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Journal de bord de Janvier 2006

 

Faute de temps pour écrire des pages bien structurées, je laisse souvent passer sans commenter ou citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, ou sans évoquer des livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que je commence à la fin de novembre 2005. La santé ne sera pas le seul sujet traité ici, mes intérêts dépassant largement ce domaine. J'espère échapper aux platitudes que l'on retrouve parfois dans la blogosphère et apporter des informations intéressantes au lecteur de passage et sur un ton plaisant si possible.

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Janvier 2006 : 28/01 : Le Monde évoque la supplémentation en Leucine pour ralentir la fonte musculaire liée au vieillissement - 26/01 : Cacao, chocolat, chocamine... et fèves de cacao - 17/01 : L-Arginine (suite du 5/01/06) 15/01 : Le chrome (sous une forme liée à la vitamine B3 niacine) augmente spectaculairement la longévité des rats - 13/01 : Complémentation en omega 3 - Etude sur la transformation de l'acide alphalinolénique ( ALA) de l'huile de lin dans l'organisme - 06/01 : Internement psychiatrique arbitraire - 05/01 : Attention à la L-Arginine pour les personnes ayant une insuffisance cardiaque ou de l'angine de poitrine -

Le Monde évoque la supplémentation en Leucine pour ralentir la fonte musculaire liée au vieillissement 

Tout arrive même au Monde dont la rubrique santé n'est ni très fournie, ni très critique, c'est le moins que l'on puisse dire, à l'égard du "complexe médico-industriel". Ainsi cet article bien venu qui porte sur la L-leucine dans l'édition du Monde du 27/01/06 et qui évoque les recherches dont nous avons déjà parlé en détail, compte tenu de leur intérêt qui nous semblait majeur, dans notre billet du 30/12/05. L'article de Paul Benkimoun, médecin de formation et journaliste au Monde évoque donc l'intérêt de la Leucine sur la "balance azotée". La balance azotée fait référence à l'équilibre en protéines du corps et en particulier à la quantité de protéines alimentaires permettant le maintien à l'équilibre de la masse protéique (c'est-à-dire une balance azotée neutre). Azotée fait référence à l'azote, composant majeur des protéines. On peut lire sur la balance azotée cette page de l'INSERM sur les "Besoins, carences et supplémentations en protéines", un peu trop prudente à notre goût, mais qui permet de se faire une idée des besoins protéiques par catégories d'âge (cf. notamment les remarques à la fin sur la complémentation en protéine des personnes âgées).

L'article de Monde semble avoir pour origine le communiqué de presse du 20/01/2006 de l'INRA où travaillent les chercheurs concernés. Il est cependant plutôt en retrait par rapport à l'optimisme de l'INRA. Le communiqué de l'INRA très clair et informatif (plus d'ailleurs que l'article du Monde) et met particulièrement bien en perspective les enjeux santé de cette étude qui est d'autant plus à prendre au sérieux qu'elle recoupe et précise de nombreuses autres recherches sur la question, tant animales qu'humaines.

Le communiqué de l'INRA donne aussi le lien vers l'article complet des chercheurs. En effet le "Journal of Physiology" fait partie des encore trop rares journaux de recherche qui mettent gratuitement en ligne les articles publiés par la revue. Je conseille aussi de lire dans la même revue le papier de Michael J. Rennie qui commente et met en perspective, notamment d'un point de vue historique, les travaux des chercheurs de l'INRA et qui ouvre également des perspectives intéressantes. En particulier si j'ai bien compris l'auteur, la sensibilité à l'insuline jouerait un rôle important dans un des deux volets de l'affaire (2 volets puisque l'on a d'une part une perte protéique excessive due à l'âge et d'autre part une possibilité de stimuler la synthèse grâce à la leucine, 2e point qui est traité par les chercheurs de l'INRA). On sait que la diminution de la sensibilité à l'insuline est un marqueur et une cause très importante du veillissement et limite la capacité des cellules à absorber et utiliser correctement le glucose pour leur fonctionnement énergétique. L'insuline joue apparemment un rôle modeste dans la synthèse de nouvelles protéines musculaires mais semble jouer par contre un rôle très important pour freiner la tendance à la destruction des protéines musculaires chez le sujet âgé à l'origine de la fonte musculaire. Autrement dit l'apport de Leucine compenserait la fonte musculaire en stimulant la synthèse protéique, mais un autre aspect complémentaire et non exclusif de la question pourrait consister à rétablir la sensibilité à l'insuline pour favoriser l'entrée du glucose dans les cellules et diminuer l'accélération des pertes cellulaires de protéines du sujet âgé. Or il existe d'innombrables supléments nutritionnels qui permettent de rétablir la sensibilité à l'insuline (cf. pour un exemple notre billet du 15/01/06).

