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Journal de bord de Jacques Valentin de Septembre 2006

 

Faute de temps pour écrire des pages bien structurées, je laisse souvent passer sans commenter ou citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, ou sans évoquer des livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que je commence à la fin de novembre 2005. La santé ne sera pas le seul sujet traité ici, mes intérêts dépassant largement ce domaine. J'espère échapper aux platitudes que l'on retrouve parfois dans la blogosphère et apporter des informations intéressantes au lecteur de passage et sur un ton plaisant si possible.

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Septembre 2006 : - 25/09 - Obésité, le point de vue de La Nutrition.fr - 22/09 - Au pays de Tartuffe : la vaccination contre le BCG et l'avis du Comité Consultatif National d'Ethique - 13/09 - Complémentation en cuivre : avec modération mais pas de panique non plus - 12/09 - Obésité pour tous : Le PNNS "2" ou le succès dans la continuité - Kouchner père du PNNS 1 nominé pour la course à la direction de l'OMS - 04/09 - Vitamine B9 et cancer -

25 Septembre 2006 : Obésité, le point de vue de LaNutrition.fr

Depuis notre billet parodique du 12 septembre dernier sur l'obésité et les PNNS 1 et 2 (Programme National Nutrition Santé Surpoids) de nouveaux résultats sont sortis sur l'augmentation de l'obésité montrant que la l'augmentation du poids de la population se poursuit mais probablement à un rythme un peu moins soutenu. Les médias dominants ont commenté ces résultats très inquiétants quasiment comme s'il s'agissait d'un succès du PNNS1 !

En réalité il s'agit d'un désastreux échec de santé publique puisque selon LaNutrition.fr, "Malgré cette perte de vitesse, les chiffres sont loin de ceux qu’espérait l’Etat lorsqu’il a lancé en 2000 son fameux Programme National Nutrition Santé (PNNS), qui visait à réduire la prévalence de l’obésité et du surpoids de 20% à l’échéance 2005. (mon souligné)".

Nous conseillons de lire en détail cet article, le seul à notre connaissance à dresser un début de bilan de ce cuisant échec. Trois séries de causes possibles y sont évoquées, 1) le caractère inadapté des recommandations nutritionnelles du PNNS, 2) le rôle néfaste l’industrie agroalimentaire (l'analyse nous semble succincte sur ce point) et 3) la montée de la précarité économique dont l'impact très négatif sur l'alimentation est bien connue.

Même si l'argumentation aurait pu être plus fouillée, l'article mérite la lecture.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0906.htm#25_09_06

22 Septembre 2006 : Au pays de Tartuffe : la vaccination contre le BCG et l'avis du Comité Consultatif National d'Ethique

Le CCNE a publié le 22/06/06 un "Avis sur le dépistage de la tuberculose et la vaccination par le BCG" que je voulais consulter depuis quelque temps car la vaccination contre la tuberculose pose de nombreux problèmes et son arrêt est régulièrement envisagé.

On pourra lire par exemple sur Doctissimo "Pour ou contre l’abandon du BCG pour tous ?". Malgré le fanatisme provaccinal de la médecine française plusieurs instances, depuis les plus conservatrices (comme l’Académie de Médecine) jusqu'aux praticiens de terrain (Communiqué de Presse du Conseil National de Pédiatrie) avaient accablé la vaccination et la cause semblait entendue, on allait vers une abrogation prochaine de l'obligation vaccinale pour le BCG.

La vaccination contre la tuberculose est en effet obligatoire de par la loi et la vaccination conditionne l'accès des enfants aux lieux de garde et à l'école. A ce propos, il ne faut pas confondre le calendrier vaccinal qui est un ensemble de préconisations vaccinales non obligatoires émanant des pouvoirs publics de l'obligation vaccinale qui concerne un tout petit nombre de vaccins dont le BCG et qui est une obligation dont le non respect peut être sanctionné par la loi. Il est évidemment choquant que l'obligation s'applique à un vaccin dont tous les spécialistes reconnaissent l'inefficacité en matière de protection contre la contamination (ce qui a amené l'OMS a abandonné la politique de vaccination) !

Ceci d'autant que les pédiatres et les médecins de famille sont très remontés contre la nouvelle technique de vaccination qui a abandonné le Monovax à base de microinjections faciles à réaliser, pour un vaccin intradermique douloureux pour les nourrissons qui entraîne un risque important d'abcès froid, dit encore BCGite. Cette sympathique réaction a les caractéristiques suivantes : "Ces réactions peuvent aller d'une simple irritation pendant quelques semaines, d'adénites importantes, jusqu'à une majestueuse réaction d'abcès froid (parfois de 5 cm de diamètre). Ces abcès froids doivent alors être incisés, l'incision devant rester ouverte le plus longtemps possible afin que l'abcès s'assèche progressivement (de quelques semaines à plusieurs mois)." (d'après le Dr François Carnot "Les pédiatres face au vaccin du BCG" in La Grande Époque). Les parents sont évidemment ravis comme le montre les réactions à un article sur le sujet "La vaccination par le BCG : polémique !". Par exemple cette maman : "Ma petite Audrey de 4 mois et demi sort de l'hôpital où on a du lui enlever un abcès suite au BCG avec anesthésie générale. L'abcès a commencé a montrer le bout de son nez environ 1 mois et demi après l'injection et après 1 mois de traitement il a fallu inciser car il était devenu purulent. Je me demande comment on peut nous obliger (entrée en crèche) a faire ce vaccin lorsqu'on ne fait pas partie des populations à risques en sachant que ça peut se terminer ainsi." Ajoutons que grâce aux merveilles de la pharmacovigilance à la française et à sa remarquable capacité à ne pas rendre compte de la réalité des pratiques médicales de terrain, les BCGites ont très peu de chance de troubler la pratique médicale en matière de BCG et d'être prises en compte dans une évaluation scientifique réaliste et équilibrée du rapport bénéfice / coût du BCG.

Comme toujours les vaccins sont des merveilles lorsqu'on les les utilise, comme le Monovax jusqu'à une date récente, et se révèlent ensuite plein de défauts lorsque l'on se décide à les abandonner. Les conditions du changement de pratique vaccinale pour le BCG avec l'abandon du Monovax se sont faites dans des conditions particulièrement brutales et sur la base de consensus d'experts tombant du ciel. On pourra lire à ce sujet la Circulaire n°DGS/SD5C/2005/457 du 5 octobre 2005 pour en apprendre (un peu) plus.

Dans ce contexte l'avis du CCNE allant en sens inverse des voeux d'abandon du BCG émanant de la plupart des spécialistes de la question avait surpris les observateurs. En ce qui me concerne, je ne m'attendais pas à un texte très relevé mais j'ai quand même été surpris par ce que j'ai découvert.

