Gestion Santé

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Journal de bord de Mars et Avril 2010

 

Faute de temps pour écrire des pages longues, structurées et relativement exhaustives sur tel ou tel sujet, je laissais souvent passer sans les commenter ou les citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, ou sans parler de livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur de ce site. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que j'ai lancé à la fin novembre 2005. La santé sera comme d'habitude le principal sujet traité ici, mais pas le seul, mes intérêts dépassant souvent ce domaine. Comme pour les autres dossiers traités ailleurs sur le site j'espère pouvoir apporter des informations intéressantes et souvent difficilement accessibles au non spécialiste et tout cela sur un ton plaisant si possible ! Bonne lecture...

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Avril et Mars 2010 (et le Journal des 30 derniers jours) : - 12/04/10 : Régime et amaigrissement : encore un problème de masse musculaire - 05/03/10 : Les personnes âgées de plus de 70 ans en surpoids ont un risque de mortalité à 10 ans diminué par rapport à celles ayant un poids normal ou faible -

12/04/10 : Régime et perte de poids : encore un problème de masse musculaire

Fin mars 2010, Le Figaro a mis en ligne une bonne synthèse de Martine Perez sur les dernières recherches sur le régimes, "Pourquoi l'exercice physique permet de garder la ligne".

Les recherches confirment l'importance des régimes pour limiter l'apport en calories mais précise que "La seule manière de ne pas regrossir, c'est l'exercice physique quotidien. C'est ce que vient de démontrer dans les règles de l'art une étude publiée cette semaine dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) qui révèle que les femmes d'âge moyen en bonne santé et ayant un poids normal doivent faire au moins une heure par jour d'activité physique d'intensité modérée pour garder la ligne."

La synthèse de l'ensemble des études montre que l'activité physique seule permet difficilement de perdre du poids mais aussi que la sédentarité conduit souvent à l'échec des régimes.

Cela s'explique assez facilement comme l'ont expliqué les spécialistes interrogés par Le Figaro (mes soulignés) : "Pourquoi la restriction alimentaire seule est-elle inefficace? «Une personne soumise à un régime hypocalorique efficace perd environ un à deux kilos par mois. Au bout de 8-12 mois, elle aura perdu 10 kilos, 9 de graisses et 1 de muscle. C'est le muscle qui conditionne notre dépense musculaire au repos et représente plus de 80% de nos dépenses énergétiques. Or cette perte de la masse musculaire va contribuer à réduire la dépense énergétique au repos, et donc à reprendre du poids, affirme le professeur Martine Duclos (endocrinologue, CHU Clermont-Ferrand). Dans nos études, le meilleur élément prédictif du maintien de la perte de poids après régime, c'est l'exercice physique.»"

Suit quelques réflexions intéressantes recueillies par Le Figaro sur le changement de culture dans certains hôpitaux, "«C'est toute une culture qu'il faut changer, un mode de vie, une éducation, assure le Pr Duclos. C'est pourquoi nos patients obèses et diabétiques viennent à l'hôpital trois fois par semaine une heure pendant quatre mois, pour travailler le renforcement musculaire et l'endurance. Et continuent ensuite avec des résultats intéressants, sur le poids, le diabète et la qualité de vie.»"

Ces expériences très utiles concernent toutefois en pratique, et ici c'est Gestion Santé qui s'exprime, une toute petite proportion des malades concernés dans un pays (mais nous sommes loin d'être le seul) où la prévention et les méthodes non médicamenteuses sont l'enfant pauvre de la médecine.

Nous souhaitions aussi faire le lien avec notre article précédent sur le poids des personnes âgées où nous évoquions à nouveau les problèmes santé que peut poser la fonte de la masse musculaire. Sachant que la conservation de celle-ci devient de plus en plus difficile avec l'âge.

D'où l'intérêt possible de compléter le régime et l'activité physique par des acides aminés soigneusement choisis comme la L-Leucine et les autres acides aminés ramifiés, ainsi que de la L-Arginine et d'autres acides aminés (Glutamine, Créatine, Beta-alanine...) qui favorisent la synthèse musculaire. En complément du régime, ils devraient limiter la perte musculaire liée au régime et en même temps maximiser la synthèse protéique liée à la pratique de l'exercice physique. A calorie équivalentes, voir en rajoutant quelques calories pour prendre les suppléments on devrait pouvoir significativement améliorer le régime. Attention ceci n'a rien à voir avec les régimes hyperprotéinés qui ont été très à la mode à une époque !

