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Journal de bord de Février 2006

 

Faute de temps pour écrire des pages bien structurées, je laisse souvent passer sans commenter ou citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, ou sans évoquer des livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que je commence à la fin de novembre 2005. La santé ne sera pas le seul sujet traité ici, mes intérêts dépassant largement ce domaine. J'espère échapper aux platitudes que l'on retrouve parfois dans la blogosphère et apporter des informations intéressantes au lecteur de passage et sur un ton plaisant si possible.

Journal de bord de Jacques Valentin Archives : - 12/16 - 04/16- 07/14 - 05/14 - 04/14 - 01/14 - 12/13 - 11/13 - 10/13 - 09/13 - 08/13 - 07/13 - 05/13 - 12/12 au 0313 - 08/12 - 06/12 - 04/12 - 03/12 - 02/12 - 01/12 - 11/11 - 10/11 - 09/11 - 08 et 06/11 - 02/11 - 12/10 - 10/10 - 09/10 - 05/10 - 03 et 04/10 - 02/10 - 01/10 - 12/09 - 11/09 - 04/09 - 01/09 - 10/08 - 08/08 - 04/08 - 11/07 - 09/07 - 05 et 06/07 - 04/07 - 03/07 - 02/07 - 01/07 - 12/06 - 11/06 - 10/06 - 09/06 - 08/06 -07/06 - 06/06 - 05/06 - 04/06 - 03/06 -02/06 - 01/06 - 12/05 - 11/05 -

Février 2006 : - 27/02 - Déficit en magnésium des enfants atteints de TDAH (trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité) (suite) - 26/02 - Bulletins d'information médicale indépendants : le BIP - Le BIP et le strontium - 20/02 - La revue Prescrire dresse un bilan accablant de la politique du médicament en 2005 - 17/02 - Rapport de l'INSERM sur le Trouble des conduites (suite) - 16/02 Nouvelle étude sur l'acide gras DHA et la dépression - 15/02 - 1) La place de la médecine nutritionnelle dans la médecine et la psychiatrie actuelle 2) Déficit en fer des enfants atteints de trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité - 11/02 - Le Monde évoque la possible toxicité des OGM - 07/02 - Lipides efficaces contre l'inflammation et les troubles ostéoarthritique : omega 3 (EPA/DHA), Celadrin et lyprinol - 02/02 - Remboursement des veinotoniques - 01/02 - 1) Fréquentation du site Gestion Santé 2) Psychiatrie orthomoléculaire : effet des huiles de poisson sur l'agressivité et sur différents paramètres psycho-biologiques des jeunes enfants en fonction de la nutrition des mères pendant la grossesse -

27 février 2006 :

Déficit en magnesium des enfants atteints de TDAH (trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité) (suite)

Le 15/02 nous évoquions le fer et le TDAH (voir aussi nos remarques du 17/02 sur le rapport de l'INSERM). J'évoquais aussi le magnésium suite à la lecture d'un article dont je n'arrivais pas à retrouver l'origine. Je suis tombé dessus indirectement via une interview dans "Le journal santé". Il s'agit des travaux de la pédiatre Marianne Mousain-Bosc de l’hôpital Caremeau de Nîmes. Le nom de cette dame m'a amené à retrouver le papier qui m'avait allerté : Le sujet avait en fait d'abord été traité dans le Parisien (article repris ici).

Le Dr Mousain-Bosc fait référence, dans Le journal santé à des études intéressantes sur la souris "Des études menées sur les souris montrent que si on réduit leurs apports quotidiens en magnésium de 20 %, elles deviennent hyperexcitables et hypersensibles."

C'est un problème sur lequel j'insiste régulièrement dans Gestion Santé et qui est une question occultée par l'establishment médical, celle des états de subcarence nutritionnelle. La subcarence c'est un état d'apport insuffisant dans un nutriment (vitamine, minéral ou autre) qui entraine des manifestations pathologiques non spécifiques. L'hypersensibilité par exemple peut avoir d'innombrable causes différentes. Dans l'exemple sur la souris il est probable que toutes les souris ne manifestent pas le trouble avec la même intensité. Je suppose qu'un groupe significatif de souris est franchement hyperexcitable et hypersensible avec un apport légèrement insuffisant en magnésium et le reste manifeste des troubles légers voir indétectables. Dans mon article sur les vitamines B j'avais donné l'exemple de ce phénomène avec les vitamines B1 et B6 (De la carence à l'optimum). Je montrais que l'on peut aller de la subcarence à un optimum qui peut parfois être très supérieur aux apports recommandés pour traiter certaines pathologies.

Voyons les apports retenus dans ce traitement hospitalier des troubles de l'humeur chez l'enfant. Il s'agit d'une complémentation en magnésium et en vitamine B6 car la pédiatre utilise simultanément les deux produits (dont la synergie est bien connue). Le dosage retenu est de 6 mg par kilo et par jour pour le magnésium et de 0.6 mg par kg et par jour pour la B6. A noter que si pour le magnésium il s'agit de dosage nutritionnel (proches des AJR) on est dans les dosages thérapeutiques pour la vitamine B6, au sens de inatteignables par l'alimentation (les AJR de la B6 sont de l'ordre de 2mg chez l'adulte), mais de dosages couramment utilisés dans les suppléments alimentaires (souvent dosés à 50mg de B6 pour l'adulte aux USA). La pédiatre indique que le taux plasmatique de magnésium n'est pas toujours significatif chez les enfants hyperactifs et qu'il faut mesurer aussi le magnésium contenu dans les globules rouges dont le statur est plus significatif du magnésium fixé au niveau cellulaire et elle trouve des valeurs trop basses chez de nombreux enfants ayant des troubles du comportement. Cette différence entre taux plasmatique et taux dans les globules rouges proviendrait de problèmes liés aux protéines de transport du magnésium qui ne fonctionneraient pas de façon optimum chez certaine personnes peut-être en rapport avec des prédispositions génétiques.

L'article du Parisien comporte des éléments d'informations complémentaires. Ainsi le traitement demanderait environ 4 mois pour être pleinement efficace (une autre référence sur Internet évoque de 1 à 6 mois de traitement) avec nécessité d'un renouvellement régulier du traitement. Par ailleurs la lecture de ces articles donne à penser que des incertitudes demeurent sur l'échantillon des enfants traités à Nîmes par rapport au diagnostic de TDAH. L'échantillon me semble moins spécifique et comporte probablement des troubles plus variés de l'humeur. Il ne s'agit pas d'un traitement en double aveugle mais du traitement par complémentation d'une population ayant des troubles de l'attention et du comportement adressée en consultation hospitalière pour laquelle des taux de magnésium des globules rouges inférieurs aux valeurs moyennes ont été mesurées.

Tout cela est passionnant et prometteur et ouvre pas mal de réflexions et de perspectives. Cela confirme ce que nous avions lu ailleurs, que les valeurs de magnésium mesurées dans le plasma ne sont pas une mesure satisfaisante du stock organique de magnésium. Par ailleurs si la relation entre fer et TDAH via la régulation de la dopamine est, à priori, assez bien comprise, il n'en va pas de même de celle du magnésium et de la vitamine B6 qui agissent sur d'innombrables systèmes enzymatiques. Le mécanisme d'action est probablement beaucoup moins spécifique que pour le fer. Il est troublant de penser que le traitement puisse être également efficace sur le même genre de trouble ce qui confirmerait le caractère peu spécifique de ceux-ci (la plupart des chercheurs reconnaissent que le TDAH est une entité clinique peu spécifique). On sait aussi que le magnésium est très déficitaire dans l'alimentation française et que les AJR ne sont pas atteints par les 2/3 de la population selon l'étude SUVIMAX de 1997 (note 12 de ce document, une doc scientifique d'Evian sur le magnésium). On a donc en sus une fraction significative de la population qui ne fixe pas correctement la magnésium en l'absence d'une supplémentation en magnésium et en B6. C'est très inquiétant en terme de santé publique et cela doit probablement être à l'origine ou être associé à de nombreuses pathologies dont les troubles psychologiques que l'on vient d'évoquer chez l'enfant ne sont probablement qu'un exemple.

Une fois encore on retombe sur les carences franchement incroyables de la recherche dans le domaine des nutriments que nous évoquions dans la première partie de notre billet du 15/02. Tout cela aurait du être exploré en détail depuis plusieurs décennies si la privatisation de la recherche dans le domaine du médicament ne faussait pas totalement depuis la 2e guerre mondiale le développement cohérent et systématique de la recherche dans ce domaine privant le public et la politique de santé d'outils d'intervention très efficace et exceptionnellement peu coûteux pour la plupart d'entre eux..

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http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#27_02_06

26 février 2006 :

Bulletins d'information médicale indépendants : le BIP - Le BIP et le strontium

Le 20/02 nous évoquions la revue Prescrire qui avait mis en ligne de nombreux articles intéressants sur la politique du médicament en France. La revue étant payante nous sommes toujours à la recherche de bulletins indépendants sur le médicament susceptibles de mettre en ligne une information indépendante et de qualité sur les médicaments et leurs rapports avec la politique de santé publique.

Via un groupe de diffusion auquel je suis abonné, j'ai reçu un lien vers le bulletin d'informations de pharmacologie (BIP) qui provient du service de Pharmacologie Clinique du CHU de Toulouse (il est possible de s'abonner par mail). J'ai donc parcouru le Bulletin 2005 n° 12,(4),18-22 de décembre 2005 et les n° plus anciens.