Il est important que l'INRA ait fait le choix politique d'un communiqué de presse appuyant l'intérêt des recherches menées par ses chercheurs et surtout soulignant de façon nette et sans ambiguité les applications majeures qui s'ouvrent pour la personne âgée. Comme nous l'avons souligné dans notre billet du 30/12/05 c'est en général l'enterrement de première classe qui attend ce genre de recherches aussi passionantes et prometteuses soient-elles. Il faut saluer ce positionnement de l'INRA centré sur l'intérêt général et la santé des populations et qui évoque sans détour la possibilité de "l'ajout de leucine dans les repas des personnes âgées et/ou la consommation d'aliments riches en leucine (essentiellement des protéines animales comme les protéines du petit lait)", une formulation qui est en une rupture très nette avec la langue de bois en vigueur dans la nomenklatura des nutritionistes, laquelle interdit de facto toute évocation de l'intérêt des suppléments nutritionnels, l'alimentation habituelle étant censée pourvoir à tous les besoins. Ceci d'autant que la protéine de petit lait (Whey en anglais) est elle-même d'avantage un supplément nutritionnel qu'un aliment stricto sensu.

L'unité de recherche de l'INRA semble collaborer de façon étroite avec des chercheurs en nutrition humaine. On peut espérer, si nous n'avons pas été trop optimiste à propos du communiqué de l'INRA, que dans ce contexte une étude de validation sur l'homme précisant la posologie utile et l'impact précis sur la masse musculaire des populations traitées va voir le jour prochainement (de toute façon une étude étrangère sera certainement lancée si les français ne la réalisent pas). Mais même si cette étude est réalisée nous serons loin d'une application très large à la population âgée concernée. La Leucine est un supplément nutrititionel d'un coût très faible. Non brevetable la Leucine n'intéressera aucun laboratoire pharmaceutique. Or la quasi totalité des médicaments présents sur le marché le sont du fait que les études de sécurité et d'efficacité spécifiques qui sont financées par des laboratoires privées. Il est rarissime que les pouvoirs publics se substituent au privé dans ce domaine, ce qui explique pour une bonne part l'état de déchéance de la médecine actuelle, la politique du médicament n'obéissant plus à aucun critère de développement rationnel axé sur les besoins santé de la population mais obéissant quasi exclusivement aux préoccupations marketing des entreprises.

Il se développe toutefois une politique récente, qui doit beaucoup aux malades du sida et à leurs associations qui vise à faire rembourser sur prescription médicale différentes catégories de compléments protéino-énergétiques pour certaines populations déficientes (personnes atteintes du sida, malades dénutris atteints de cancer, anorexiques, malades en convalescence, vieillards dénutris...). Bien que leur utilisation se développe un peu la prescription reste marginale et le choix et la gamme des produits limité par rapport aux besoins réels des populations concernées, même et surtout en médecine hospitalière où l'on s'acharne à faire ingurgiter une nourriture infecte et aussi bon marché que possible à toutes les personnes hospitalisées tout en affirmant que l'on respecte à la lettre, cela va sans dire, toutes les règles nutritionnelles d'une alimentation équilibrée.

En l'absence d'un marché véritablement concurrentiel les prix et la composition de ces compléments protéino-énergétiques sont loins d'être optimum par rapport à ceux que l'on peut trouver sur un marché concurrentiel innovant et réactif comme celui des USA. On voit mal de toute façon comment on pourrait supplémenter en leucine la population âgée dans un cadre strictement médical alors que la leucine devrait concerner une très large fraction de la population âgée et des malades dénutris. Les produits de pharmacie remboursés concerneront toujours une population carencée étroite et très spécifique. Ceci d'autant plus que dans le cadre de l'idéologie médicale dominante hyper centrée sur la maladie et le symptôme on préfèrera toujours rembourser des médicaments coûteux et très ciblés, même si leur efficacité est très relative plutôt que des nutriments agissant sur un large spectre de paramètres santé, même si ces nutriments sont des déterminants majeurs de l'état de santé et de la survie à moyen terme.

Bien que le milieu médical se refuse à le reconnaître pour l'instant, la supplémentation nutritionnelle n'est pas une lubie, mais correspond à un besoin social et de santé publique spécifique et bien défini qui ne peut se gérer que dans le cadre d'un marché autonome, clairement différencié de celui du médicament et de la vente en pharmacie, où l'accès des clients aux produits doit être libre. Le cas de la leucine l'illustre à merveille mais on pourrait renouveler le raisonnement pour des dizaines d'autres produits de la supplémentation nutritionnelle.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0106.htm#28_01_06

Cacao, chocolat, chocamine... et fèves de cacao

Dans le domaine de la nutrition et de la complémentation on en revient parfois aux basiques ainsi les boissons de base non alcoolisées comme le thé, le café ou le chocolat ont de nombreuses propriétés intéressantes qui stimulent l'inventivité des fabricants de suppléments nutritionnels. Le thé (surtout le vert, mais pas seulement) fait l'unanimité pour ses nombreuses propriétés santé depuis longtemps et il existe depuis de nombreuses années des suppléments de thé d'un prix particulièrement intéressant. On a plus récemment redécouvert du café, nous en parlons ici . Plus récemment on a venté les vertus du chocolat que nous allons examiner dans ce billet.

L'intérêt alimentaire de ces trois produits pose un problème typique, que l'on retrouve en fait chaque fois que l'ont veut concilier les vertus nutritionnelles des produits alimentaires sans avoir recours aux suppléments nutritionnels, qui est qu'il est souvent très difficile de tout concilier et que si, par exemple, on est un buveur de café, on consomme rarement du thé et réciproquement et il en va de même pour le chocolat. Il existe des compléments bien dosés en extrait de café et de thé qui permettent de contourner ce problème et d'avoir des apports adéquats en principes actifs du thé et du café, si on est pas amateur de ses boissons et nous examinerons ce qu'il en est pour le cacao.

