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Journal de bord d'Avril 2006

 

Faute de temps pour écrire des pages bien structurées, je laisse souvent passer sans commenter ou citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, ou sans évoquer des livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que je commence à la fin de novembre 2005. La santé ne sera pas le seul sujet traité ici, mes intérêts dépassant largement ce domaine. J'espère échapper aux platitudes que l'on retrouve parfois dans la blogosphère et apporter des informations intéressantes au lecteur de passage et sur un ton plaisant si possible.

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Avril 2006 : 23/04 - Collectif Europe et Médicament : quoi de neuf ? 1) Présentation du Collectif 2) Médicaments pédiatriques 3) Mise en perspective - 21/04 - Un bon site d'achat d'huiles essentielles - 20/04 - vitamine E - 13/04 - Projet de décret sur la psychothérapie - 04/04 - Fréquentation de Gestion Santé -

23 avril 2006 : Collectif Europe et Médicament : quoi de neuf ?

1) Présentation du Collectif :

Nous avons déjà évoqué le collectif "Europe et médicament", un collectif d'association et de revues scientifiques médicales indépendantes dont le correspondant français est la revue médicale indépendante Prescrire (cf. aussi notre billet du 20/02/06).

Le collectif (que nous appellerons le CEM dans la suite) milite pour de bonnes pratiques médicales en Europe et suit en particulier l'ensemble des travaux parlementaires européens dans ce domaine afin de fournir aux élus une contre expertise indépendante vis à vis du lobbying des multinationales de l'industrie pharmaceutique. Depuis quelques années des directives très importantes passent au Parlement Européen pour actualiser la législation sur les médicaments. Les directives sont les lois européennes qui doivent ensuite être obligatoirement transposées dans le droit interne des Etats membres. Or on constate une extraodinaire collusion entre la Commission Européenne, qui a un rôle clé dans l'initiation et la rédaction des moutures successives des directives, et les multinationales. La Commission propose des directives dont la rédaction est souvent scandaleusement biaisée. Le Parlement peut proposer des amendements pour rééquilibrer les directives, mais cela suppose que des groupes de parlementaires très motivés défendent les amendements correspondants et qu'ils soient soutenus par une demande émanant de représentants de la société civile et enfin qu'ils puissent également s'appuyer sur une expertise sérieuse pour proposer des amendements crédibles et bien rédigés à leurs collègues.

Lorsque la directive est modifiée, il y a des arbitrages de la Commission qui demande aussi l'avis des exécutifs des Etats membres (via des Conseils Européens des ministres concernés par la directive) qui se réunissent régulièrement à cet effet et la Commission peut soit accepter la directive amendée soit imposer des nouveaux votes en rerédigeant la directive sans forcément tenir compte des amendements parlementaires, les votes se faisant à la majorité absolue (des élus et non des votants), difficile à atteindre (et bien peu démocratique !) et cela demande une grande mobilisation des parlementaires pour imposer leur projet. A défaut ce sont les projets de la Commission qui sont votés.

La première fois que le CEM est intervenu, c'est sur la directive sur les médicaments votée en 2004 (2004/27/CE). L'intervention a été un peu tardive à l'époque, mais quand même utile. Les directives ont en effet plusieurs lectures et plus on intervient tôt, plus on est évidemment efficace. Le mieux étant de pouvoir intervenir dès la première mouture de projet soumise par la Commission au Parlement. Cela permet de faire en temps utile une analyse approfondie de la directive d'un point de vue technico-juridique, ce qui suppose un gros travail collectif d'expertise préalable. A partir de cette analyse on peut commencer un travail constructif d'intervention auprès d'élus européens sensibles à la défense des intérêts de santé publique. Le CEM semble désormais atteindre cet objectif comme le montre l'exemple de la directive de règlement relative aux médicaments utilisés en pédiatrie.

2) Médicaments pédiatriques :

On sait que les médicaments sont pour la plupart développés et testés sur des adultes. Jusqu'à présent la mise à disposition de ces médicaments aux enfants se faisait selon des modalités très empiriques et souvent peu satisfaisantes exposant les enfants à toute sorte de risques et d'accidents (ce point très important me paraît traité de façon malheureusement beaucoup trop superficielle par le CEM : lire ici).

