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Journal de bord de Septembre 2010
Faute de temps pour écrire des pages longues, structurées et relativement exhaustives sur tel ou tel sujet, je laissais souvent passer sans les commenter ou les citer une multitude d'excellents articles sur Internet ou dans des revues, ou sans parler de livres que j'ai lu et sur lesquels je souhaiterais attirer l'attention ou faire quelques commentaires utiles pour le lecteur de ce site. D'où cette nouvelle rubrique "Journal de bord" que j'ai lancé à la fin novembre 2005. La santé sera comme d'habitude le principal sujet traité ici, mais pas le seul, mes intérêts dépassant souvent ce domaine. Comme pour les autres dossiers traités ailleurs sur le site j'espère pouvoir apporter des informations intéressantes et souvent difficilement accessibles au non spécialiste et tout cela sur un ton plaisant si possible ! Bonne lecture...
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Septembre 2010 :- 23/09/10 - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le silicium... un blog "Loïc le Ribault et le G5, l'aventure du silicium organique" de Jean-Daniel Metzger très bien informé- 20/09/10 - Une bonne synthèse en français dans un article de Basta ! sur les problèmes de la densité nutritionnelle des aliments - 12/09/10 : Quoi de neuf sur le bicarbonate de potassium ?
23/09/10 : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le silicium... un blog "Loïc le Ribault et le G5, l'aventure du silicium organique" de Jean-Daniel Metzger très bien informé
Il y a quelques mois j'ai eu des échanges épistolaires approfondis sur divers sujets touchant à la silice, à l'eau, à l'ionocinèse et aux méthodes associés avec Jean-Daniel Metzger, qui a de nombreux centres d'intérêts et s'est en particulier intéressé au G5 de Loïc Le Ribault (LLR), une forme de "silicium organique" (dans le sens de facilement assimilable), un produit et un homme qui ont fait couler beaucoup d'encre. J'ai rarement parlé de la silice sur Gestion Santé, mais c'est un sujet qui m'intéresse de longue date et j'ai régulièrement suivi depuis plus de 10 ans les aventures de Loïc Le Ribault, homme doué mais aussi, hélas, aventurier picaresque et peu scrupuleux et remarquable et intéressé publiciste de ses propres aventures et "découvertes" via divers ouvrages et brochures. Nous étions tombés d'accord sur de nombreux points concernant la silice, Jean-Daniel Metzger venant confirmer par ses recherches approfondies et systématiques les réflexions variées que je m'étais faites de mon côté sur la question au fil de mes lectures.
Je suis tombé récemment sur le site de Jean-Daniel Metzger, récemment créé, qui avait mis quelques liens vers Gestion Santé sur son blog, ce qui m'a amené des lecteurs que eStat'Perso mon analyseur d'audience a fait apparaître. Je l'ai donc recontacté et nous avons eu de nouveaux échanges fort intéressants.
Jean-Daniel Metzger est l'auteur d'un ouvrage à paraitre en octobre 2010, aux Editions Ambre, intitulé Loïc le Ribault et le G5, l'aventure du Silicium Organique (déjà annoncé sur le site de la FNAC) que l'auteur présente sur cette page de son blog. Le livre devrait regorger d'informations inédites sourcées de première main, par un auteur qui, s'il remet en question certaines prétentions injustifiées de LLR, n'est pas là pour débiner les compléments alimentaires et en particulier la silice, qui est un élément fondamental dans la structure du corps humain et pour lequel il souhaite clarifier les choix possibles en produits les plus efficaces et les moins coûteux. La silice est un élément indispensable qui intervient de façon diverses dans la synthèse des tissus conjonctifs (depuis la peau jusqu'à l'os) et pour lequel il est très difficile de définir des états de carances et des apports nutritionnels recommandés. Il est probablement important d'avoir une source fiable et bien dosée de silice facilement assimilable, mais les bénéfices santé à en attendre sont mal définis même s'ils existent quelques études sur la question. Les tissus conjonctifs intervenant dans d'innombrables pathologies, il est probable que la silice pourrait participer à la prévention de pathologies diverses ainsi qu'à leur traitement. Mais il est toujours difficile de définir l'intérêt de produits ayant des effets aussi divers que diffus. Il y a eu des études très intéressantes menées en France par différents chercheurs sur la question à partir des années 60-70 qu'a su "réutiliser" judicieusement LLR.
