Heureusement, une législation sur mesure permet depuis toujours aux multinationales pharmaceutiques de ne pas évaluer un nouveau médicament en le comparant à son meilleur compétiteur (Cf. Revue Prescrire - et sur leur site dans cet article, la section "L'évaluation du progrès thérapeutique doit être comparative") ! Heureusement pour les multinationales et malheureusement pour la santé des malades et pour les assurances santé. On sait en effet qu'il serait très difficile d'obtenir des prix supérieurs aux médicaments anciens pour d'innombrables pseudos nouveautés en l'absence d'amélioration du service médical rendu par rapport au médicament ancien. Résultat des courses, le TZD s'est révélé toxique pour le foie et a été retiré en catastrophe du marché américain. Mais deux nouvelles molécules de la famille des TZD sont à nouveau disponibles : la rosiglitazone (Cf. le commentaire vraiment peu enthousiaste de Pharmacorama, la revue Prescrire ayant une position également très négative conforme à celle soutenue par les revues médicales internationales indépendantes de l'industrie) et la pioglitazone (produit très proche selon le même article de Pharmacorama).

Ces produits étant de médiocres antidiabétiques sont en pratique prescrits conjointement à la metformine dont il sont supposer compléter l'efficacité sur d'autres paramètres. Or il est très vraisemblable que la prise conjointe de Metformine et de benfotiamine (voire même de la vitamine B1 seule) serait particulièrement efficace et remarquablement sure pour un coût très faible. Elle viendrait donc concurrencer en plein les nouveaux TZD sur la cible clé du risque vasculaire chez les diabétiques avec probablement une efficacité du même ordre voire supérieure pour un coût faible et une absence totale d'effet secondaire. Or les sociétés pharmaceutiques dépensent des fortunes pour lier financièrement les leaders d'opinions médicaux via les essais cliniques et par toute sorte de biais financiers. Ces leaders d'opinions experts gravitent dans toutes sortes d'instances décisionnelles en matière de diabète et de politique du médicament et sont pratiquement les seuls qui, en pratique, pourraient avoir le poids scientifique et médiatique suffisant pour faire réintroduire la benfotiamine sur le marché. Dans ces conditions, nous ne sommes pas près de retrouver à nouveau le VITANEVRIL sur le marché français !


La vitamine B2 (Riboflavine)

Voir la fiche de wikipedia sur la riboflavine.

Voir aussi la fiche de Dico vitamine

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les apports journaliers recommandés de 1,5 mg sont pratiquement les mêmes que pour la vitamine B1.

Elle est synthétisée par certaines bactéries intestinales, mais en quantité insuffisante pour dispenser d'un apport alimentaire. La riboflavine permet la production d'énergie, et participe à l'assimilation et à la transformation des acides gras, des acides aminés et des glucides. Elle agit en synergie avec le glutathion, un acide aminé complexe aux propriétés antioxydantes (3). Elle est un précurseur des coenzymes nécessaires pour assurer la croissance et l'entretien des tissus, muqueuses (en particulier au niveau du tube digestif), et de la peau. Elle joue un rôle important dans la formation de pigments essentiels pour la vision et selon des études qui restent à confirmer pourrait jouer un rôle important dans la prévention et le traitement de la cataracte.

La flavine-mononucléotide (FMN), également appelée riboflavine phosphate, est l'une des deux formes de coenzymes métaboliquement actives de vitamine B2. La FMN est elle-même la précurseur de l'autre coenzyme B2, la FAD (flavine-adénine dinucléotide). Dans le sang et les tissus, la vitamine B2 existe essentiellement dans ses formes coenzymées (environ 80% de FAD et 20% de FMN). La FMN est engagée dans un grand nombre de réactions enzymatiques et notamment elle participe activement à la transformation de la vitamine B6 en sa forme coenzymée. La FAD intervient à la fin du cycle de Krebs, cycle cellulaire très complexe, qui se déroule dans la mitochondrie et aboutit à la production d'énergie cellulaire. Il participe à la dégradation des acides gras, la béta-oxydation, ou l'acide gras est découpé par tranches de deux atomes de carbones.

Comme pour la vitamine B1, la vitamine B2 est très bien tolérée par l'organisme.

Les dosages proposés dans les multivitamines sont en général les mêmes que ceux de la vitamine B1. La vitamine B2 seule existe également en dose de 100mg maximum. On trouve aussi la forme coenzymée FMN de la B2, à des dosages de 15mg environ, comme pour la B1 coenzymée.

La vitamine B3 (Niacine et niacinamide) appelée aussi vitamine PP

Voir la fiche détaillée de PasseportSanté

Voir aussi la fiche de Dico vitamine

Les coenzymes NADP et le NAD sur Wikipedia avec la représentation des molécules.

Voir "niacinamide" la monographie de Alternative Medicine Review. Volume 7, Number 6, December 2002

Avis de l'EFSA européenne sur l'Inositol Hexaniacinate. Controverse sur l'efficacité de l'Inositol Hexaniacinate pour la régulation du cholestérol (Wikipedia)

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les AJR de la B3 sont de 18mg.

Les compléments peuvent proposer la vitamine B3 sous forme de niacine, de niacinamide et de l'inositol hexanicotinate à libération progressive (aucune de ses formes ne correspond à une coenzyme) à des dosages similaires à la vitamine B1 et B2 dans les multivitamines. Achetées individuellement la niacine et la niacinamide sont disponibles dans des dosages allant, en général, de 100 à 500mg.

En coenzyme on trouve le nicotinamide adénine dinucléotide ou NAD+ ou NADH ainsi qu'une forme dérivée le nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (NADP) qu'on ne trouve pas en complément. Le NAD+ doit être pris en sublingual pour éviter le passage digestif qui le détruit.

La nicotinamide riboside : Dernière à être apparue sur le marché, c'est une forme de vitamine B3 très stable, identifiée récemment à petite dose dans le lait de vache. Bien que ce ne soit pas une coenzyme, c'est un précurseur direct du NAD+  qui  permet des apports important sans le risque de dégradation lors de la digestion. Lire l'enthousiaste « Revolutionary Form Of Vitamin B3 “Turns Off” Aging Genes » et un avis nettement provisoirement plus réservé sur le blog de Josh Mitteldorf.

Le process de fabrication étant breuveté, la nicotinamide riboside reste d'un prix élevé, même si lors de sa mise sur le marché elle était à poids équivalent beaucoup moins chère et plus facile à assimiler que les formes coenzymées de NAD+ précédemment utilisées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/N-Ribosylnicotinamide

Depuis que nous avons introduit cette section sur la nicotinamide riboside (NR), cette forme de vitamine suscite de plus en plus l'intérêt des chercheurs et il se confirme qu'il s'agit d'un produit clé dans une multi-complémentation pointue. Lire par exemple notre page sur la sénescence cellulaire où nous évoquons son rôle qui s'annonce remarquable pour la protection des cellules souches dans les organes. Le prix a également baissé et par ex. chez iherb, on peut maintenant trouver de la NR chez Thorne Research sous la marque Niacel au prix qui commence à être relativement abordable de 32€ les 60 caps de 125mg (consulté le 01/17). Une dose de 100mg semble avoir un effet significatif sur le métabolisme (augmentation de 30% du NAD+ sanguin). Mon impression est que des doses de 100mg 3 fois par jour seraient un optimum santé dans une approche prudente et dans l'état actuel des connaissances. Malheureusement cela serait d'un coup prohibitif pour la plupart d'entre nous, aussi une capsule par jour pourrait constituter un bon début aux prix actuels, sauf pour les plus fortunés qui peuvent passer à 2 ou 3 prises par jour (en espaçant les prises sur les 3 repas).

La Nicotinamide mononucleotide (NMN) est un précurseur mais aussi un cofacteur important de la nicotinamide riboside (NAD+). Elle améliorerait de nombreux paramètres cellulaires dans le sens d'une réjuvénation, indépendamment du NAD+. Des recherches récentes semblent indiquer qu'il s'agit d'un réparateur de l'ADN (lire : UNSW-Harvard scientists unveil a giant leap for anti-ageing). Le NMN est encore trop couteux pour envisager une complémentation, mais cela pourrait évoluer dans les prochaines années. Le site alivebynature par exemple le propose maintenant des prix presque accessible en sublingual.

Comme la biosynthèse de la NMN implique le D-Ribose et la niacine, la prise de quelques grammes de D-Ribose (un produit peu coûteux) répartis sur la journée semblait une option intéressante de complémentation pour optimiser le niveau endogène de NMN et de NAD+. J'ai d'ailleurs lu tout récemment, via une interview de Michael K. Mooney par Richard A. Passwater (voir présentation de Passwater) que les spécialistes de la complémentation en niacine conseillaient vivement et depuis lontemps de se complémenter en d-Ribose, pour favoriser la biotransformation de la niacine. Attention toutefois, des expériences animales pas encore répliquées chez l'homme, mais convaincantes, indiquent que le D-Ribose présent dans le plasma en cas de prise alimentaire augmente les AGE, des agents qui endommagent les protéines et participent au veillissement cellulaire. De ce fait nous recommandons un usage seulement ponctuel du d-ribose (de quelques semaines à quelques mois), pour relancer le métabolisme dans le cadre d'une convalescence par exemple et seulement si vous ne pouvez pas acheter de Nicotinamide Riboside pour des raisons de coût.

La vitamine B3 est en partie d'origine alimentaire. Il existe également une synthèse organique d'acide nicotinique (à laquelle participent les vitamines B6 et B2), à partir du tryptophane. Le tryptophane est un acide aminé issu de l'assimilation des protéines alimentaires. La complémentation permet donc d'épargner le tryptophane. La vitamine B3 est essentielle à un très grand nombre de systèmes enzymatiques, dont ceux permettant la production d'énergie et la réparation des gènes et des cellules. Elle participe au métabolisme des sucres et des graisses, au fonctionnement des systèmes nerveux et digestifs, à la fabrication des hormones sexuelles, et au maintien de la santé de la peau. Avec le magnésium et avec le lithium, la B3 a une action protectrice sur le système nerveux. Il existe un stockage hépatique de la vitamine B3.