Le contexte du Règlement et de ses objectifs est présenté dans l'article du CEM "Les médicaments utilisés en pédiatrie". Nous conseillons aux personnes qui s'intéressent aux sujets de santé publique de lire ce dossier en détail, soit directement sur le site de Prescrire soit en s'aidant de notre fil de lecture. L'expérience montre que c'est en s'imprégnant de ces dossiers, un peu technique et rébarbatif au départ, que l'on peut développer une véritable expertise dans ce domaine. De plus cet effort initial permet ensuite de maîtriser beaucoup plus facilement de nombreux sujets annexes.

Quelques extraits du texte du CEM sur le projet intial : "Le Collectif Europe et médicament a accueilli favorablement l'initiative de l'Union européenne visant à mettre des médicaments adaptés à la disposition des enfants, et de ceux qui les soignent." (...) La proposition ouvre des pistes pour inciter financièrement [les entreprises] au développement de médicaments pédiatriques. (...) Mais, comme il est habituel pour les textes proposés par la Direction Générale Entreprises de la Commission européenne, ce projet est centré sur les préoccupations financières des firmes pharmaceutiques et sur les mesures techniques susceptibles d'y répondre. Il laisse l'entière initiative aux firmes, s'écartant de l'objectif de santé publique qui est de se donner tous les moyens envisageables pour mieux soigner les enfants."

[Gestion Santé : On notera que à la Commission Européenne, c'est la "Direction Générale Entreprises" et non celle de la "Santé et protection des consommateurs" (cf. organigramme de la Commission) qui traite de toutes les directives sur les médicaments. Le CEM s'en indigne depuis longtemps. On notera que cet incroyable scandale ne fait l'objet d'aucun projet de réforme de nos "politiques". Il est typique de l'incroyable collusion de la Commission Européenne avec les multinationales qui défigure depuis trop longtemps la construction européenne et qui a été magistralement décrit par Raoul Marc Jennar dans "La Commission Européenne : Sur pouvoir et sous démocratie"]

Les propositions du CEM pour recentrer le dispositif sont clairement exprimées : "Le Collectif Europe et Médicament considère que le texte doit être recentré sur l'objectif de santé publique initial qui est d'améliorer la santé des enfants de l'Union européenne. Un recensement rigoureux des besoins réels doit être réalisé, par une instance indépendante et sur financement public, pour orienter les efforts de recherche. Les incitations à la recherche doivent concerner les institutions publiques comme les firmes privées. L'initiative ne doit pas être laissée au bon vouloir des seules firmes pharmaceutiques privées. Les règles du jeu doivent être claires afin d'éviter les dérapages et l'utilisation inappropriée des incitations et des fonds mis à disposition. Les récompenses doivent être proportionnelles aux efforts fournis pour la recherche et le développement des médicaments réellement nécessaires. La pharmacovigilance au cours des essais pédiatriques doit être renforcée. [mes caractères gras]"

En ce qui concerne le recensement des besoins, le CEM fait des remarques sur le fond selon lesquelles il faut partir des besoins réels des enfants : Il s'agit en priorité "de favoriser le développement de moyens thérapeutiques, préventifs ou curatifs, dans les domaines circonscrits où enfants et soignants sont à ce jour démunis." Le CEM rappelle que "Dans une large proportion, les 100 millions d'enfants vivant dans l'Union européenne sont en bonne santé, grâce notamment à la surveillance pré et post-natale, à la vaccination, à l'accès à l'eau potable, etc., et ils n'ont guère besoin de médicaments. La priorité pour eux est surtout la prévention primaire, en particulier nutritionnelle, pour leur éviter par exemple de devenir obèses, voire diabétiques."