Les boissons et aliments chocolatés

On sait que de nombreux produits pour enfants pour le petit déjeuner contiennent des quantités très variables de cacao et souvent beaucoup de sucres ajoutés alors que la cacao en contient déjà pas mal. Ces produits deviennent finalement soit franchement nocifs soit sont de toute façon très loin d'un optimum santé. Il en va de même pour de nombreux produits alimentaires contenant des quantités variables de chocolat.

Le mieux est de consommer du cacao pur (non sucré) ou à la rigueur un chocolat très riche en cacao (70% minimum). Si vous souhaitez sucrer une boisson au caco je vous conseille d'utiliser du xylitol "considéré depuis une vingtaine d'années comme un remarquable substitut du sucre classique". Si on vise des effets santé, il faut absolument éviter l'association lait - cacao, les protéines du lait inhibants une fraction importante des principes actifs utiles du cacao.

Pour donner une idée des prix on peu dire que le cacao Van Houten de Suchard vaut autour de 13 € le kg. C'est un des produits les plus chers de sa catégorie mais d'une qualité reconnue. On trouve aussi des produits bio et / ou commerce équitable à des prix qui peuvent être supérieurs. J'avais testé un produit chocolat équitable acheté chez Monoprix mais j'ai été assez déçu par ses qualités gustatives en boisson chaude comparé au Van Houten..

J'ai aussi testé le Van Erven qui m'a semblé gustativement d'une qualité comparable au Van Houten. Certains distributeurs proposent aussi des produits sous leur marque de distributeur. Néanmoins il faut être vigilant car les teneurs en sucre et en graisse des cacao peuvent varier énormément d'une marque à l'autre et il faut se méfier de certains produits trop bon marché. A cet égard on ne peut que vivement regretter l'absence fréquente de tout affichage explicite qui fait qu'il est souvent impossible de connaître les teneurs relatives en graisse, sucre et protéine d'une poudre de cacao et encore moins son origine de production (à l'exception des produits bio et équitables qui revendiquent souvent l'origine).

On peut aussi s'interroger sur le problème de la torréfaction des fèves de cacao dont les modalités techniques doivent influer fortement sur la préservation des nutriments utiles du cacao. Elle est de toute façon à l'origine d'une perte énorme de pouvoir antioxydant du produit de base (cf. section finale de ce billet). Il faudrait aussi bien connaître les traitements phyto-sanitaires des cacaoyers dans les très grandes exploitations du tiers monde souvent peu respectueuses de l'environnement et de la toxicité des produits utilisés pour protéger les plantations, connaître les modalités de la conservation des fèves, les processus chimiques de traitement de ces fèves, etc. Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, il y aurait certainement lieu de décerner et de favoriser des normes de qualité et de les faire connaître au consommateur pour encourager au maximum la préservation des nutriments utiles au cours du processus de fabrication et minimiser l'incorporation de produits toxiques. Cet aspect est complémentaire d'autres aspects plus strictement écologiques (l'agriculture biologique) ou économiques (les produits équitables garantissant les revenus des producteurs) et devraient fonctionner de façon solidaires avec ceux-là.

Est-il besoin de dire que nous sommes à mille lieu de ces préoccupations dans le monde de l'agro-alimentaire mais aussi dans celui des spécialistes de la nutrition qui sont intarissables quand il s'agit de débiner les suppléments nutritionnels mais incroyablement muets sur tout ce qui pourrait favoriser de bonnes pratiques agricoles et industrielles susceptibles de favoriser une qualité nutritionnelle optimum des produits de base de notre alimentation.

Les flavonoides et autres composants actifs du cacao - Dosages efficaces pour la santé

Nous avons fait quelques recherches pour trouver les dosages efficaces en chocolat / cacao pour bénéficier des vertus de celui-ci. La dose efficace semble liée à l'apport de flavonoïdes. Les flavonoides (flavonols, dont l'épicatéchine, la catéchine, les procyanidines…) du chocolat sont le principal constituant bénéfique du chocolat, mais le chocolat contient en plus toutes sortes de nutriments utiles. Notons la présence de théobromine, un produit proche de la caféine, qui selon wikipedia est un diurétique, vasodilatateur et cardiostimulant et un antitussif supérieur à la codéine en diminuant l'activité du nerf vague. C'est un produit toxique pour les chiens ce qui explique pourquoi il ne faut jamais donner de chocolat à ces animaux. Chez l'homme la théobromine est sans danger, mais le cacao est néanmoins déconseillé en cas de reflux acides gastro-œsophagiens, qu'elle aggrave, car elle relâche les muscles du sphincter gastro-œsophagien, permettant aux acides gastriques d'accéder à l'œsophage.

Un article indique que 35g de chocolat noir, qui apportent 720 milligrammes de flavanols, a des effets neurologiques détectables, ce qui est confirmé dans une autre étude sur les personnes âgées avec des dosages comparables.