Psychiatrie : La niacine et la niacinamide, à des doses de 1g, trois fois par jour, avec de la vitamine C à dose élevée, a été utilisée à partir des années 50 par le Dr. Abram Hofferpour traiter la schizophrénie avant la mise sur le marché des neuroleptiques, lorsqu'il n'existait aucun traitement disponible. Le traitement stabilisait la schizophrénie en deux à trois mois et le Dr Hoffer estime, sur la base des dizaines de milliers de schizophrènes traités selon cette approche, que l'efficacité de ce type traitement, sans être parfaite, était excellente et largement meilleure que ce qui est obtenu actuellement avec les neuroleptiques en particulier du fait de l'absence d'effets secondaires neurologiques et métaboliques. Le traitement par la vitamine B3 et la vitamine C semble toutefois surtout efficace sur les schizophrénies aiguës et prises précocémment mais peu ou pas en monothérapie sur les schizophrénies chroniques installée. En fait il semble, d'après des études de suivi, que le traitement doit être prolongé sur plusieurs années avant d'avoir un effet sur la schizophrénie chronique, lire sur cette question en pdf Successful Treatment of Schizophrenia Requires Optimal Daily Doses of Vitamin B3). Ces résultats ont été totalement balayés puis occultés par l'arrivée des psychotropes et rares sont, même parmi les spécialistes, ceux qui ont entendu parler des pationnantes recherches du Dr Hoffer. Harold D. Foster dont j'ai présenté les recherches sur cette page, a écrit un ouvrage de synthèse actualisé, en téléchargement libre, sur les nutriments utilisables dans cette pathologie "What Really Causes Schizophrenia ". Ces résultats sont toutefois globalement rejetés par la médecine académique (lire Wikipedia  Hoffer - controversy). On a récemment montré que le canabis augmentait très fortement le risque d'entrée dans la  schizophrénie, aussi la prévention de cette pathologie devrait être examinée avec l'ensemble des facteurs nutritionnels et d'hygiène de vie succeptibles de la prévenir.

Le Dr Hoffer a également contribué indirectement à même époque la découverte des effets de la niacine sur le cholestérol et la santé vasculaire, comme l'a expliqué LaNutrition.fr dans un fort intéressant article.

Une des formes de la vitamine B3, l'acide nicotinique (aussi appelée niacine ou nicotinate) réduit (à très forte dose, de l'ordre de 2 à 3g/jour en 3 prises) le taux de "mauvais cholestérol" (LDL), augmente le taux de "bon cholestérol" (HDL) et diminue le taux de triglycérides, indices de risque cardio-vasculaire. Il agit également en améliorant surtout la sous-fraction HDL2 la plus utile du "bon cholestérol". Il diminue aussi sensiblement la Lp(a) , la sous-fraction la plus inflammatoire du mauvais cholestérol et enfin il diminue les sous-fractions des petites particules de LDL au profit de particules plus volumineuse, une autre modification favorable.

Il semble que des effets mesurables sur les taux de cholestérol apparaissent à partir de 500mg et que les effets les plus significatifs soient obtenus pour des apports situés entre 2 et 3g. Ces dosages élevés sont nécessaires pour des malades dont les taux initiaux de LDL peuvent être très élevés. Cette amélioration du profil lipidique s'accompagnerait d'une diminution du risque coronarien et de la mortalité. La diminution de la mortalité est systématiquement occultée dans la plupart des documents des autorités médicales évaluant la niacine, mais a été mise en évidence via un examen à 15 ans d'une grosse étude d'intervention, le Coronary Drug Project utilisant la niacine qui montre qu'elle a diminué la mortalité de 11% au bout de 15 ans pour des personnes ayant pris de la niacine pendant 5 à 8 ans lors de l'étude d'intervention (lire aussi LaNutrition). L'étude montre aussi que le résultat est d'autant meilleur que le taux de cholestérol à l'entrée dans l'étude était plus élevé (les patients prenaient 3g de niacine/j). En effet il s'agissait d'une étude sur des patients ayant déjà eu un accident cardiaque et dont le taux de cholestérol n'était pas très élevé dans tous les cas (l'étude en question est commentée dans le livre de W. P. Parsons Jr "The Niacin solution" dont nous avons tiré quelques données).

Le traitement nécessite un suivi médical et des examens biologiques réguliers vérifiant la normalité du fonctionnement hépathique. En effet, à 3g/jour (et probablement à partir de 1g par jour) elle présente un risque de toxicité hépatique. Nous ne sommes plus dans la complémentation mais dans le domaine médical.

A partir de prise de l'ordre de 50mg  la niacine peut provoquer un rougissement intense et momentané de la peau ("flush" ou effet "coup de soleil"), dû à la libération d'histamine entraînée par la niacine qui s'estompe lors d'une complémentation régulière. Ce phénomène est sans danger et est d'intensité et de durée variable selon les personnes, mais il est parfois spectaculaire et peut alors être très génant. Jusqu'à 100mg par prise le rougissement s'estompe rapidement et disparait après une ou deux semaines. Je considère qu'une dose de 100mg de niacine par repas est la limite supérieure de sécurité en matière de complémentation. L'utilisateur qui vise ces doses doit les atteindre par palier pour éviter le "flush".

Plus le dosage est élevé plus le rougissement est difficile à contrôler et il présente en outre des variations individuelles importantes à toutes les doses. W. P. Parsons Jr un des "pères" de la thérapie du cholestérol conseille de prendre 325mg d'aspirine le matin pendant les 8 premiers jours de traitement pour bloquer la plus grosse partie de la libération d'histamine pendant la période critique du traitement initial. Quoi qu'il en soit ces désagréments amènent des abandons de traitement chez 50% des malades. Les formes retard sont souvent beaucoup mieux tolérées, mais leur efficacité relative fait débat. En France seul le Niaspan était disponible en forme retard et il a été retiré du marché à la suite de l'échec d'une étude d'intervention où il était combiné avec une statine.

On a cru qu'utilisée avec la simvastatine, une statine, la niacine pourrait beaucoup augmenter l'efficacité du traitement du malade coronarien. Les résultats d'une étude de B. Greg Brown et coll., publiée en 2001 dans le « New England Journal of Medicine » avait montré qu'au bout de trois ans de traitement, les résultats sont bien meilleurs qu'avec la statine seule, par la régression (et non le ralentissement) des sténoses et une réduction de 60 à 90 % d'un premier événement cardio-vasculaire (décès, infarctus, AVC ou revascularisation) au lieu des 24-34 % attendus. Toutefois une étude menée avec le Niaspan (forme retard de niacine) + simvastatine au lieu de confirmer ces résultats, s'est révélée un échec complet.

Pour contrer les effets du rougissement de la peau, on a proposé de remplacer la niacine par l'inositol hexanicotinate, une forme estérisée combinant la niacine à l'inositol, dans un ratio de six molécules de niacine pour une molécule d'inositol. Ce produit libère très graduellement la niacine quand elle est sous cette forme, ce qui évite le rougissement de la peau. Malheureusement il est presque assuré que l'inositol hexanicotinate n'est pas efficace pour réguler le cholestérol (lire wikipedia). Un des pères du traitement avec la niacine W. P. Parsons Jr déconseille cette formulation tout comme tous les cardiologies familiers de la niacine. Des entreprises pharmaceutiques ont aussi sorti des formes retards de la niacine comme le Niaspan qui, elles, sont efficaces. Niaspan était la seule forme de niacine disponible en médicament en France depuis 2004 puis elle a été retiré à la suite de l'échec d'une étude d'évaluation de son efficacité. Le niaspan est une forme retard qui n'est guère appréciée des experts de la complémentation en niacine.

Gestion Santé a souvent mis en garde contre les statines et d'autres produits anti-cholestérols. Des médicaments qui améliorent le ratio HDL- LDL font parfois plus de mal que de bien ! La situation est-elle différente avec la niacine ? On peut évidemment se poser la question  après l'échec de l'étude sus évoquée avec la simvastatine + niaspan.

Les formes retard de niacine agissent en général à des dosages efficaces qui sont estimés par W. P. Parsons Jr à environ la moitié de ceux que nécessitent la niacine pure. L'effet retard fait que dans les formes retard, la niacine agit plus longtemps sur le foie où s'effectue la biosynthèse du cholestérol. Cela entraîne un effet hépathique négatif potentiel sensiblement plus important qu'avec la niacine qui agit par pics avant de se diluer. L'impact hépatique négatif du Niaspan semble plus important que celui de la niacine classique et même d'autres formes retard plus sûres et au moins aussi efficaces. W. P. Parsons Jr après avoir longtemps utilisé la niacine pure préconise maintenant des formes retard bien conçues qui ne sont pas disponibles sur le marché français (et il n'utilise pas le niaspan).

La niacine est en France un traitement de deuxième intention (avec statine ou après statine si celle-ci est mal supportée). Le niaspan a été retiré du marché et compte tenu des résultats récents défavorable, il est probable que le traitement avec la niacine va devenir de plus en plus anecdotique.

Compte tenu des résultats plutôt décevants de l'utilisation de la niacine et de la nécessité d'un suivi pointu par un professionnel en cas de prescription à haute dose, je conseille de ne pas dépasser des dosages de l'ordre de 300mg par jour (en 3 prises) en dehors d'un avis médical et à condition que vous n'ayez pas de réaction négative (nausées et flush persistant). Ces dosages sont toutefois à éviter si vous avez un problème hépatique quelconque.

Si vous utilisez un produit multivitaminé, il faut savoir que le très connu et très bien fait Life Extension Mix (LEM) de Life Extension que je conseille souvent possède  une version "with Extra Niacin"  où le dosage en niacine (340mg) est sensiblement plus important que dans la version standard. Pris sur les 3 repas cela apporte un peu plus de 100mg par prise ce qui suffit en général à provoquer un flush. Celui-ci peut survenir même si vous prenez, comme je le conseille seulement les 2/3 du dosage (soit 230mg de niacine) proposés dans le LEM. Si le flush est important diminuez le dosage de votre multivitamine jusqu'à la dose de confort puis remontez  doucement le dosage avec des palliers de 1 semaine pour chaque augmentation des prises. Chez la quasi totalité des personnes le flush disparait rapidement. Si ce n'est pas le cas passez à la formulation classique du LEM.

Une étude intéressante à montré que environ 5% des utilisateurs à long terme de niacine à dose élevée évoluent vers des profils d'hyper répondeurs HDL. Ces personnes ont une augmentation de plus de 50% de leur HDL et conservent ce profil après l'arrêt de la prise de niacine. Ces personnes hyper répondeurs on suivi des traitements d'au moins 3 ans à la niacine et ont d'autres effets bénéfiques comme une amélioration des triglycérides et une perte de poids.

Important : Compte tenu de l'arrivée sur le marché de la nicotinamide riboside je conseillerai maintenant de prendre cette formulation si cela est compatible avec votre budget et de ne pas prendre de version fortement dosée de niacine, soit seule, soit dans un multivitamine B, soit dans la version "with Extra Niacin" du Life Extension Mix (LEM) et de s'en tenir à des versions "normalement" dosées.

Les effets de la vitamine B3 sont probablement synergiques avec ceux de la B5 qui a également des effets positifs sur le métabolisme du cholestérol (cf. section suivante sur la vitamine B5).

L'autre forme de vitamine B3, la nicotinamide (ou niacinamide) n'a pas les mêmes propriétés cardioprotectrices, mais améliore l'arthrose et protège le système nerveux. Elle ne provoque par de rougeurs comme la niacine et ne présente pas la même toxicité hépatique.

La niacinamide à haute dose semble aussi une thérapeutique préventive intéressante du diabète de type I dont elle ralentit l'évolution et la gravité en protégeant les cellules du pancréas. Le traitement des groupes à risque (par détection d'anticorps) entraîne une diminution de 50% environ de la survenue du diabète (monographie niacinamide).