[Gestion Santé : On regrettera que le CEM occulte de façon étonnante le développement massif de la précarité qui frappe même dans les pays les plus développés de l'Union des fractions de plus en plus importantes de la population et qui est étroitement corrélée à la dégradation de l'état sanitaire des familles y compris celle des enfants. Ce phénomène est une problématique médico-sociale distincte de celle des problèmes nutritionnels qui concerne tous les milieux sociaux. On notera aussi que la vaccination pose des problèmes majeurs qui ne sont pas évoqués, comme celui des additifs mercuriels, des atteintes au système immunitaire posés par certains vaccins, de l'inutilité de certains d'entre eux comme celui pour la tuberculose, etc. Pas de remarques non plus sur l'explosion du nombre de cancers chez l'enfant liés à la pollution. On retrouve là le problème d'une anthropologie médicale réductrice et étriquée qui sert de cadre de référence implicite à de trop nombreux médecins]

Le CEM fait un bilan de l'existant et rappelle certains excès : "Pour beaucoup d'affections qui nécessitent un traitement médicamenteux, un grand nombre de médicaments adaptés aux enfants sont déjà disponibles sur le marché européen. On est loin du "désert thérapeutique" décrit par divers media lors du lancement de l'initiative européenne sur les médicaments pédiatriques. Certains médicaments sont même parfois trop utilisés, ou mal utilisés, chez les enfants.
Ainsi, pour ne citer que quelques exemples : les antibiotiques administrés de manière trop systématique dans certains pays font craindre le développement accéléré des résistances bactériennes ; les antiasthmatiques prescrits à des doses de plus en plus élevées, après un diagnostic approximatif, provoquent des effets indésirables ; les antidépresseurs de plus en plus utilisés font craindre une augmentation des comportements auto-agressifs et suicidaires ; le méthylphénidate est de plus en plus utilisé même quand le diagnostic d'hyperactivité est mal établi. Dans ces domaines, la priorité est plutôt au retour à un usage raisonnable des médicaments déjà disponibles."

Le CEM situe ensuite les besoins réels en médicament des enfants et situe les recherches à mener. En ce qui concerne les besoins d'évolution par une autorité indépendante le CEM rappelle de façon critique les dispositions de la directive et fait d'excellentes propositions : "La proposition de règlement de la Commission européenne ne fait pas de l'identification des besoins un préalable. Le principe d'un inventaire (et pas vraiment d'une analyse des besoins) n'apparaît qu'à l'article 41 d'un projet qui compte 56 articles. Cet article 41 stipule que le Comité pédiatrique sera chargé de cet inventaire, Comité institué au sein de l'Agence européenne du médicament (financée majoritairement par les firmes pharmaceutiques), et qui examinera dans le même temps les demandes d'autorisations de mise sur le marché (AMM). Ainsi, la même instance fera un inventaire, en vue de cerner les besoins de santé publique, et de la prestation de service aux firmes pharmaceutiques (l'AMM étant devenue aujourd'hui, de fait, une prestation de service aux firmes). En outre, selon les articles 41 et 42, l'inventaire se fera à partir des données collectées dans les États membres sur " les utilisations actuelles de médicaments sur la population pédiatrique ". Ce constat est certes indispensable, et il est en cours de réalisation depuis plusieurs années, mais les habitudes d'utilisation ne sont pas nécessairement fondées. Il convient de les confronter aux données internationales les plus fiables et surtout aux données épidémiologiques.

Pour le Collectif Europe et Médicament, le recensement des besoins doit être réalisé dès à présent (sans attendre les trois ans prévus à l'article 41) par une instance scientifique indépendante, financée par des fonds publics, et comportant, outre des pédiatres, des spécialistes de santé publique et d'épidémiologie, des praticiens de médecine générale et d'autres disciplines qui prennent en charge des enfants, des représentants d'associations de parents, des représentants des organismes de protection sociale, des spécialistes en pharmacovigilance. Ce recensement, régulièrement mis en jour en fonction de l'état des connaissances, doit permettre d'établir une liste de situations prioritaires vers lesquelles les efforts de recherche doivent être orientés, à l'aide d'incitations s'adressant aux institutions de recherche publiques comme aux firmes privées.