Le bulletin de décembre évoque entre autre articles intéressants :

- Le rimonabant un futur médicament phare contre l'obésité et le sevrage tabagique, dont le BIP trouve les essais trop court et s'inquiète d'effets sur le système nerveux central,
- Le manque d'informations sur les effets secondaires négatifs dans les essais cliniques publiés dans les revues médicales,
- Les résultats médiocres des médicaments développés par les biotechnologies comparés à la recherche traditionnelle,
- Le rapport bénéfice-risque plutôt défavorable des hypnotiques dans l'insomnie du sujet agé,
- Le fait que l'AFSSAPS (agence du médicament) mette enfin en ligne des premiers guides sur les médicaments et la grossesse.

Les articles sont souvent si courts que les sujets très variés sont souvent à peine esquissés, ce qui crée un risque d'approximation et amène à s'interroger sur le public et le but visé par cette publication. A priori il semble s'agir, entre autres, d'une tentative d'interface entre médecine hospitalière et médecine de ville comme le laisse en tout cas supposer le 1er sujet traité : "Quels vrais nouveaux médicaments en médecine de ville en 2005" ou plus loin sur la nimodipine "La nimodipine en ville : une décision illogique pour un médicament mal évalué". Le format souvent ultra-court des articles est parfois adapté au sujet, comme pour l'info sur "médicament et grossesse", la mise en garde sur la nimodipine, les effets secondaires dans les études cliniques publiées, mais la brièveté empêche aussi de faire autre chose que d'esquisser d'autres sujets pour lesquels un traitement de fond semblerait devoir s'imposer. Je ne suis pas sur que le médecin de ville ou d'autres lecteurs intéressés à recevoir une information indépendante sur le médicament y trouve tout à fait leur compte.

Un bon exemple des problèmes que me pose le format des articles est l'évocation du strontium dans la section "Quels vrais nouveaux médicaments en médecine de ville en 2005". Je me suis intéressé par ailleurs au strontium, car le produit a été introduit sur le marché de la supplémentation nutritionnelle aux USA autour de l'année 2003, si j'ai bonne mémoire. En effet l'auteur écrit dans cet article du BIP que "le strontium, ion proche du calcium, abandonné dans les années 50 pour la survenue de troubles de la minéralisation osseuse, est revenu dans l'indication "ostéoporose post-ménopausique" sous le nom de PROTELOS®. Son évaluation reste malheureusement insuffisante, avec absence de comparaison versus placebo. De plus ce médicament détermine des effets indésirables, non seulement centraux (amnésie, convulsions, encéphalopathie) mais également thrombo-emboliques (il majore d'environ 50% le risque thrombo-embolique veineux)."

Je suis resté pour le moins interloqué car j'avais lu entre autre un article détaillé sur la question dans une revue d'un fabricant de suppléments nutritionnels (www.aor.ca revue du printemps 2005). L'article listait plusieurs études cliniques en double aveugle. Vérification faite sur le site de l'AFSSAPS et celui de l'EMEA (agence européenne du médicament) c'est bien le cas. Comment peut-on alors écrire " Son évaluation reste malheureusement insuffisante, avec absence de comparaison versus placebo." alors que plusieurs études plutôt bien conçues et en double aveugle ont été réalisées par le laboratoire Servier ? Etonnant qu'une revue avec des auteurs de ce niveau laisse passer cela ! En plus les études d'évaluation en question sont longues, compte tenu de ce qu'il s'agit de la minéralisation osseuse. Ainsi les études SOTI et TROPS ont duré plusieurs années (Cf. interview Chistian Roux). On a donc une indication plutôt bien ciblée et des études de longue durée sur des populations conséquentes. Et les effets secondaires néfastes sont certainement bien mieux cernés que d'habitude. C'est plutôt rare par les temps qui courent ! L'intérêt semble surtout très important pour les fractures vertébrales (avec une efficacité protectrice maxima atteinte dès un an), il est significatif mais moins important pour d'autres types de fracture.

Quand aux complications elles ont été détectées via des études de phase 3 portant sur des milliers de patientes. Celles sur le strontium posent effectivement les problèmes évoqués par le compte rendu du BIP mais l'auteur ne source pas son information (que l'on trouvera à EMEA p. 3/28) et AFSSAPS p. 42/107).

Le BIP ne fait toutefois que suivre la revue Prescrire qui s'est également acharnée sur le strontium (d'après les libellés des articles de Prescrire consacrés au sujet). Nous ne savons pas pourquoi Prescrire a pris cette position car la revue n'est pas en libre accès et n'est disponible que dans des bibliothèques spécialisées. Il est significatif et franchement inquiétant, même si on ne partage pas forcément les avis de Prescrire et alors que le ranelate de strontium a reçu un prix médical plutôt prestigieux (le prix Galien), de constater que le débat critique lancé par Prescrire n'a été repris dans aucun autre média à destination du grand public alors que ce produit va être prescrit à de nombreuses femmes âgées et va coûter fort cher à la collectivité, le CEPS ayant consenti à un prix de mise sur le marché très élevé. Pourquoi ne pas débattre de tout cela ouvertement sur la place publique ?

Plus largement il faudrait débattre des problèmes qui peuvent se poser avec les médicaments pour l'ostéoporose et la façon dont son traitement est envisagé.

En ce qui concerne le strontium on aimerait par exemple savoir si la toxicité provient du ranelate ou du strontium. On s'étonne que les autorités de santé n'aient pas approfondi la question ou exigé des études de toxicologie supplémentaire, même post AMM. Peut-être d'ailleurs les études de toxicologie existantes permettent-elles de formuler des hypothèses intéressantes sur cette question. Mais visiblement seul une poignée de spécialistes sont informés de la question et aucune information ne circule sur la question. Peut-être que d'autres sels de strontium seraient plus efficaces à dose équivalente voir même inférieure ? Quel est la raison pour laquelle le laboratoire a choisi le ranelate ? Est-ce, comme j'ai cru le comprendre, parce que ce produit était le seul facilement brevetable ? Nous sommes revenus en détail sur cette question dans un article de 2011, "Après le MEDIATOR, la sécurité du PROTELOS de Servier mise en cause".

Un autre problème c'est que l'indication du strontium et d'autres médicaments est très large : "Traitement de l’ostéoporose post-ménopausique". Elle ne définit aucun critère précis pour initier le traitement. Selon les spécialistes celui-ci devrait être initié sur la base des résultats d'une densitométrie osseuse. Les études démontrant leur effet antifracturaires ont toutes été réalisées chez des femmes d'âgées en moyenne de 65-70 ans, ayant un T-score inférieur à -2 ou à -2,5
et la prescription devrait normalement s'appuyer seulement sur ces résultats accompagnés d'un examen individualisé du risque de fracture. On aurait donc pu pour affiner l'efficacité et les effets secondaires du produit réserver l'AMM de lancement à l'ostéoporose vertébrale avec des critères d'initiation du traitement précis issus de la densitométrie osseuse.

Manque de chance, la densitométrie osseuse n'est pas remboursé par la sécu (mais seulement par certaines mutuelles) et le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, vient d'annoncer en début de mois que cet examen dont tous les spécialistes demandent le remboursement depuis des années sera enfin remboursé... à compter du 1er juillet 2006 (d'après le site Santé AZ) ! Cet examen radiologique coûte le plus souvent entre 60 à 90 euros. Pour donner une idée de l'enjeu 28 sachets de PROTELOS® (le ranelate de strontium), soit moins d'un mois de traitement vont être vendus 44,44 euros... On imagine les enjeux financiers et les risques de dérapages de la prescription des médicaments anti-ostéoporose par rapport à la population cible pour laquelle l'indication est définie en l'absence d'un indicateur fiable permettant de guider la prescription !

C'est un exemple sur un médicament particulier, mais le phénomène concerne dans des proportions très importantes de nombreux médicaments (cf. par exemple nos pages sur les statines : Les médicaments anti-cholestérol et la politique de santé publique ou Les statines en prévention primaire ?).

Je suis toujours frappé en lisant des bulletins indépendants comme le BIP ou les remarques de Prescrire de voir à quels points ce type de publication fonctionne dans un cadre de référence finalement très pauvre, étroitement délimité en fait par les biais perceptifs induits par le système de recherche développé par l'industrie pharmaceutique dont les journalistes, médecins et chercheurs de ces revus prétendent néanmoins dénoncer sans faiblesse les lacunes et les abus.

Essayons de recadrer brièvement le problème pour faire comprendre au lecteur ce que j'entends par là.

Je suis par exemple très étonné de voir comment le problème de l'ostéoporose est examiné. On n'évoque dans le domaine des nutriments que le calcium ou la vitamine D en sus des médicaments. Les formes de calcium envisagées sont loin d'être les formes chimiques les plus efficaces (cf. "bone building basics"). On n'évoque jamais le respect du rapport entre calcium et magnésium pourtant fondamental en nutrition. Les autres minéraux importants pour la santé de l'os ne sont jamais évoqués. C'est d'ailleurs un des principaux reproche que l'on pourrait faire à l'introduction du strontium, à savoir qu'il conviendrait de rééquilibrer d'abord les apports en calcium avec celui des autres minéraux présents dans l'os, notamment le magnésium, le manganèse, le zinc, le cuivre, le bore et le silicium ! Les doses de vitamine D conseillées sont souvent beaucoup trop faibles et ne sont pas modulées suivant les saisons et les habitudes de vie de la personne (ensoleillement). Par ailleurs, la question de l'os est envisagée de façon spécifique alors que la fonte de la masse musculaire liée à l'âge est fondamentale pour la santé de la personne âgée et corrélée au risque de chute (cf. nos billets sur la L-leusine du 28/01/06 et du 30/12/05). Il faudrait donc supplémenter en protéines et d'une façon générale revoir la structure générale de l'alimentation. Bref avoir une approche médicale globale et interdisciplinaire de la nutrition de la personne âgée, à la fois préventive et curative, pour l'instant quasi complètement absente en médecine. Le pire c'est que cette affirmation provoquerait j'en suis persuadé une dénégation farouche de la plupart des médecins persuadés en toute bonne fois que la France est à la pointe dans ce domaine et que la prise en charge médicale actuelle de la personne âgée est quasiment la meilleure possible au vu des connaissances médicales dsiponibles.