La vitamine B3 en complément serait aussi un facteur protecteur important contre le cancer car c'est un réparateur de l'ADN via l'enzyme poly(ADP-ribose) polymerase, ou PARP, qui participe à la réparation des brins d'ADN. Le PARP a besoin de vitamine B3 coenzymée, le NADH (nicotinamide adénine dinucléotide) comme substrat et est très sensible à la concentration de NADH cellulaire, comme le montre une expérience où des rongeurs démontrent une résistance aux cancer induits par des rayons UV proportionnelle aux apports en vitamine B3 alimentaire (source et réf. Niacin, poly(ADP-ribose) polymerase-1 and genomic stability).

Ces recherches ont amené à tester la niacinamide pour la prévention du cancer de la peau à la dose relativement élevée de 2 X 500mg par jour. "Dans étude australienne de phase III, l’absorption de nicotinamide réduit de 23% le risque de nouveau cancer de la peau (non mélanome) chez des patients à haut risque. Ce traitement présente le double avantage d’être à la fois bien toléré et très peu cher, ce qui (...) en fait une option préventive de choix chez ce type de patients. (...) A l’issue des 12 mois, les patients sous placebo ont développé en moyenne 2,4 nouveaux cancers de la peau contre 1,8 dans le groupe nicotinamide, soit, après ajustement, une réduction du risque relatif de 23% [IC 95% : 0,04 – 0,38 ; p = 0,02]. (...) Deux mécanismes de protection du nicotinamide ont été envisagés par les auteurs : l’augmentation de la réparation de l’ADN dans les cellules de la peau altérées par le soleil et la prévention de la suppression immunitaire de la peau par les rayons ultra-violets." Toutefois, "si le bénéfice du nicotinamide apparait dès 3 mois après sa prise, il disparait très vite à l’arrêt du traitement. Ainsi, 6 mois après la fin de l’étude, quand les patients ne prenaient plus leur traitement vitaminique, les taux de nouveaux cancers étaient redevenus identiques dans les deux groupes de participants." (medscape.fr) Cela semble en tout cas indiquer que la niacinamide améliore la fonctionnement de PARP / NADH.

Les chercheurs ont choisi à juste titre de tester un dosage relativement élevé pour augmenter les chances de succès compte tenu de l'innocuité de la niacinamide, mieux tolérée que la niacine. Les chercheurs supposent sur la base de ces recherches que la prise de niacinamide augmente la réparation de l’ADN dans les cellules de la peau altérées par le soleil et la prévention de la suppression immunitaire de la peau par les rayons ultra-violets, selon les mécanismes évoqués précédemment. On ignore à partir de quel seuil le phénomène de protection cutané se met en place et si les personnes qui prennent régulièrement un multicomplément de vitamine B3 avec de la niacinamide bénéficierait aussi d'une protection contre les rayons UV.  On ignore aussi si la niacine ou la forme nicotinamide riboside peuvent contribuer à ce phénomène de protection cutané.

A noter en complément que, par voie externe, en gel, la vitamine B3 à 5% de niacinamide est un des meilleurs produits antiacné existant (en particulier pour les peaux séboréiques). Elle inhibe la flore microbienne et fait disparaitre l'inflammation. Le cycle de l'acné se normalise rapidement et les points noirs cessent de dégénérer en boutons avant de disparaitre. Outre son efficacité ce produit vitaminique est totalement dépourvu d'effets secondaire, contrairement à d'autres produits. En France, Exfoliac (filale de Merck) propose le NC GEL de 30 ml à la niacinamide à un prix de 9 à 10 € en pharmacie et parapharmacie (prix scandaleusement élevé compte tenu du coût de revient dérisoire de la matière première) qui semble protégé par un brevet (la vitamine B3 n'est pas brevetable, mais un laboratoire qui prouve l'efficacité d'une molécule naturelle pour une pathologie précise peut faire protéger la découverte sur une durée déterminée). On ne peut que regretter que ce produit n'ait pas le statut de médicament remboursable compte tenu des problèmes que pose un produit comme le Rocutane.

Remarque importante : Le brevet semble être tombé dans le domaine public et on trouve différents produits avec de la niacinamide chez amazon par exemple avec d'autres cofacteurs intéressants en plus de la niacinamide.

Il y a eu diverses évolutions dans les recommandations en complémentation pour la vitamine B3 dans les milieux de la complémentation. Pendant longtemps, la complémentation a été plutôt accès sur la niacine au détriment de la niacinamide en raison des propriétés cardioprotectrices de la première (les différences d'action entre les deux molécules, chimiquement proches, sont encore mal comprises).

Récemment une étude (5) a semblé montrer que l'augmentation de la longévité constatée chez de nombreux animaux que l'on soumet à une restriction calorique serait liée à l'augmentation des taux de NADH cellulaires qui activeraient le gène Sir2, lequel augmenterait fortement la longévité cellulaire en bloquant la surexpression de certains gènes qui a tendance à se manifester lors du vieillissement. Le lien entre vitamine B3 et restriction calorique est que, en cas d'apport en glucose important dans la cellule (donc de nourriture abondante), le NADH, un des coenzymes de la B3 est principalement mobilisé pour métaboliser les sucres. Lorsque l'alimentation est réduite, le NADH disponible dans la cellule est abondant et peut aller activer le gène Sir2, facteur de longévité cellulaire.

Les coenzymes. La vitamine B3 est le précurseur de deux coenzymes, le NAD (nicotinamide adénine dinucléotide) et le NADP (nicotinamide adénine dinucléotide phosphate) qui sont impliquées dans toutes les réactions d'oxydo-réduction de l'organisme. Le NAD est surtout utilisé pour les réactions d'oxydation et le NADP pour les réactions de réduction. Le NAD est surtout mitochondrial alors que le NADP est surtout présent dans le liquide intracellulaire. Ce rôle et cette répartition très différenciée pour deux molécules très proches est mal comprise à ce jour.

Ils sont impliqués dans un grand nombre de réactions biochimiques aboutissant à la synthèse d'énergie (glycolyse, phosphorylation oxydative, dégradation des lipides) au niveau du cycle de Krebs. Le NAD est une coenzyme majeure des neurones, compte tenu des gros besoins du cerveau en énergie.

Le NAD se trouve en fait sous deux formes, le NAD et le NADH, le premier étant la forme "oxydée", le second étant la forme "réduite". La forme réduite NADH a été brevetée par George D. Birkmayer MD., Ph.D., un biochimiste de renommée mondiale.

Le dosage du NADH utile en complémentation est de 20mg et se prend en sublingual, Source Naturals, NADH, 20 mg, 30 Sublingual Tablets pour 42€, un prix qui nous semble prohibitif compte tenu de l'existence de la nicotinamide riboside.

En l'état actuel de connaissances, je ne conseille pas la prise de ces coenzymes relativement couteuses d'autant plus que la nicotinamide riboside, présenté ci-dessus, rend obsolète pour des raisons de coût les formescoenzymées.

Quoiqu'il en soit, il est fondamental, quelle que soit la forme utilisée, de renforcer l'efficacité de la vitamine B3 en prenant un multivitamine / multiminéral bien dosé. 

La vitamine B5 (Pantéthine, Acide pantothénique)

Voir la fiche détaillée de Passeportsante

Voir aussi la fiche de Dico vitamine

"Pantethine: A Review of its Biochemistry and Therapeutic Applications", Gregory S. Kelly, N.D, Alternative Medicine Review - Volume 2, Number 5, October 1997.

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les AJR sont de 10mg environ.

La vitamine B5 est le précurseur du coenzyme A et est son constituant principal. Le coenzyme A intervient dans le métabolisme des lipides (surtout) et des glucides et protides, il est impliqué dans la synthèse des hormones stéroïdes dérivant du cholestérol et dans la synthèse des globules rouges. La vitamine B5 favorise la croissance et la résistance de la peau et des muqueuses. La vitamine B5 est impliquée dans le développement et le fonctionnement du système nerveux central (synthèse de l'acétylcholine).

Dans l'alimentation, l'acide pantothénique existe essentiellement sous la forme de coenzyme A. Il est hydrolysé en acide pantothénique lors de la digestion puis absorbé par la muqueuse de l'intestin. Il circule sous forme libre dans le plasma, puis est capté par les cellules qui assurent leur propre synthèse de coenzyme A et d'ACP (à noter que la coenzymation n'est pas dépendante du foie en ce qui concerne la vitamine B5). La CoA est indispensable à la combustion dans les mitochondries des graisses, des glucides et des protéines issues de l'alimentation.

La vitamine B5 est en général apportée dans les suppléments sous forme de D-pantothénate de calcium. Dans les multivitamines, il est apporté dans des dosages comparables à ceux des vitamines B1, B2 et B3. En complémentation séparée, les dosages vont de 100 à 500mg.

La vitamine B5 fait partie des vitamines pour lesquelles on a observé une prolongation de la durée de la vie sur des animaux. En 1958, les biochimistes Roger J. Williams et Richard Pelton ont nourri des souris en les complémentant largement en vitamine B5, à des doses équivalent à 700mg pour un homme adulte de 70kg, si l'on prend la différence de poids. Il est toutefois à noter que les spécialistes considèrent maintenant que l'échelle de conversion pour transposer les apports de vitamines de l'animal à l'homme devrait se faire en proportion du nombre de calories consommées et non de la différence de poids. Avec cette approche l'apport correspondant serait de 120mg / jour (ref.). Toutefois il y a des indices sérieux que l'effet de la vitamine B5 pourrait être plus favorable chez l'homme à des doses nettement supérieures à 120 mg, en particulier sur l'assimilation des corps gras. Par ailleurs, la vitamine B5 et non toxique, même à plusieurs grammes par jour. La question reste en tout état de cause ouverte, car il n'y a pas eu de test de la vitamine B5 sur la longévité à des dosages supérieurs.

Les chercheurs ont observé une augmentation de la durée de vie de 19,5% par rapport au contrôle (souris non supplémentées). Cette étude qui n'a pas été reprise par d'autres équipes (6), appelle quelques remarques. La population de souris testée était réduite, ce qui limite la pertinence statistique de l'étude. Par contre, la race de souris sélectionnée avait (hors complémentation) une durée de vie élevée ce qui plaide en faveur de la significativité du résultat. La vitamine était mélangé à la nourriture, en transposant chez l'homme, il faudrait répartir la complémentation sur les différents repas. Le résultat est d'autant plus impressionnant que les acides aminés et les autres vitamines du groupe B qui agissent en synergie avec la B5 n'ont pas été apportés lors de cette complémentation, ni les minéraux qui agissent en synergie avec la vitamine B dans les systèmes enzymatiques, comme le magnésium. D'après ce que nous avons pu lire, l'amélioration de 19,5% apportée concernerait la durée moyenne mais pas la durée maximum, cette variable n'ayant pas été étudiée.

Par ailleurs la vitamine B5 augmente beaucoup l'endurance et la résistance au froid. Quand de hautes doses de vitamine B5 ont été données à des rats, ils ont été capable de résister deux fois plus longtemps dans l'eau froide que les contrôles. Des résultats similaires sur le métabolisme humain ont été mis en évidence, ce qui confirme au moins l'action très puissante de la vitamine B5 sur le métabolisme. La vitamine B5 aurait aussi la propriété (d'après La Life Extension Foundation, étude non citée) d'enlever les dépôts de lipofuscine. La lipofuscine est un pigment cellulaire constitué de déchets que la cellule ne parvient pas à éliminer et qui contribuent au vieillissement et à la mort cellulaire.