Le Collectif propose que l'article 1 du règlement, qui mentionne les " besoins thérapeutiques spécifiques de la population pédiatrique ", présente le recensement des besoins prévu actuellement à l'article 41 comme le cadre dans lequel les incitations seront attribuées pour le développement de médicaments pédiatriques. (Amendement 2 du Collectif)

Le CEM fait ensuite un point critique sur les mesures techniques proposées en s'appuyant sur une analyse du Règlement européen sur les médicaments orphelins à destination des enfants qui a 4 ans d'existance et dont on peut déjà faire un bilan bien peu satisfaisant avec des dérives importantes en terme de santé publique, ce qui amène à ce que "Le Collectif Europe et Médicament considère que l'adoption d'un règlement sur les médicaments pédiatriques doit tenir compte des problèmes rencontrés avec celui sur les médicaments orphelins, et propose les modifications ou précisions qui suivent." Suit tout une série de modifications techniques de la rédaction du Réglement que le CEM propose sous forme d'amendements au texte de la directive. Ces amendements se déclinent en 6 catégories :

1) "Transparence des procédures et motivation des décisions" [par le Comité pédiatrique de l'Agence européenne du médicament] ,

2) la "Précision des critères d'évaluation" [Sous ce chapeau, le CEM propose d'énoncer beaucoup plus clairement que l'évaluation des projets de recherche doit se référer à un progrès thérapeutique pour les enfants concernés par rapport aux moyens déjà disponibles. C'est un point très important car le CEM cherche ici à réintroduire au bénéfice des enfants l'octroi d'une autorisation du médicament par rapport à la notion d'amélioration du service médical rendu, ce qu'il n'avait pas réussi à faire dans la directive sur les médicaments en 2003],

3) "Délai d'examen des dossiers" [a) des essais cliniques et de leur révision par l'agence européenne b) et de mise à disposition du médicament pour les firmes],

4) "Information du public sur les données d'évaluation" [qui doit être obligatoire, claire et complète],

5) "Renforcement de la pharmacovigilance" où la version initiale du Règlement n'est pas satisfaisante en effet "Le Collectif considère que cet article est beaucoup trop vague. Les affaires de pharmacovigilance qui se multiplient aujourd'hui doivent provoquer un sursaut et un véritable renforcement de la recherche des effets indésirables et de leur prévention. Il convient de joindre le projet de lignes directrices au projet de règlement, et de rendre publiques les exigences (à court et à long terme) accompagnant une autorisation de mise sur le marché pédiatrique. (Amendement 8 du Collectif)
Un autre article doit en outre traiter du recueil des effets indésirables en cours d'investigation et de la visibilité de ces données une fois le médicament commercialisé. (Amendement 9 du Collectif)
Enfin, l'article 33 de la proposition de règlement, qui concerne l'identification des médicaments à usage pédiatrique sur leur conditionnement, doit prévoir une obligation de mentionner des mises en garde et des précautions d'emploi bien visibles sur le conditionnement lorsque le médicament peut provoquer des effets indésirables graves . (Amendement 10 du Collectif)"
[La aussi ce serait une belle revanche sur la directive médicament de 2003, cf. nos remarques au point 2)]

6) "Incitations financières proportionnelles aux frais de recherche"

Dans un le texte regroupant en format PDF l'ensemble des documents que nous venons d'étudier, "Position du Collectif Europe et Médicament - Sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relative aux médicaments utilisés en pédiatrie", le CEM, en conclusion "souligne que, si le projet tente de répondre à un vrai problème, circonscrit mais important, il est nécessaire de commencer par analyser précisément les besoins réels des enfants et de ceux qui les soignent, puis de définir des priorités. Les incitations mises en place doivent s'inscrire dans ces priorités. Elles doivent concerner la recherche publique comme la recherche privée, et être proportionnelles aux efforts de recherche et de développement consentis. Les recherches doivent être réalisées dans la plus grande transparence, notamment pour ce qui concerne les éventuels effets indésirables apparaissant au cours des essais, et qu'il convient de rechercher activement."

Les points que nous venons d'exposer correspondent à l'analyse initiale de la directive. Nous allons maintenant examiner les propositions du CEM du point de vue historique (pour lire les travaux du CEM classés suivant l'ordre anté-chronologique). C'est ainsi que l'analyse du CEM ci-dessus évoquée a donné lieu à la saisie des eurodéputés via une lettre ouverte aux députés européens membres de la Commission Environnement et Santé. Suit un bilan du travail effectué par les parlementaires de la Commission : "Résultat : pour un texte que la Commission entendait faire adopter vite et sans modification, 289 amendements reprenant très majoritairement les positions du Collectif ont été déposés par les députés au sein de la Commission Environnement et Santé du Parlement."

