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Journal de bord de Jacques Valentin

Faute de temps pour écrire des pages longues, structurées et relativement exhaustives sur tel ou tel sujet, je laissais souvent passer sans les commenter ou les citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, sans parler de livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur de ce site. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que j'ai lancé à la fin novembre 2005. La santé sera comme d'habitude le principal sujet traité ici, mais pas le seul, mes intérêts dépassant souvent ce domaine. Comme pour les autres dossiers traités ailleurs sur le site j'espère pouvoir apporter des informations intéressantes et souvent difficilement accessibles au non spécialiste et tout cela sur un ton plaisant si possible ! Bonne lecture...

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Mai et Juin 2007 : - 28/05 - VACCINATION OBLIGATOIRE par le BCG SSI : Suspension ou Maintien ? Des défaillances de l’expertise vaccinale... à la nécessité d’une «critique citoyenne » par Bernard Guennebaud

15 Juin 2007 : Coup de folie au journal Le Monde : en attente d'un nouveau patron la journaliste santé du quotidien publient une interview subversive de Michel de Lorgeril sur la politique de santé et le médicament

J'espère qu'on me pardonnera ce titrage ironique. On sait que le quotidien Le Monde se cherche un nouveau patron. D'où l'idée (guère confirmée malheureusement dans les faits !) de flottements possibles dans la ligne éditoriale d'un quotidien de plus en plus orienté à droite et aligné sur l'agenda communicationnel des multinationales et du nouvel ordre mondial.

En tout cas on peut lire ces jours ci une bonne interview par Sandrine Blanchard de Michel de Lorgeril (dont nous avons parlé régulièrement sur Gestion Santé ici et ici et ici ou ici ou encore ici du fait de ses études de référence sur les rapports entre nutrition - huiles riches en omega 3 et maladies cardiovasculaires).

Cela s'appelle "Le cholestérol ne bouche pas les artères". Evidemment l'interviewé ne dispose pas de l'espace suffisant pour développer en détail ses arguments. Il faudra pour cela se rapporter au livre, qui est l'occasion de l'interview, "Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent, il vous soignera sans médicament", éd. Thierry Souccar, 2007.

C'est quand même l'occasion de faire passer des messages importants comme celui dont la journaliste prend d'ailleurs la responsabilité : "En 2003, une étude de la CNAM pointait une "énorme dérive par rapport aux recommandations" et estimait que 40 % des prescriptions n'étaient pas légitimes "en l'état des connaissances scientifiques".

Malheureusement l'information donnée par la journaliste est très incomplète et même inexacte. Nous avons en effet démontré sur Gestion Santé en examinant en détail les diverses études CNAM que cette "énorme dérive" en terme de surprescription était en réalité très largement sous estimée dans sa présentation médiatique habituelle formatée à destination du grand public. Pour l'info exacte Lire communiqué de l'assurance maladie de l'époque. Je cite à ce propos un extrait d'un article que j'avais eu l'occasion d'écrire pour une revue médicale en avril 2003 :

"On comprend que dans ce contexte les médecins français puissent avoir de la difficulté à prescrire les statines à bon escient. On reste cependant confondu devant l'étendue et la gravité de la mal prescription.

Les résultats des études de prescription indiquent ainsi qu'en Ile-de-France 33 % des patients n'avaient pas bénéficié d'un dosage de LDL. Un taux qui est de 43 % selon l'étude menée en Corse, de 26 % pour celle de Vesoul et de 38 % à Elbeuf. Par ailleurs, la tentative préalable de régime n'est pas mise en place dans près de 40% des cas. Lorsque les analyses sont réalisées, un quart à un tiers des traitements sont initiés avec un taux de LDL inférieur au seuil recommandé. Quant aux analyses de suivi du traitement, fondamentales pour ajuster celui-ci et limiter les effets secondaires, elles sont tout aussi déficientes…"

La présentation des données par l'assurance maladie est faite de façon à minorer la gravité du problème. Il faudrait en réalité se demander pour quel pourcentage de la population à laquelle on prescrit les statines les conditions de bonne prescription sont TOUTES remplies : la personne a bénéficié d'une tentative préalable sérieuse d'instauration d'un régime ET d'un dosage du cholestérol ET d'un respect des dosages de LDL / HDL justifiant la mise en place du traitement.... Chiffres que se garde bien de nous communiquer l'assurance maladie ! Si ces erreurs qui se cumulent étaient TOUTES rectifiées la chute de la prescription ne serait pas de 30 à 50% mais probablement de plus de 90% ! (seule l'assurance maladie serait en mesure de donner les chiffres réels dans ce domaine sur la base des études approfondies qu'elle a mené). Lorgeril estime d'ailleurs qu'il faudrait en terme de santé publique diviser les chiffres de consommation des statines par 20 (6 millions de personnes prennent des statines en France !) ce en quoi je suis tout à fait d'accord avec lui.