Des mégadoses, jusqu'à 10 ou 20 grammes par jour! de vitamine B5 ont été utilisées pour le traitement de l'acnée, suivant la théorie selon laquelle à l'adolescence en particulier, le corps manquerait de coenzyme A (co-A) et n'arriverait pas à produire à la fois les hormones sexuelles à partir du cholestérol et à dégrader l'ensemble des corps gras (ref.). L'efficacité de cette thérapie proviendrait de ce qu'elle ramène la production de sébum (graisse des glandes cébacées) à la normale. La raison pour laquelle il faut de telles doses de vitamine B5 pour obtenir ces résultats n'est pas expliquée. Toutefois compte tenu des dosages évoqués, il serait certainement préférable d'utiliser la pantéthine, un dérivé de la vitamine B5 (voir ci-dessous) qui est un bien meilleur précurseur du co-A et pourrait être efficace à des doses inférieures. Pour lutter contre l'acnée séborique nous préconisons plutôt d'utiliser le gel de niacinamide en usage externe (voir vitamine B3 ci-dessus) et un multivitamine B bien dosé.

Plusieurs études convergentes (7) montrent que la vitamine B5 joue un rôle clé dans la réparation des lésions. La vitamine B5 augmente de façon spectaculaire la capacité de réparation tissulaire, pouvoir encore augmenté par des apports complémentaires en vitamine C, cuivre, zinc, magnésium et manganèse qui sont les principaux agents impliqués dans la réparation tissulaire (pour en savoir plus consulter le protocole de la Life Extension Foundation). 

A partir de l'acide pantothénique et de la cystéine, l'organisme fabrique la pantéthéine (8) puis la pantéthine, une combinaison de deux molécules de pantéthéine. La pantéthine est le précurseur du coenzyme A (co-A) qui joue un rôle essentiel au début du cycle de Krebs et dans le métabolisme des acides gras, ce qui explique le rôle utile de la pantéthéine dans la régulation du cholestérol.

La pantéthine est disponible en complémentation (doses de 25 à 300mg). Lors de la digestion une partie est retransformée en acide pantothénique, mais une autre partie est hydrolysée en pantéthéine, qui est un meilleur précurseur cellulaire du co-A que l'acide pantothénique (vitamine B5). Toutefois seule la voie intramusculaire, en injection, permet d'éviter complètement la reconversion digestive en acide pantothénique. La complémentation en pantéthine a un spectre d'action nettement plus large que l'acide pantothénique. La pantéthine contient un groupe sulfhydryl (SH) d'un dérivé de la cystéine, alors que l'acide pantothénique doit l'obtenir par l'intermédiaire de réactions enzymatiques préalables. La disponibilité de la cystéine (acide aminé soufré) au niveau cellulaire est sans doute un facteur limitatif important de la transformation de l'acide pantothénique en co-A, ce qui doit expliquer une bonne partie de la supériorité de la complémentation par la pantéthine. Une complémentation en N-acetyl-L-cystéine, précurseur d'autres acides aminés soufrés et notamment du glutathion (antioxydant majeur comportant une molécule de cystéine), en vitamine C qui protège le glutathion disponible, en vitamine B6 (voie de la transsulfuration décrite ci-après) et en oligoéléments nécessaires aux systèmes enzymatiques, devrait donc contribuer très favorablement à l'efficacité de la complémentation en vitamine B5. De ce fait, l'utilisation d'un multicomplément bien dosé en vitamines et minéraux ne nécessite pas nécessairement l'utilisation de la forme pantéthine plus coûteuse.

Vitamine B6 (Pyridoxine)

Voir la fiche détaillée de Le Journal Santé

Voir aussi la fiche de Dico vitamine

Pyridoxine and Pyridoxal 5’ Phosphate de Alternative Medicine Review - Volume 6, Number 1, February 2001

Pyridoxal, pyridoxamine and pyridoxine (représentation des molécules)

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les apports conseillés sont de 2mg.

La vitamine B6 régule le système nerveux central par la synthèse des neurotransmetteurs par des réactions de décarboxylation qui interviennent dans la synthèse de la dopamine, noradrénaline, histamine, sérotonine et GABA. Elle joue un rôle clé dans la synthèse des acides aminés soufrés. La voie de la transsulfuration (cf. notre page sur l'homocystéine) transforme, en plusieurs étapes, une grande partie de l'homocystéine en cystéine à l'aide de la vitamine B6. La cystéine est à l'origine d'un acide aminé soufré antioxydant majeur, le glutathion, et d'autres acides aminés utiles, notamment la taurine. La vitamine B6 contribue à la synthèse de l'hémoglobine. Elle permet la synthèse des phospholipides et contrôle l'action des hormones stéroïdes, thyroïdiennes, et des vitamines A et D. Elle intervient également dans la conversion du tryptophane en acide nicotinique (vitamine B3), en activant une enzyme, la cinuréninase. Elle joue donc un rôle important à la fois vis à vis des protéines, des lipides et des sucres.

Il existe trois dérivés de la vitamine B6, la pyridoxine, le pyridoxal et la pyridoxamine, et leurs esters phosphatés (formes coenzymées). La forme métaboliquement active de la vitamine B6 la plus courante est le coenzyme pyridoxal 5'-phosphate (P5P). La vitamine B6 est d'abord oxydée en pyridoxal, puis rapidement phosphorylée en P5P dans le foie. Le P5P est ensuite exportée depuis le foie dans l'ensemble de l'organisme, et il est considérée comme le marqueur le plus pertinent du statut en vitamine B6 de l'organisme.

La vitamine B6 est en général apportée dans les suppléments sous forme de chlorhydrate de pyridoxine (pyridoxine HCl). Dans les multivitamines, elle est apportée dans des dosages comparables à ceux des vitamines B1, B2 et B3. En complémentation séparée, les dosages vont de 50 à 500mg. Ce dosage de 500 mg nous paraît excessif (surtout en une seule prise) en dehors d'une prescription médicale pour une pathologie particulière. En effet à des doses très élevées (2 à 6g/j mais peut-être nettement moins chez certains sujets sensibles) et prise plusieurs mois, la vitamine B6 peut entraîner des neuropathies sensitives (polynévrites dues à des dégénérescences axonales). Les symptômes en sont une perte de sensibilité aux extrémités, mais les symptômes préliminaires sont plus discrets. L'hypothèse la plus couramment admise sur ce phénomène est que des doses très élevées dépassent la capacité du foie à transformer la vitamine B6 en sa forme coenzymée P5P (laquelle serait par contre dépourvue de toxicité). D'où également l'importance d'apporter les cofacteurs minéraux et vitaminiques qui vont faciliter la coenzymation par le foie. Le problème de la sécurité des dosages en vitamine B6 a donné lieu à de violentes controverses dont nous avons rendu compte dans notre page Vitamine B6 : Les anglais se rebiffent.

Un dosage de l'ordre de 50 à 150mg / jour paraît en général très largement suffisant. Si l'apport correspondant provient d'un comprimé unique, il convient de le fragmenter et de le répartir sur les 3 repas de la journée afin que la vitamine B6 facilite la synthèse des acides aminés soufrés apportés par les protéines alimentaires. A ces dosages on obtient la totalité des bienfaits préventifs et curatifs attribués à la vitamine B6, en particulier dans le domaine cardio et cérébro-vasculaires et pour la synthèse des neurotransmetteurs.

La vitamine B6 est également efficace dans la prévention de certaines complications du diabète. Elle s'opposerait à certains effets de la glycation. La glycation, liée à une attaque des résidus protéiques par les sucres, est, parmi d'autres éléments, un des facteurs fondamentaux entraînant le vieillissement de l'organisme, phénomène évidemment très accentué chez les diabétiques, mais présent chez tout un chacun. Parmi les 3 formes non coenzymées de la vitamine B6 c'est la pyridoxamine qui a les effets anti-glycation de loin les plus puissants des 3 formes. C'est un produit que l'on ne trouve que depuis quelques années en supplément, à des dosages de 50 à 100mg (60 unités à 50mg pour 17$ aux USA pour Life Extension - SuperSmart Europe proposant un dosage à 100mg à 24€). Ces résultats avaient amené la société Life Extension à mettre une dose substantielle de pyridoxamine dans son produit leader le Life Extension Mix (LEM), du fait de la remarquable efficacité anti-glycation de la pyridoxamine et aussi parce qu'elle ne présente pas la toxicité à des dosages élevée constatée chez certains utilisateurs avec la pyridoxine. Sur les effets anti-glycation de la pyridoxamine et du P5P je conseille de lire : " B6 Vitamers: Natural Protection Against the Complications of Diabetes and Accelerated Aging ". Le site Morelife.org du spécialiste de la supplémentation nutritionnelle Tom Matthews propose aussi une page détaillée sur la pyridoxamine.

Malheureusement les choses ne se passent pas toujours simplement et du fait qu'une compagnie pharmaceutique travaille sur la pyridoxamine depuis quelques années et tente de la faire valider comme médicament pour certaines complications diabétiques. La FDA (agence américaine du médicament et de l'alimentation), qui cherche comme d'habitude a défendre les intérêts financiers des gros laboratoires, tente, suite à une requête de la firme pharmaceutique, d'empêcher la mise en vente de la pyridoxamine par les fabriquants de suppléments afin que les recherches couteuses sur le produit puissent continuer sans que la firme (où celle à qui elle revendra les droits) ait à craindre que la pyridoxamine ne soit disponible sur le marché de la supplémentation à des prix toujours plus bas, du fait de l'amélioration des techniques de fabrication et de l'augmentation des volumes vendus. Tout cela est fait en vue de la mise sur le marché d'un médicament hors de prix à une date qui reste indéterminée et pour des indications qui seront en tout état de cause très restreintes (par rapport aux applications potentielles anti-glycation de la pyridoxamine), comme certaines décompensations rénales et les neuropathies diabétiques. La quasi totalité des millions de personnes qui pourraient bénéficier des effets anti-glycation de la pyridoxamine en seront donc privées, quoi qu'il arrive, si la FDA parvient à ses fins. C'est ce qu'on appelle la médecine au service du profit. Ajoutons que la pyridoxamine n'est pas une forme synthétique de B6 et qu'elle existe en petites quantités dans différents aliments (source : FDA Seeks to Ban Pyridoxamine ) et les fabriquants de suppléments devrait normalement être protégés aux USA par la législation autorisant les suppléments tirés des produits de l'alimentation.