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http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#26_02_06

20 février 2006 :

La revue Prescrire dresse un bilan accablant de la politique du médicament en 2005

Nous partageons certaines vues communes avec cette revue médicale indépendante (Site de Prescrire), malgré l'étroitesse de certains de ses points de vue (cf. notre présentation de la revue). La revue est exclusivement sur abonnement et est difficilement accessible à un particulier même en bibliothèque. Je me contente donc de prendre connaissance des articles en libre accès de Prescrire sur Internet, que la revue met en ligne lorsqu'il s'agit de problèmes de santé publique qu'elle souhaite porter à la connaissance d'un plus large public que celui des spécialistes.

Notre accord avec Prescrire porte notamment sur l'évaluation des nouveaux médicaments. A l'occasion de son n°269 de février 2006, période de l'année où le journal attribue son palmarès des médicaments et dresse le bilan de l'année écoulée, le journal expose un bilan accablant et accablé de la situation. Nous allons donner un aperçu des informations apportées avec nos libres commentaires.

Ainsi l'éditorial de la revue passe en revue sur le mode des questions sans réponse quelques points qui montrent l'étendu du problème : "Comment expliquer qu'un nombre croissant de nouveaux médicaments soient si mal évalués, n'apportent aucun avantage, mais soient néanmoins pris en charge à des prix extravagants ? Comment expliquer que si peu de ce qui pourrait améliorer le bon usage des médicaments, l'information du public et des professionnels soit mis en oeuvre ? Comment expliquer l'obsession d'opacité, particulièrement en matière de pharmacovigilance ? Comment expliquer la dépendance financière chaque année accrue des agences du médicament, notamment française et européenne, vis-à-vis de leurs "clients" industriels, au travers des redevances et autres rémunérations de "conseils" déversées par les firmes ?".

A lire également "Le palmarès 2005 de l'information" qui porte sur la qualité de l'information fournie par les firmes. En ce qui concerne les agences du médicament française et européenne, Prescrire souligne que en ce qui concerne la communication avec les revues et le public pour la communication des données d'évaluation des médicaments "L'Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) commence à peine à sortir de l'opacité dans ce domaine, et l'Agence européenne du médicament (EMEA) ne fait guère mieux". Le sujet est complété par un long dosier de fond "L'année 2005 du médicament : la dérégulation s'accentue". Cet article détaille les réponses aux diverses questions sus-évoquées. C'est ainsi "qu'en 2005, les agences dites de "régulation" ne jouent plus leur rôle de régulateur, et permettent l'arrivée sur le marché de médicaments qui exposent les patients à des risques parfois graves, sans leur offrir un progrès thérapeutique notable en contrepartie." On notera (tableau p.4) l'énorme proportion de médicaments accordés via l'autorisation de mise sur le marché (AMM) centralisée européenne, pour lequel Prescrire est en désaccord avec l'autorisation de mise sur le marché ! Prescrire fait d'ailleurs remarquer au passage (p. 2 "Un constat non isolé") que la sévérité apparente de Prescrire est partagée par les évaluateurs internationaux les plus réputés. La revue rappelle les altermoiements de l'agence européenne et française sur les Coxibs (anti-inflammatoires de dernières générations) malgré des réévaluations inquiétantes. Ainsi parmi plusieurs problèmes posés par différents produits, "Le célécoxib est toujours commercialisé, en ville et à l'hôpital, alors qu'il n'est pas plus efficace que les AINS classiques et n'apporte pas d'avantage tangible en termes d'effets indésirables digestifs graves cardiovasculaires et cutanés".

Pour d'autres spécialités thérapeutiques où des effets secondaires graves ont été rapportés "L'Afssaps apporte peu d'informations dans ce domaine aux professionnels et aux patients, alors que les indications de ces médicaments s'élargissent et concernent plus de patients."

Page 7 Prescrire rappelle qu'en 2004 une directive européenne très importante sur le médicament a été votée par le parlement européen. Malgré une date limite de transposition au 30/10/05, la directive n'a été que très partiellement transposée en droit français [l'incurie du système de gouvernance français fait que c'est un problème qui se pose pour d'innombrables directives]. C'est notamment le cas des articles sur la transparence des agences du médicament. C'est l'occasion pour l'agence de faire un tour d'horizon accablant sur les politiques de transparence en vigueur à l'AFSSAPS. Pour l'EMEA la situation est à peu près similaire !

Le tour d'horizon catastrophique et détaillé sur les pratiques publicitaires des firmes figure sous le titre "La publicité, auprès des professionnels de santé comme du public, n'est quasiment plus contrôlée" (p. 8). La revue montre notamment comment l'interdiction directe de la publicité pour les médicaments de prescription prévue par la loi est contournée par les moyens les plus divers. Prescrire s'inquiète de la façon dont les associations de patients sont des cibles de choix de ces pratiques d'influence. Un lobby très actif dans ce domaine est le European Pharmaceutical Forum une structure d'interface publique / privée entre deux directions de la Commission Européenne (la Direction générale Entreprises et la Direction générale Santé Consommation) et les multinationales de la santé. [G.S. : Comme sur tant d'autres sujets La Commission est à l'avant garde lorsqu'il s'agit de favoriser l'entrisme des multinationales dans la définition des politiques européennes et de favoriser la privatisation des biens publics au mépris de l'intérêt général, de la santé publique et de l'expression démocratique.] Un autre problème est la publicité pour les médicaments d'autoprescription, qui est légale, et qui concerne en particulier les médicaments qui vont être déremboursés en 2006. Par ailleurs comme on pouvait s'y attendre la "Charte sur la viste médicale" sensée moraliser et professionnaliser la visite médicale s'avère une vaste plaisanterie aucune amélioration dans les pratiques, pourtant très critiquables, n'étant perceptible (cf. dossier Prescrire sur ce sujet).

En ce qui concerne les prix, ceux "acceptés en 2005 par le Comité économique des produits de santé (CEPS) pour les nouveaux médicaments sont toujours très élevés, sans rapport avec le progrès thérapeutique qu'apportent ces nouveautés, ni parfois avec le niveau d'ASMR [G.S. : Amélioration du Service Médical Rendu] établi par la Commission de la transparence pourtant parfois bienveillante. (p. 9)".[ Présentation du CEPS sur le site du ministère de la Santé]. Les molécules plus anciennes et dont le profil de sécurité thérapeutique est mieux connu tombent dans le domaine public et sont souvent dépréciées parfois sans rapport avec leur efficacité réelle. Il en résulte une inflation énorme des prix des médicaments dictée par les industriels sans résistance des pouvoirs publics, la politique des prix dans ce domaine étant désormais quasiment complètement déconnectée des besoin réels des populations en terme de santé publique.

Après d'autres précisions intéressantes la revue aborde ses recommandations en matière de DCI, la prescription d'après le vrai nom de la molécule au lieu du nom de marque qu'elle encourage vivement en partenariat avec le Collectif Europe et Médicament, l'UFC Que Choisir et la Fédération nationale de la mutualité française (on notera l'incroyable absence de partenariat public dans cette importante campagne d'intérêt général en matière de santé publique).

Enfin Prescrire évoque brièvement des points qu'elle a traité précédemment dans la revue (nous donnons les liens correspondants) :

"Éviter l'Évitable : Tirer parti des erreurs pour mieux soigner" (nombreux articles en accès libre). Un sujet encore largement tabou car ramené quasi exclusivement à la faute médicale et au procès et que la revue s'honore de traiter de façon intelligente et constructive dans l'intérêt commun des patients et des professionnels.

Les essais cliniques et le rôle des comités de protection des personnes. La revue renvoie à son n°267 de décembre en accès libre. Cet article est également très intéressant. On y découvre comment les députés toutes tendances confondues ont, selon Prescrire défiguré le projet de loi qui allait au-delà des recommandations de la directive et offrait la possibilité d'un véritable contrôle de la pertinence et de la qualité scientifique des essais par des comités spécialisés à compétence nationale. Bien sûr rien n'a filtré de cet enjeu majeur de santé publique dans les médias dominants en 2003 lorsque la directive européenne a été transposée par le Parlement et le Sénat français.