35g de chocolat est un dosage  trop élevé pour être pris journalièrement dans le cadre d'une alimentation équilibrée et diversifiée. Une étude de cohorte italienne suggère que les apports efficaces les plus faibles, repérés par rapport au critère de l'inflammation (mesure de la protéine C réactive (PCR)) seraient de l'ordre de 7g par jour, une dose nettement plus raisonnable (seulement une demi tablette de chocolat de 100g par semaine).

Il n'est pas évident d'optimiser les apports en nutriments utiles et en antioxydant du chocolat tout en limitant les apports en calories. La meilleure méthode alimentaire d'apport consisterait à prendre une boisson matinale au cacao avec 7 à 10g de caco, éventuellement sucrée au xylitol. Pris le matin, le caco sera facilement digéré pendant la journée et on bénéficiera des effets psychotoniques des flavonols. 

Le problème calorique du cacao provient des graisses du chocolat qui sont très caloriques et qui sans être nocive ne lui sont pas utiles non plus. Le problème est qu'il est très difficile d'enlever des sucres ou des graisses du chocolat sans enlever en même temps des fractions nutritionnelles utiles, comme les flavonols.

De plus tout le monde n'est pas amateur de chocolat au petit-déjeuner et si on préfère thé, café ou une autre boisson plus digeste et légère, on en revient au point de départ que nous évoquions en introduction, la difficulté à bénéficier simultanément des vertus de différents breuvages utiles...

Quid des compléments à base d'extraits de cacao ?

Quid du côté des suppléments ? Rien de bien intéressant de ce côté là car, à ce jour, je n'ai trouvé aucun produit présentant une concentration intéressante en flavonols. Chocomine, par exemple, est un extrait de chocolat ne contient que 25 mg de polyphenols par capsule de 500mg, ce qui est beaucoup trop faible pour qu'on s'y intéresse. C'est peut-être même moins que dans de la poudre de cacao pure ! En effet si on en croit lanutrition.fr "La poudre de cacao doit plus de 10 % de son poids à la présence de catéchine et épicatéchine et de leurs polymères appelés procyanidines."

Effets santé probables du cacao

Parmi les effets santé positifs du cacao, on note, en ce qui concerne la santé cardiovasculaire, selon une synthèse de lanutrition.fr que "La consommation de cacao améliore ... la tension artérielle, la sensibilité à l’insuline, le profil lipidique et l’élasticité des vaisseaux."

Le même site indique que le flavonol épicatéchine augmente la puissance et la résistance musculaire chez la souris et probablement aussi chez l'homme à des doses atteignables par l'alimentation.

Chez les personnes âgées présentant de légers troubles cognitifs, des dosages relativement élevés de flavonoïdes (520 à 990mg) ont des effets favorables "dans les groupes qui ont consommé la boisson riche et modérément riche en flavonoïdes, de nombreux paramètres se sont améliorés, en particulier au niveau de la mémoire de travail, la mémoire verbale et la gestion de plusieurs tâches. L'effet semble proportionnel à la dose de flavonoïdes consommés. De même dans ces deux groupes la tension artérielle et la résistance à l'insuline ont diminué, deux points potentiellement intéressants pour la santé cardiovasculaire." Chez des jeunes gens en bonne santé, et à des doses à peu près équivalentes, "Les flavanols améliorent la sensibilité aux contrastes et réduisent le temps nécessaire à la détection des mouvements. Par ailleurs, ils améliorent la mémoire spatiale et diminuent le temps de réaction."

Bonne nouvelle, les fêves de cacao sont arrivées !

Si l'intérêt du caco est avéré, comme nous venons de le voir,  il était difficile de proposer un produit vraiment intéressant à ceux qui ne sont pas, au départ, amateurs de chocolat. On en restait à la prise régulière de quelques carrés de chocolat bio aussi concentrés que possible en cacao.

Heureusement un nouveau "super aliment santé" est arrivé sur le marché, qui correspond à un état antérieur à la fabrication du chocolat et à sa torréfaction, la fêve de cacao séchée. Selon wikipedia, "Les fèves de cacao sont les graines du cacaoyer, qui sont utilisées pour la fabrication du chocolat. Elles sont extraites des baies, que l'on ouvre à la récolte et que l'on met à sécher."

Il s'avère que la torréfaction diminue énormément le pouvoir antioxydant du cacao, d'un facteur 7, d'après ce que j'ai pu lire. Cela donne un indice ORAC énorme à la fêve, nettement supérieur aux meilleurs fruits rouges et noirs comme la myrtille. La teneur de la fêve en flavonol serait de 10% environ, ce qui es énorme.

Cela permet d'ajouter la fêve à ses autres compléments de façon très digeste. Personnellement je viens d'ajouter une grosse fêve en plus de mes compléments cela a chacun des 3 repas. Le goût ressemble à celui d'une amande légèrement chocolatée en plus craquante. Il ne faut pas s'attendre à une expérience gustative transcendante, en effet le goût chocolaté est relativement faible ce qui s'explique par le fait que la torréfaction est précisément destinée à augmenter très fortement le goût chocolaté. Suivant la fermentation et l'origine, les fêves sont également plus ou moins amères. Les produits actuels sont bio pour la plupart, ce point est toutefois à vérifier lors de l'achat.