La forme coenzymée de la vitamine B6 (PL), le Pyridoxal-5-Phosphate (PLP or P5P), joue un rôle essentiel dans de nombreux processus enzymatiques. Cette forme coenzymée est de plus en plus facilement disponible en complémentation alimentaire, l'apport sous cette forme est intéressant en cas de déficience hépatique grave et / ou de particularité génétique rendant difficile la transformation en P5P. Dans une étude humaine sur les malades hépatiques déficients en P5P, la supplémentation en P5P a permis de relever les taux plasmatiques de vitamine dans la totalité des cas (contre seulement 33% lorsque la complémentation était effectuée avec de la vitamine B6 non coenzymée) (9). Dans cette étude, l'apport était effectué par injection.

En apport oral de la P5P la question se posait jusqu'à récemment de savoir si elle passait la barrière intestinale sous forme coenzymée. Je croyais que ce n'était pas le cas, mais on s'est aperçu en 2009 de deux données fondamentales [ce qui nous a d'ailleurs amené à actualiser une bonne partie de la présente section sur la B6] : l'une est que le P5P est également un remarquable agent anti-glycation, nettement supérieur même à la pyridoxamine dans certaines expériences (mais les deux produits sont très probablement complémentaires). L'autre est que le P5P serait finalement d'après les dernières recherches tout à fait assimilable par voir orale contrairement à ce qu'on croyait précédemment et serait également nettement moins à risque de surdosage et de toxicité à dose élevé que la B6 pyridoxine.

Il paraît donc désormais important de recevoir dans un multivitamine le maximum des apports sous la forme de P5P et en mono-utilisation de prendre aussi du P5P ou de la pyridoxamine plutôt que de la pyridoxine. On trouve facilement du P5P dosé à 50mg ou plus dans différentes marques, par ex. 100 tab de P5P à 50mg pour 9$ environ chez Country Life. Dans les multi-vitamines B le Country Life, Coenzyme B-Complex Caps, 120 Veggie Caps pour 13$ paraît particulièrement bien conçu. Dans les produits "tout en un" (vitamines - minéraux et autres nutriments) le Life Extension Mix est passé en 2010 au P5P pour l'apport de la B6 compte tenu de l'interdiction de la FDA concernant la pyridoxamine. [Gestion Santé n'a aucun lien financier avec les marques citées]

Enfin, la vitamine B6 est probablement un protecteur majeur des cancers colorectaux. Une énorme étude de suivi des infirmières américaines (confirmée par le suivi du taux plasmatique) montre une réduction de risque de 58% pour le cancer du colon proprement dit entre le quartil inférieur et supérieur et de 44% pour les cancers colorectaux ; les résultats était confirmés par le nombre de polypes du colon (la population était donc divisé en 4 parts égales d'apports alimentaires, mais avec une différence de taux plasmatique de 6 entre quartil inférieur et supérieur). Le quartil supérieur avait un apport moyen de 8,6mg mais l'effet de seuil du quartil supérieur était 3,3mg soit encore assez nettement supérieur aux apports journaliers recommandés de 2mg. Il faut savoir que même pour ce taux faible, une part considérable de la population est carencée. Une étude similaire de 2009 sur une population des médecins donne des résultats du même ordre. Il paraît donc utopique d'espérer une protection de la population contre ce type de cancer sans supplémentation de la population (un sujet tabou est-il besoin de le préciser). Ce type de cancer tue pourtant 16000 français par an en France (2e cancer le plus fréquent derrière le cancer du poumon). Bien que la complémentation en vitamine B6 ait de nombreux autres bénéfices en terme de santé publique, il n'est évidemment pas question d'espérer sauver des milliers de vies humaines en risquant d'ébranler les dogmes antivitaminiques des autorités de santé. Sur le même cancer, lire aussi l'efficacité de la vitamine B9 ci-dessous.

Vitamine B8 (Biotine, vitamine H)

Wikipedia : La vitamine B8 

Voir aussi la fiche de Dico vitamine

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les besoins journaliers sont mal déterminés, car il existe une synthèse bactérienne intestinale. Cette synthèse bactérienne s'effectue essentiellement au niveau du colon, partie terminale des intestins où la biotine est peu absorbée. Les besoins journaliers sont en général évalués de 100 à 300 microgrammes.

La biotine est le coenzyme de toute une famille d'enzymes, les carboxylases, chargées d'incorporer le gaz carbonique dans d'autres molécules dans deux réactions qui alimentent le cycle de Krebs (production d'oxaloacétate et de succinate). La biotine est donc directement un coenzyme contrairement aux autres vitamines B qui ont besoin d'être modifiées pour participer au métabolisme cellulaire. Elle intervient dans la production d'énergie à partir du glucose et des acides aminés branchés (leucine, isoleucine, valine), constituants majeurs du muscle. Elle intervient dans la synthèse des acides gras.

Des études (Biomed Pharmacother. 2006 Mar 31) ont montré l'intérêt de la biotine pour réduire les VLDL ("mauvais cholestérol") chez les diabétiques et les non diabétiques. Par contre les effets évoqués à une époque pour aider au contrôle du diabète lui-même n'ont pas été confirmés par la recherche. Néanmoins la biotine pourrait améliorer l'efficacité de certains nutriments antidiabétiques comme le chrome.

Des études semblent indiquer que des états de pré-carences en biotine (J Nutr Biochem. 2005 Jul) seraient tératogénique chez la souris et probablement chez l'homme où ce degré de carence existerait dans une fraction significative de la population.

Le test du niveau de biotine le plus fiable serait la mesure de l'activité de la Lymphocyte propionyl-CoA carboxylase (forme coenzymée de la biotine) beaucoup plus efficace que la mesure de la concentration sérique en biotine (American Journal of Clinical Nutrition, Vol. 79, No. 2, 238-243, February 2004).

En thérapeutique humaine, l'action de la biotine a été évaluée, à ma connaissance, pour des doses allant jusqu'à dix à vingt milligrammes par jour, doses pour lesquelles aucun effet secondaire négatif n'a été mis en évidence.

Une meilleure connaissance de l'intérêt de la biotine par le public a amené un rapide développement de la consommation de biotine aux USA où elle était moins connue et utilisée qu'en Europe.

Par ailleurs la biotine est un ingrédient essentiel pour la formation des cheveux, de la peau et des ongles (en synergie avec la vitamine B5 en particulier). C'est d'ailleurs un classique de la complémentation vétérinaire par sa capacité remarquable à améliorer la corne des ongulés (laquelle est un assemblage complexe de protéines). Elle régularise aussi le fonctionnement des glandes sébacées ce qui permet de l'utiliser en traitement d'appoint en cas d'alopécie, notamment féminines, ou pour certaines formes d'acné. Pour ces indications, la complémentation humaine est de l'ordre de 2 à 10mg.

La biotine reste un produit assez couteux. La biotine ROCHE à 5 mg était, par exemple, à 12 € environ les 60 comprimés en pharmacie. Roche a abandonné ce produit et je n'ai trouvé sur une pharmacie en ligne que celle de Bayer, même conditionnement à... 24€ !!! Cherchez l'erreur... 

Pendant le même temps, les prix de la biotine sur le marché des compléments a suivi une évolution de prix inverse.  Le meilleur prix que j'ai pu trouver est celui du  fabriquant américain 21st Century Health Care, qui propose 110 Capsules de Biotin, 5000 mcg (5 mg) à 5$. Lors d'une comparaison similaire en 2002 les compléments américains étaient seulement deux fois moins chers que les médicaments...

Dans les compléments en multivitamines B, l'apport en biotine est assez faible (peut-être à cause de son prix de fabrication), même dans les produits assez fortement dosés par ailleurs, et se situe en général entre 100 et 300mcg. On considère généralement qu'il faut atteindre des apports d'au moins 2mg pour observer des effets significatifs sur les parties cornées et la santé de la peau et pour stimuler de façon importante le niveau des formes coenzymées de la biotine. Depuis la première version de cet article, le Life Extension Mix (de Life Extension) a multiplié par dix son apport de biotine dans son produit de référence (3000 mcg), un dosage que nous considérons désormais comme adéquat. Une des raisons parmi beaucoup d'autres qui nous  font préférer ce multicomplément aux multivitamines B toujours faiblement dosés en biotine.

Vitamine B9 (acide folique, folates)

Vitamine B9 sur Wikipedia
"Folates: Supplemental Forms and Therapeutic Applications" by Gregory S. Kelly, N.D., Alternative Medicine Review - Volume 3, Number 3, June 1998

Sur Gestion Santé :
"La vitamine B9 pour (par ?) les nuls"
Acide folique (vitamine B9) et autres nutriments pendant la grossesse
L'homocystéine

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les apports conseillés sont de l'ordre de 300 mcg / jour. Des doses quotidiennes élevées (5 à 15 mg/j) d'acide folique sur une longue durée ont une incidence neurologique (fébrilité, troubles de l'humeur, insomnie…). Pour cette raison, la limite supérieure d'apport en acide folique est en général fixée à 1 mg/j (sauf chez la femme enceinte pour prévenir la récurrence d'anomalie du tube neural). Ces effets secondaires et cette limite supérieure, spécifique à la France, a été toutefois très discutée et certains spécialistes estiment qu'elle n'a aucune validité scientifique. En complémentation, les dosages des produits se situent en général entre 400 et 800 mcg. Une complémentation élevée en vitamine B9 peut masquer une anémie due à une déficience en vitamine B12. Cet argument convenu sert malheureusement encore trop souvent de prétexte aux opposants à la complémentation en acide folique malgré les bienfaits exceptionnels que l'on pourrait attendre d'une large complémentation sur la santé publique. De plus les deux vitamines étant très liés dans le métabolisme, elles devraient être prescrites ensemble (et avec les autres vitamines du groupe B d'ailleurs).

L'acide folique joue un rôle dans la synthèse des acides nucléiques (ADN), dans la formation des globules rouges par la moelle osseuse et dans le métabolisme de certains acides aminés, dont l'homocystéine. Son action est souvent associée à celle de la vitamine B12. L'acide folique est essentiel à la synthèse de nombreux neurotransmetteurs, comme la dopamine, la noradrénaline et l'adrénaline et joue à ce titre un rôle important dans le système nerveux central.

Les folates de l'alimentation sont souvent apportés dans de grosses molécules complexes (polyglutamates) qui doivent être décomposées lors de la digestion, grâce à des enzymes ayant des affinités pour le zinc, avant d'être assimilées sous forme d'acide folique (monoglutamate). Le pourcentage de l'acide folique assimilable est extrèmement variable d'un aliment à l'autre. L'acide folique apporté par la complémentation vitaminique est par contre beaucoup plus directement assimilé au niveau intestinal. L'acide folique subit ensuite des transformations très complexes au niveau du foie où il est transformé en méthyltétrahydrofolate (méthylTHF), principale forme retrouvée dans le plasma et distribuée aux tissus. Cette transformation met en jeu, en plusieurs étapes, différentes enzymes, ainsi que des niveaux adéquats de vitamines B2, B3, B6 (dans des formes coenzymées), le zinc, et l'acide aminé sérine (voir schéma en anglais dans l'article précité de Alternative Medicine Review). La vitamine B9 est la vitamine dont l'assimilation et la coenzymation est parmi les plus complexes, d'où des déficits relativement répandus.