La question du choix d'une silice bien dosée est un problème complexe et Jean-Daniel Metzge continue à travailler sur la question comme en témoigne sa page "Quel silicium choisir ?" que l'auteur a déjà réécrit trois fois, ce qui témoigne de la complexité du sujet et de l'absence de prétention à détenir la vérité de Jean-Daniel Metzger. J'ai d'ailleurs eu plusieurs échanges avec l'auteur à propos de cette page, qui m'intéressait beaucoup , notamment par rapport à la question des dosages (où je me suis rendu compte de l'étendu de mon ignorance). L'auteur examine les différentes formules intéressantes (en pratique surtout le G5 ou méthylsilanetriol et l'acide orthosilicique stabilisé par de la choline, produit qui a été autorisé par l'EFSA) ainsi que la question des additifs indésirables, comme le paraben, que peuvent contenir certains produits.
La question du dosage en silice élément des préparations proposées à la vente est une question fondamentale car elle seule permet de définir la quantité de produit à absorber par rapport à ce qu'on peut savoir des apports alimentaires nécessaires (lesquels sont en fait très mal connus) et de pouvoir définir une échelle de prix entre produits. Un bon produit en silice doit être concentré au maximum d'une façon qui conserve la stabilité de la préparation et qui évite d'acheter d'innombrables bouteilles hors de prix. Jean-Daniel Metzger essaie de répondre à ces questions fondamentales pour l'utilisateur, avec le plus d"honnêteté possible, de façon à sélectionner les meilleurs offres du marché. Il n'est pas intéressé financièrement à la question et il fabrique d'ailleurs son méthylsilanetriol "maison" à partir des différents ingrédients de base nécessaire.
En dehors de la question de la silice, l'auteur traite de différent sujets concernant les compléments alimentaires et d'autres sujets santé qu'il examine avec sérieux et sur un ton souvent incisif qui tient à son style et à son tempérament mais qui est heureusement complété par une grande rigueur, une honnêteté intellectuelle et un désintéressement évident.
Un site dont nous aurons probablement à reparler - les sujets de l'auteur recoupant les notres sans s'y superposer - ne serait-ce que pour commenter l'ouvrage de l'auteur dès qu'il sera disponible en librairie. En attendant je vous invite à le découvrir par vous-mêmes :
Loïc le Ribault et le G5, l'aventure du silicium organique
20/09/10 : Une bonne synthèse en français dans un article de Basta ! sur les problèmes de la densité nutritionnelle des aliments
Les nutritionnistes des agence de santé chargés de l'alimentation s'appuient pour leurs conseils nutritionnels sur deux piliers : 1) les tables de correspondance décrivant la teneur en nutriment des aliments (vitamines, minéraux, protéines, acides gras, sucres, etc.) et 2) le niveau minimum indispensable en chaque nutriment essentiel dans l'alimentation quotidienne pour rester en bonne santé.
A partir de ces deux piliers on devrait pouvoir évaluer par sondage dans la
population réelle le contenu nutritionnel de l’alimentation et savoir si elle
est équilibrée et assure une teneur nutritionnelle satisfaisante dans les
différents nutriments utiles.
Pour leur premier pilier, les scientifiques utilisent des tables de
correspondance entre un aliment et son contenu moyen en nutriments.
Cela permet
de déterminer les quantités de nutriments apportés par une alimentation donnée.
En ce qui concerne le 2e pilier, les préconisations en quantité
nécessaire de nutriment, celles-ci sont d'un niveau souvent très
faible. Les agences de santé sous-évaluent de façon parfois
considérable (pour la vitamine
C par ex. mais aussi pour de nombreux autres nutriments, comme les
vitamines du
groupe B ou la vitamine D), les besoins réels en tel ou tel nutriment
nécessaires
pour se maintenir en bonne santé. Il existe de nombreuses études
montrant que les
niveaux utiles sont largement supérieurs aux préconisations officielles
et Gestion
Santé en fait souvent état.
En fait les experts subissent une pression considérable pour que les apports jugés nécessaires en tel ou tel nutriment soient fixés de façon à ce que le pourcentage de la population qui ne reçoit pas des apports suffisants ne soit pas trop important afin de ne pas "affoler le bon peuple". Mais malgré les niveaux d'apport utile des nutriments fixés à des niveaux très bas, on constate dans diverses études de terrain que des pourcentages importants (souvent le quart ou le tiers) de la population générale présentent des carences en tel ou tel nutriment essentiel. On élude ces données et leur conséquence sur la santé publique et on fait un prêchi-prêcha moralisateur et sans portée pratique sur les bienfaits d'une alimentation soi-disant équilibrée via différent réseaux d’informations, tel le PNNS 2, le Programme National Nutrition Santé 2006-2010, dont nous avions présenté de façon humoristique en 2006 les ridicules et insuffisantes préconisations.