Après le vote proprement dit du Parlement en première lecture, le CEM constate qu'une bonne partie des acquis est retenu mais que "incitations et récompenses pour les firmes restent déconnectées du progrès thérapeutique apporté aux enfants, et du coût réel des recherches mises en œuvre." [c.a.d. que le CEM a rencontré un échec sur le vote des amendements concernant le point 6) ci-dessus].

Le projet revient ensuite de la Commission pour une deuxième lecture du Parlement, comme souvent et avec le soutien plus ou moins explicite des ministres concernés (les relations entre le Conseil Européen des ministres et la Commission pour les modifications à apporter aux directives votées par le parlement sont complexes). Sur les modalités de circulation également très compliquées des projets entre Parlement et Commission et Conseil Européen des ministres de l'Union, lire texte et consulter le tableau.

A propos des nouvelles propositions de la Commission pour une 2e lecture, on peut consulter "Les propositions d'amendements du Collectif Europe et Médicament pour la deuxième lecture" qui explique que "Le Collectif Europe et Médicament regrette que certains des amendements votés en première lecture par le Parlement, en matière notamment d'identification des besoins des enfants, de transparence des procédures, de raccourcissement des délais, et de plus grande attention portée à la pharmacovigilance, n'aient pas été pris en compte dans la nouvelle proposition de la Commission en date du 17 février 2006." [Ca fait beaucoup ! ]

Dans ces conditions, "Le Collectif Europe et Médicament appelle donc les députés à revoter en seconde lecture pour certains amendements très importants pour les enfants et leur famille." [Il faut savoir qu'en 2e ou 3e lecture le Parlement ne peut pas introduire de nouveaux amendements et ne peut défendre que ceux qui avaient été proposés en 1ère lecture. Cela donne une idée de l'importance pour la société civile de prendre connaissance très tôt des projets de la Commission ! Les amendements en question sont présentés sous forme de tableau récapitulatif (article proposé - article rectifié) avec des explications. Les amendements recommandés par le CEM portent :

- sur les délais de mise sur le marché des médicaments par les firmes (point 3) b ci-dessus).

- Des indications reconnues les plus claires possible : Le résumé des caractéristiques du produit et les notices destinées aux parents doivent séparer très nettement les indications pédiatriques approuvées de celles qui ne l'ont pas été.

- "Pas de secret sur les effets indésirables : Les données de pharmacovigilance sur les effets indésirables rapportés avant et après toute mise sur le marché sont consignées dans un registre accessible au public.

Nous en sommes là aujourd'hui, dans l'attente d'une deuxième lecture du Parlement.

Malgré la documentation très complète fournie par le CEM sur le site de Prescrire une interrogation reste en suspens pour moi sur ce qui a déjà été atteint et ce qui peut être espéré des votes à venir pour ce qui concerne les propositions du CEM que nous avions indiqué ci-dessus en gras et que l'on peut espérer voir retenues notamment le recensement rigoureux des besoins réels des enfants en matière de médicament par une instance indépendante dont l'autonomie serait garentie par un financement public et qui aurait vocation à orienter les efforts de recherche sur ces bases raisonnées et objectives et qui serait en mesure de résister aux pressions des entreprises.

3) Mise en perspective :

Nous n'avons examiné ici qu'une partie des travaux qui occupe aujourd'hui le Collectif Europe et Médicament. Nous reviendrons sur d'autres actions dans de prochains billets. Cela donne en tout cas une idée de la complexité des problèmes à traiter, tant quantitativement que qualitativement, et du nombre de personnes et de compétences à mobiliser pour faire avancer des dossiers de santé publique fondamentaux pour les citoyens. C'est un effort considérable et il faudrait que la société civile développe des compétences comparables sur une multitude de sujets. Pas évident !

Ce qui est terrible c'est le pouvoir de nuisance de certaines instances décisionnelles européennes. L'exposé ci-dessus est assez typique des directives dont j'ai entendu parler. Le Parlement est un lieu relativement démocratique où la qualité des parlementaires est évidemment très variable mais où globalement l'ouverture à des propositions utiles et constructives de la société civile est évidente. Le Parlement Européen fonctionne mieux que beaucoup de parlements nationaux où la prise des décisions est verrouillée par l'exécutif et par le poids des partis politiques (cas type du Parlement français, bâillonné par la Ve République). Au Parlement Européen les majorités sont beaucoup plus flous et les sensibilités très diverses permettent un bien meilleur travail parlementaire. Mais divers dispositifs sont néanmoins en place pour entraver le travail du Parlement.