Le rendement de l'enzyme hépatique dihydrofolate reductase (DHFR) pour transformer l'acide folique en tetrahydrofolate est très inférieur à ce que l'on avait estimé précédemment. On s'est aperçu récemment que le rat qui avait servi de référence à un rendement efficace de l'enzyme DHFR énormément supérieur à celle de l'homme où elle n'est que de 2% seulement de ce qui est observé chez rat. Le rendement de l'enzyme humaine outre qu'il est inférieur connaît aussi des variations très importantes entre individus et peut atteindre un facteur 5. [Source : Bailey SW, Ayling JE. The extremely slow and variable activity of dihydrofolate reductase in human liver and its implications for high folic acid intake. Proc Natl Acad Sci U S A. 2009 Sep 8;106(36):15424-9.
http://www.pnas.org/content/early/2009/08/21/0902072106.abstract]

Cette découverte récente a des implications importantes en matière de complémentation. Elle plaide d'abord pour fractionner les apports d'acide folique sur les 3 repas, une opération indispensable pour des apports supérieurs à 400mcg mais que je conseille quel que soit l'apport d'acide folique. Les multicompléments se prenant sur les 3 repas sont appréciables de ce point de vue. Il est probable que des apports supérieurs à 1mg ne sont pas correctement métabolisés par la plupart des personnes. Elle plaide pour l'apport conjoint des cofacteurs minéraux et vitamiques optimisant le fonctionnement des systèmes enzymatiques. Elle plaide enfin que pour des apports supérieurs à 400mcg / jour (par exemple pour les femmes enceintes) les apports soient faits sous forme de folinate de calcium un précurseur direct de la forme coenzymée méthylTHF qui ne nécessite pas de transformation hépatique et qui existe depuis longtemps comme médicament puis complément alimentaire et dont le prix a beaucoup baissé. Le folinate de calcium attend malheureusement toujours son introduction dans les multi-compléments de référence où il serait souhaitable qu'il représente 50% des apports.

Nous avons proposé dans un autre article une étude détaillée sur les dosages de sécurité de la B9, la distinction entre B9 "naturelle" et "synthétique" et sur l'intérêt des formes coenzymées que le lecteur intéressé pourra consulter pour plus d'information.

Le méthylTHF permet la transformation de l'homocystéine en méthionine en présence de vitamine B12. Sans cette action de reméthylation de l'homocystéine en méthionine, le taux d'homocystéine circulant peut s'élever au dessus de la normale, ce qui entraîne un risque d'accident cardio-vasculaire (ACV) très important. Malheureusement ce facteur de risque est largement méconnu en France. Nous avons largement traité de cette question dans notre page sur l'homocystéine. La vitamine B9 a également un rôle protecteur direct sur les cellules endothéliales (elles tapissent la totalité des vaisseaux sanguins influencent le flot sanguin et le développement de nouveaux vaisseaux) qui jouent un rôle clé dans le risque d'ACV. L'effet protecteur global de la B9 est majeur, c'est ainsi que dans l'étude Second National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES II) avec suivi sur 14 ans, les personnes situées dans le 1/3 inférieur des apports en B9 avait un risque doublé par rapport au 1/3 supérieur des apports, même après ajustement des autres facteurs de risque. La mortalité par ACV est la principale cause de décès dans la plupart des pays développés.

Comme la vitamine B3, l'acide folique est un anticancéreux mais son efficacité est mieux démontrée. L'étude la plus démonstrative sur le sujet est l'énorme étude de référence menée pendant une vingtaine d'années sur les infirmières américaines (88 756 sujets suivis) qui sert à mesurer les conséquences de toutes sortes d'habitudes alimentaires et de prise de compléments sur l'état de santé. Les femmes qui avaient pris 400mcg / j ou plus d'acide folique pendant 15 ans avaient un risque de cancer du colon diminué de 75% (10) (cf. aussi la section vitamine B6 dans la même indication) ! A noter qu'un régime alimentaire riche en apport des précurseurs de la vitamine B9 est, selon la même étude, incapable d'apporter une protection équivalente. Cela tient à la difficulté susmentionnée de décomposer lors de la digestion les folates de l'alimentation apportés dans de grosses molécules complexes, les polyglutamates en monoglutamate, c'est-à-dire l'acide folique proprement dit.

Rappelons que le cancer du colon est, au plan de la fréquence, le premier cancer digestif en France et dans les pays industrialisés. C’est ainsi que dans notre pays, 26000 nouveaux cas sont recensés chaque année et que ce cancer est par ailleurs responsable de 16000 décès / an. La mortalité à 5 ans, est de l’ordre de 40 %, et ne s'est pas notablement abaissée au cours des 30 dernières années.

A noter que la dose d'acide folique efficace dans l'étude (400mcg) est modérée, mais que la durée pour obtenir une protection très importante est longue, phénomène que l'on retrouve avec d'autres vitamines. Il y a donc intérêt à commencer la complémentation jeune pour obtenir une protection contre ce cancer de la maturité. Avec la vitamine B6 et B9 (et sans même évoquer les cofacteurs vitaminiques et minéraux) on pourrait donc espérer diminuer ces cancers dans des proportions considérables. Dez quoi désespérer la cancérologie officielle qui heureusement se moque totalement de la prévention.

La complémentation en acide folique protège aussi du développement du cancer du sein, en particulier chez les femmes qui prennent un traitement hormonal substitutif, boivent de l'alcool ou fument. Une étude menée pendant 16 ans chez des femmes prenant 600mcg/j d'acide folique a montré une réduction de 50% du risque de cancer du sein (11).

Une autre étude de 12 ans menée par la clinique Mayo sur 40000 femmes ménopausées de 55 à 69 ans a montré que les femmes consommant de l'alcool ne présentaient pas de surrisque par rapport aux non buveuses à condition de maintenir leur taux d'acide folique circulant à la normale (12). 25 000 cancers du sein sont diagnostiqués chaque année en France (80 cas pour 100.000 femmes) . C'est le cancer le plus fréquent chez la femme et la première cause de mortalité par cancer chez la femme avec 12000 décès par an (D'après l'ouvrage "La société cancérigène" de Geneviève Barbier et Armand Farrachi, La Martinière, 2004).

L'acide folinique (ne pas confondre avec l'acide folique) est un précurseur direct de la forme coenzymée cellulairement active, le méthylTHF. On le trouve en association minérale sous forme de calcium folinate ( folinate de calcium). L'acide folinique est l'état réduit ou tétra-hydrogéné (forme réduite à 4 atomes d'hydrogène) de l'acide folique (tétrahydofolate). Cette molécule est très sensible à l'oxydation, mais elle est protégée dans l'organisme par la vitamine C. Le tétrahydofolate constitue le cofacteur de la thymidylate synthétase, enzyme clef de la synthèse de l'ADN. L'acide folinique est absorbé en quasi-totalité dans le tractus gastro-intestinal, où il est métabolisé en méthylTHF, métabolite actif, dans les parois de l'intestin. L'acide folinique a ainsi l'important avantage d'éviter la transformation hépatique. Le foie poursuit cependant le métabolisme de l'acide folinique non biotransformé dans la lumière intestinale.

L'acide folinique est surtout connu comme antagoniste biochimique des agents antifoliques tels que le méthotrexate (un médicament très agressif utilisé contre les tumeurs cancéreuses). Il est dommage que ce produit très intéressant ne bénéficie pas de davantage de notoriété car il a une activité biochimique beaucoup plus étendue que la vitamine B9 apportée sous forme d'acide folique. Il permet d'assurer un approvisionnement très sûr de l'organisme en vitamine B9 coenzymée dans tous les problèmes hépatiques et dans tous les cas de fonctionnement défectueux des nombreux systèmes enzymatiques nécessaires à la coenzymation. De nombreux médicaments sont susceptibles de dérègler le fonctionnement hépatique de la coenzymation et l'acide folinique permet alors d'éviter tout risque de carence. Par ailleurs plusieurs études ont montré l'intérêt des apports en vitamine B9 pour le traitement de troubles psychiatriques très divers en accompagnement des traitements habituels (cf. références dans l'article cité supra de S. Kelly). C'est particulièrement le cas pour la dépression. Mais c'est l'acide folinique qui présente dans ce domaine les propriétés les plus intéressantes de par sa capacité à franchir sans difficulté la barrière hémato-encéphalique.

Lors de la première mise en ligne de cette page en 2001, nous regrettions l'absence de disponibilité de l'acide folinique en complémentation alimentaire, problème résolu depuis. La complémentation est à effectuer à des dosages similaires à celui de l'acide folique (de 400 à 800mcg par jour). C'est un produit nettement plus cher que l'acide folique, lequel est, il est vrai, particulièrement bon marché. En pharmacie française, on trouve du folinate de calcium sous la marque LEDERFOLINE 5 mg (le dosage le plus faible, il existe aussi des dosages à 25mg à réserver à la thérapeutique). Pour une complémentation nutritionnelle, 1/4 de comprimé de 5 mg par jour [les comprimés sont toutefois minuscules !] serait à lui seul largement suffisant puisqu'il apporterait quatre fois les apports journaliers recommandés, et permettrait 120 jours de complémentation pour 10 €, ce qui reste raisonnable (le prix n'a pas bougé depuis plus de 15 ans !). Ce dosage d'1/4 de comprimé donne un apport légèrement supérieur à 1mg, ce qui est relativement important, mais s'agissant d'un quasi coenzyme, l'acide folinique est beaucoup plus bioassimilable que l'acide folique.

Curieusement les préparations dites coenzymées de vitamine B les plus connues ne contiennent pas d'acide folinique, mais de l'acide folique qui, ainsi que nous l'avons vu, n'est pourtant pas un précurseur satisfaisant de la vitamine B9 coenzymée. Voilà qui, à nouveau, ne plaide vraiment pas en faveur de ces produits coûteux et faiblement dosés.

Bonne nouvelle toutefois, le fabriquant Source Naturals, un des leader sur le marché américain des vitamines, a introduit en mars 2003 l'acide folinique dans sa gamme de produit sous le nom de L-methylfolate ([Metafolin® fabriquée par Merck] à un excellent dosage de 800mcg en tablette (ce qui permet en sus un fractionnement en deux). Le prix est d'environ 9 $ chez les meilleurs distributeurs en ligne, soit un prix de revient pour 120 tablettes proche (mg pour mg) d'une complémentation avec 1/4 de comprimé de Lederfoline 5mg. Les prixsont stables depuis quelques années car Merk semble avoir breveté de nombreux process de fabrication et est probablement le seul fournisseur mondial d'acide folinique. A ma connaissance ce produit n'a été à ce jour introduit que dans peu de multivitamines B ou multi-complément (sauf dans Prenate Elite® un produit de prescription pour les femmes enceintes aux USA).

De même que l'acide folique est nettement plus efficace que ses apports sous forme de polyglutamates alimentaires, l'acide folinique est nettement plus efficace que l'acide folique dans toutes les indications où l'acide folique s'est révélé utile (prévention du cancer, régulation de l'homocystéine, malformation foetale, etc.). La coenzymation de l'acide folique est, comparativement aux autres vitamines B, de loin la plus complexe. Même en apportant les co-facteurs vitaminiques et minéraux de la coenzymation, il n'est pas certain que celle-ci se fasse de façon totalement satisfaisante et optimum dans une partie non négligeable de la population. L'apport de l'acide folinique est à cet égard très intéressant.

