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Journal de bord de Septembre 2007


Faute de temps pour écrire des pages longues, structurées et relativement exhaustives sur tel ou tel sujet, je laissais souvent passer sans les commenter ou les citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, sans parler de livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur de ce site. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que j'ai lancé à la fin novembre 2005. La santé sera comme d'habitude le principal sujet traité ici, mais pas le seul, mes intérêts dépassant souvent ce domaine. Comme pour les autres dossiers traités ailleurs sur le site j'espère pouvoir apporter des informations intéressantes et souvent difficilement accessibles au non spécialiste et tout cela sur un ton plaisant si possible ! Bonne lecture...

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Septembre 2007 : - 29/09 - Le curcuma et les plaques neuronales dans la maladie d'Alzeimer - 25/09 - Directive européenne sur les suppléments nutritionnels : L'action de ANH permet d'importantes améliorations - 19/09 - Vitamine D et pré-éclampsie - 08/09 - Reprise progressive des mises en ligne d'articles sur Gestion Santé - Santé publique : Fin de l'obligation vaccinale BCG

29 Septembre 2007 : Le curcuma et les plaques neuronales dans la maladie d'Alzeimer

Le curcuma est surtout connu et à juste titre pour ses effets anticancéreux. Je vous renvoie par exemple sur le sujet au dernier livre de David Servan-Schreiber «Anticancer» (Robert Laffont), lire l'interview du Nouvel Observateur : "Le curcuma (mentionné depuis 2000 ans dans les traités médicaux de l'Inde, de la Chine, du Tibet et du Moyen-Orient) est un puissant anti-inflammatoire qui inhibe la croissance de nombreux cancers : côlon, foie, estomac, sein, ovaire, sang... Ce qui explique que les Indiens, malgré un environnement très pollué, aient huit fois moins de cancers du poumon, neuf fois moins de cancers du sein, dix fois moins de cancers du rein que les Occidentaux."Lire aussi l'article de Lanutrition.fr sur le même sujet.

Moins connu est l'effet du curcuma sur les plaques amyloïdes qui sont des accumulations extracellulaires de protéines anormales qui déclenchent une réponse inflammatoire et l'apparition d'enchevêtrements neurofibrillaires dans les corps cellulaires, qui provoquent une atrophie neuronale dans différentes zones du cerveau. Nous allons suivre sur le sujet un article d'octobre 2007 "Turmeric’s Curcuminoids Help Prevent Brain Plaque" [Turmeric nom anglais du curcuma] de la revue en ligne Life Enhancement Magazine.

Un point intéressant à connaitre et que les dérivés protéiques toxiques en cause ne concernent pas que le cerveau, bien qu'en France on ne parle quasiment jamais des autres formes d'amyloïdose,"Un aspect particulièrement incidieux du vieillissement et amyloïdose [anglais amyloidosis] un processus lent dans lequel un matériel toxique d'origine protéique se dépose dans des parties variées du corps, en particulier dans le système nerveux, le coeur et le pancreas. Dans le coeur l'amyloïdose peut conduire à une forme non soignable de déficience cardiaque congestive [CHF : Congestive Heart Failure]. Et dans le cerveau, où les dépôts sont d'un type particulier appelé amyloïde-beta (ou beta-amyloïde), cela peut conduire à la démence, le plus souvent une maladie d'Alzheimer (ma traduction de l'article précité)". Pour l'aspect cardiaque de l'amyloïdose on peut se reporter pour se faire une idée de cette pathologie à l'article "Amyloïdose cardiaque : quand la suspecter?".

C'est normalement le système immunitaire via les monocytes et les macrophages (chargés de phagocyter les débris cellulaires et les pathogènes) qui se charge de débarrasser l'organisme de l'amyloïde-beta avant qu'elle ne s'agrège sous forme de plaques sur les neurones. Ce processus ne fonctionne pas bien dans la maladie d'Alzheimer et peut être activé et normalisé par les curcuminoïdes, les (composants actifs du curcuma.