Conclusion

La fêve de cacao est un nouveau super aliment santé à intégrer à l'alimentation habituelle. Contrairement au café ou au thé, il n'existe pas d'extrait standardisé de cacao qui puisse se substituer au caco sous forme alimentaire, mais une ou deux  fêves, selon la taille, 3 fois par jour devrait permettre de bénéficier de l'essentiel des effets santé cadiovasculaire, neuroprotecteurs et antiinflammatoire du cacao, précédemment passés en revue.

Voir aussi notre page fournisseurs.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0106.htm#26_01_06
[mis à jour le 03/07/13]

L-Arginine (suite du 5/01/06) :

Dans notre mise en garde sur de fortes doses de L-arginine pour les personnes ayant une insuffisance cardiaque nous évoquions aussi l'intérêt d'apports modérés de L-arginine proches des apports nutritionnels. Le magazine "Life Enhancement Magazine" de janvier 2006 évoque une étude récente sur l'effet anti-inflammatoire de la L-arginine tel que peut le mesurer le marqueur de la protéine C-réactive (PRC). La PRC est un marqueur du risque cardio-vasculaire mais aussi de l'inflammation en général. L'étude a été faite à partir d'une importante étude nutritionnelle dont les auteurs ont exploité les données suivant les apports alimentaires en arginine. Il ne s'agit donc pas d'une étude de supplémentation en double aveugle qui reste à réaliser pour confirmer ces résultats. Les résultats (cf. abstrat sur pubmed) montrent que les personnes ayant les apports alimentaires les plus élevés avaient 30% moins de chance d'avoir un CRP au-dessus de 3.0 mg/L que les sujets se situant dans les apports médians en L-arginine.

Dans un autre article de "Life Enhancement Magazine" un lien est fait entre la L-arginine, l'oxyde nitrique (NO) via une enzyme de régulation membranaire du NO, eNOS (endothelial nitric oxide synthase) qui est stimulée par la restriction calorique pour fabriquer plus de NO à partie de l'arginine. Cette production de NO semble aussi favoriser le développement des mitochondries (organites cellulaires qui sont des centrales énergétiques cellulaires). L'hypothèse est que l'arginine pourrait en stimulant des enzymes comme eNOS apporter certains des avantages de la restriction calorique sur la longévité.

Tout cela plaide pour une complémentation modérée en L-arginine (assez nettement inférieure à ce que propose la revue) de l'ordre de 1 à 2 g par jour maximum et plutôt avec de la l'arginine alpha ketoglutarate (AAKG) qui diffuse plus lentement dans l'organisme. Une autre forme dérivée de la L-arginine est l'arginine ethyl ester qui est elle aussi libérée lentement et est mieux absorbée par l'organisme. Depuis 1 à 2 ans on trouve sur le marché différents produits dérivés des acides aminés classiques et présentant des propriétés intéressantes. Les 2 dérivés de la L-arginine que nous venons de citer sont utilisés avec d'autres acides aminés. Mais d'autres dérivés inbteressant existent également. Nous reviendrons dans un prochain billet sur ces produits.

Par rapport aux dosages faibles d'arginine que je conseille cela ne résulte pas d'un a priori et je ne suis pas un partisan systématique de dosages faibles en matière de suppléments (ma page sur la vitamine C l'illustre), mais c'est l'opinion que j'ai pu élaborer à partir des articles que j'ai pu consulter. Il y a de nombreux produits ou des doses élevées sont inutiles ou même néfastes en particulier en cas d'usage continu prolongé. Il est important de faire un usage intelligent et bien informé des produits de supplémentation nutritionnelle.

Le site Life Enhancement propose sur sa page de garde ("suscribe now" à droite) la possibilité de souscrire à son magazine par email. Les articles sont plutôt intéressant, mais la vulgarisation des sujets est parfois excessive et les informations données mériteraient d'être plus nuancées et sont parfois à manier avec une certaine précaution en les recoupant avec d'autres sources. Une démarche de vigilance et d'esprit critique élémentaire qui doit de toute façon être systématique pour tous les sujets touchant à la santé en particulier si vous souhaitez utiliser la supplémentation nutritionnelle pour votre cas personnel ! Cette remarque est bien sûr aussi valable pour Gestion Santé que je vous invite à lire avec recul et à ne pas prendre pour argent comptant !

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0106.htm#17_01_06

Le chrome (sous une forme liée à la vitamine B3 niacine) augmente spectaculairement la longévité des rats

La régulation du taux de sucre sanguin est une des théories importantes de la lutte contre le vieillissement. On sait que la restriction calorique est une des théories les mieux prouvées d'allongement de la vie chez l'animal. Les théoriciens estiment que l'un des mécanismes majeur (mais pas le seul) de la restriction calorique est la régulation de la sensibilité à l'insuline. La résistance à l'insuline est liée aux phénomènes diabétiques mais aussi au vieillissement en général. Il existe de nombreux suppléments nutritionnels qui ont un effet positif sur la sensibilité à l'insuline. L'un des plus connus est le minéral trace chrome qui est très déficient dans l'alimentation même chez les personnes en bonne santé. Je me souviens lorsque j'avais à l'occasion consulté le gros ouvrage sur les ANC de l'AFSSA que le chrome était mentionné comme un des minéraux traces les plus déficients de l'alimentation. Les diabétiques en manquent eux-même nettement plus que la population générale sans doute parce que leur organisme l'utilise plus que le reste de la population pour tenter de réguler l'insuline. En fait l'exercice physique et l'apport élevé de glucide augmentent fortement l'excrétion de chrome. Comme l'alimentation moderne est trop riche en sucre et que les aliments sont trop raffinés cela explique la carence générale en chrome. Comme pour beaucoup de nutriments il est aussi fort possible que l'optimum santé de l'apport en chrome soit largement supérieur à ce qu'il est possible d'atteindre par l'alimentation. C'est quelque chose que la plupart des gens ont du mal à comprendre à cause du dogme sur l'alimentation équilibrée, mais en réalilté, nous sommes en permanence confrontés au fait que nous recevons en permanence trop de certains nutriments et pas assez d'autres même avec une excellente alimentation. Dans un lointain futur on arrivera peut-être à concilier par une nutrition semi-synthétique le plaisir de manger avec un optimum nutritionnel individualisé, mais nous en sommes très loin.