Le texte constitue en effet un sommet d'illisibilité rarement atteint. Il est écrit dans un français (???) où la confusion de la pensée est parfaitement rendue par la rédaction d'un texte particulièrement mal rédigé et indigeste. Extrait de cette forte pensée à haut indice d'éthique :

"Ainsi s’il est légitime de penser qu’un dépistage a plus de chance d’être positif et donc bénéfique pour la personne dans des populations vulnérables, le proposer à partir des seules conditions socio-économiques et géopolitiques plus ou moins associées pose un problème éthique. On demande à la médecine d’identifier une situation pathologique expression d’une précarité. Si le dépistage était généralisé dans des conditions à définir, il serait une procédure neutre dont la rentabilité serait variable selon les situations.

Dans ce domaine il est à regretter une double absence : la quasi-disparition de la médecine scolaire, et le manque de formation des médecins à la santé publique. Par ailleurs trop longtemps ont été confondus dépistage de la tuberculose et accès à un emploi public, en en faisant une procédure excessivement administrative."

Et le reste est hélas à l'avenant... Un texte confus et imprécis, passant du coq à l'âne, de telle façon qu'il est bien difficile d'en faire un commentaire structuré. C'est peut-être le but de la manoeuvre ! Faisons quand même quelques remarques :

Ainsi on notera que le CCNE n'est pas gênéd'accepter des "commandes" qui biaisent par avance les recommandations qu'il peut faire. Bref tout le contraire d'une approche éthique qui précisément refuse de se laisser enfermer dans des problématiques baisées et qui a minima s'efforce de remettre en perspective les questions posées. Ainsi d'une des "questions" [sic] (je cherche toujours le point d'interrogation et la forme interrogative !) posée par le Le Professeur Didier Houssin, Directeur Général de la Santé dont la "question" serait, selon le CCNE, la suivante : "Suppression du caractère obligatoire de la vaccination des enfants par le BCG pour la réserver aux seules populations à risque."

Or il s'agit de deux problèmes distincts, d'une part la suppression du BCG, d'autre part la stratégie de substitution la plus pertinente à la vaccination (qui n'est d'ailleurs pas nécessairement la vaccination de groupes à risques !). Si on se laisse enfermer dans la question on risque de refuser l'abandon de la vaccination obligatoire si on est pas d'accord avec la vaccination ciblée des populations à risque ou avec les modalités de sa mise en oeuvre. En réalité sans être exagérément soupçonneux on se demande si la question n'a pas été posée de cette façon et acceptée tel quel par le CCNE pour pouvoir formuler un avis négatif et emberlificoté à souhait !

Par ailleurs, et en réponse à la question de la DGS, le CCNE fait des remarques sur la difficulté de "cibler" des populations à risque et se contente de généralités bien pensantes et presque ridicules sur le sujet en disant que "Le Comité est également sensible aux connotations équivoques que véhicule le verbe « cibler », qui n’est pas un mot innocent. Nous devons garder présent à l’esprit l’imaginaire sourdement agressif que renferme une expression telle que « cibler une population ». On ne devrait l’utiliser qu’avec circonspection, à défaut d’en trouver une meilleure." Pourtant toute politique de santé publique visant à la réduction des risques repose sur la définition d'actions efficaces proposées de façon préférentielle à des populations à risque à la rencontre desquelles on s'efforce d'aller, en particulier lorsqu'elles n'ont pas tous les moyens nécessaires pour gérer ledit risque pour des raisons économiques, sociales, psychologiques, etc. ! Le CCNE fait d'ailleurs un procès d'intention à un interlocuteur imaginaire qui n'existe nulle part et qu'il soupçonne de vouloir définir des "cibles" de vaccination sur des bases arbitraires (c'est le CCNE qui introduit le mot "cible" pour le contester, celui-ci ne figure pas dans la "question" de la DGS). Or en réalité personne ne souhaite ou ne propose de cibler arbitrairement des populations à risque ! Cela permet néanmoins au CCNE de fabriquer une prise de position éthique complètement artificielle qui sera ensuite vendue aux médias pour faire passer un avis par ailleurs indigent !

Ce que la plupart des intervenants du monde de la santé concernés par l'abandon de la vaccination souhaitent faire c'est définir des critères de risques fondés sur des éléments objectifs et quantifiables et proposer ensuite des méthodes d'interventions (la vaccination ou une autre intervention) qui respectent la liberté des populations à risque visées et les informe correctement de l'objectif des actions qu'on leur propose. On attend toujours les recommandations du CCNE sur ce point ! Le CCNE se contente de dire que ces actions ciblées sont "un effort de santé publique qui pourrait paraître discriminatoire ou stigmatisant, et, de surcroît malaisé à mettre en pratique." Ce type d'action est pourtant mis en oeuvre tous les jours dans des situations plus difficiles par des intervenants dévoués, pour la lutte contre le sida, la toxicomanie, la protection de la jeunesse en danger, etc.

Ajoutons, pour confirmer que tout ceci est une farce médiatique grossière que la circulaire DGS précitée montre que le ciblage des populations à risque est déjà appliqué dans les faits par rapport à la date conseillée de la vaccination soit avant 6 mois (en cas de risque élevé) ou après 6 mois (en cas de risque faible). Pour le risque élevé la circulaire conseille de vacciner le nouveau-né : "avant sa sortie de la maternité ou dans la semaine qui suit, éventuellement par la sage-femme à domicile, chaque fois que le nouveau né présente un risque élevé de contamination par le bacille de la tuberculose".

La circulaire donne ensuite des critères très précis d'évaluation du risque : "c'est à dire pour un enfant :
- né dans un pays de forte endémie tuberculeuse
- dont au moins l'un des parents est originaire d'un de ces pays
- devant séjourner plus de 3 mois dans l’un de ces pays ayant des antécédents familiaux de tuberculose (collatéraux ou ascendants directs)
- et pour tout enfant placé dans une situation jugée par le médecin à risque d'exposition au bacille tuberculeux.
L'évaluation du risque sera faite au cas par cas par le médecin, en tenant compte notamment des conditions socio-économiques défavorables ou précaires de la famille de l’enfant, propices à la dissémination du bacille tuberculeux."

Ces facteurs de risques sont peut-être encore à affiner et surtout leur application dans la pratique médicale concrète serait à évaluer précisément, mais on comprend aussitôt qu'ils peuvent être transposés tel quel si l'on faisait le choix de de ne plus vacciner que les groupes à risque, qui correspondraient exactement aux caractéristiques du groupe à vacciner avant six mois ! Que le CCNE n'ait pas évoqué ces éléments d'information fondamentaux ne peut s'expliquer à mon avis que - soit par la volonté délibérée d'occulter un élément clé de réflexion n'allant pas dans le sens de leurs recommandations - soit par une méconnaissance des données de base de la pratique vaccinale en matière de BCG et par un travail extraordinairement bâclé des rédacteurs de l'avis. Nous suggérons pour notre part un équitable mixage de ces deux hypothèses.