Les recherches menées à l'UCLA par le Dr. Milan Fiala font la synthèse des recherches de cette équipe sur l'Alzheimer et le système immunitaire et de celles d'une autre équipe de l'UCLA menée par le Dr. Sally Frautschysur montrant que le curcuma "est un inhibiteur puissant de l'amyloïde-beta dans le cerveau des souris et des rats et qu'il supprime l'inflammation et le stress oxydatif associéà l'amyloïdose cérébrale" (ibid).

Les recherches de Fiala menées avec des monocytes et les macrophages et des tissus cérébraux de culture (et non sur des personnes en traitement) confirment les déficiences du système immunitaire des malades d'Alzheimer par rapport à l'amyloïde-beta. Elles spéculent aussi sur l'efficacité de certaines sous fractions de curcuminoïdes par rapport à d'autres. Malheureusement l'étude contient certaines erreurs de méthodologies qui entachent les conclusions en ce qui concerne l'efficacité de ces sous fractions et leur effet génétique supposé.

Les recherche précédentes sur le curcuma et l'Alzheimer laissent aussi supposer que les curcuminoïdes (dont l'efficacité probable n'est pas mise en cause par les restrictions d'interprétation de cette étude) agissent de façon multifactorielle et complexe sur différents paramètres de la plaque d'amyloïde-beta. Par exemple les curcuminoïdes évitent la surexpression du nuclear factor-kappa beta (NFkB) qui joue un rôle clé dans l'inflammation. Il est donc beaucoup trop tôt pour chercher à fabriquer des extraits spécifiques de curcuminoïdes concentrées en sous fraction spécifiques alors que les extraits existants sont en sus efficaces dans d'autres pathologies comme le cancer et qu'on ignore les fractions éventuellement plus efficaces dans ces indications.

Pour des recommendations actualisées sur la complémentation en curcuma, consulter dans ma "Liste des compléments les plus utiles", "Le curcuma, les curcuminoïdes et les turmérones".

25 Septembre 2007 : Directive européenne sur les suppléments nutritionnels : L'action de ANH permet d'importantes améliorations

Nous avons régulièrement suivi sur le site la question de la liberté d'accès des citoyens aux suppléments nutritionnels que ce soit au niveau français, européen ou international. Pour différentes synthèses sur ces questions vous pouvez vous reporter à la rubrique spécifique "Actions citoyennes et défenses des consommateurs de compléments alimentaires" de Gestion Santé.

Au niveau européen, ANH (Alliance for Natural Health) avait attaqué la directive européenne 2002/46 sur les compléments nutritionnels. Bien que le recours ait été rejeté ANH a obtenu de la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) des considérants explicatifs particulièrement importants qui encadrent la portée de la directive d'une façon très favorable au libre accès aux suppléments.

Néanmoins ANH s'est vite rendu compte que l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) et la Commission Européenne ne suivaient pas les préconisations des juges européens en matière de délais et de transparence et de modalités d'ajouts à la liste positive des vitamines et minéraux. Pourtant la seule condition de soumission prévue par la CJCE est que les nutriments soient présents dans l'alimentation et en matière d'évaluation le seul critère à prendre en compte et la sécurité d'usage au regard de la biodisponibilité de la substance chimique en cause (lire "ANH puts spotlight on EU procedures for food supplements following European Court judgment", p. 4/5).

En son état d'origine la liste positive ne comporte que 114 formes chimiques alors que plus de 400 autres sont d'usage courant dans les suppléments. La directive prévoyait qu'une clause de prorogation soit accordée aux produits existants en ayant fait la demande avant le 12/07/05, prorogation valable jusqu'en décembre 2009. Lorsque ANH a fait le point sur la question en mars 2007 (document précité), seuls deux de ces dossiers avaient été approuvés. Une interdiction potentielle pèse donc sur tous les autres !