En tout cas une étude récente chez le rat vient de montrer que chez des rats le chromium nicotinate ou chromium polynicotinate (produit ChromeMate(R)) accroissait fortement la longévité (détails sur les effets sur la longévité). Ce n'est pas très explicite mais il semble que les rats en questions était d'une espèce particulière (selon les 2 sources précitées "enclin à plusieurs manifestations du vieillissement" ou "d'une espèce sélectionnée pour ses tendances au syndrome métabolique" cad l'obésité, le diabète et ses complications). Cela limite sans doute la portée de l'étude, bien que cela tende aussi à rapprocher le rat du modèle humain. Tout cela ne fait de toute façon que confirmer de nombreuses études convergentes humaines et animales sur l'intérêt nutritionnel du chrome.

C'est un supplément d'un coût plus que modique que l'on trouve couramment dans des formulations de multivitamines et multiminéraux. Le dosage aux USA est en général de 200mcg (soit 170% des ANC américains). Les diabétiques ou les personnes en surpoids peuvent bénéficier de dosages supérieurs sous suivi médical.

Ces résultats ne peuvent que conforter les adeptes de la supplémentation nutritionnelle dans l'utilisation de produits régulateurs de la glycémie et de l'insuline.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0106.htm#15_01_06

Complémentation en omega 3 - Etude sur la transformation de l'acide alphalinolénique ( ALA) de l'huile de lin dans l'organisme

L'acide alphalinolénique (ALA) est un omega 3 contenu par exemple dans l'huile de lin et l'huile de colza. En France la diffusion de l'huile de lin est limitée à cause de sa grande tendance à s'oxyder et à devenir rance ce qui pose de sérieux problèmes de conservation. On préfère donc l'huile de colza à mon avis à juste titre, bien qu'elle soit un peu moins riche en omega 3. On peut trouver de l'huile de colza biologique pour un prix vraiment très raisonnable. Evitez donc l'huile de colza filtrée à chaud que l'on trouve le plus souvent dans la grande distribution. L'huile de colza s'utilise surtout pour l'assaisonnement. Mais contrairement à un mythe tenace on peut faire chauffer l'huile de colza dans la cuisine à condition de ne pas monter la température trop fort et trop longtemps.Les molécules d'omega 3 sont certes fragiles vis à vis de la température mais pas autant qu'on le dit. Dans le régime et l'étude célèbre de Michel de Lorgeril et Serge Renaud une partie de l'huile de colza provenait d'une margarine utilisée pour la cuisson sans que cela nuise à l'efficacité.

Il y a une grande confusion chez les consommateurs entre les omega 3 végétaux et ceux de l'huile de poisson. En fait il suffit de savoir que l'omega 3 ALA végétal doit être transformé via des systèmes enzymatiques dans l'organisme en omega 3 vraiment utiles, le DHA et l'EPA. Le DHA et l'EPA se trouve aussi directement et en grande quantité dans les huiles de poissons gras d'où l'intérêt de les obtenir directement par ce biais en mangeant des poissons gras ou des gélules d'huile de poisson riches en EPA et DHA.

Si vous prenez des gélules d'omega 3 ne prenez jamais d'omega 3 d'huiles végétales, cela va plomber bêtement votre budget alors que vous pouvez utiliser de l'huile de colza bio. Le célèbre "Dr petzouille" qui participe activement à divers forums donne une excellente astuce pour renforcer encore la teneur en omega 3 de votre huile de colza en utilisant astucieusement votre congélateur en profitant du point de congélation différent des huiles (les omega 3 plus fluides congèlent à plus basse température que les autres acides gras) : Forum nutrition de Doctissimo.

Vous pouvez aussi utiliser des huiles de poisson riches en EPA et DHA. L'EPA est plutôt plus actif sur les cellules nerveuses et le DHA sur le système cardio-vasculaire. Personnellement j'ai cherché un produit qui contient un peu plus d'EPA que de DHA car j'ai cru comprendre que chez l'adulte l'EPA servait de carburant cellulaire en particulier pour les cellules nerveuses alors que le DHA était un agent de structure à turnover faible (ce qui n'est pas vrai chez le foetus et l'enfant où le DHA est un agent de structure des cellules du système nerveux en forte croissance). Mais en révisant pour vous le sujet je me rend compte que mon raisonnement n'est peut-être pas complètement justifié car l'omega 3 de l'ALA des huiles végétales se transforme assez facilement en EPA alors que le DHA est nettement plus difficile à synthétiser par l'organisme. Si vous ne prenez que des huiles végétales, l'ALA de l'huile se transforme en EPA et l'EPA est ensuite à son tour transformé en DHA (plus efficacement par les femmes). Les acides gras omega 6 inhibent cette transformation par compétition avec les omega 3 d'où le danger pour la santé des régimes pauvres en omega 3 (c'est pourquoi on parle souvent du ratio entre omega 3 et 6). Lire sur ces questions "Human Distribution of Docosahexaenoic Acid and Eicosapentaenoic Acid".