Si l'on va plus sur le fond du dossier on constate qu'on se trouve confronté dans cette affaire à une logique circulaire selon laquelle on ne peut pas encore abandonner le BCG parce que la politique de santé publique de substitution n'est pas encore en place... mais on remarque aussi que probablement si celle-ci n'est pas mise en place c'est parce que le BCG n'est pas abandonné et qu'il donne une fausse impression de sécurité et qu'il mobilise tous les moyens humains et financiers et qu'il rend le dépistage nettement plus difficile. Le diable se mort la queue mais plutôt que de dénoncer cette logique circulaire et de proposer des options réalistes pour en sortir, le CCNE s'y enferme avec une remarquable complaisance pour verrouiller le dispositif actuel et conseiller de ne surtout rien faire !

La 2e question, toujours aussi interrogative et ouverte de la DGS est "Dépistage systématique de la tuberculose par intra-dermo réaction à la tuberculine ciblé chez certains enfants en milieu scolaire."

Faute de décrire les tests de dépistages disponibles, leur sécurité d'emploi et leur efficacité chez les personnes vaccinées et les non vaccinées, les personnes atteintes ou pas par la tuberculose, ou de citer une quelconque étude sur ce point, l'avis (cf. le point 2.1 de l'avis) est incompréhensible et inutilisable pour le lecteur fut-il de bonne volonté et intéressé par la question. J'avoue que je ne suis pas absolument certain après avoir lu l'avis que les rédacteurs comprennent bien eux-mêmes de quoi il est question dans ce domaine tant ils semblent rétifs à rentrer dans des définitions ou des détails un peu précis et concrets sur les techniques de dépistages disponibles ! On apprend bien que le dépistage est rendu difficile par la vaccination qui donne des faux positifs au test (point très défavorable à la vaccination mais dont aucune conclusion n'est tirée !) et que de nouveaux tests sont en cours d'évaluation permettant (peut-être ?) d'éviter les faux positifs (note n° 1 de l'avis), mais on n'en saura pas plus sur ces points pourtant absolument fondamentaux pour définir un avis quelque peu cohérent sur cette question...

La 3e "question" de la DGS est "Dépistage systématique de la tuberculose par radiographie et intra-dermoréaction à la tuberculine, à l’embauche de toute personne amenée à travailler au contact d’enfants concernés par ce dépistage et la vaccination."

La question n'est même pas débattue dans le corps de l'avis et fait néanmoins l'objet de la recommandation parfaitement elliptique n° 5 : "Le CCNE recommande que toute personne professionnellement exposée à un risque de contamination, puisse faire l’objet d’un dépistage, sans nécessairement cibler les personnes travaillant au contact d’enfants en situation de précarité sociale ou venant de pays particulièrement exposés. Au demeurant, ce sera au seul médecin, aidé de travailleurs sociaux et d’infirmières, d’estimer les conditions spécifiques d’une situation à risque." On ignore de quel(s) type(s) de dépistage(s) on parle, quand et où il faudrait les faire, on ignore l'efficacité du dépistage, on ne sait rien des risques pour les personnels et les enfants, et les populations éventuellement concernées ne sont pas définies. Avec cette "recommandation" la DGS peut bien faire ce qu'elle veut et ne manquera pas j'en suis sûr de citer à l'appui et avec révérence l'avis particulièrement éclairant du CCNE !

Enfin notons que l'avis du CCNE ne référence qu'une (UNE !) publication scientifique récente dans Nature. Il s'agit d'une méta-analyse (exercice souvent à risque consistant à regrouper des études souvent disparates pour tenter d'en tirer des conclusions plus générales) discutant de l'efficacité du vaccin pour protéger les enfants des formes les plus graves de tuberculose. Cette capacité à éviter les formes les plus graves de tuberculose infantile est très débattue et reste à peu près le seul intérêt (éventuel) de la vaccination par ailleurs inefficace pour protéger de la contagion, ce qui fait que la politique de vaccination a été depuis longtemps abandonnée par l'OMS (ce dont le CCNE évite soigneusement de nous informer). Aussi les partisans de la vaccination se raccrochent-ils désespérément à l'argument de la diminution de la gravité par le vaccin. C'est le seul point qui pourrait, à la rigueur, justifier à mon avis, non de maintenir la vaccination pour tous mais pourrait justifier un éventuel maintient de la vaccination de populations à surrisque important clairement identifiées. On voit l'importance de l'enjeu. Bien sûr l'étude en question n'est ni résumée ni débattue sérieusement dans l'avis et elle est de toute façon inaccessible au commun des mortels puisqu'elle est tirée d'une revue payante destinés aux spécialistes bénéficiant d'un abonnement coûteux à cette publication. Au demeurant il s'agit d'un domaine complexe (qui nécessiterait un tour d'horizon complet de la littérature scientifique disponible sur cette question) où il est difficile de comparer des résultats d'études provenant de pays différents pratiquant ou pas la vaccination et ayant des politiques de santé publique probablement pas du tout comparables, lesquelles ont une influence déterminante sur le nombre de cas et l'évolution vers les formes graves.

Sur cette question des aspects spécifiques sont à ne pas omettre. Pour la France les formes graves éventuellement évités compensent-elles vraiment les cas découverts tardivement du fait notamment d'un dépistage tardif rendu plus difficile par la vaccination ? Et que penser de ce passage de l'avis du CCNE dont aucune conclusion n'est tirée : "De plus, parmi les effets indésirables fréquents de l’une ou l’autre souche, on note des suppurations sous-cutanées au lieu de la vaccination, et des adénites dans le territoire satellite de la région où a été pratiquée la vaccination. Ces complications, bien que guérissant toujours chez le sujet non immunodéprimé et non atteint de maladie générale, qui constituent des contre-indications à cette vaccination, peuvent laisser des cicatrices disgracieuses définitives. Certaines formes rares survenant chez des sujets immuno-déprimés méconnus peuvent cependant être mortelles (mes soulignés)." Quid des données de la pharmacovigilance et quel est le poids respectif de ces graves réactions chez les immuno-déprimés ou éventuellement chez les personnes atteintes de "maladie générale". Que recouvre le concept d'immuno-déprimé, cela concerne-t-il des sida de l'enfant non diagnostiqués ou d'autres maladies comme les hépatites et le cancer ? Que recouvre le concept flou de "maladie générale" et quelles sont les données de pharmacovigilance pour cette population ? Quelles sont les consignes données aux vaccinateurs pour éviter de vacciner ces populations à risque et combien sont vaccinées malgré tout ? Le CNNE ne nous apporte évidemment aucune information utile sur tous ces points indispensables pour évaluer le rapport risque - bénéfice de la vaccination. Le CCNE préfère visiblement gloser sur des problèmes imaginaires de "ciblage" des populations plutôt que de s'intéresser aux problèmes éthiques réels et bien concrets posés par la pratique vaccinale au quotidien !