Bref un tour d'horizon très intéressant et bien informé avec quelques points qui nous semblent traités d'une façon sommaire et approximative probablement du fait d'un certain corporatisme médical et lié aussi au caractère souvent étroit et limité de l'anthropologie médicale servant de cadre de référence à la plupart des médecins français. Ainsi Gestion Santé n'apprécie guère ce qu'écrit Prescrire sur les modalités de déremboursement des médicaments à service médical rendu insuffisant (cf. notre article), sur la phytothérapie (cf. notre article sur le millepertuis), sur l'expertise de l'AFSSAPS sur les phytoestrogènes, sur la volonté de contrôle de la phytothérapie par l'AFSSAPS, sur le classement expéditif de l'ayahuasca comme stupéfiant toujours par l'AFSSAPS.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#20_02_06

17 février 2006 :

Rapport de l'INSERM sur le Trouble des conduites (suite)

Le 15/02 (lire plus bas) je "taillais un costard" au rapport de l'INSERM sur le Troubles des conduites. Apparemment je ne suis pas le seul à le trouver hautement critiquable. Un des sites indépendants que j'aime bien consulter www.legrandsoir.info, (qui figure parmi les sites de défense de liberté que je recommande, a mis en ligne ce jour le texte d'un appel à pétition sur le sujet. En effet, un ensemble d'intervenants concernés par ce domaine a créé un site "Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans - Appel en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant". Je remarque que plusieurs des signataires qui tirent ainsi à boulet rouge sur l'INSERM sont des poids lourds du secteur de la pédiatrie. Cela en dit long sur la représentativité des rapports de l'INSERM...

Les signataires appellent déclarent notamment que :

Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :
- Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.
- Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.
- Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.
- Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice…) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

Il est possible de signer la pétition qui accompagne leur déclaration :

Signer la pétition

Tout cela semble de la continuité de la normalisation en cours de la psychiatrie et de la psychothérapie dont nous avons traité dans notre article sur le projet de réglementation de la psychothérapie (nous pointons sur la section de l'article qui traite du sujet).

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#17_02_06

16 février 2006 :

Nouvelle étude sur l'acide gras DHA et la dépression

On disposait de plusieurs études épidémiologiques sur la relation entre les acides gras EPA / DHA et la dépression. La relation entre consommation de poisson (très riches en EPA / DHA) et dépression est très forte (cf. "La révolution des oméga-3 : comment nourrir le cerveau émotionnel"de Nutranews qui récapitule ces recherches).

Des études d'intervention (rappelées dans le même article) ont été également menées qui montrent l'efficacité des omega-3 EPA (nettement plus que ceux à base de DHA) dans la dépression.

Pour compléter ces études une autre approche consiste à mesurer les omega-3 circulant dans le sang. Ceux-ci sont inversement corrélés au fait d'être déprimé et à la gravité de la dépression. Une autre approche encore consiste à mesurer la quantité d'omega-3 présentes dans les cellules stockant les graisses. C'est un marqueur à beaucoup plus long terme des apports alimentaires cumulés en corps gras et de leur métabolisation par l'organisme. Dans ces cellules c'est le DHA qui est un bon marqueur (le turn over de l'EPA étant beaucoup plus élevé il est moins bien stocké). L'indicateur DHA dans les cellules riches graisses est donc un indicateur général de la quantité d'omega-3 consommé qui peut avoir des origines diverses. Lire notre billet du 13/01 pour plus d'information sur les transformations des omega-3.

Il faut noter que cet indicateur mesure deux choses liées mais différentes, l'apport nutritionnel direct en DHA du poisson (et en EPA du poisson dont une fraction peut être transformé en DHA), mais aussi la capacité métabolique de l'organisme à transformer les omega-3 des huiles végétales en EPA puis en DHA. Or les systèmes enzymatiques correspondants sont optimisés par différentes vitamines et nutriments et vont aussi fonctionner de façon plus ou moins efficace selon les personnes à régime alimentaire équivalent (du fait de variation individuelles). Néanmoins la quantité de DHA des cellules stockant les graisses est un excellent marqueur des apports généraux cumulés en omega-3 sur une longue période (à mon avis largement supérieure à l'année) en provenance des huile végétales, animales et de poisson puisque le DHA ne peut provenir que des omega-3, par opposition aux omega-6 beaucoup trop présents dans l'alimentation occidentale. La mesure de cet indicateur donne donc une bonne idée de l'efficacité à long terme d'une réforme alimentaire de fond privilégiant une alimentation riche en omega-3.

Une nouvelle étude vient donc d'être réalisée sur ce sujet "Depression and long chain n-3 fatty acids in adipose tissue in adults from Crete" qui confirme les résultats d'une étude précédente : il y a une relation inverse entre taux de DHA et mesure des indicateurs de dépression.

Rappel : Gestion Santé recommande les huiles omega 3 de poisson stabilisées sur triglycérides très résistantes à l'oxydation. Ce n'est pas de loin la formulation la plus courante en complémentation. On les trouve chez Nutrimuscle ou chez les fournisseurs américains sous la marque Nordic Naturals, Ultimate Omega.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#16_02_06

15 février 2006 :

2 sujets liés ce jour : 1) La place de la médecine nutritionnelle dans la médecine et la psychiatrie actuelle 2) Déficit en fer des enfants atteints de TDAH (trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité).

1) Dans un billet du 1/02 nous évoquions la psychiatrie nutritionnelle (ou orthomoléculaire). A cet égard il serait intéressant de pouvoir étudier pour chaque pathologie psychiatrique l'effet de différents nutriments pour savoir s'il pourrait exister une ou des carences ou si tel ou tel nutriment pourrait être utile s'il est pris à des dosages supérieurs aux apports nutritionnels recommandés (ANC). Rappelons que ces ANC ne sont pas atteints pour de nombreux nutriments par une fraction importante de la population et que les personnes atteints de troubles mentaux doivent être surreprésentés en terme de carences compte tenu de l'effet destructurant des troubles psychologiques sur la vie sociale en général et sur la pratique de bonnes habitudes alimentaires en particulier.

Par ailleurs les besoins en nutriments sont très variables suivant les individus. La science académique prétend par exemple que la variation des besoins en un nutriment donné suivrait une courbe en cloche, selon la loi de Gauss (voir en particulier la note 1) avec un écart type très faible de 15% autour de la moyenne dans laquelle s'inscrirait les besoins de 97,5% de la population. Ce qui veut dire que l'on prétend que les variations interindividuelles en nutriments sont minimes, mais ce n'est en fait qu'un hypothèse et celle-ci n'a en réalité jamais été démontrée. De plus il s'agit de couvrir, toujours selon les théoriciens des ANC "les besoins d'une population en bonne santé ou supposée telle". Or la nature de cette population "en bonne santé" ne fait l'objet d'aucune définition précise et on ignore en pratique à quel pourcentage de la population réelle elle correspond. Et pour couronner le tout la notion "couvrir les besoins en nutriment" n'est pas non plus définie. Ainsi on a créé une modélisation des apports nutritionnels qui semble reposer sur une modélisation mathématique rigoureuse, mais qui en fait est d'une totale vacuité scientifique (pour plus d'info : "RDAs And Safe Upper Levels: Solid Science Versus Bureaucratic Bias ").

Au vu des données modernes de la biochimie la seule définition sérieuse et scientifique du "besoin nutritionnel" serait de le ramener à un optimum du fonctionnement enzymatique que l'on pourrait associer à une vitamine ou à oligo-élément. Or de telles recherches mettent en évidence que les systèmes enzymatiques sont optimisés à des doses qui peuvent être très supérieures aux ANC et que les variations interindividuelles sont considérables et sans rapport avec la courbe de Gauss sus évoquée. Nous en avons donné un exemple à propos de vitamines B1 et B6 ( De la carence à l'optimum ).

De plus certains systèmes enzymatiques peuvent être perturbés pour des raisons génétiques, des coenzymes ne pas se former normalement, d'où des dérivés biologiques qui ne sont pas synthétisées en quantité suffisante, etc. avec des chaînes de cause à effet en interrelation complexes, mais où l'on peut agir à d'innombrables points d'entrée, par l'apport de toutes sortes de nutriments du plus simple au plus complexe. On voit la richesse potentielle de l'approche pour les maladies dégénératives et dans le domaine de la psychiatrie nutritionnelle. C'est un véritable continent médical à conquérir où l'on peut envisager des interventions thérapeutiques des plus simples au plus sophistiquées mais où les trop rares incursions et découvertes (il y a quand même des milliers d'études qui sortent sur ces sujets tous les ans) ne sont quasi jamais systématisées et exploitées par la pratique médicale dominante. C'est d'autant plus incroyable que pour ce "continent médical" nous possédons depuis des décennies la technologie d'investigation nécessaire à son exploration et que le cadre théorique de la recherche - action dans ce domaine est formulé depuis longtemps. Par ailleurs cette approche figure parmi les approches les plus sures et la plus dépourvues d'effets secondaires disponibles en médecine.

Repérer les carences nutritionnelles serait donc dans le domaine de la psychiatrie (parmi toutes les disciplines ou la nutrition pourrait être utile) une approche simple et qui devrait être systématique pour tous les nutriments pricipaux et par pathologies. Cette approche peut être effectuée au niveau du suivi individuel mais il serait également fondamental de disposer d'études systématiques des risques de carences par pathologie et par pays (compte tenu des habitudes nutritionnelles variables) pour orienter le praticien et légitimer socialement ses interventions compte tenu du poids écrasant de l'incitation à prescrire des médicaments soutenus par l'industrie pharmaceutique et la répression tacite ou active qui pèse sur tout ceux qui cherchent à déveopper une nouvelle approche. Or nous sommes loin d'avoir mené des investigations systématiques même pour des nutriments basiques pour ce qui concerne la recherche dans le domaine nutritionnel sur les pathologies humaines.