Prenate Elite un des principaux produits de prescription américain pour les femmes enceintes a reformulé autour de 2010 son produit phare pour y introduire 600mcg d'acide folinique et 400mcg d'acide folique. Des dosages très élevés par rapport aux recommandations encore en vigueur en France et qui confirment totalement les analyses que nous proposions sur Gestion Santé dès 2001 dans la page que vous êtes en train de lire et sur celle concernant la vitamine B9 et la grossesse ! Je pense que cette évolution dans la formulation de ce médicament est très liée à l'énorme effort pédagogique fourni par tous les sites américains en ligne s'intéressant à la nutrition et aux suppléments nutritionnels qui créent un important réseau de leaders d'opinions capables d'apprécier les innovations dans ce domaine à leur juste valeur.

Oublions donc d'être modeste pour rappeler que Gestion Santé propose dans le même esprit au lecteur francophone une information de pointe et attire depuis la création de cette page l'attention sur cette forme coenzymée de la vitamine B9 introduite tardivement sur le marché de la complémentation et qui n'avait fait l'objet au départ de quasiment aucun article sur Internet hormis l'excellente monographie citée supra de Gregory S. Kelly.

Vitamine B12 (cobalamine)

Voir la fiche de wikipedia sur la Vitamine B12 

Voir aussi la fiche de Dico vitamine

Alternative Medicine Review - Volume 2, Number 6, December 1997 - The Coenzyme Forms of Vitamin B12: Toward an Understanding of their Therapeutic Potential by Gregory Kelly, N.D.

Pour des conseils d'achat de compléments.

Les AJR sont de l'ordre de 3 à 6 mcg/j.

La cobalamine est une macromolécule qui contient en son centre un atome de cobalt (entouré de cinq atomes d'azote), d'où son nom. Les animaux ne peuvent la synthétiser, seuls les micro-organismes (bactéries, levures et algues) sont capables d'effectuer la synthèse de ce noyau central. L'organisme est donc dépendant des apports alimentaires notamment d'origine animale. Le végétalisme est un des principaux facteurs de carence car les fruits et les légumes en sont dépourvus et en l'absence de levures ou d'algues (comme la spiruline) dans le régime, on aboutit à la carence. La majorité du stock de vitamine B12 est d'environ 2 à 5 mg, essentiellement contenu dans le foie. Le stock hépatique est très important chez la personne en bonne santé et permettrait en théorie d'affronter une carrence d'apport de relativement longue durée.

En tant que cofacteur, la vitamine B12 est nécessaire à la multiplication cellulaire. Ceci est particulièrement évident au niveau de certaines cellules à renouvellement rapide comme les cellules souches sanguines dans la moelle osseuse. En cas de déficit en B12 l'insuffisance de la multiplication cellulaire aboutit à une anémie caractérisée par une augmentation de la taille des cellules produites, ce qui donne naissance dans le sang à des globules rouges géants, appelés mégalocytes. Elle intervient dans la réplication de l'ADN, dans la synthèse de la méthionine: la B12 donne son groupe méthyle à l'homocystéine et la retransforme ainsi en méthionine, acide aminé très utilisé par le corps. Elle intervient dans la sécrétion des anticorps. Sa carence entraîne une dégénérescence du système nerveux et plus particulièrement des nerfs périphériques.

La vitamine B12 est le cofacteur de deux types de réactions enzymatiques essentielles. La première est l'isomérisation. Les isomères sont des composés chimiques qui possèdent les mêmes atomes, mais avec une symétrie "en miroir". La seconde est la transméthylation, qui consiste dans le transfert d'un groupe méthyle. La méthylation intervient notamment dans le cycle de l'homocystéine que nous avons évoqué précédemment à propos de la vitamine B9. La B12 (sous sa forme coenzymée méthylcobalamine) débarrasse l'acide folique (sous sa forme coenzymée méthyl-tétrahydrofolate, méthyl-THF en abrégé) de son groupe méthyle, le transformant en tétrahydrofolate (THF). Le groupe méthyl est donné à l'homocystéine pour la retransformer en l'acide aminé methionine, ce qui est une étape très importante du cycle du folate. Outre le méthyl-THF, la S-adenosyl-methionine (SAMe) est un important donneur de méthyle, également produit dans le cycle du folate, qui peut contribuer à la reméthylation de la vitamine B12. La SAMe a de très nombreuses propriétés thérapeutiques (elle existe également sous forme de supplément nutritionnel mais reste relativement coûteuse).

Pour visualiser l'ensemble du cycle de la méthionine consulter la figure 2 de l'article "The Methionine-Homocysteine Cycle and Its Effects on Cognitive Diseases".

Le THF est également utilisé par les cellules pour fabriquer de l'ADN, et en l'absence de B12, le THF se raréfie, la synthèse d'ADN se ralentit et les cellules se voient bloquées au milieu de la réplication. Comme nous l'indiquions précédemment, ce phénomène est très vite sensible au niveau de la synthèse des globules rouges. Ceci explique qu'il existe des cas documentés où de de très fortes doses de vitamine B12 prescrites lors de cancers digestifs ou touchant les organes hématopoïétiques ont provoqué des poussées évolutives (la vitamine B12 était utilisée comme antalgique et non pour supplémenter). Mais il s'agit de cas très particuliers d'utilisation sur des cancers agressifs en phase évolutives.

La vitamine B12 en complémentation alimentaire est le plus souvent amenée sous forme de cyanocobalamine. L'hydroxycobalamine l'autre forme de vitamine B12 non coenzymée, est également une forme intéressante et se trouve surtout en pharmacie. La cyanocobalamine subit de nombreuses transformations, grâce à divers systèmes enzymatiques, tant au niveau digestif que cellulaire, avant de donner une forme coenzymée utilisable de vitamine B12. Sauf problème hépatiques spécifiques, la transformation de la vitamine B12 en ses formes coenzymées s'effectuerait efficacement chez la plupart des personnes.

Il est néanmoins également possible d'utiliser les formes coenzymées lorsqu'elles sont disponibles. Il en existe deux qui sont importantes dans le métabolisme, l'adénosylcobalamine (AdeCbl) et la méthylcobalamine (MetCbl). La MetCbl est la forme coenzymée utilisée dans le cycle du folate et de l'homocystéine expliqué ci-dessus. On la trouve surtout dans le cytoplasme et le plasma. L'AdeCbl (ou cobamamide ou dibencozyde) se trouve préférentiellement dans les mitochondries où elle intervient dans la transformation des acides aminés et des lipides.

La MetCbl agit préférentiellement pour réguler le taux d'homocystéine, comme agent de duplication cellulaire et comme agent de méthylation de l'ADN, susceptible à ce titre d'être protectrice contre les agents carcinogènes apportés par l'environnement.

L'AdeCbl de par son action sur les lipides contribue à l'élaboration des structures lipidiques complexes des parois cellulaires (fraction lipidique de la myéline en particulier) et est à ce titre particulièrement utile comme protecteur et restaurateur des cellules nerveuses et des conductions nerveuses. Elle sert aussi à la synthèse des acides aminés branchés lors du cycle de Krebs. A ma connaissance, c'est la seule forme de vitamine B12 coenzymée disponible en pharmacie en France (COBANZYME 1 mg gélules).

Il est probable que l'organisme est capable de convertir une forme coenzymée en l'autre, mais en quantité limitée ce qui fait que l'apport de chacune conserve un impact préférentiel sur l'un ou l'autre des processus biochimiques décrit ci-dessus. Il faut donc utiliser les deux coenzymes pour être sur d'avoir tous les effets positifs ou s'en tenir à la cyanocobalamine ou prendre les trois.

Les complémentations en multivitamines B proposent soit de la cyanocobalamine, soit la forme coenzymée MetCbl soit, plus récemment, de la MetCbl avec de l'AdeCbl. Je signale par exemple chez Country Life, Coenzyme B-Complex Caps, 120 Veggie Caps pour 18$ environ qui appporte les 2 coenzymes de la B12 (mais la vitamine B9 de ce produit n'est malheureusement pas coenzymée).

J'ai pu observer depuis la première version de cette page, et au fil des années d'abord la diffusion de la MethylCobalamin puis de de la forme coenzymée AdeCbl qui était non disponible sur le marché de la complémentation jusqu'à ces dernières années, puis est apparue sous le nom de dibencozide, chez un puis plusieurs fabriquants et a ensuite été introduite dans divers produits combinés, et maintenant on arrive à trouver ce que je recommandais sans le trouver, cad de l'AdeCbl + MetCbl soit en B12 soit dans des préparations de multivitamines B coenzymées, produits que nous n'apprécions guère jusqu'à récemment à cause de leurs dosages et de leurs constituants, mais qui se sont récemment sensiblement améliorés comme le Country Life précité.

On peut donc se procurer de la méthylcobalamine et de AdeCbl en dehors des multivitamines, dans des dosages allant en général de 1000mcg à 5000mcg (rappelons que ces doses sont très importantes, puisqu'elles se situent dans l'ordre de grandeur du stock hépatique total de vitamine B12). Après un éventuel traitement d'attaque et sauf si l'on recherche un effet thérapeutique particulier, la prise de tels dosages ne paraît utile que de façon espacée, toute les semaines ou tous les 15 jours par exemple. Il est toutefois probable que 1000mcg en une prise ne sont pas assimilés de la même façon que 100mcg pris quotidiennement pendant 10 jours. Donc pensez à fractionner les tablettes, si vous en avez la patience.

A noter que les dernières études montrent que l'apport de B12 par voie orale est préférable à l'injection. Cela peut surprendre car la macromolécule de vitamine B12 à la réputation de mal passer la barrière intestinale, d'où le recours fréquent des médecins à l'injection de vitamine B12, ce qui ne serait donc pas indispensable. Il faut toutefois être prudent chez la personne âgée car l'absorption de la vitamine B12 nécessite la présence d'acide chlorhydrique ainsi que l'association à une substance sécrétée par la muqueuse de l'estomac (le facteur intrinsèque) (source passeportsante.net). Mais les dosages de B12 orale sont souvent élevés et peuvent probablement compenser assez facilement les insuffisances de l'absorption orale. Si vous prenez une forme "normale" (non coenzymée) de vitamine B12,  via par exemple un multivitamine, il n'y a pas à priori à s'inquiéter d'une efficacité moins importante qu'avec les formes coenzymées. Le foie effectue sans difficulté particulière les transformations nécessaires dans les 2 formes coenzymées et il existe davantage d'études scientifiques documentant l'efficacité de la B12 "normale" que de ses coenzymes !