A l'opposé on constate le comportement extrêmement nuisible de la Commission adossée aux multinationales et du Conseil des ministres qui représente les exécutifs nationaux, connaît souvent mal les dossiers européens et entérine de facto toutes les dérives de la Commission. Précisons que le traité européen ne prévoyait aucune réforme de ces procédures décisionnelles catastrophiques !

Dans ces conditions le travail de la société civile à bien des caractéristiques du mythe de Sisyphe poussant sans cesse à nouveau son rocher. Le travail du CEM a néanmoins un caractère exemplaire et devrait servir de modèle à beaucoup d'autres intervenants. Il faut toutefois être conscient que sans des réformes politiques et institutionnelles au niveau national et international, le pouvoir de nuisance de l'ultra-libéralisme émanant de de gigantesques multinationales monopolistiques asservissant le pouvoir politique et une bonne partie de la société civile va perdurer et ruiner périodiquement beaucoup d'efforts utiles menés par de nombreux intervenants.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0406.htm#23_04_06

.21 avril 2006 : Un bon site d'achat d'huiles essentielles : aroma-zone.com

Bien que je sois surtout amateur et spécialiste des suppléments nutritionnels il m'arrive d'acheter des huiles essentielles, souvent sur des salons spécialisés lorsque je les visite. Les prix sont souvent traumatisants et cela fait longtemps que je cherchais un site de qualité à des prix compétitifs sur internet.

C'est fait et je vous présente un excellent site ou j'ai déjà commandé plusieurs fois : aroma-zone.com.

Le site correspond tout à fait à ce que je prône sur Gestion Santé, accès l'effort commercial sur le rapport qualité-prix, des produits pointus et un large choix.

La société créatrice du site existe depuis 20 ans et a une connaissance approfondie du marché : cf. rubrique présentation.

La page de garde présente les produits nouveaux et les promotions, qui sont mis en avant, et les rubriques habituelles. Les poins forts sont les huiles essentielles de provenance très diverses avec de nombreux produits d'origine étrangère. Le site propose aussi pas mal d'huiles de base qu'on peut utiliser pour différents massages en y intégrant des huiles essentielles. Les fiches techniques des huiles essentielles sont particulièrement complètes et bien faites, avec les synergies possibles et avec les précautions d'emploi cliarement mises en évidence.

Un site à suivre avec des nouveautés régulièrement depuis que je le suis. Je pense que la société a beaucoup de commandes et que cela lui permet d'introduire de nouveaux produits à un rythme régulier.

Les frais d'expédition sont gratuits pour la France à partir de 30 €. La société envoie des mails régulièrement pour tenir informé des nouveautés (une désinscription est possible si vous ne souhaitez pas les recevoir).

Cela va de soit, mais c'est parfois mieux en le disant, Gestion Santé et son Webmaster, Jacques Valentin, n'ont aucun lien commercial ou réduction quelconque liée à la promo de cet excellent site !

Bons achats.

J'ai mis à jour ma page "Fournisseurs européens de compléments nutritionnels et autres produits santé" en y intégrant une section sur aroma-zone.com.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0406.htm#21_04_06

20 avril 2006 : Vitamine E : intérêt des différentes formes de vitamine E

Le site de Life Extension Foundation (Cf. présentation de LEF par Gestion Santé), un vendeur de suppléments nutritionnels, financeur de recherches dans ce domaine et éditeur d'un excellent magazine, propose dans son n° d'avril 2006, un article de synthèse sur la vitamine E insistant sur l'intérêt du gamma-tocopherol : "What Makes Gamma Tocopherol Superior to Alpha Tocopherol". Pour une description des 8 formes naturelles de vitamines E, lire notre page "Quoi de neuf sur la vitamine E ?". Nous avons aussi trouvé une bonne synthèse en français sur le site anastore.com : Quelle vitamine E ?