Quand vous achetez des gélules d'huile de poisson fixez vous comme objectifs : le ratio EPA / DHA, il faut qu'il y ait suffisamment des deux. Calculez le total EPA + DHA. On considère qu'un à deux gramme par jour de EPA + DHA est suffisant si vous le prenez tous les jours. Pour comparer les produits, calculez combien vous aller payer le gramme de DHA + EPA. Voyez aussi la taille des gélules, certaines sont assez volumineuses et un peu trop grosses pour certaines personnes sensibles. Prenez vos gélules plutôt avant le repas pour limiter le reflux gastrique d'huile de poisson.

Une autre question qui donne le titre et le prétexte de mon billet du jour est de savoir si les omega 3 des huiles végétales sont facilement transformés en DHA et EPA. Sur le principe c'est oui puisque je donnais plus haut l'exemple des régimes à base de colza de Michel de Lorgeril et Serge Renaud qui ont démontré une extraordinaire capacité de protection contre les maladies cardio-vasculaires et le risque de cancer. Mais si le bénéfice des omega 3 végétaux sur la santé ne fait pas de doute il reste des interrogations sur la transformation de l'ALA en EPA et surtout en DHA dans l'organisme.

Une étude en double aveugle à partir de gélules d'ALA d'huile de lin vient de démontrer que 3g d'ALA par jour augmentaient de 60 % la teneur du sang en EPA et de 25% en DPA (un autre omega 3) mais curieusement se révélait sans effet sur le taux de DHA. Donc les omega 3 végétaux de l'ALA semble relativement efficace mais seulement sur l'EPA et l'huile de poisson garde toute sa place pour optimiser les apports en DHA.

Rappel : Gestion Santé recommande les huiles omega 3 de poisson stabilisées sur triglycérides très résistantes à l'oxydation. Ce n'est pas de loin la formulation la plus courante en complémentation. On les trouve chez Nutrimuscle ou chez les fournisseurs américains sous la marque Nordic Naturals, Ultimate Omega.

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Internement psychiatrique arbitraire : Le Groupe Information Asiles

Cela fait longtemps que je cherche un site et une association sérieuse qui s'occupe des internements psychiatriques arbitraires. Apparemment je l'ai enfin trouvé. Je suis allé par hasard sur le site de l'Express ou j'ai trouvé une brève news dans la rubrique santé "Le psychiatre qui dérange" par Jacqueline Remy [ou par Gilbert Charles ??!]. Il s'agit d'un de ces incroyables scandales franco-français où l'on a cherché à mettre sur la touche un psychiatre le Le Dr Philippe de Labriolle dont le seul tort était de vouloir appliquer la loi sur les internements sous contrainte. C'est notamment son refus de signer après internement le 2e certificat médical qui doit normalement être signé avant tout internement sous contrainte qui semble lui avoir valu les pires ennuis.

Une recherche par mots clés m'a amené au site de Groupe Information Asiles. Sur l'historique de l'association issue du militantisme d'extrème gauche d'après 1968 on lira les intéressantes précisions. Cette association semble notamment viser à faire évoluer favorablement la jurisprudence par des actions judiciaires et interdisciplinaires bien ciblées et ceci de façon qui semble très efficace aux vu des communiqués que l'on trouve sur le site. C'est là me semble-t-il un des points forts de l'association car l'indignation non accompagnée d'une action judiciaire adéquate est, dans ce domaine, peu susceptible de faire évoluer des pratiques souvent profondément enracinées.

Sur le communiqué initial du Groupe Information Asile qui semble à l'origine de l'article de l'Express on pourra lire d'intéressantes précisions qui complètent utilement l'article de l'Express.

A noter que le Dr Philippe de Labriolle fait partie du comité de parrainage du Groupe Information Asile.

Le système hospitalier psychiatrique peut être très utile pour des familles et des patients en détresse psychologique grave même s'il faut aussi encourager une prise en charge de qualité et interdisciplinaires des patients en dehors du système asilaire. Les citoyens, les médecins et les fonctionnaires concernés doivent veiller à éviter les dérives qui peuvent se manifester, notamment celles qui tiennent à la non application des dispositions protectrices de la loi, celles qui tiennent aux dérives bureaucratiques et celles qui sont liées aux collusions entre notables. La médiatisation de certaines dérives du système psychiatrique sur la base de dossiers solides fournies à la presse par des associations respectées est un élément fondamental de la lutte contre les abus et de respect des libertés publiques. Le Groupe Information Asiles me semble faire partie de ces associations.