Pour consulter l'article de JAMA cité dans Le Figaro :
Physical Activity and Weight Gain Prevention
I-Min Lee, MBBS, ScD ; Luc Djoussé, MD, DSc ; Howard D. Sesso, ScD ; Lu Wang, MD, PhD ; Julie E. Buring, ScD
JAMA.  2010;303(12):1173-1179.

05/03/10 : Les personnes âgées de plus de 70 ans en surpoids ont un risque de mortalité à 10 ans diminué par rapport à celles ayant un poids normal ou faible

L'un des buts de Gestion Santé c'est de proposer une accumulation raisonnée du savoir en matière de santé préventive et curative en mettant l'accès sur la nutrition et la complémentation nutritionnelle sans exclure pour antant les données d'autres médecines complémentaires ni bien sûr de la médecine académique.

Aussi n'avons nous pas été particulièrement surpris des résultats d'une récente étude "Body Mass Index and Survival in Men and Women Aged 70 to 75" parue dans le Journal of the American Geriatrics Society. Le coordinateur de l'étude, Leon Flicker de l'University of Western Australia a expliqué au site www.webmd.com que (traduction de l'anglais par Gestion Santé) "Les découvertes suggèrent que les recommandations pondérales construites à partie de l'indice de masse corporelle (IMC) pourraient ne pas être particulièrement utiles pour les personnes ayant plus de 70 ans." Pour plus d'information, lire l'article de WIkipedia sur l'IMC. Les chercheurs ont constaté une réduction de mortalité de 13% en cas de surpoids par rapport aux personnes ayant un poids normal. Cela confirme les résultats d'un étude précédente canadienne qui mettait en évicence une réduction du risque de 17%.

La nouvelle étude montre qu'à état de santé général équivalent le surpoids est portecteur, mais pas l'obésité qui elle augmente la mortalité, mais pas plus que le poids dit normal ! Le poids "normal" par rapport au BMI entraine donc un surrisque de mortalité équivalent à l'obésité et si le poids est inférieur par rapport au BMI on constate alors un risque de mortalité encore plus élevé. Le sport est par ailleurs protecteur de la mortalité (risque divisé par deux chez la femme et de 28 % seulement chez l'homme).

Comment interpréter ces données étonnantes ? Je pense qu'elles sont liées essentiellement au phénomène de la fonte musculaire. Nous avons évoqué cela relativement en détail à partir de la fin 2005 dans différents billets successifs dont le premier était "La L-Leucine et la fonte musculaire" à propos du travail sur le sujet d'une équipe de l'INRA, et nous écrivions que les recherches en question,

" "(...) visent à éviter ou tout au moins à ralentir la sarcopénie des personnes âgées par une nutrition protéique appropriée ainsi que l'apparition des pathologies associées." ... La sarcopénie peut être définie comme la perte de masse, de force et de fonction du muscle liée notamment a l'âge. C'est un problème clé du vieillissement chez la personne âgée. La difficulté à la marche et aux efforts un peu soutenu, les chutes, les fractures et d'innombrables problèmes de santé sont étroitement liés à ce phénomène." A cela s'ajoute "le rôle très important du phénomène de l'inflammation dans la sarcopénie, l'inflammation sollicitant pour d'autres organes les acides aminés musculaires et perturbant la synthèse protéique. (...) il s'agit d'optimiser un ... cycle, celui en rapport avec le pool protéique musculaire. Celui-ci est fondamental car le vieillissement s'accompagne presque toujours d'une fonte musculaire souvent importante, d'où une faiblesse dangereuse et l'incapacité de plus en plus grande des muscles à donner leurs protéines à d'autres organes en cas de besoin. (...) L'intérêt de l'étude est que c'est la L-Leucine et non un autre acide aminé qui joue un rôle clé dans la fonte musculaire. En effet la L-leucine fait partie des acides aminés branchés (L-Leucine, L-Isoleucine, L-Valine). En abrégé les américains parlent de BCAA (Branch Chain Amino Acid) souvent proposés en association dans des compléments alimentaires. Ils sont dits aussi essentiels car ils ne peuvent être synthétisés par l'organisme à partir d'autres acides aminés et doivent donc être fournis en quantité adéquate par l'alimentation. Ils constituent le tiers des protéines musculaires. On sait déjà que la L-leucine est parmi ces AA celui qui est le plus consommé même suite à un effort musculaire modéré. (...) L'étude que nous examinons ... incline à se centrer sur la L-leucine en priorité. Les dosages que j'ai vu citer en complémentation vont de 600mg par jour de L-leucine en traitement d'entretien à 2g en traitement d'attaque. "

Si les personnes ont des réserves stockées dans les graisses, elles vont pouvoir puiser dedans et utiliseront beaucoup moins leurs réserves musculaires. A partir de 70 ans, les personnes ont souvent des accidents de santé nécessitant une longue convalescence et une hospitalisation et la fonte musculaire peut être très rapide et la personne ne s'en remet pas facilement. Il resterait à mieux comprendre les mécanismes certainement complexes par lesquelles les cellules grasses en surnombre fournissent leurs réserves au reste du corps et évitent d'impacter sur les ressources essentielles de l'organisme.