L'AESA continuait donc malgré le jugement de la CJCE à créer de façon délibérée et abusive une pression sur les fournisseurs pour les pousser à abandonner et / ou à reformuler leurs produits avant 2009 en n'utilisant pour formuler leurs produits que la liste gravement lacunaire des seules 116 (114 + 2) formes autorisées figurant à l'Annexe II de la Directive.

Pour tester la régularité des procédures et contraindre l'AESA a évoluer sur le sujet, l'ANH et son équipe juridique a choisi avec soin pour approbation 16 dossiers de produits dont la sécurité et l'intérêt nutritionnel et bien connu afin de tester les procédures d'agrément de l'AESA. Les données justificatives fournies par ANH pour ces dossiers sont les données nécessaires et suffisantes en fonction des critères énoncés par la CJCE.

L'action de l'ANH lancée en mars 2007 a été évidemment très mal accueillie à l'époque par l'AESA comme en témoignait un article de nutraingredients.com largement en faveur de la position officielle ou l'AESA "s'indignait" des "pressions" d'ANH ! En tout état de cause ANH estime, au regard des modes d'instruction de AESA pour d'autres types de produits équivalents que 6 mois serait un délai raisonnable pour l'examen des dossiers de nouveaux nutriments par l'AESA.

ANH semble avoir remporté une première victoire très importante dans ce nouveau combat puisqu'une lettre de la Commission Européenne cosignée de Mr Demetris Vryonides, chef de l'unité “Legal Affairs” et de Mr Basil Mathioudakis, chef de l'unité “Food, law, nutrition and labelling”, a indiqué à ANH en août 2007 (ANH PRESS RELEASE: Natural Sources of Vitamins and Minerals protected from potential bans) que "l'huile de blée peut-être utilisée dans les suppléments alimentaires sans avoir besoin d'être autorisée et incluse dans l'Annexe II de la Directive. Pour la même raison les dossiers sur les mélanges de carotenoides, les folates dérivés de produits alimentaires, [et deux mélanges d'huile de palme de marque déposée contenant respectivement des carotenoides et des tocotrienols] , ne feront pas l'objet d'examen plus approfondi.” (ma traduction de l'anglais).

Pour donner une idée de l'importance de ce résultat, on pourra désormais utiliser des extraits concentrés d'huiles comme l'huile de palme et de l'huile de blé (et par extension les autres huiles alimentaires autorisées en alimentation humaine) pour proposer des formes de vitamine E (certains tocopherols et tocotrienols) qui ne figurent pas dans les formes chimiques actuellement autorisées de vitamine E par l'Annexe II de la Directive. Comme les 7 formes naturelles de vitamine E qui n'étaient pas autorisées jusqu'à présent sont toutes en pratique obtenues à partir d'extraits huileux de plantes courantes, elles sont désormais de facto autorisées ! On imagine l'importance du succès que vient de remporter ANH ! Une victoire probablement similaire a été obtenue pour la vitamine B9 (les folates évoqués dans la lettre) et les caroteniodes d'origine naturelle.

Toutefois tous les dossiers soumissionnés par ANH n'ont pas encore reçu de réponse et il faudra donc suivre encore avec soin le résultat des autres demandes d'ANH.

Affaire à suivre....

19 Septembre 2007 : Vitamine D et pré-éclampsie

Dans notre page sur "Acide folique (vitamine B9) et autres nutriments pendant la grossesse" nous avions également examiné l'intérêt éventuel de certains nutriments pour limiter le risque de pré-éclampsie. Il s'avère que la vitamine D est une nouvelle candidate majeure à la lutte contre cette pathologie grave et très répandue de la grossesse. Dans le monde développé la pré-éclampsie est responsable de 10% des décès maternels mais ce taux atteint un faramineux 80% dans le monde en voie de développement. Cette pathologie est aussi fortement associée au risque de mortalité infantile.