Et tout cela sans même prendre en compte les autres données scientifiques portant sur l'efficacité comparée des statines (cf. mon argumentaire dans le même article ou dans celui-ci).

Le discours de Michel de Lorgeril est finalement très politique et propose un autre rapport à la santé et la maladie en rupture complète avec le discours médical actuellement dominant : "La "théorie du cholestérol" arrange tout le monde : l'industrie pharmaceutique et l'agrobusiness, les laboratoires d'analyses, les fabricants de kits de mesures, mais aussi les médecins qui peuvent trouver un avantage à cette médecine automatisée et rémunératrice ; et enfin les patients auxquels on a fait croire qu'ils seraient ainsi protégés sans faire d'effort. Non seulement le cholestérol est un faux ennemi mais c'est un mauvais avertisseur de l'infarctus. (...) Les maladies cardio-vasculaires sont complexes et multifactorielles et il faut accepter l'idée que ce sont des maladies du mode de vie déterminé par nos conditions d'existence. (...) En focalisant la prévention sur la prescription de médicaments, on se détourne des problèmes qui conduisent à l'infarctus. (...) En termes de prévention, il faut agir sur les méga-facteurs de risque que sont le tabac, le manque d'exercice physique et les habitudes alimentaires."

C'est surtout un discours du bon sens qui renoue avec ce que devrait être l'anthropologie médicale et la prévention en matière de santé. Et en l'espèce c'est le discours médical académique qui a perdu ses points d'attache avec l'anthropologie médicale et avec la réalité tout court.

Signalons enfin que le livre est édité par Thierry Souccar dont nous évoquons de temps en temps le site lanutrition.fr qui héberge d'ailleurs également une interview de Michel de Lorgeril.

Le 12 ou le 13 juin TF1 a fait un petit reportage sur le même sujet au 20h en présentant de la même façon inexacte les données de l'assurance maladie. D'où l'importance de rappeler dans quelles conditions réelles ces produits sont effectivement "mal prescrits" aux patients français.

28 Mai 2007 : VACCINATION OBLIGATOIRE par le BCG SSI : Suspension ou Maintien ? Des défaillances de l’expertise vaccinale... à la nécessité d’une «critique citoyenne » par Bernard Guennebaud

Tout d'abord toutes nos excuses aux lecteurs qui venaient consulter les mises à jour de notre Journal de bord et qui n'ont rien eu à se mettre sous la dent depuis début avril. La faute a la fin d'une formation qualifiante du Webmaster dans le domaine du développement personnel qui s'accompagne de la rédaction d'une monographie indispensable à sa titularisation. C'est un travail assez prenant et les mises à jour de Gestion Santé risquent d'être rares, probablement jusqu'à la fin juin.

J'essaie néanmoins de libérer un peu de temps quand cela s'avère important comme ici pour la mise en ligne d'un texte de Bernard Guennebaud qui complète un tour d'horizon très complet de cet auteur dans le domaine de l'expertise citoyenne appliquée au cas du BCG. Le dernier article de Bernard Guennebaud portait sur les 7 péchés capitaux de l'audition publique sur le BCG. Les autres articles de l'auteur sont disponibles au début de notre section Société et santé publique, dans la section Tuberculose. Ils constituent un ensemble très complet et particulièrement solidement argumenté plaidant pour la levée de l'obligation vaccinale et pour proposer la vaccination à une petite fraction de la population enfantine, selectionnée suivant des critères précis, après évaluation soigneuse des contre indications.

Voici donc l'article de Bernard Guennebaud : VACCINATION OBLIGATOIRE par le BCG SSI : Suspension ou Maintien ? Des défaillances de l’expertise vaccinale... à la nécessité d’une «critique citoyenne »

A noter que Bernard Guennebaud dispose désormais d'un "Blog pour la levée d'obligation du BCG - Réagissez avec nous !"

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Créé le 28/05/07. Dernière modification le 15/06/07.