Toutes les remarques précédentes expliquent probablement le caractère étonnant du document produit qui réussit à être indigent du point de vue scientifique, confus dans l'exposé des arguments et fort logiquement particulièrement médiocre sur le plan de sa rédaction finale. La notion d'éthique n'y a plus guère de sens puisqu'elle n'est plus une réflexion de qualité sur le donné scientifique, ni une réflexion critique et une prise de distance par rapport aux questions ambiguës qui sont posées. Ce mépris pour le donné scientifique ou même pour la simple méthode de la réflexion critique qui devrait s'imposer à l'honnête homme se double d'un mépris équivalent du CCNE pour la réflexion menée par d'autres instances sur la question qui les intéresse, avec lequel le dialogue n'est même pas esquissé, même lorsqu'il s'agit d'intervenants agissant au plus près du terrain, par exemple les pédiatres dont nous exposions au début le point de vue, sans parler des plaintes des familles confrontés aux conséquences dramatiques des BCGites. Tout cela est visiblement trop concret et trop humain pour intéresser le CCNE.

Finalement le CCNE produit une éthique à la fois désincarnée et étonnamment éloignée des problèmes concrets de l'humain et de plus intellectuellement fort médiocre. On en est réduit à entendre quelques poncifs bien pensants plaqués sur une problématique par rapport à laquelle la CCNE est incapable de proposer des outils d'analyse pertinents et convaincants et qu'elle effleure seulement selon diverses approches peu cohérentes entre elles. Il en résulte que les recommandations finales du CCNE ont avec le brouillon d'analyse qui les précède les rapports les plus vagues, qui laissent le lecteur pour le moins dubitatif et perplexe.

L'éthique à la française a été instituée dans les années 80 et était dès le départ conçue comme un emplâtre masquant mal les problèmes sérieux et variés posés par la médecine contemporaine par exemple l'emprise du système médico-industriel, la formation médicale, le poids des hiérarchies médicales, l'absence de véritable politique de santé publique, les oeillères idéologiques, et toutes sortes d'autres problèmes que les pouvoirs publics s'efforcent de ne jamais examiner frontalement. Il s'agissait d'instituer des espaces de liberté et de déontologie pour les soignés et les soignants face à des abus flagrants et de moins en moins acceptés, mais sans toucher au fond des problèmes.

Malgré tout, jusqu'à une date récente, les avis conservaient une certaine tenue et les décisions pouvaient en imposer et avoir un certain effet. Mais il semble que depuis quelques années les réseaux de pouvoir traditionnels du monde médical reprennent le dessus, que la qualité du recrutement dans ce type d'instance ait beaucoup baissé (je n'ose dire qu'il s'est effondré, ce serait généraliser trop hâtivement en partant de l'exemple désolant que nous examinons ici) et que les avis fournis en pâtissent en conséquence.

Bien entendu la meilleure défense c'est l'attaque et le président du CCNE s'est répandu dans les médias pour faire l'éloge de l'avis rendu. Les médias dominant ont rendu compte de ces déclarations fracassantes avec l'obséquiosité qui convient. Ainsi dans le Figaro du 7/07/06 où l'avis que nous venons d'examiner est décrit ainsi :

À l'unanimité, ce qui n'est pas si fréquent pour des personnalités venant d'univers très différents, il [le CCNE] a mis en garde contre un ciblage des «populations jugées à risques» (...)

«C'est un avis qui tape du poing sur la table», reconnaît le Pr Didier Sicard, le président du CCNE, précisant que l'arrêt de la vaccination généralisée pose de nombreuses questions éthiques qui dépassent largement les seuls enjeux scientifiques et médicaux *. «Apparemment très simple, c'est en fait un sujet très conflictuel. Mais une chose est sûre, les conséquences d'un tel ciblage exposeraient à un risque de stigmatiser les enfants en fonction de leur couleur de peau ou de leurs conditions socio-économiques», met-il en garde. Cet avis plaide donc volontairement pour une politique de santé publique non discriminante.

Evidemment pas un mot de critique sur l'indigence de l'avis lui-même et seul le lecteur (vraiment très) mal informé sur la question avalera peut-être la couleuvre selon laquelle grâce à la pugnacité du CCNE on a évité la vaccination sélective au faciès des petits noirs dans les centres de PMI. Seul point positif Le Figaro donne la parole à "certains pédiatres", masquant toutefois par cette formulation le fait que c'est le Conseil National de Pédiatrie qui est en fait très remonté contre la vaccination contre le BCG et non "certains pédiatres" (lire : «Une erreur majeure», selon certains pédiatres).

Pour ceux qui pourraient s'interroger sur le lieu d'où proviennent les blocages qui maintiennent l'obligation vaccinale concernant le BCG, la lecture du blog du 8/07 du Dr Alain Joseph se révèle instructive, celui-ci ayant dépouillé la presse au moment de l'avis du CCNE. Ainsi on peut lire : "Le Parisien (...) rappelant que le BCG intradermique « entraîne pour un certain nombre de bébés des réactions indésirables », telles que des abcès purulents.
Le Pr Perronne déclare à ce sujet : « Il n’y a pas de réelles complications avec le BCG intradermique. C’est un fantasme ! Et si parfois un ganglion suintant apparaît sous l’aisselle de l’enfant, il se résorbera rapidement avec un petit traitement ». (mon souligné)"

Quelques lignes plus tôt le blog présentait l'intéressé "Le Parisien cite notamment le Pr Christian Perronne, président du Comité technique des vaccinations, qui déclare que « le BCG reste un bon vaccin, à la fois contre la tuberculose et contre certaines méningites, et il est trop tôt pour le supprimer dans notre pays ». (mon souligné)"

On voit donc que c'est au moins pour une bonne part, et au vu des informations dont nous disposons, du Comité technique des vaccinations (CTV) et accessoirement du CCNE, qui lui a opportunément servi de caution morale, que semblent provenir actuellement les principaux blocages. Le lecteur aura noté j'espère le sérieux du Pr Perronne évoquant les BCGites fantasmatiques. On pourra comparer ces déclarations à l'emporte pièce avec les observations d'un pédiatre de terrain que nous donnions au début ("Les pédiatres face au vaccin du BCG") et le constat des parents eux-mêmes que nous citions ensuite. Même le CCNE reconnaît, cf. citation supra, que c'est un vrai problème. Je pense que nous avions également quelque raison de nous inquiéter quand à la qualité de la pharmacovigilance en matière de vaccination qui visiblement semble avoir quelque peine à remonter jusqu'à la tête pensante du Comité technique des vaccinations ! Le CTV ignore par exemple que (blog précité) "Le quotidien [La Croix] cite entre autres le Dr Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à l’InVS, qui observe que « chez les sujets immunodéprimés, on recense quelques cas par an de complications graves qui peuvent être mortelles »."

Les propos du Pr Perronne rapportés par Le Parisien peuvent faire sourire par leur suffisance mais tout cela est quand même loin d'être anodin car parmi les missions officielles du CTV figure celle-ci : "il élabore la stratégie vaccinale en fonction des données épidémiologiques et d'études sur le rapport bénéfice-risque et le rapport coût-efficacité des mesures envisagées" (mon souligné). Peut-on espérer que ces missions soient correctement remplis avec un tel parti pris du président du CTV ?