Cette distorsion de la science, que nous illustrons ici sur un exemple tiré d'un secteur important de l'univers médical, est quelque chose que, pour la plupart d'entre nous, nous avons énormément de mal à concevoir et à accepter car nous sommes façonnés par une idéologie très prégnante, à base de scientisme, qui nous fait croire que la science suit une progression raisonnée et nécessaire. Tout au plus s'autorise-t-on à penser que la science est mal utilisée dans certaines de ses applications mais sans vraiment réfléchir en profondeur sur ce que l'on entend par là. En réalité la science s'inscrit dans une culture, dans des dispositifs économico-sociaux complexes qui utilisent des dispositifs idéologiques qui façonnent notre conceptualisation de la réalité. Certaines parties de la science peuvent rester totalement embryonnaires (ou être au contraire surdéveloppées) alors que l'état des techniques environnantes permettraient leur exploration relativement aisée. Cela tient à des phénomènes de refoulement en provenance de la sphère économico-socio-culturelle qui régulent la sphère techno-scientifique dans laquelle nous sommes immergés. Un observateur d'un autre espace temps dans lequel la société respecterait mieux l'homme et la nature trouverait surement la structure technico-scientifique de notre société monstrueusement déformée. Nous pouvons le concevoir d'un point de vue assez général mais nous avons beaucoup de difficulté à imaginer précisément la nature concrète de ces déformation puisque nous vivons dans une société mondialisée et que l'idéologie dominante consacre beaucoup de temps à nous convaincre que nous vivons dans le seul monde possible.

2) Aujourd'hui nous allons examiner le cas des troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité chez l'enfant (TDAH en français et ADHD en anglais pour Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder). En effet une étude suggère le rôle d'une carence en fer importante et générale dans cette pathologie. Que le phénomène, qui porte sur un macro minéral parmi les plus importants, soit découvert en 2005 seulement peut donner une idée du déficit proprement incroyable de la recherche médicale dans le domaine de la nutrition !

On semble toutefois s'intéresser de plus en plus à l'approche nutritionnelle dans ce domaine en particulier en pédiatrie. J'ai vu passer un article récemment sur l'utilisation du magnésium et le TDAH dans un hôpital français (peut-être par reprise de travaux polonais publiés en 1998), mais je ne sais pas s'il y a eu une étude d'intervention en double aveugle pour légitimer cette approche. Apparemment on assiste a des phénomènes contrastés voir contradictoires en France dans le traitement des enfants atteint de troubles psychologiques. Les médecins hospitaliers semblent avoir reçu des consignes de prudence et de modération des autorités de santé dans l'utilisation des médicaments psychotropes, ce qui pousse à modérer les prescriptions et à développer des prises en charge psycho-sociales et à rechercher des alternatives thérapeutiques "douces".

D'autre part on constate des tendances fortes et inquiétantes vers une massification du dépistage sous des formes qui risquent d'être très sommaires et effectuées par des professionnels mal formés. Cette tendance provient de lieux d'expertises comme l'INSERM (Troubles des conduites où le TDAH est examiné parmi d'autres troubles) et aussi du fait de la commande politique via la chasse au (pré)délinquant ce qui pourrait pousser vers une psychiatrisation de la souffrance psycho-sociale. Le comportement de certaines revues a aussi été contesté (ainsi le rapport de la revue Pediatrics en 2001). Bien entendu ces guides de consensus prétendent défendre une approche interdisciplinaire mais en médicalisant fortement le trouble par une démarche très réductrice ils poussent aussi vers une prise en charge qui risque d'être surtout pharmacologique. En tout cas le rapport de l'INSERM est fort médiocre, ramène tout aux diagnostics de type DSM IV, articule faiblement la dimension médicale et la dimension psycho-sociale et économique. Ainsi le mot "pauvreté" est utilisé une seule fois et en passant parmi de multiples facteurs de risque. Le rapport n'hésite pas à intertitrer que "Le taux d’héritabilité génétique du trouble des conduites est proche de 50 %". Le rapport n'a pas un mot sur les facteurs nutritionnels ou sur l'influence éventuelle de toxiques de l'environnement sur les troubles psychologiques que ce soit via la grossesse ou via la nutrition de l'enfant (on imagine la valeur des spéculations du rapport sur l'héritabilité génétique dans ces conditions). Aucune recherche n'est même recommandée ou simplement évoquée dans le domaine de la nutrition pour ces pathologies ! On note aussi la quasi absence de description du parcours de soin des populations concernées, les forces et les lacunes de la prise en charge, les différences et les similitudes éventuelles avec les expériences étrangères. Bref et malheureusement comme à l'accoutumé la France donne avec l'INSERM l'exemple d'une anthropologie médicale d'une extraordinaire pauvreté intellectuelle tant dans la description proprement dite de son objet d'étude que dans la conceptualisation de celui-ci.

Pour en revenir spécifiquement au TDAH on peut dire qu'actuellement et heureusement la prescription est très encadrée car le traitement doit être initié par la médecine hospitalière (cf. les conditions de prescription sur le site Carla7 qui pose le problème du TDAH du point de vue d'une maman pragmatique confrontée à la question et qui dédramatise la prise de ritaline). Précisons pour donner une idée des lacunes du rapport de l'INSERM que quasiment aucune des informations de base données par Carla7 sur la prise en charge médicale concrète et le parcours des patients et des familles concernés par le TDAH dans les institutions médico-sociales ne figure dans le rapport !

Quel pourrait être l'apport de la nutrition dans le domaine du TDAH ? Il faut bien comprendre d'abord qu'une carence nutritionnelle peut exister dans une fraction seulement des personnes ayant un type de trouble donné et que le fait de combler un déficit en nutriment ne garantit pas non plus que l'on va rétablir le fonctionnement psychique normal. Il peut aussi y avoir des variations par pays dans les carences nutritionnelles. Par exemple on pourrait imaginer trouver des carences en fer fortes en France pour les TDAH et plus faibles aux USA pour de nombreuses raisons (étiquette TDAH plus facilement appliquée aux USA, habitudes nutritionnelles différentes, etc.). Cela ne voudra rien dire a priori sur l'efficacité ou pas du fer compte tenu des liens très souples et multifactorielles entre le niveau biologique et le niveau psychologique. C'est le cas pour toutes les maladies mentales mais encore plus pour le le TDAH où "il n'y a pas de cause identifiée ; le trouble est multifactoriel, avec une intrication à des degrés divers de plusieurs facteurs." De plus "le Tdah est rarement isolé, et les comorbidités accentuent l'échec scolaire et l'exclusion." (Iinterview par le Quotidien du médecin du Dr Marie-France LE HEUZEY - Service de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent hôpital Robert-Debré, Paris).

Comme les troubles psychiques n'ont pas, sauf exception de certaines maladies psycho-organiques, de soubassement organiques ou génétiques assurant une causalité stricte il faut toujours être prudent dans l'approche nutritionnelle comme pour toutes les autres approches, formuler des hypothèses, les tester, les adapter et les vérifier avec discernement pour chaque cas individuel. Toutefois repérer et traiter une ou plusieurs carences nutritionnelles lorsqu'elles existent devrait être une pratique systématique qui pourrait permettre de faciliter le traitement et le succès d'autres approches complémentaires et faciliter le retour à la normale du comportement dans la durée. En effet un des problèmes sérieux que pose la ritaline c'est que le traitement est généralement beaucoup plus long que les deux ans couramment invoqués pour en justifier l'innocuité, parce que ce traitement est généralement efficace sur les effets mais pas sur les causes du trouble.

Sur les alternatives à l'utilisation de la ritaline on lira avec intérêt sur PasseportSanté.net "Peut-on traiter le syndrome de déficit d'attention autrement qu'avec du Ritalin® ?" deChristian Lamontagne. Une autre synthèse en français sur les approches nutritionnelles est disponible ici : "Approche naturelle du TDAH Trouble de déficience de l'attention /hyperactivité" Par Bruno Lacroix. L'article de Parris M. KIDD pour Altern Med Rev, (une revue dont nous conseillons la lecture), cité comme source se trouve désormais ici : "Attention Deficit/Hyperactivity Disorder (ADHD) in Children: Rationale for Its Integrative Management".

PasseportSanté.net propose aussi une synthèse des recherches récentes qui nous intéressent plus particulièrement aujourd'hui : "L'hyperactivité liée à des carences en fer et en iode?". Sur l'iode une bonne synthèse anglaise de 2008, "Iodine deficiency or ADHD?" (à noter que le site en question http://adhd-treatment-options.blogspot.com/ est une mine d'or sur l'ADHD et les compléments nutritionnels. Lire par exemple "ADHD and Vitamin D Deficiency: Any Evidence?" d'une érudition particulièrement impressionnante sur les effets neurologiques de la vitamine D. La déficience en iode passe à tort pour une pathologie du tiers monde. En réalité comme l'a montré une étude menée à l'hôpital Saint-Antoine, et relatée par lequotidiendumedecin.fr "Un apport en iode serait nécessaire avant la grossesse" Ces résultats traduisent probablement des apports insuffisants en iode chezune majorité des femmes françaises.