L'article rappelle l'action, spécifique au gamma-tocophérol (par rapport à d'autres formes de vitamine E), de neutralisation des radicaux libres, le nitrogène dioxide le nitrogène peroxynitrite des composants cancérigènes et inflammatoires ainsi que sur d'autres composants nitrés.

Le gamma tocopherol et son principal métabolite peut aussi réduire l'inflammation en inhibant l'enzyme cyclooxygénase-2. Chez l'animal le gamma tocopherol réduit plusieurs médiateurs de l'inflammation dont le leuko-triene B4 et le tumor necrosis factor-alpha. Il protège aussi les cellules pancréatiques de dérivés infLammatoires activés par des dérivés nitrés.

L'idée qui prédomine actuellement est qu'il faut respecter un ratio adéquat d'alpha et de gamma-tocophérol (et probablement des autres formes de vitamine E naturelles). On ignore le ratio idéal. Il faudrait probablement un minimum de 20% de gamma et l'idéal pourrait être proche de 50% de gamma par rapport à l'alpha (ceci sans prendre en compte les autres formes).

Cet effet de coordination des deux formes de vitamine E semble aussi intervenir dans la protection contre différentes formes de cancer, souvent en coordination avec le selenium, selon les résultats de plusieurs études concordantes. Des études récentes font présager de l'intérêt des deux formes de vitamine E sur la maladie d'Alzheimer avec notamment une action directe de régulation des gènes impliqués.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0406.htm#20_04_06

13 avril 2006 : Projet de décret sur la psychothérapie

Nous avons traité en détail des projets gouvernementaux dans ce domaine dans notre article de synthèse de novembre 2003. Rappelons qu'après une première mouture liberticide suivi par des arbitrages importants au Sénat et à l'Assemblée un projet de loi beaucoup moins nocif, mais fort mal rédigé, voire contradictoire dans certaines de ces dispositions avait finalement été adopté. Pour être applicable la loi prévoyait un décret d'application, décret évidemment très important compte tenu des ambiguité du texte de loi. Nous avions fait un point sur le sujet dans notre billet du 7/12/05.

Nous indiquions que Bruno Dal-Palu de Psy en mouvement nous semblait défendre du côté des psychothérapeutes les positions les plus constructives dans le cadre des négociations en cours au ministère de la santé sur la rédaction du décret. Les informations importantes apportées par Psy en mouvement se trouvent dans les News du site. Les dernières sont beaucoup plus positives qu'on ne s'y attendait. Dans l'article "Un arbitrage ministériel inattendu !" Bruno Dal-Palu explique que le ministre de la santé Xavier Bertrand a conduit en personne, et de façon inattendue, la réunion autour de la dernière version du décret. Les propositions ministérielles donnent largement satisfaction aux attentes des psychothérapeutes. Les possibilités de régularisation des psychothérapeutes en exercice, ce qu'on appelle la "clause du grand-père" (une disposition classique lorsqu'une profession change de prérequis en matière de formation obligatoire) sont en particulier tout à fait satisfaisantes. Manque la notion de supervision de la pratique des praticiens débutants par des professionnels aguerris qui je pense aurait pu faire consensus pour toutes les écoles de psychothérapies. L'idée d'une psychothérapie personnelle aurait pu être prise en compte dans les types de psychothérapie qui la conseillent (mais ce n'est pas le cas de toutes les techniques). Le ministère semble avoir voulu s'en tenir à des obligations de connaissance théorique et avoir renoncé à formaliser cette autre aspect de la pratique des psychothérapeutes.

Une autre difficulté résiduelle et pas négligeable est que le texte donne de droit, sans formation minimale, le titre de psychothérapeute aux médecins, psychologues et psychanalystes. Il serait plus raisonnable de les astreindre aux mêmes dispositions que les psychothérapeutes. En cas inverse on risque d'avoir des médecins mal formés se lancer dans la psychothérapie et des psychologues n'ayant pas suivi une formation en psychologie clinique faire de même. Dans la même optique on risque de voir des sociétés de psychanalyse bidon se créer pour donner un accès facile à des psychothérapeutes au rabais. Mais à part ce point important, tout le reste va dans le bon sens. Psy en mouvement se propose d'ailleurs d'envoyer une proposition de reformulation du décret qui paraît pouvoir régler le problème de façon élégante (texte en cours de finalisation).