Un mot de la fin qui illustrera j'espère la nouvelle donne au CCNE , une formule se voulant probablement percutante de Didier Sicard, le président du CCNE retranscrite dans Science et Vie de septembre 2006 (p. 42, Rubrique "Ils ont dit" qui reprend, apparemment pour les soutenir, des propos coups de poings de différents médecins - en majuscules dans le texte d'origine) : "La France est dans la situation paradoxale d'envisager l'abandon d'un vaccin (BCG) dont elle est à l'origine alors que les pays anglo-saxons sont en train de se dire qu'il n'est pas si mauvais que cela." Ces fortes paroles sont à rapprocher des propos, qui me semblent nettement mieux informés, tenus par le pédiatre Robert Cohen dans l'article précité du Figaro, "Encore une fois, on prend des positions qui nous isolent par rapport au reste de l'Europe. La vaccination systématique est arrêtée partout, sauf au Portugal où il y a cinq fois plus de cas qu'en France et en Grèce."

Dans cette affaire je crains que la France passe pour un pays aux pratiques vaccinales archaïques incapable de tenir compte de l'évolution des connaissances scientifiques et sûrement pas pour un modèle pour le reste du monde. Et les déclarations tonitruantes du président du CCNE vont finir par faire passez cet organisme pour un faux nez du Comité technique des vaccinations ! Au vu de la qualité de l'avis que nous venons d'examiner en détail le profil bas serait pourtant plutôt de mise...

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0906.htm#22_09_06

13 Septembre 2006 [section mise à jour le 22/03/13] : Complémentation en cuivre : avec modération mais pas de panique non plus

En août dernier on pouvait lire des titres inquiétants dans la presse santé comme "Trop de cuivre accélère le déclin mental - Le cuivre en excès favorise la formation des plaques séniles" dans Le Journal Santé (LJS). Pas vraiment rassurant ! L'article indiquait que "Dans ce groupe [de 3718 personnes âgées], les chercheurs ont identifié 600 personnes consommant quotidiennement 1,6 mg ou plus de cuivre par jour et des quantités importantes de graisses saturées et trans." Cet article avait retenu mon attention mais les enseignements à en tirer n'étaient pas évidents. Il comportait aussi des précisions sur les apports recommandés et les apports alimentaires ainsi, "En France, les apports journaliers recommandés en cuivre (AJR) sont de 1,5 mg pour les personnes de plus de 50 ans et de 2 mg pour les adultes entre 20 et 50 ans. Aux Etats-Unis, ces AJR sont de 0,9 mg par jour. On trouve le cuivre dans le foie, les coquillages, les noix, le chocolat, les fruits, les légumes et les pommes de terre. Mais il arrive parfois que l’eau du robinet en contienne aussi de grandes quantités."

J'avais donc gardé cet article en mémoire en attendant de le voir commenté plus en détail. L'abstract (résumé) de l'étude en question se trouve ici, l'article complet est malheureusement payant et je n'ai pu le consulter. Merci à LJS d'avoir donné à la fin de son article les références complètes m'ayant permis de le retrouver.

Je crois que, de façon assez inhabituelle, l'article du LJS contient quelques erreurs ou approximations. Je suis allé vérifier les AJR américains sur un site américain et un supplément apportant 3mg de cuivre (Copper) apporte 150% des AJR qui sont donc de 2mg pour 100% des AJR comme en France et non de 0.9mg comme indiqué. J'ai vérifié l'info avec d'autres produits et trouvé la même chose.

Ensuite le résumé de l'étude américaine précise bien, point rassurant qui n'est pas indiqué explicitement dans l'article du LJS, que (ma traduction) "Les apports en cuivre n'étaient pas associés au déclin cognitif parmi les personnes dont l'alimentation n'était pas élevée en ces corps gras" Ces corps gras sont les acides gras trans et les graisses saturées. Ce sont deux marqueurs d'une alimentation très déséquilibrée, en particulier les acides gras trans que l'on ne trouve que dans les fritures et certains corps gras intégrés par ex. dans des pains de mie ou des patisseries industrielles, qui hélas sont bien trop nombreux dans les rayons de nos commerces alimentaires. La démission des pouvoirs publics face au pouvoir de l'agro-business fait que malgré une toxicité suspectée de longue date, les acides gras trans ne sont toujours pas interdits à la vente (ils résultent du "durcissement" de graisses végétales liquides et peu coûteuses qui peuvent être ensuite utilisées comme corps gras pour fabriquer de nombreux produits).

Dans l'étude que nous examinons ici c'est une sous-fraction de 16% de la cohorte totale, isolée parce qu'elle avait des apports très élevés en ces corps gras nocifs qui a été examinée par rapport aux apports en cuivre. D'après le compte rendu ci-joint, il semble que la journaliste de LJS ait mal compris l'article. Ce ne sont pas 600 personnes qui ont des taux élevés de cuivre supérieur à 1.6mg/j, mais (ma traduction) "Parmi les 604 sujets (16% de la totalité de la cohorte) qui consommaient une diète riche en corps gras saturés et trans, il y avait une augmentation de 143% du décin cognitif  pour ceux qui se situaient dans le quintile supérieur des apports en cuivre (valeur médiane de 2.75 mg/jour), comparé à ceux qui se trouve dans le quintile inférieur (valeur médiane de 0.88 mg/jour). [mon grassé]"

Un quintile représente 20% de l'échantillon total de 604 personnes (divisés en 5 quintiles) soit 120 personnes (et non 600 comme indiqué par erreur dans le LJS !). C'est dans ce seul sous-groupe (le quintile supérieur) soit 120 personnes par rapport à 3718 personnes, et donc dans 3.2% de la cohorte totale, que l'on rencontrait un problème d'apport en cuivre associé à un important déclin cognitif... Un élément intéressant est néanmoins que la moyenne d'apport de cuivre dans le quintile supérieur soit de 2.75mg et que la valeur limite inférieure d'entrée dans ce quintile soit de seulement 1.6 mg/jour, ce qui se situe dans les apports journaliers recommandés en cuivre chez l'adulte qui sont de 2mg (mais de 1.5mg seulement chez la personne âgée). Dans la population concernée la prise de suppléments alimentaires riche en cuivre semblait particulièrement nocive lorsque les apports complément + nutrition dépassaient les 1.6mg. Par ailleurs il ne semble pas y avoir d'augmentation du risque progressif de quintile en quintile mais seulement un risque dans le quintile supérieure à partir des 1.6mg/j indiqués et seulement évidemment dans une population âgée ayant des apports élevés en acide gras trans et saturés (qu'on a sélectionné en éliminant 84% de l'échantillon total des personnes âgées du groupe de départ). Ce risque ne se retrouve pas dans le reste de la cohorte.