La carence franche en vitamine B12 est très fréquente chez la personne âgée. Elle toucherait au minimum 20% de cette population pour les carences franches et sévères, et elle est pour l'essentiel liée à l'insuffisance d'acide chlorydrique gastrique dans ces populations. Elle est à l'origine de troubles cognitifs et même de démences. Confirmant les informations du paragraphe précédent, l'apport oral, même à petite dose, a corrigé la carence sans nécessiter d'injection (« J Am Geriatr Soc » 2002 ; 50 (8) :1401-1404). Seule une toute petite partie de la population française concernée est complémentée en vitamine B12, d'où un coût faramineux pour la collectivité, la prise en charge des troubles induits étant d'un coût particulièrement élevé. Et encore ces données ne concernent que les carences franches et n'explorent pas la vaste zone intermédiaire entre une carence franche et un apport optimum. Curieusement en effet et alors que la vitamine B12 est extrèmement sure, les chercheurs semblent vouloir déterminer les apports minimum pour éviter les troubles cognitifs les sévères, comme si l'on cherchait par tous les moyens à minimiser les bénéfices d'apports plus importants.

En 2005 une importante étude "Oral Cyanocobalamin Supplementation in Older People With Vitamin B12 Deficiency" (commentée dans cet intéressant article de Life Enhancement) a été publiée, qui était spécifiquement dédiée, compte tenu des incertitudes sur les apports oraux nécessaires chez la personne âgée, à déterminer de façon plus précise les doses orales efficaces pour normaliser un paramètre important, le methylmalonic acid (MMA), qui est inversement corrélé à la carence en vitamine B12. Le MMA est reconnu comme un indicateur fiable des apports nécessaires en vitamine B12. Les patients d'une moyenne d'âge de 80 ans présentaient une carence modérée en B12 et un taux de MMA supérieur à la normale. Les doses nécessaires pour normaliser le MMA se sont révélées être de l'ordre de 500 mcg soit 200 fois plus élevées que les doses alimentaires conseillées dans l'alimentation ! Une étude très intéressante mais assez exceptionnelle. En effet (cf. notre introduction "de la carence à l'optimum") il y a un tabou implicite sur les recherches à partir des marqueurs des dosages optimisés de vitamines car les scientifiques savent très bien que ces marqueurs sont souvent optimisés à des doses de vitamines qui sont nettement supérieurs aux valeurs atteignables par l'alimentation réputée équilibrée... et comme on professe le mythe de l'alimentation équilibrée et que l'on dénigre en tous lieux la supplémentation en vitamines, ces recherches sont très très mal vues...

Toujours chez la personne âgée et son fonctionnement neurologique, une étude de petite taille mains très bien conçue, publiée dans Neurology, "Vitamin B12 status and rate of brain volume loss in community-dwelling elderly" a montré, selon le commentaire de Lanutrition.fr, que " Au bout de 5 ans de suivi les chercheurs se sont aperçus que le déclin de volume cérébral était plus marqué chez les volontaires qui présentaient des bas niveaux de vitamine B12. Ils ont ainsi calculé que ceux qui avaient peu de vitamine B12 avaient 6 fois plus de risque de voir le volume de leur cerveau diminuer."

Une autre étude récente  de 2011 rapportée par Science Daily confirme que les taux sanguins ne sont pas un marqueur fiable et qu'il faut utiliser des marqueurs indirects du déficit en vitamine B12. L'étude confirme  que le déficit  en B12 entraîne une baisse des scores cognitifs  et de la taille du cerveau mesurable en quelques années.

Malheureusement, à l'heure actuelle, aucune complémentation générale de la population française âgée, qu'elle soit à dose modérée ou importante, complémentation qui semble pourtant une priorité de santé publique en l'état actuel des connaissances, n'est envisagée compte tenu du dogmes antivitaminiques français en vigueur.

Autres produits classiquement associés dans la composition des multivitamines B :

Nous les présenterons sommairement, le présent article étant avant tout consacré aux différentes formes de vitamine B.

Choline

La choline est un alcool azoté qui aide à la production d'agents lipotropiques qui participent au métabolisme des corps gras et aide à la production du cholestérol HDL (le "bon" cholestérol). C'est aussi un bon protecteur hépathique vis à vis des graisses. La choline est en synergie avec la vitamine B5, un précurseur des phospholipides des membranes cellulaires. Elle facilite la production de l'acétylcholine, un neurotransmetteur qui accroît la concentration, la mémorisation à court terme et la capacité d'apprentissage. Les doses des multivitamines B sont de 20 à 50 mg. On trouve aussi le produit seul souvent sous forme de Choline bitartrate en dose de 250mg à 500mg, souvent avec de l'inositol (cf. ci-après). Il n'existe pas d'AJR officiel pour ce produit, mais les apports nutritionnels journaliers adéquats seraient de l'ordre de 500mg. 

Inositol

Voir : Inositol Clinical Applications for Exogenous Use by Lisa Colodny, Pharm D. and Ronald L. Hoffman, M.D.

L'inositol est un précurseur direct des phospholipides qui sont un constituant majeur des membranes cellulaires qu'ils stabilisent. A ce titre il peut agir en synergie avec la choline. Il aide au transfert des nutriments à travers la membrane cellulaire et a des propriétés antioxydantes. Dans les muscles il se comporte comme un sucre, mais sans stimuler la libération d'insuline. Les doses des multivitamines B sont de 20 à 50 mg (il n'existe pas d'AJR pour ce produit). Pris seul les dosages sont le plus souvent de 250mg à 500mg, souvent lié à de la choline.

PABA (Para-Aminobenzoic Acide)

Le PABA est un cofacteur hydrosoluble des vitamines du groupe B, en particulier de la vitamine B9. En fait la molécule de vitamine B9 comporte une molécule de PABA (avec une molécule de ptéridine et de l'acide glutamique). Le PABA est un antioxydant qui a dose élevée (0,5 à 3g / jour) a également des propriétés antiglycation, en particulier au niveau du collagène. A ces doses élevées, il inactive les compléments nutritionnels soufrés (MSM, N-acetyl-L-cystéine, acide alpha-lipoïque...) et ne doit pas être pris en même temps qu'eux. Les doses de PABA des multivitamines B sont de l'ordre de 30 mg (il n'existe pas d'AJR pour ce produit). Son intérêt est incertain/

Conclusion :

Les vitamines du groupe B jouent un rôle clé dans le métabolisme et l'état de santé. Elles peuvent en complémentation prévenir ou contribuer à traiter de nombreuses pathologies parmi les plus répandues et les plus graves. Certaines expériences animales malheureusement non reproduites laissent penser qu'elles pourraient même contribuer à une augmentation substantielle de la durée de vie pour des complémentations à des doses élevées. En cas de pathologie hépatique la surveillance du statut en vitamine B et la complémentation si nécessaire par des formes naturelles ou coenzymées paraît cruciale et devrait permettre d'éviter de nombreuses pathologies associées.

La complémentation en vitamine du groupe B est une des priorités de ceux qui pratiquent la complémentation nutritionnelle. Elle doit s'accompagner pour être pleinement efficace d'une optimisation des apports en minéraux et oligoéléments impliqués dans les systèmes enzymatiques (magnésium, zinc, sélénium...). Les multivitamines B offrent une possibilité de complémentation à des dosages très variés et pour un prix abordable. Les produits même les plus performants présentent toutefois encore quelques lacunes que nous avons signalées, comme l'absence d'acide folinique, le dosage un peu faible en biotine. On note, depuis la première version de cette page, l'apparition de nouveaux produits qui comblent progressivement les lacunes signalées. Un autre défaut est que ces produits souvent en capsules ou gélules sont dosés pour une consommation journalière et ne peuvent être répartis sur chaque repas. 

De ce fait, notre préférence va pour des raisons essentiellement pratique vers des formes de multicompléments qui vont au-delà du simple multivitamine B pour intégrer les principales vitamines, minéraux et oligoéléments et d'autres nutriments utiles comme le LEM que nous avons étudié en détail dans un article spécifique.


(1) Ces 97,5% ne tombent pas du ciel, mais font référence à une notion statistique, la courbe de Gauss. On suppose que la population a des besoins en nutriments qui se ventilent selon une courbe de Gauss (malheureusement cette hypothèse n'a jamais été démontrée !). On choisit le dosage de l'AJR pour que 97,5% de l'échantillon ait un apport suffisant. Malheureusment, tout cela repose sur des données en fait tout à fait fantaisistes. Pour une discussion approfondie, lire l'excellent : "RDAs And Safe Upper Levels: Solid Science Versus Bureaucratic Bias" de Wyn Snow.

(1a) Brin, M. (1964) "Erythrocyte as a biopsy tissue for functional evaluation of thiamine adequacy" JAMA 187: 762-66.

(1b) Folkers, K. (1993) "Evidence for a clinically significant deficiency of vitamin B6 in populations" J Opt Nutr 2: 239-43.

(1c) Voir ci-dessus nos remarques sur le dosage des compléments.

(2) cf. l'étude citée par la Life Extension Foundation sur les effets antiglycation de la thiamine pyrophosphate.

(3) Sur le glutathion est ses rapports avec la vitamine C on peut consulter notre page: Quoi de neuf sur la vitamine C?

(5) Recherches de Leonard Guarente, Cf. abstract.

(6) R.B.Pelton and R.Williams. Effect of pantothenic acid on the longevity of mice. Proc. Soc. Exp. Biol. Med., Vol.99, 1958, p.632-633. Les recherches sur la longévité par complémentation en nutriments clés ne semblent pas avoir été, durant longtemps, en odeur de sainteté dans les milieux de la recherche en biologie. La situation s'améliore progressivement depuis une dizaine d'année, mais on manque encore cruellement de données...

(7) Lacroix B, et al. 1988. Role of pantothenic and ascorbic acid in wound healing processes: in vitro study on fibroblasts. Internat J Vit Nutr Res 58:407-13. *** Vaxman F, et al. 1995. Effect of pantothenic acid and ascorbic acid supplementation on human skin wound healing process. A double-blind, prospective and randomized trial. Eur Surg Res 27:158-66. *** Vaxman R, et al. 1990. [Improvement in the healing of colonic anastomoses by vitamin B5 and C supplements. Experimental study in the rabbit]. Publié en français. Ann Chir 44:512-20.

(8) "Pantethine: A Review of its Biochemistry and Therapeutic Applications", Gregory S. Kelly, N.D, Alternative Medicine Review - Volume 2, Number 5, October 1997.

(9) 6. Labadarios D, Rossouw JE, McConnell JB, et al. Vitamin B6 deficiency in chronic liver disease ­ evidence for increased degradation of pyridoxal-5-phosphate. Gut 1977;18:23-27.

(10) Giovannucci Edw., et al. Multivitamin use, folate and colon cancer in women in the Nurses' Health Study. Annals of Internal Medicine, October 1, 1998, 129(7): 517-24.

(11) Zhang S, et al. A prospective study of folate intake and the risk of breast cancer. JAMA, May 5, 1999, 281(17): 1632-7.

(12) Sellers T et al. Dietary folate intake, alcohol and risk of breast cancer in a prospective study of postmenopausal women. Epidemiology, 2001, 12 420-428.

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Créé le 7/05/01. Dernière modification le 19/06/15.