Le journal Libération a aussi rendu compte du débat dans des termes proches des positions de Psy en mouvement, ce qui n'a pas toujours été le cas.

Evidemment certains sont moins heureux que d'autres, je pense ici notamment à la petite fraction de psychiatres réacs et malheureusement aussi de psychanalystes médecins du même tonneau qui avaient été largement à l'origine ou avaient soutenus la première version du texte liberticide sur la psychothérapie portée par le député UMP Bernard Accoyer. A cet aréopage, actuellement plus discret , s'est joint plus récemment la FFPP, Fédération Française des Psychologues et de Psychologie, dont j'ignore quelle proportion de psychologues elle représente, mais qui doit être un des représentants important de cette profession, et qui espérait apparemment verrouiller le métier de psychothérapeute sur la base d'un master de psychologie spécialisée en psychothérapie (le master remplace les anciens DESS et DEA), et qui se dit cruellement déçue par le projet de décret, dénonce une formation au rabais et relance l'amalgame avec les sectes, comme au pires moments du débat sur la question. Que leur aimable projet aurait annihilé au passage la quasi totalité des écoles de psychothérapies existantes et des praticiens rattachés avec leur diversité et leur créativité est évidemment le cadet de leurs soucis. Se dire psy et véhiculer un narcissisme à ce point négateur du droit à l'existence de l'autre, cela fait froid dans le dos !

A suivre...

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0406.htm#13_04_06

4 avril 2006 :

Fréquentation de Gestion Santé

Après un pic en mai 2005, Gestion Santé avait connu une sérieuse baisse de fréquentation. Depuis le lancement de notre rubrique "Journal de bord" en novembre 2005 dans laquelle nous écrivons plusieurs articles chaque mois, en nombre variable selon nos disponibilités, mais globalement de façon assez soutenue, la fréquentation a régulièrement remontée. Nous avons ainsi atteint 6528 pages vues en mars 2006. Notre plus haut jamais atteint a été de 6902 pages vues en mars 2005, qui constitue un en plus un bon point de comparaison à un an de distance. Tout cela est assez encourageant et nous allons poursuivre cette formule bien reçue des lecteurs et qui s'adapte bien à notre style d'écriture.

Pour l'avenir reste à voir si Gestion Santé est capable de franchir et de s'installer durablement au-dessus des 7000 pages vues par mois. Sur le long terme il reste en tout cas un bilan, plus de 205 000 pages vues depuis le 15 juillet 2001 (date depuis laquelle nous utilisons estat pour comptabiliser nos visiteurs).

Compte tenu de ce que le nombre d'internautes augmente fortement tous les ans, on peut considérer qu'il y a une certaine dilution de la fréquentation de notre site depuis un peu plus d'un an. D'un autre côté évidemment il y a eu une énorme augmentation de l'offre de lecture via notamment la blogosphère qui permet de créer des sites biens faits et faciles à utiliser. D'ailleurs la chute de la fréquentation de Gestion Santé semble correspondre à l'explosion de l'offre de nouveaux sites blogs en 2005.

Gestion Santé reste malgré tout un OVNI du Web à la fois reconnu pour son sérieux comme en atteste les retours de mes lecteurs et de professionnels sur le mail du site et en même temps quasiment aucun autre site ne nous met en lien malgré 5 ans d'existence ! Ceci à quelques rares exceptions dont la plus notable est un lien déjà ancien vers notre page homocystéine du site médical http://www.esculape.com qui ramène un petit nombre de lecteurs tous les jours. Le reste provient de forums, de moteurs de recherches ou de petits sites. C'est paradoxal compte tenu de ce que Gestion Santé s'efforce au contraire de mettre des liens vers une multitude de sources extérieures pertinentes par rapport aux sujets que nous traitons.

Probablement le site doit-il inquiéter par son éclectisme, les questionnements qu'il propose, les pistes qu'il ouvre, son absence de parti pris, à l'heure de l'information formatée et du triomphe des oeuillères intellectuelles. Heureusement la curiosité de nombreux internautes soucieux de sa faire leur propre opinion assure une fréquentation régulière du site et nous paye largement de la peine que nous nous donnons pour le mettre à jour.

 

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Créé le 01/04/06. Dernière modification le 30/04/06.