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Attention à la L-Arginine pour les personnes ayant une athérosclerose avancée ou de l'angine de poitrine

La L-Arginine est souvent utilisée depuis quelques années pour faire baisser la tension, diminuer le cholestérol et diminuer les conséquences de l'athérosclerose (artère bouchée) sur la base de différentes études (Cf. un résumé des études et théories sur cette question). L'effet principal provient de la libération d'oxyde nitrique (combinaison d'azote et d'oxygène) dans le sang via la L-arginine. L'oxyde nitrique agit comme un signal et provoque la détente des vaisseaux sanguins et leur dilatation. La complémentation en L-arginine renforce ce phénomène de régulation naturelle. D'autres produits comme la nitroglycerine (surtout connu comme explosif !) ont été utilisés de longue date en médecine en particulier pour l'angine de poitrine (Cf. wikipedia bas de page "usage médical").

Une étude récente en double aveugle a traité avec de l'arginine des personnes ayant eu auparavant une attaque cardiaque pour voir si l'arginine améliorait le fonctionnement cardiaque. Il s'avère qu'elle a du être interrompue prématurément (article de Webmed) suite à une forte mortalité dans la branche traitée (6 morts sur 78 patients) par rapport à la branche sous placebo (aucun décès sur 75 patients).

C'est un effet statistique très important et j'encourage les personnes à ne pas utiliser la L-arginine sans avis médical s'ils ont eu un accident cardio-vasculaire, ont été diagnostiqués comme ayant une plaques d'athérome importante ou sont atteints d'artérites ou d'angine de poitrine. La L-arginine peut toutefois être utilisée dans ces cas à de faibles dosages, de l'ordre de 500mg par prise, répartis sur les repas, où elle a des effets intéressants sans agir directement sur les mécanismes de la vasodilatation.

Cet effet m'a rappelé des mises en garde que j'avais lu sur les médicaments à base de nitroglycérine qui agissent selon des modalités symptomatiques très similaires à la L-arginine. Il s'agit d'un article passionnant du LEF magazine de juin 2003 par William Faloon [ma traduction de l'anglais], "Les médicaments pour le coeur qui provoquent des crises cardiaques". Dans la section " Les médicaments à base de nitroglycérine et l'angine de poitrine" l'auteur évoque une étude japonaise (Circulation Supplement II Vol 106, No 19 Nov 5, 2002 Abstract 1494) sur des malades à risque coronarien élevé. Les utilisateurs qui prennent de façon continue des médicaments à base de nitrates avaient un risque d'accident cardiaque majeur multiplié par 2.42 sur une période de 45 mois ! Par contre il faut souligner que l'usage occasionel de nitrates pour soulager une crise d'angine de poitrine n'a pas les mêmes conséquences néfastes.

Il semble donc que la L-arginine présente à peu près le même profil de risque que les nitrates. L'action est probablement trop énergétique et mécanique sur les systèmes cardio-vasculaires déjà fortement endommagés qui vont mal réagir à cette solicitation vasodilatatrice trop importante. L'article de Webmed ne précise pas les dosages utilisés. Ceux-ci sont probablement de l'ordre de 5 à 15 g étalés en plusieurs prises dans la journée comme c'est le plus souvent le cas lors de l'utilisation de la L-arginine dans des études cliniques d'intervention cardio-vasculaire.

Restent-il néanmoins des usages intéressant de la L-arginine en complémentation et à quel dosage ? D'abord précisons au vu des données ci-dessous que l'utilisation en monothérapie de la L-arginine est probablement à déconseiller. Il faudrait l'inclure dans un protocole de supplémentation bien conçu. Il faudrait aussi rester dans les doses de 1 à 3 g par jour qui paraissent plus raisonnables que ceux bien supérieurs que l'on voit parfois évoquer. Les végétariens stricts peuvent aussi en tirer profit car l'arginine provient essentiellement de la viande mais aussi des produits laitiers et des fromages. La L-arginine est comme nous venons de le voir le précurseur unique de l'oxyde nitrique. D'autres applications moins connues peuvent être visées en prenant de la L-arginine comme promouvoir la mise en circulation d'hormone de croissance par l'hypophyse, favoriser la division cellulaire, la cicatrisation des plaies et la réparation des tissus endommagés par les blessures et les traumatismes, évacuer l'ammoniaque, renforcer le système immunitaire et sécréter d'importantes hormones. Il est probable que ces fonctions physiologiques peuvent être soutenues et optimisées par des doses modestes de L-arginine. A mon avis 1g par jour serait probablement suffisant pour améliorer ces fonctions physiologiques chez la personne en relativement bonne santé.

Ajoutons que les hauts dosages sont souvent conseillés en Arginine pour le soutien cardiaque vient de ce que la L-arginine est métabolisée rapidement. On trouve maintenant sur le marché des suppléments qui agissent de façon nettement plus durables avec des dosages plus faibles comme l'arginine alpha ketoglutarate (AAKG) qui combine une molécule d'arginine avec une molécule d’acide alpha-ketoglutarique (aussi appelé alpha-cétoglutarate), un intermédiaire important du cycle de Krebs. Les dosages thérapeutiques pour les problème cardio-vasculaires dépasseraient néanmoins à mon avis les doses de sécurité et je ne conseillerais donc en aucun cas ce produit comme un substitut de l'arginine dans la même indication.

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Créé le 01/01/06. Dernière modification le 03/07/12.