L'intéressante étude susévoquée sur le fer "Iron deficiency in children with attention-deficit/hyperactivity disorder" (déficit en fer des enfants présentant un TDAH) a été menée à l'hôpital Robert Debré spécialisé en pédiatrie (Service de Psychopathologie de l'Enfant et de l'Adolescent). Ce qui est frappant c'est l'extraordinaire lenteur de l'accumulation du savoir dans ce domaine (cf. la 1ère partie de ce billet) puisque ce travail avait été précédé d'une prometteuse étude de 1997 (et d'autres plus anciennes en 83 et 89) restées sans suite jusqu'à l'étude plus systématique de 2005 alors que le TDAH est un problème de santé publique majeur. La première étude est sur une revue payante dont seul le résumé est disponible mais l'essentiel des résultats est probablement repris dans une étude d'intervention plus récente des mêmes auteurs sur un jeune enfant que l'on peut lire intégralement "Effectiveness of iron supplementation in a young child with attention-deficit/hyperactivity disorder" qui conclue que l'efficacité de la complémentation en fer est comparable à l'utilisation des stimulants [ritaline] en tout cas pour les enfants ayant un taux de fer inférieur à la normale. On pourra lire aussi "TDAH : surveillez le taux de ferritine (fer)"

On estime que le TDAH est lié à une insuffisance de production du neurotransmetteur dopamine [mais sans doute aussi à des problèmes sur d'autres neurotransmetteurs] et le fer intervient car il est un cofacteur de la tyrosine hydroxylase, une enzyme qui contrôle le taux de synthèse de la dopamine. Le fer intervient aussi favorablement au niveau de la sensibilité des recepteurs neuronaux à la dopamine. Les auteurs indiquent que leur équipe fait désormais suite à leur précédente publication un diagnostic systématique des niveaux de ferritine. Ceux de l'enfant de 3 ans traité dans leur étude de cas sont faibles (13 ng/mL) bien qu'il ne soit pas anémique (d'après le taux d'hémoglobine). Après une supplémentation en Tardyferon (sulfate de fer) à 80 mg/jour l'enfant montre une amélioration des troubles modeste mais significative à 4 mois et considérable à 8 mois. Dans la discussion les auteurs soulignent l'amélioration des troubles du sommeil de l'enfant lesquels sont souvent associés au TDAH. Par ailleurs les auteurs relèvent la fréquence des troubles des "jambes sans repos" ( RLS = Restless Legs Syndrome) qui sont associés ou ressembleraient beaucoup au TDAH et qui eux aussi semblent associés à un taux bas de ferritine. Le RLS semblait aussi présent chez l'enfant. En conclusion les auteurs soulignent l'intérêt de mesurer le niveau de ferritine plasmatique chez les enfants atteints de TDAH et de complémenter lorsque le taux de ferritine est bas. Ils estiment qu'il conviendrait de mener une étude en double aveugle chez des enfants atteints de TDAH ayant un taux faible de ferritine.

D'après ce que j'avais lu dans le Quotidien du médecin, une telle étude serait actuellement menée à l'APHP dans le service en question, mais impossible d'en savoir plus pour l'instant. On notera combien toute cette recherche a été extraordinairement peu médiatisée tout à l'opposé d'autres sujets médicaux abondamment traités par la presse pour des recherches tout aussi préliminaires, voire nettement moins avancées, mais visiblement supportées par de bien plus considérables intérêts en terme de pouvoir et d'argent. Cette recherche sur le fer ouvre aussi d'autres perspectives intéressantes comme la complémentation en tyrosine pour augmenter la dopamine (ou / et en L-Phenylalanine son précurseur lequel donne aussi de l'épinéphrinee et de la norépinéphrine), en phényléthylamine (dérivé neurorégulateur de la L-Phenylalanine et de la tyrosine), en vitamine C qui participe à l'oxydation de la tyrosine et à hydroxylation de la dopamine en noradrénaline... La tyrosine participe aussi à la synthèse de thyronine qui sert de base aux hormones thyroïdiennes (le TDAH a été relié à de possibles problèmes de thyroïde et de carence en iode). Des produits alimentaires participent aussi à la régulation de la dopamine comme la myrtille. Parmi les autres minéraux régulateurs potentiels du TDAH et qui mériteraient une investigation approfondie figurent l'iode, le magnésium et le Zinc. On voit l'étendu de ce champ de recherche dont nous sommes pourtant loin d'évoquer tous les aspects.

[Billet mis à jour et complété en septembre 2011]

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#15_02_06

11 février 2006 :

- Le Monde évoque la possible toxicité des OGM

Bon euh désolé j'ai écrasé ce passionnant sujet par erreur sans sauvegarde lors d'une mise à jour. On en reparlera surement une autre fois... [Réparé le 5/03/06...]

07 février 2006 :

Lipides efficaces contre l'inflammation et les troubles ostéoarthritique : omega 3 (EPA/DHA), Celadrin et lyprinol

Les troubles ostéoarthritiques sont associés à des troubles inflammatoires importants qui créent une boucle auto-renforçante qui rend difficile le traitement de ces pathologies.

Lorsque l'on pense aux problème articulaires on pense souvent, et à juste titre, aux agents de structure des articulations et à leur précurseurs : silice, MSM (un agent souffré), vitamine C, aux protéines qui servent de base à la synthèse du collagène, aux glycosaminoglycans (GAGs) une classe de de molécules dont plusieurs sont utilisés efficacement en complémentation pour les problèmes ostéoarthritiques comme l'acide hyaluronique, le sulfate de chondroïtine et la glucosamine. Ces produits importants sont évoqués dans mon billet du 6/12/05.

Nanmoins l'inflammation a une action destructrice propre et il faut absolument la prendre en compte et la traiter si elle est présente ce qui est presque toujours le cas. Or l'inflammation passe par des dérivés des lipides. Comme l'explique cet article de Nutranews (qui traite du Celadrin mais s'applique au problème en général) "Au cours d'une réaction inflammatoire, les phospholipides membranaires sont dégradés en acides arachidoniques sous l'action de la phospholipase A2. L'acide arachidonique va ensuite donner naissance, sous l'action de la lipo-oxygénase, à des leucotriènes et, sous celle de la cyclo-oxygénase, à des prostaglandines. Ces dernières augmentent la perméabilité capillaire et potentialisent la réponse aux autres médiateurs de l'inflammation, jouant ainsi un rôle clé dans le processus inflammatoire." Parmi des dérivés figurent les eicosanoïdes et les cytokines.

La qualité des membranes cellulaires est très sensible aux apports en huiles de poisson et à leur fraction utiles EPA / DHA Nous avons déjà traité de la complémentation en omega 3 et en huile de poisson dans notre billet du 13/01/06. Les recommandations générales que nous y faisons sont transposables au problème de l'inflammation qu'elle soit articulaire ou pas. Ces recommandations sont à la fois nutritionnelles et par la complémentation pour ce qui concerne les huiles de poisson pour lesquelles il est plus difficile d'obtenir un dosage alimentaire journalier optimum. L'intervention sur les omega 3 et les EPA / DHA est complètement prioritaire et est un premier étage d'intervention par rapport aux deux produits que nous allons présenter.

La question est en effet de savoir si l'on peut aller plus loin dans ce domaine et trouver des produits de complémentation encore plus efficaces que les omega-3 et les EPA / DHA et susceptibles de renforcer l'action de ceux-ci sur l'inflammation. Depuis deux à trois ans mon attention a été attirée par deux autres produits. Le Celadrin et le lyprinol. Le Celadrin est un nom de marque qui recouvre un assemblage spécifiques en quantité et qualité d'acides myristique, myristoléique, oléique, palmitoléique, palmitique, laurique, décanoïque et stéarique distribués par cette marque qui a mené différentes recherches pour en valider l'efficacité. Le lyprinol est également le nom de marque d'un fabricant d'un extrait d'une fraction lipidique de Perna Canaliculus, une espère de moule de Nouvelle Zélande dont on extrait des omega-3 spécifiques appelés Eicosatetraenoic (ETA).

Sur le Celadrin on pourra consulter l'article précité de Nutranews. A noter que Nutranews attire l'attention sur le fait que l'on peut utiliser efficacement le produit en crème à usage local, ce que j'ignorais, ce qui permet de traiter plus activement les points douloureux tout en se complémentant simultanément par voie orale. Le Celadrin est disponible depuis quelque temps déjà aux USA et j'avais eu l'occasion de lire quelques articles sur la question. Le premier article que j'ai lu sur la question est je crois cet article de synthèse de Marcia Zimmerman sur le cetyl myristoleate (CMO) et les recherches menées par le chimiste Harry Diehl sur ce constituant parmi les plus importants du Celadrin, un corps gras que l'on ne trouve sous la forme cetyl que chez la souris. C'est la fonction cetyl qui rend cette forme lipidique (et les formes voisines associées) spécifiques sinon on les trouve dans une version non cétylée dans des graisses animales courantes. On trouve aussi des produits labellisés "CMO" avec les différents co-constituants utiles : exemple en supplémentation. Le CMO doit avoir plusieurs co-constituants pour être efficace. Mais apparemment seule la marque Celadrin a validé l'efficacité de son produit avec ses différents constituants dans des dosages spécifiques par des études cliniques démonstratives. L'article de Marcia Zimmerman est intéressant parce qu'il montre comment des recherches alternatives menées par des chercheurs indépendants et souvent violemment décriées par la recherche académique débouchent finalement sur des produits dont l'efficacité peut être démontrée. Ceci pour l'essentiel grâce au développement du marché des suppléments nutritionnels en l'absence duquel se produit aurait abouti aux fond des oubliettes comme tant d'autres ! J'avais juste noté cet article en passant mais le produit n'était diffusé à l'époque que par quelques fabricants isolés ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

Plus récemment j'ai lu un article du Dr. Murray, un praticien américain de bonne réputation ouvert à l'utilisation des suppléments : "Celadrin for Inflammation" qui est très appréciatif vis à vis du produit et explique pourquoi. On trouve maintenant le produit chez plusieurs distributeurs américains et le prix de ce supplément est tout à fait raisonnable. En traitement il faut prendre 3 gélules par jour soit de 11 à 17$ par mois à ce dosage, suivant les prix des distributeurs et des marques US. Les personnes n'ayant pas de problèmes articulaires particuliers pourraient éventuellement envisager de prendre de une à trois gélules par jour en entretien en plus des omega 3 et des EPA / DHA habituels. Ceci dans l'optique d'une action générale contre les phénomènes inflammatoires qui jouent un rôle considérable dans le vieillissement de l'organisme. En usage local il faut compter autour de 12$ les 100g de crème. Certaines études sur le produit mettent en évidence une synergie avec certains glycosaminoglycans (GAGs) utilisés en supplémentation pour le traitement des pathologies articulaires.