Les bienfaits reconnus la vitamine D ne cessent donc de s'accumuler (lire notre page "Quoi de neuf sur la vitamine D ?" qui reprend tous nos billets sur la vitamine D) sachant que de très larges fractions de la population sont carencées.

Dans ce contexte une étude de l'Université de Pittsburgh publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, "Maternal Vitamin D Deficiency Increases the Risk of Preeclampsia" vient de donner des résultats sensationnels. Des extraits sanguins de 1198 futures mères ont été analysés avant 22 semaines de grossesse et à la fin de la grossesse [Lire compte rendu de l'étude en anglais sur Science Daily]. Le sang du cordon ombilical a aussi été analysé pour connaître le taux foetal à la naissance. Les résultats indiquent que le déficit en vitamine D en début de grossesse est un facteur de risque indépendant de pré-éclampsie. Avec un taux faible de vitamine D, le risque est multiplié par 5 ! La croissance du risque est quasi linéaire (ce qui renforce la valeur démonstrative de l'étude) et les chercheurs ont pu montrer qu'une "diminution de 50-nmol/liter de la concentration de 25(OH)D doublait le risque de pré-éclampsie."

Très important à signaler également est le fait que en France notamment la complémentation en vitamine D est conseillée à la fin de la grossesse car "La carence en vitamine D, fréquente en fin de grossesse, favorise les hypocalcémies néonatales. (Doctissimo)". Or ici c'est dès le début de la grossesse qu'il faut agir. La stratégie de complémentation française en vitamine D pendant la grossesse est donc entièrement à revoir. Elle ne peut passer que par la supplémentation compte tenu des dosages à atteindre en particulier pour toutes les conceptions intervenant en dehors des mois d'été (et encore en supposant dans ce cas que les mères aient l'occasion de fréquentes exposition au soleil sans avoir recours à des anti UV ce qui est loin d'être général).

8 Septembre 2007 : Santé publique : Fin de l'obligation vaccinale BCG

C'est une des grandes évolutions des derniers mois, le décret du 17 juillet 2007 (commenté ici par Bernard Guennebaud) met fin à l'obligation vaccinale en matière de BCG. C'est une grande satisfaction compte tenu de ce que Gestion Santé relayant notamment les articles très fouillés de Bernard Guennebaud s'est beaucoup battu pour que le débat se fonde sur des données scientifiques solides dont le moins que l'on puisse dire est que c'était loin d'être le cas chez les "institutionnels" et dans la presse dominante. A partir de mai 2007 Bernard a pu prendre progressivement son indépendance et assurer la diffusion des nouvelles à chaud sur la question à travers son "blog pour la levée d'obligation du bcg".

Il est toujours difficile d'évaluer le poids qu'ont pu avoir les articles de Gestion Santé puis du blog de Bernard. Celui-ci notait quand même que Google remontait beaucoup de nos documents sur le sujet en cas de recherche par mots clés.

Mon impression est tout de même que cette expertise "sauvage" (d'un point de vue institutionnel) mais d'une grande qualité et rigueur scientifique couplée avec le vif mécontentement des parents révoltés par les effets secondaires du bcg "nouvelle formule", après l'abandon du Monovax, a suffisamment pesée sur les pouvoirs publics pour faire accélérer des décisions régulièrement différées et qui risquaient de l'être à nouveau.

J'ai en tout cas eu le nez creux en sentant intuitivement l'importance du sujet lorsque je me suis lancé dans le travail qui a aboutit à mon premier article sur le sujet le 22/09/06 "Au pays de Tartuffe : la vaccination contre le BCG et l'avis du Comité Consultatif National d'Ethique" lu et apprécié par Bernard Guennebaud (qui avait écrit un article très similaire de façon tout à fait indépendante "Quand le BCG pulvérise la morale du Comité d'éthique") ce qui amena la mise en ligne de plusieurs articles de Bernard à partir d'octobre 2006 et tout au long de 2007.

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Créé le 07/09/07. Dernière modification le 20/08/10.