Une étude de 2013, rapportée par ScienceDaily confirme de son côté que le cuivre est un élément protecteur, et non favorisant, vis à vis de la formation des plaques séniles dans la maladie d'Alzheimer, en inhibant la formation des fibrilles amyloïdes. On peut donc supposer qu'à des doses raisonnables, le cuivre contribue à la santé neurologique et que ce phénomène est d'autant plus marqué que d'autres éléments nutritionnels favorables à la santé du système nerveux sont également apportés en quantité suffisantes et que les éléments nuisibles sont écartés.

Ainsi il faut apporter les omega 3 soit d'origine végétale comme l'huile de colza, manger du poisson (et / ou prendre des capsules d'EPA / DHA sous-fraction utiles des omega 3 du poisson), limiter les graisses saturées (comme les charcuteries), éliminer aussi totalement que possible les acides gras trans, avoir des apports relativement élevés en dérivés de la choline et en diverses vitamines et minéraux utiles, etc.

Et il faut rester dans des limites raisonnables d'apport en cuivre, proches des AJR et utiliser des multicompléments dont la teneur en cuivre est de l'ordre de 50% des AJR, mais sans chercher à fuir le cuivre comme s'il s'agissait d'un poison.

La connaissance de la teneur en cuivre de l'eau du robinet est également un problème important et il semble que des teneurs en cuivre de l'ordre du mg voire plus par litre soit courante dans certaines régions lorsque l'eau est acide (lire dans ce document le cas de la Haute-Vienne), ce qui pose un sérieux problème de santé publique. Il serait également intéressant de mieux connaître les conséquences en agriculture de l'utilisation du sulfate de cuivre sur les produits alimentaires traités qui sont traités par ce procédé aussi connu sous le nompopulaire de "bouillie bordelaise".

Plus généralement, il faut respecter un principe de précaution (à ne pas confondre avec le principe d'abstention...) concernant certains minéraux, je pense essentiellement au cuivre et au manganèse pour lesquels il ne faudrait pas dépasser 50% des AJR dans les suppléments nutritionnels et au fer pour lequel l'apport que je conseille est de ... 0% sauf avis médical contraire, par exemple pour les femmes réglées ou enceintes, et de préférence après mesure du taux de ferritine. Pour les autres minéraux il y a a priori moins de risque mais il faut rester mesuré. Autant on peut souvent (mais pas toujours, attention par ex. à la vitamine A sous forme de rétinol) prendre des vitamines en relativement fort dosage (surtout les vitamines du groupe B) par rapport aux AJR autant la fenêtre de sécurité des minéraux est sensiblement plus étroite.

Je conseille d'écarter sans hésitation les suppléments multivitamines/ multiminéraux qui ne respectent pas les conditions indiquées pour les 3 minéraux précités. En ce qui concerne le ratio Cuivre / Zinc il faut aussi savoir que ces minéraux ont tendance à entrer en compétition et que le niveau élevé de zinc d'un supplément neutralise une partie du cuivre. Le cuivre participe à différents systèmes enzymatiques cellulaires tout à fait vitaux qu'il optimise et il ne faut surtout pas considérer a priori le cuivre comme un toxique dont les taux alimentaires devraient être aussi bas que possible ! Il faut par contre utiliser un sel chimique stable et non réactif pour neutraliser l'effet prooxydant du cuivre sur les autres composants du multicomplément (s'il est apporté avec d'autres produits) et en cours de digestion. Nous avons examiné ces points en détail dans la section cuivre et zinc de notre article de référence sur les modalités d'évaluation des multicompléments.

Pour ceux qui prennent plusieurs suppléments différents il faut aussi vérifier soigneusement que du cuivre, du manganèse ou du Fer ne vienne pas augmenter vos apports sans que vous ne vous en rendiez compte.En fait, lorsque l'on prend plusieurs suppléments différents il faut faire cette opération de comptage cumulé pour tous les composants.

En ce qui concerne le cuivre il faut aussi savoir, bien que ce supplément ne soit pas encore très connu en France que la chlorophylline, un dérivé synthétique hydrosoluble de la chlorophyle végétale aux propriétés très intéressantes (lire par ex. ici) contient des quantités importantes de Cuivre (1mg pour 100mg de Chlorophylline, taille habituelle d'une gélule). C'est un produit très intéressant, hydrosoluble, contrairement à lachlorophyle naturelle, ce qui facilite sa diffusion dans l'organisme et c'est un très puissant fixateur de composants mutagènes très toxiques (wikipedia). C'est un produit que je conseille car il est peu coûteux.

Compte tenu de la forte teneur en cuivre de la chlorophylline je conseille en l'état des connaissances de ne pas prendre plus d'une gélule par jour car il n'y a pas de certitude sur la bioassimilation du cuivre qu'il contient même si celle-ci semble faible. Le fournisseur LEF qui vend de la chlorophylline, se veut en effet rassurant à ce sujet et indique (ma traduction) : "Le cuivre qui est un élément naturellement présent dans la chlorophylline est étroitement lié à la molécule de chlorophylline et n'est pas aisément disponible pour l'organisme." Néanmoins le pouvoir de diffusion de la chlorophylline dans les cellules semble important et j'ignore si la molécule de chlorophylline est décomposée ou pas de façon significative dans l'organisme avant d'être excrétée. La prise en compte partielle ou totale du Cu de ce supplément dans les AJR dépend évidemment de la réponse à cette question. En l'état actuel des informations dont je dispose, la prise d'une gélule de chlorophylline ne modifie pas mon conseil de prendre par ailleurs 50% des AJR de cuivre.

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http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0906.htm#13_09_06

12 Septembre 2006 : Obésité pour tous : Le PNNS "2" ou le succès dans la continuité

Un peu d'humour aujourd'hui...

Obésité pour tous : Le PNNS "2" ou le succès dans la continuité

Enthousiasmé par l'extraordinaire capacité du PNNS (Programme National Nutrition Santé Surpoids), à développer l'obésité dans notre pays, le ministre de la Santé et de l'Obésité, Xavier Bertand, vient d'annoncer le lancement du second volet du Programme National Nutrition Surpoids 2006-2010 appelé PNNS 2 pour bien marquer la continuité des objectifs en terme de promotion de l'obésité après le succès du 1er PNNS. Parmi les nouvelles actions, une mesure annuelle de la croissance de l'obésité (au lieu de tous les trois ans) et un doublement de la pagination des dépliants promotionnels de la campagne à destination des professionnels qui insistera davantage sur la variété de la gastronomie et de la viticulture française (en collaboration avec le ministère de l'agriculture), bref des moyens à la hauteur des enjeux !