J'ai entendu parler d'un autre produit moins connu le lyprinol via l'intéressant magazine du fabricant Advanced Orthomolecular Research (AOR) . Ce magazine est intéressant car il approfondi souvent les phénomènes biochimiques liés à l'action des nutriments, ce que l'on ne retrouve pas toujours au même degré dans d'autres publications. Le magazine qui traite du sujet est celui-ci : " Sept 2001: ETA Omega-3". Les études cliniques portant sur le produit sont ici : ETA-omega 3. L'article de la revue de 09/01 n'est malheureusement pas imprimable s'agissant d'un PDF protégé. C'est un article un peu technique mais qui mérite une lecture attentive si on a du temps car il explique très bien et de façon très pédagogique les mécanismes très complexes qui président à l'inflammation avec les différentes voies dérivées et les effets positifs et négatifs des médicaments anti-inflammatoires et explique aussi l'action des suppléments. C'est ce que j'ai lu de plus clair sur la question à ce jour. On trouve une présentation plus simple du produit à Lyprinol - Related Research du même site. Je vais essayer de synthétiser quelques infos intéressantes de l'article.

Tout part des eicosanoides, des composants lipidiques à l'origine de l'inflammation, mais qui ont aussi des fonctions utiles et qui proviennent de l'acide arachidonique (AA) qui est un dérivé des omega-6. D'où l'intérêt déjà pour commencer d'équilibrer les apports entre omega-3 et omega-6 très déséquilibrés dans l'alimentation occidentale par carence en omega-3 et excès d'omega-6 ce qui entraîne un excès général d'AA. C'est l'enzyme cyclooxygénase COX qui manufacture les eicosanoïdes. Il y a deux formes de l'enzyme (COX-1 et COX-2) qui ne synthétisent pas les mêmes molécules à partir de l'AA. La COX-1 en particulier synthétise des composés utiles à la bonne santé du corps. Les anciens anti-inflammatoires bloquaient les 2 COX d'où des effets néfastes importants pour la santé quand ils sont utilisés longtemps à forte dose. Pour les nouvelles générations d'anti-inflammatoires ont a invoqué qu'elles inhiberaient moins la COX-1 mais on s'est aperçu que, contrairement à ce qui avait été annoncé, leurs effets secondaires étaient pratiquement aussi importants que ceux des autres anti-inflammatoires. Ce phénomène viendrait de ce que l'AA peut aussi être traité par l'enzyme lipoxygenase (LOX) qui fabrique des leukotrienes médiateurs directs de réactions inflammatoires qui peuvent être très agressives. Les inhibiteurs spécifiques des COX-2 favoriseraient donc la fabrication des leukotrienes en déversant l'AA qui ne peuvent plus utiliser les COX-2 vers les LOX. Or les leukotrienes seraient plus toxiques à long terme que les dérivés des COX-2, lesquels pourraient même avoir une action modulatrice et protectrice vis à vis de l'action inflammatoire des dérivés des LOX. Ainsi des prostanoides provenant des COX-2 contrôleraient la surproduction de cytokines qui surstimulent le système immunitaire. Il faudrait donc pouvoir trouver un produit anti-inflammatoire qui freine l'action de COX-2 et de LOX, laisse fonctionner COX-1 et ait très peu d'effets secondaires néfastes [Cette page contient un tableau très clair sur la synthèse des eicosanoïdes (8e tableau)]

C'est appremment le cas des omega-3 ETA que les Maoris vivant au bord de la mer en Nouvelle Zélande reçoivent dans leur alimentation par les moules Perna Canaliculus et qui semblent les protéger de l'arthrite selon des études épidémiologiques. Différentes études ont montré l'intérêt de ce produit mais n'ont pas donné de résultats systématiques jusqu'à ce que ce que l'on ait identifié, isolé et pu titrer le produit actif, l'omega-3 ETA. Les résultats annoncés sont une très grande efficacité anti-inflammatoire, le produit étant beaucoup plus efficace que les autres omega-3 et même que les médicaments anti-inflammatoires et cela sans contre-indication. Les omega-3 ETA agissent comme d'autres omega-3, mais plus fortement et à plus faible dose, au niveau de l'expression des gènes pour inhiber ou favoriser la synthèse de certains dérivés mais aussi en entrant en compétition avec l'AA au niveau de l'enzyme delta-5 desaturase que l'omega-3 ETA sature du fait de ses affinités pour elle (il l'incite à la fabrication de composés EPA utiles). L'AA est donc moins synthétisé de même que les dérivés néfastes de l'AA qui sont eux aussi inhibés. Les omega-3 ETA auraient de même une action de leurre sur LOX.

Les gélules de lyprinol sont de 100mg seulement. Les dosages thérapeutiques sont de 4 gélules par jour. C'est un produit encore peu connu du grand public bien que AOR en ait traité en détail dès 2001. Les prix restent donc élevés et vont de 26 à 30$ les 60 gélules. C'est dommage car le potentiel anti-inflammatoire et anti-vieillissement est probablement encore plus spécifique et performant que celui du Celadrin. L'action biochimique générale du produit semble aussi mieux comprise (mais peut-être est-ce une illusion provenant à ce que j'ai eu accès à une documentation plus technique pour le lyprinol). Par ailleurs la matière première est abondante et peu coûteuse et seul le processus d'extraction de la fraction lipidique demande une technologie spécifique pointue. On peut donc espérer qu'à terme sa distribution par plusieurs marques et des ventes plus importantes conduise à une baisse des prix comme cela a déjà été le cas pour le Celadrin et tant d'autres produits de la supplémentation nutritionnelle. Mais ce produit risque d'être encore pour un temps éclipsé par le Celadrin.

On voit à quel point l'alimentation accompagnée de la supplémentation nutritionnelle permet désormais des protocoles et des modalités d'action très précis et très puissants, quasiment sans aucun effet secondaire nuisible, sur d'innombrables paramètres de la santé austéo-articulaire et de l'inflammation. Ce qui est surréaliste c'est que le monde médical lié à l'industrie pharmaceutique soit totalement déconnecté de cette évolution des connaissances et vive dans une bulle virtuelle de pur marketing ou l'on prétend soigner quasiment en monothérapie avec des produits extraordinairement coûteux des pathologies où une approche multifactorielle fine semblerait pourtant devoir s'imposer. Pourquoi chercher dans les fantasmes de la génétique et du clonage la médecine du XXIeS qui est déjà à notre disposition ? On imagine quelles prouesses on pourrait faire avec la supplémentation si les médecins hospitaliers avec leur connaissance très fines et différenciées des pathologies et de leurs évolutions voulaient bien s'en emparer. On imagine aussi la gabegie actuelle où l'essentiel des budgets de la recherche publique et privée s'engloutit le plus souvent en pure perte dans des tonneaux des danaïdes alors que la supplémentation atteint des résultats sensationnels avec des budget lilliputiens. Le monde du capitalisme triomphant est décidément celui de l'illusion croyant pouvoir triompher du réel et de ses contraintes dans tous les domaines, domaines de la santé, de l'économie, de la politique et de l'écologie. Nous détruisons par nos illusions et notre folie mercantiliste avec une effrayante détermination le cadre écologique de notre vie mais aussi notre santé et toutes les dimensions de notre vie sociale et culturelle.

Rappel : Gestion Santé recommande les huiles omega 3 EPA DHA de poisson stabilisées sur triglycérides très résistantes à l'oxydation. Ce n'est pas de loin la formulation la plus courante en complémentation. On les trouve chez Nutrimuscle ou chez les fournisseurs américains sous la marque Nordic Naturals, Ultimate Omega.

Le lyprinol a été retiré de l'offre de nombreux fournisseurs et son prix est plus élevé que jamais. Ce produit n'est donc plus une option réaliste de supplémentation. On trouve des extraits de Perna canaliculus sous des formes différentes et à des prix plus attractifs que le lyprinol. Now Foods propose ainsi le Sea Mussel Extract, 100 Capsules pour 13$ environ. Malheureusement il s'agit d'un extrait sec riche en mucopolysaccharides qui n'apporte pas des extraits lipidiques d'acide eicosatetraenoique (ETA) ou de son précurseur l'acide stearidonique (SDA).

Par ailleurs Gestion Santé recommande maintenant en plus des omega 3 EPA DHA de se tourner vers les omega-7, une stratégie de complémentation très efficace et relativement peu coûteuse.

Mettre un lien vers ce billet :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#07_02_06

02 février 2006 :

Remboursement des veinotoniques

Dans notre billet du 12/12/05 nous faisions le point sur le destin des veinotoniques, cette "médecine de luxe" selon l'establishment médical. Le Quotidien du médecin (QDM) du 1/02 propose un bon article de synthèse sur la question. En plus des informations que nous donnions et qui sont confirmées par le journal on apprend que 62 médicaments sont concernés (beaucoup sont des produits similaires distribués par des marques différentes) et que la date de passage au régime de 15% de remboursement est le 1er février 2006.