Ces résultats ne sont pas très encourageants pour les personnes qui pronent la restriction calorique pour ralentir le vieillissement. Ils disposent pourtant d'études convaincantes comme "Caloric Restriction Delays Disease Onset and Mortality in Rhesus Monkeys" que le site lanutrition.fr donne en exemple convaincant, puisque "Les chercheurs avaient constitué deux groupes de primates, l'un nourri normalement, et l'autre placé en restriction calorique avec un apport alimentaire diminué de 30%. Vingt ans plus tard, les chercheurs annoncent que 80 % des singes placés en restriction calorique sont toujours vivants alors que 50 % des animaux nourris normalement sont toujours en vie." Le phénomène avait déjà été observé chez plusieurs autres espèces animales.

Mais il faut savoir que comme l'explique Le Dr George Roth à lanutrition.fr, "que les expériences de restriction calorique ne sont pas de la malnutrition. Il y a moins de calories mais les apports en vitamines et minéraux sont optimisés." En fait il s'agit plutôt d'une compensation car, si j'ai bien compris, les apports en vitamines et minéraux sont augmentés dans les rations des animaux rationnés pour correspondre à ceux des animaux ayant une alimentation normale. Parler d'optimisation est donc à mon avis abusif. L'optimisation supposant dans de nombreux cas des apports supérieurs à ceux que l'on peut obtenir par l'alimentation (lire "de la carence à l'optimum")

En fait on ignore absolument si il ne serait pas préférable au lieu de diminuer la ration d'1/3 de la diminuer de 20% et d'avoir des apports plus élevés en certains nutriments spécifiques (vitamines, minéraux, protéines, graisses...). On pourrait aussi diminuer la ration de 1/3 en calorie et proposer une alimentation complètement différente de celle du groupe non supplémenté avec des ratios de corps gras et de protéiines optimisés. On voit qu'il existe une infinité de possibilités qui sont suggérées par des études variées.

Ainsi des chercheurs canadiens dans une étude récente chez la souris ""Dietary amelioration of locomotor, neurotransmitter and mitochondrial aging" ont mis au point un coktail de suppléments avec de nombreux ingrédients. Selon sciencedaily le coktail comprenait "les vitamines B1, C, D, E, acetylsalicylic acid (aspirine), béta carotene, folic acid (Vitamine B9), ail, gingembre, ginkgo biloba, ginseng, extrait de thé vert , magnesium, melatonine, potassium, huile de foie de morue et huile de lin. Ces ingrédients multiples étaient combinés en fonction de leur capacité à compenser cinq mécanismes impliqués dans le vieillissement". Selon les chercheurs cette étude qui a donné des résultats tout à fait remarquable sur l'état de santé des souris âgées ouvre des perspectives très prometteuses pour permettre d'augmenter sensiblement le nombre d'années en bonne santé des personnes âgées et éventuellement pour augmenter la longévité. Ajoutons que ce coktail déjà très varié omet encore de nombreux produits efficaces connus en supplémentation.

Mais on ignore tout de la façon dont ce type de supplémentation pourrait se combiner avec la restriction calorique. Y aurait-il potentialisation ? Est-il indispensable de réduire à ce point les aopports calorique ? On l'ignore. A cela s'ajoute que même si les études de restriction calorique sur les singes sont très intéressantes, s'agissant de l'animal le plus proche de l'homme, la longévité exceptionnelle de l'homme par rapport aux singes fait qu'il faut être très prudente sur l'alimentation à partie d'un certain âge, comme le suggère l'étude présentée au début de ce billet.

Chez l'être humain âgé la préservation de la masse musculaire semble en tout cas un objectif prioritaire qui ne peut à mon avis être obtenu sans une alimentation soignée et une supplémentation bien étudiée. Una activité sportive adaptée doit aussi être présente. Et il faut absolument être très vigilant afin d'éviter tout amaigrissement. Une modération calorique avant 70 ans est tout à fait saine si on prend des compléments pour éviter toute carence en nutriments essentiels, mais après 70 ans l'objectif prioritaire doit être la conservation d'un poids suffisant. Il ne faut donc pas hésiter à augmenter les rations alimentaires en choisissant judicieusement les aliments pour atteindre cette objectif.

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Créé le 05/03/10. Dernière modification le 12/04/10.