Le grand plan français pour l'obésité qui transcende tous les clivages politiques, phénomène trop rare pour ne pas être salué, fait l'unanimité de la classe politique en assurant une croissance régulière de l'obésité dans notre beau pays. On revient de loin puisqu'on se souvient peut-être de la décennie 80-90 marquée par des résultats désastreux, avec une stagnation de l'obésité féminine et un léger frémissement de l'obésité masculine passant en 10 ans de 6.3 à un ridicule 7.3% d'obèses. Vraiment affligeant. Cela plaçait la France, pourtant pas spécialement frappée par la disette, quasiment dans le camp des pays en état chronique de sous-alimentation. Le retard sur le reste des pays développés constituait une inquiétante énigme en terme de santé publique. Après enquête il semble que des traditions culinaires particulièrement néfastes faisaient de notre pays ce qu'il faut bien appeler une nation de maigres. Heureusement il a été mis bon ordre à tout cela.

C'est ainsi que les 16 dernières années ont été un succès complet et éclatant. L'obésité connaît un rythme de croissance digne des "30 glorieuses". C'est ainsi que selon un rapport de l'assemblée nationale de 2005 (chercher obésité dans la page) la France pourrait désormais envisager de rattraper les USA en matière d'obésité dès 2020 ! L'obésité pour tous en France au XXIe S est à portée de la main !

Ce même rapport de l'assemblée nationale (toujours chercher obésité dans la page) signalait combien la mobilisation de toutes les forces vives de la nation avait été nécessaire pour assurer la régularité de la croissance de l'obésité qui atteint un taux époustouflant de 17 % tous les trois ans et cela probablement depuis 16 ans ! Inquiets toutefois de voir ce chiffre inespéré (qui fait de la France un des "dragons" européen de la croissance en matière d'obésité) ne pas se maintenir dans le temps, les pouvoirs publics on su créer en temps utile sous un gouvernement socialiste éclairé et sous la bienveillante autorité de Bernard Kouchner alors chargé de la santé des français le 1er PNNS 2001-2005. Eloigné des dogmatismes de la planification à la soviétique qui a longtemps caractérisé la désastreuse politique de santé publique française, il s'agissait dans l'esprit du ministre, plutôt que de contraindre, de séduire et d'accompagner les meilleures idées, afin de ne pas casser une dynamique de croissance de l'obésité qui semblait bien installée.

Bernard a su regrouper une bande de bons copains passionnés par la nutrition et débordant d'initiatives et de créativité, en évinçant au passage avec doigté quelque vieux barbons et de dangereux activistes, qui masquaient derrières de soit-disant préoccupation de "santé publique" des préconisations qui aurait fait de la France une épouvantable dictature réglementant les produits alimentaires mis à la disposition du public. Au contraire le ministre en encourageant une approche strictement incitative et en évitant de stigmatiser un quelconque aliment sur des critères caloriques ou glycémiques a su obtenir un consensus général du secteur privé autour de sa politique et consolider les tendances de fond en faveur de l'obésité.

L'histoire de ces pionniers anonymes du PNNS, partisans de l'économie libérale de marché au service de la nutrition, reste à écrire mais on sait que leurs multiples compétences, leur entregent, leurs relations précieuses dans le monde de l'industrie agro-alimentaire, leur capacité à mettre l'expertise du service public au service du privé, et à nouer ainsi des liens aussi complexes que fructueux avec les industriels auront été des atouts décisifs et irremplaçables dans le succès du PNNS.

L'initiative visant à évaluer scientifiquement l'apport des fast-food dans l'alimentation des français restera par exemple dans toutes les mémoires comme un des grands moments de la recherche-action en matière de nutrition. A l'aide d'études rigoureuses menées simultanément et de façon totalement indépendante par les industriels et les pouvoirs publics, souvent par les mêmes experts pour garantir la cohérence des résultats, il a ainsi pu être démontré, balayant tous les clichés et les préjugés, que 4 à 5 repas hebdomadaires pris dans ces chaînes de restauration rapide et incluant un "big frogy", des frittes, une boisson sucrée et une crême glacée, tout cela bien sûr en complément d'une alimentation tout aussi variée et équilibrée prise au domicile, assurait une prise de poids régulière et parfaitement maitrisée tout à fait en phase avec les objectifs définis dans le PNNS. Les rabas-joie en ont été pour leurs frais !

Kouchner père du PNNS 1 nominé pour la course à la direction de l'OMS

La nouvelle droite sarkozyste met donc le talent à l'honneur en reprenant l'appellation PNNS, véritable marque déposée de l'intelligence et du succès. Avec le même sens aïgu de l'union nationale, la même imagination et le même brio qui a vu se créer une union droite-gauche autour du oui au referendum sur l'Europe ou a fait proposer la nomination du socialiste ultralibéral (?!?!?!) Pascal Lamy à l'OMC, le gouvernement a donc également décidé de soutenir la candidature d'un autre socialiste, centriste de gauche, modéré, politicien verreux talentueux, Bernard Kouchner à la tête de l'OMS. Il n'est pas besoin d'être extra lucide pour comprendre que cette promotion bien méritée à la tête de l'Organisation Mondiale de la Santé viendrait, si elle se confirmait (ouf il a heureusement raté son coup!), récompenser les résultats éclatant du PNNS lancé en 2001 par l'intéressé. On s'attend bien sûr à ce que Bernard utilise l'OMS pour diffuser plus largement la success story française et qu'il applique la même approche pour trouver une solution simple et efficace à bien des problèmes de santé dans le monde comme le sida ou le cancer.

Ajoutons pour conforter encore, s'il était besoin, cette prestigieuse candidature que les grands organismes internationaux comme l'OMS sont toujours guettés par la collusion avec les grandes entreprises et par le pouvoir de l'argent. De ce point de vue Bernard a su montrer en maintes occasions son indépendance, son intégrité, son refus des conventions et sa capacité à balayer les idées reçues et cela tout récemment encore (Kouchner, Total et la Birmanie). Ces rares qualités ne peuvent que nous rassurer et constituent un atout de poids pour sa candidature.

Son livre "Les guerriers de la paix" nous rappelle aussi, s'il était nécessaire, que Bernard a plus d'une corde à son arc et nous révèle une autre facette du génie multiforme du personnage puisque Bernard a aussi été un des premiers à défendre le droit d’ingérence dans des situations d’urgence humanitaire. Bernard s'est beaucoup impliqué dans la promotion des qualités viriles de cette nouvelle discipline scientifique qui a pu aboutir à une première expérimentation "grandeur nature" couronnée du succès que l'on sait dans l'ex Yougoslavie (merci à l'OTAN pour son action de mécénat et ses 78 jours de bombardement sans répis des infrastructures civiles de la Serbie). Fort de ce premier succès elle est aujourd'hui mise en oeuvre quotidiennement par l'administration Bush, équipe sympathique et de bonne volonté, mais parfois brouillonne par excès d'enthousiasme. Cela entraine quelques erreurs dans la mise en oeuvre de ces "ingérences", par exemple en Irak, que Bernard, qui est un esprit formé à la rigueur des disciplines scientifiques et a son franc parlé est le premier à dénoncer, sans aller quand même jusqu'à remettre en question le bien fondé des dites interventions. Tout cela ouvre évidemment bien des perspectives d'actions humanitaires fructueuses pour l'OMS avec Bernard à sa tête, lui qui a toute la confiance de nos amis américains et qui pourra sous le bienveillant patronage d'organisations politico-militaires caritatives comme l'OTAN, proposer des actions de santé préventives et surtout curatives permettant d'humaniser un peu plus encore le droit d’ingérence.