De plus si le ministère de la santé à créé en catastrophe un taux à 15% pour le remboursement de ces médicaments peu de personnes savent qu'il ne durera que jusqu'au 1/01/08 après quoi ces produits seront entièrement déremboursés. Seule bonne nouvelle pour les patients les prix baissent de 15% mais dans un totale opacité et on ignore en fait tout des marges des fabricants et des distributeurs. Cette disposition de baisse des prix est légale et fait suite à la baisse de l'évaluation du SMR (service médical rendu) de ces produits mais est, si j'ai bien compris, très flou et relativement discrétionnaire dans ses modalités d'application. Le QDM signale aussi que "Chez les assurances complémentaires, la Mutualité française a recommandé à ses adhérents de ne pas rembourser les 85 % du prix des veinotoniques à la charge du patient. Mais d'autres organismes n'ont pas donné de consignes."

Le QDM reprend aussi le 2/02 un communiqué du syndicat national des médecins vasculaires (SNMV). Selon le président du syndicat, Hubert Yvorra, "une partie importante de la population traitée est constituée de personnes de milieux modestes exerçant une activité requérant la station debout, et pour lesquels les traitements substitutifs ne sont pas nécessairement adaptés et n’évitent pas des arrêts de travail en cas de non-prise en compte de la douleur". Le syndicat regrette "La non-prise en compte de la douleur dans l’évaluation de l’efficacité alors qu’elle constitue de plus en plus une préoccupation de santé publique", tout cela devrait amener à des "traitements substitutifs plus coûteux", et à une augmentation des arrêts de travail. Par ailleurs le Dr Yvorra redoute une aggravation des difficultés pour les patients suite à l’appel de la Mutualité française (qui regroupe la quasi-totalité des mutuelles de santé) à ne pas prendre en charge la part complémentaire des médicaments remboursés à 15 %.

Dans le domaine sensible des mutuelles Gestion Santé regrette vivement que d'une façon générale la Mutualité ait largement renoncé à son rôle de contre pouvoir et d'interlocuteur critique tant vis à vis tant de l'industrie pharmaceutique que du ministère de la santé et qu'elle conçoive trop souvent son rôle vis à vis des usagers de la santé comme une publi-communication pédagogique et institutionnelle de décisions prise en dehors de tout débat public ouvert et qu'elle n'encourage que bien trop rarement les usagers de la santé à un véritable débat et à une réflexion critique vis à vis de la déshumanisation, de la désindividualisation et de l'industrialisation des pratiques médicales.

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http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#02_02_06

01 février 2006 :

2 sujets ce jour : 1) Fréquentation du site Gestion Santé *** 2) Psychiatrie orthomoléculaire : effet des huiles de poisson sur l'agressivité et sur différents paramètres psycho-biologiques des jeunes enfants en fonction de la nutrition des mères pendant la grossesse -

1) La mise en ligne de notre "Journal de bord" depuis début novembre 2005 semble porter ses fruits et relancer la fréquentation de Gestion Santé.

Nous suivons la fréquentation de notre site avec estat et celle-ci après une augmentation régulière jusqu'en mai 2005 (avec deux pics de 6900 pages vues en mars 2005 et 6785 en mai 2005) s'était ensuite "effondrée" à moins de 4000 pages par mois. Suite à la relance du rédactionnel avec nos billets dans le "journal de bord" nous sommes revenus à 4500 pages en novembre et décembre et janvier 2006 dépasse les 5700 pages. Mais c'est un pic de fréquentation que nous avions déjà atteint en avril 2004 ! Donc sachons rester modeste. A priori toutefois une mise à jour régulière via le billet devrait nous valoir une augmentation régulière de fréquentation et un retour à notre record de mai 2005 à la fin 2006 est envisageable à la condition que nos disponibilités en temps nous permettent de continuer à enrichir régulièrement le contenu du site (et je ne suis ni retraité, ni rentier...). Merci en tout cas à tous mes visiteurs qui restent nombreux pour un site perso, sans aucun but lucratif, dont le rédactionnel est assuré pour sa quasi totalité par mes soins.

Pour voir le dernier classement de Gestion Sante sur estat.

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2) On sait que la médecine par les suppléments nutritionnels qui s'appelle parfois médecine orthomoléculaire, c.a.d. les bonnes molécules, au bon moment et en quantité optimisées (nutrithérapie conviendrait bien aussi en français et sonne moins prétentieux, cf. ci-après). Encore moins connue est la psychiatrie orthomoléculaire. Nous en avons dit un mot sur Gestion Santé à propos de son fondateur le Dr. Abram Hoffer qui a travaillé sur la vitamine B3, la vitamine C et la schizophrénie avant la découverte des psychotropes. Mais il ne s'agit avec ces recherches que d'un des aspects d'un problème beaucoup plus général et comme l'explique le Dr Jean-Paul Curtay, un des pionniers français de la nutrithérapie au Journal Santé, "Cela peut étonner, mais le cerveau est l’organe le plus exigeant de notre organisme en ce qui concerne les calories, les vitamines, minéraux, acides gras et acides aminés. Il est aussi le plus sensible aux déficits. En redonnant au cerveau les outils qui lui permettent de mieux fonctionner, on peut éviter l’énorme majorité des anxiolytiques et antidépresseurs prescrits. Des millions de Français prennent des psychotropes qui ont des effets secondaires non négligeables et qui coûtent cher parce que des besoins basiques ne sont pas assurés. Le pire c’est que les médicaments ne les assurant pas, ils restent souvent dépendants d’eux pour compenser à défaut de mieux."

Sur Gestion Santé nous sommes partisans pour le bien être personnel et psychologique, pour le traitement des troubles psychologiques et psychiatriques (un continuum qui va de la santé à la maladie avec des ruptures qui peuvent être très marquées mais aussi des frontières perméables qui peuvent parfois être franchies souvent rapidement dans un sens ou un autre) d'une approche intégrée et interdisciplinaire ou sens du bien vivre et de l'épanouissement personnel, intérêt pour la nutrition et la supplémentation nutritionnelle, psychiatrie, psychothérapie et développement personnel, approche psycho-sociale et politique, médicaments bien ciblés et éventuellement hospitalisation pour les cas les plus graves sont des approches qui peuvent s'avérer nécessaires et ne devraient jamais s'exclurent mais devrait cohabiter harmonieusement et s'articuler intelligemment. Nous avons traité de certains de ces problèmes dans notre article sur la loi réglementant la psychothérapie où le fanatisme idéologique et les luttes entre disciplines s'étaient déchaînés dans un premier temps avant de se calmer et de céder la place à une approche un peu plus consensuelle (cf. aussi notre billet du 7/12/05 et les derniers communiqués plutôt omptimistes de Psy en mouvement). Cette affaire avait déchaîné les passions pour des questions de frontières réduite seulement et assez artificiellement d'ailleurs à quelques disciplines concernées seulement (notamment entre l'approche médicale et psychiatrique et l'approche psychothérapeutique et le développement personnel).

Les tabous et les préjugés en ce qui concerne l'approche par la médecine nutritionnelle en psychiatrie sont encore très forts même si depuis le livre "Guérir" de David Servan-Schreiber qui date de 2003 on sent une certaine ouverture de la société française et ceci bien que Servan-Schreiber n'aborde que de façon très partielle la question des nutriments à travers surtout les omega 3 (cf. notre billet du 13/01/06 sur cette question).

Les médias sortent ponctuellement des articles un peu plus favorables qu'autrefois à la question, mais on reste à des années lumières d'un approche intégrée et cohérente de la question par les médecins et le système de santé français en général . Un amie anglaise me citait pour situer certaines évolutions favorables un article de BBC News du 16/01 intitulé (ma traduction) "La santé mentale liée à des changements d'habitudes alimentaires" et sous titré "des changements des habitudes alimentaires au cours des 50 dernières années pourraient d'après une étude jouer un rôle clé dans la montée de la maladie mentale". Apparemment cette approche est défendue par deux organisations anglaises qui semblent disposer de moyens importants et se sont unies pour une approche complémentaire : l'agriculture au service de la nutrition et de la santé avec Sustain et la nutrition au service de la santé mentale avec The Mental Health Foundation. Intéressant et à suivre...

Dans ce domaine une petite étude, à confirmer, mais qui a l'intérêt d'aller dans le sens d'autres études sur la régulation de l'humeur par les omega 3 : la régulation des états colériques . Nettement plus démonstrative et intéressante une étude exploitant les données de la grosse étude sur 15 ans "Avon Longitudinal Study of Parents and Children" et qui met en évidence une forte corrélation entre l'apport en omega 3 des femmes enceintes et les performances cognitives (QI), la coordination psychomotrice et la sociabilité des enfants plusieurs années plus tard. L'amélioration semble linéaire et continue entre les niveaux les plus bas et les plus élevés, ce qui semble aller dans le sens d'apports qui pourraient être plus élevés que ceux habituellement conseillés aux femmes enceintes (2 parts de poisson par semaine). Notons que dans ce domaine, il ne s'agit pas seulement de manger plus de poisson mais de l'équilibre général entre omega 3 et 6 et d'éviter certaines graisses nocives (graisses cuites et acides gras "trans" provenant de graisses végétales chimiquement transformées). A noter que notre page "Acide folique (vitamine B9) et autres nutriments pendant la grossesse" figure continûment depuis sa création parmi les pages les plus visitées de Gestion Santé.

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http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0206.htm#03_02_06

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Créé le 01/02/06. Dernière modification le 20/02/06.