Nous souhaitons donc par l'intermédiaire de cette modeste tribune bonne chance à notre talentueux touche à tout et bien sûr toutes nos félicitations au PNNS 2 et à tous ceux connus ou moins connus, chercheurs, fonctionnaires, hommes politiques et industriels sans lesquels il ne serait pas ce qu'il est, une contribution majeure au rayonnement de l'obésité française dans le monde.

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04 Septembre 2006 : Vitamine B9 et cancer

Des lecteurs de Gestion Santé se souviennent peut-être de mon coup de gueule "La vitamine B9 pour (par ?) les nuls" dans mon billet du 3/02/06. J'avais été outré de voir que le journal Que choisir qui s'est fait une spécialité de faire une lecture sélective des dépêches de presse santé en cherchant avec enthousiasme toutes celles hostiles aux suppléments nutritionnels, s'était fait l'écho des risques très hypothétiques de la vitamine B9. Le sous-titre de l'article, tout en modération, était que "Une récente enquête britannique révèle que les femmes enceintes supplémentées en vitamine B9 (folates) à hauteur de 5 mg par jour présentent une mortalité par cancer du sein deux fois plus importante que celles n'en recevant que 0,2 g." Rien que ça ! Nous avions démontré en détail je pense la totale vacuité scientifique et le ridicule de ce sous-titrage. Qu'un article aussi douteux ait pu passer la barrière de la relecture par les pairs (référé) et que noyé dans milliers de publications scientifiques mensuelles, il ait pu connaître un tel succès médiatique semble en définitive le seul sujet intéressant dans l'affaire.

Nous avions néanmoins discuté à cette occasion et en détail un sujet important. On sait que la vitamine B9 favorise la réparation cellulaire et est donc plutôt anticancéreuse. Nous avons d'ailleurs fait un tour d'horizon des cancers probablement concernés par cet effet protecteur (lire notre section sur la vitamine B9). Mais la vitamine B9 pourrait-elle favoriser le développement de tumeurs à croissance rapide dont on sait qu'elles ont besoin d'acide folique pour faciliter la division des cellules ? On sait d'ailleurs que les médicaments antifoliques utilisés en cancérologie bloquent la division cellulaire pour limiter la croissance de certaines tumeurs en inhibant quasi totalement la vitamine B9 ce qui a d'ailleurs de très lourds effets secondaires. Les études que nous avions examiné à ce sujet semble indiquer que mis à part cet effet anticancéreux d'une inhibition totale de la B9 en thérapeutique, des doses variables de vitamine B9 ne semblait pas provoquer de flambée cancéreuse dose dépendante sur les tumeurs. Ces résultats indicatifs serait toutefois à préciser par type de tumeurs et le principe de précaution reste bien sûr la règle dans ce domaine.

S'il ne semble donc pas y avoir de surrisque général liant cancer déclaré et vitamine B9, il reste une incertitude quant à savoir jusqu'à quelle étape de la cancérisation l'action protectrice de la vitamine B9 peut être démontrée et à partir de quel stade il pourrait y avoir disparition de l'effet protecteur, voire apparition d'un surrisque. Un point intéressant est donc de disposer d'études sur des patients ayant des états pré-cancéreux caractérisés pour confirmer l'effet thérapeutique de la vitamine B9 sur différents types de localisations cancéreuses.

Une équipe italienne qui travaille sur les états précancéreux du larynx a mené un petite étude d'intervention (étude pilote de phase IIA - stade où il n'y a pas encore de comparaison entre groupe traité et témoin) qui donne des résultats très intéressants bien qu'elle ne porte que sur 43 patients. Cet intérêt provient de la durée de l'étude de 6 mois et de ce qu'aucune agravation n'a été constatée : Après 6 mois, 12 patients (28%) ont eu une résolution complète de leur condition, 19 patients (44%) ont eu 50% ou plus de réduction dans la taille de leurs lésions pré-cancéreuses, et 12 patients (28%) n'ont pas répondu à la supplémentation. Toutefois même dans ce dernier groupe aucun des participants à l'étude n'a expérimenté d'aggravation de sa condition.

Le cancer du larynx peut être très mutilant du fait des interventions chirurgicales qui peuvent être nécessaires et il touche surtout les hommes car il est lié à la consommation d'alcool ou/ et au tabac.

Dans l'étude italienne les résultats sont prometteurs. Les dosages étaient très élevés : 3 fois 5mg par jour à comparé aux 200mcg des apports journaliers recommandés (les suppléments américains de B9 sont couramment dosés à 400mcg ou à 800mcg [1000mcg = 1mg]). Il faut savoir qu'au vu des dernières recherches, il faut 12 semaines, soit environ 3 mois, pour atteindre une charge cellulaire maximum de vitamine B9 durée sensiblement plus longue que ce qu'on estimait auparavant, ce qui peut justifier des dosages initiaux élevés (l'étude a duré 6 mois) qui pourraient probablement [avis personnel] être diminuées au 3e mois à 10mg et au 6e mois à 5mg. Il aurait également été intéressant de tester plutôt le folinate de calcium (également ici) une forme coenzymée de vitamine B9 qui est mieux métabolisée par l'organisme que la vitamine B9 et ne crée pas de résidus de vitamine non métabolisés dans l'organisme.

Les mêmes auteurs avaient auparavant montré une corrélation entre ce type de cancers et le niveau de vitamine B9 ce qui avait ouvert la voie à cette nouvelle étude d'intervention. Il faut toutefois noter que les leucoplasies ne sont pas, loin de là, la cause de tous les cancers du larynx, ce qui limite la portée de l'étude susévoquée en matière de possibilité de traitement. Néanmoins dans l'étude qui avait mesuré la corrélation entre risque de cancer entre B9, tous les types de cancer du larynx avaient été mesuré comme ayant des niveaux de vitamine B9 plus faibles que la moyenne. Seuls les leucoplasies ont une évolution suffisamment lente pour se préter à une évaluation de la vitamine B9 en monothérapie et je suppose que c'est la raison pour lequel ce protocole thérapeutique a été mis en place visant spécifiquement ces lésions. L'étude ayant probablement vocation a évoluer vers une étude en double aveugle, les résultats seront à suivre avec attention. Ils devraient permettre de préciser l'intérêt de la vitamine B9 dans certaines formes de lésions précancéreuses bien définies. Nous avons là l'exemple d'une étude modèle à tous égards pour l'évaluation des nutriments. Celles-ci restent malheureusement trop rare car elle ne sont pas financées par l'industrie pharmaceutique qui dans presque tous les cas n'a aucun intérêt à voir mis sur le marché ce type de produits.

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Créé le 4/09/06. Dernière modification le 25/09/06.