Si le 2e pilier des nutritionnistes d'Etat français s'est effondré
depuis
longtemps sans que quiconque s'en préoccupe si ce n'est quelques
français
soucieux de leur santé, le 1er pilier est dans un état pire encore. Les
recherches sur la question de la fiabilité des tables de correspondance et leur mise à
jour semblent très insuffisants alors que la mondialisation de
l’agriculture et de l’industrie alimentaire pose des problème cruciaux
de
mesure des nutriments alimentaires dans les produits de base, les
produits
transformés et les plats tout préparés. Evidemment si les taux de
nutriments de nos fruits et légumes, pour prendre un exemple pas tout à
fait au hasard, ne correspondent plus aux tables utilisés, et cela dans
des proportions importantes, les recommandations fameuses des 5 fruits
et légumes par jour ne valent plus rien... or nous allons bientôt voir
que c'est précisément ce que montre l'article de Basta !
Il semble que la recherche
publique
soit sinistrée dans le domaine de la densité nutritionnelle des aliments et que la recherche soit pour
l'essentiel dans les mains des services de recherche des entreprises
qui diffusent
parcimonieusement l’information sur la question en fonction de leurs
intérêts
bien compris, sans que d'ailleurs l'administration ne cherche à consolider de façon systématique les données du privé.
Sur Gestion Santé, nous avons évoqué épisodiquement cette question de la densité nutritionnelle des aliments, par exemple en étudiant en détail les problèmes complexes que pose la restauration de la teneur en vitamine E des aliments transformés ou d’une façon plus générale en introduction de notre page sur les multivitamines B ou nous expliquions que (je souligne),
"contrairement à ce que l'on cherche à nous faire croire les AJR [Apports Journaliers Recommandés] sont plutôt des apports de limite inférieure, en dessous desquels on se trouve en situation de carence. C'est bien d'ailleurs pourquoi ils ont été créés, afin de tenter d'éviter des carences alimentaires préjudiciables à la santé publique. Un premier argument en faveur de la complémentation est d'obtenir une marche de sécurité relativement confortable pour tous les nutriments essentiels compte tenu de ce que même avec des AJR fixé à ce niveau planché, la quasi totalité de la population française est déjà carencée en un ou plusieurs nutriments! Cette complémentation est aussi d'autant plus nécessaire que le discours rassurant et lénifiant des "spécialistes" des AJR à l'AFSSA masque beaucoup d'incertitudes scientifiques en ce qui concerne d'une part les besoins réels en tel ou tel nutriment et d'autre part les nutriments effectivement apportés par l'alimentation. En effet il existe une double incertitude : premièrement, quel est vraiment la quantité de telle vitamine ou minéral nécessaire chaque jour et deuxièmement quel est l'apport en nutriment que je reçois en pratique de mon alimentation. Il y a beaucoup d'incertitudes et de désaccord sur le premier point, ce que l'on nous cache soigneusement, mais l'on parle encore plus rarement du deuxième point, à mon avis parce qu'il pose d'énormes problèmes de méthodologie ! Que l'on pense seulement à la diversité des modes de culture, des variations dans la richesse des sols, dans les variétés végétales ou animales, des problèmes de conservation des produits et des conséquences des modes de cuisson et l'on aura une idée des problèmes qui se posent au spécialiste !"
Compte tenu de l'importance de cette question, j'ai été particulièrement heureux de voir traité le sujet sur Basta !, une agence d'informations indépendante sur l'environnement et les alternatives sociales, via un article d'Agnès Rousseaux, "Faudra-t-il bientôt manger cinquante fruits et légumes par jour ?".
Agnès Rousseaux donne l'exemple de fruits comme "L’orange moderne [qui] contient cinq fois moins de fer." Ou la "Vitamine A : 1 pêche de 1950 = 26 pêches de 2010" et "vu les teneurs en nutriment, il faudrait 5 bananes, 10 oranges, et 26 pêches pour avoir sa dose de vitamine A !"
Concernant un autre aliment clé de l'alimentation humaine, la pomme de terre, "En un demi-siècle, la pomme de terre a perdu plus de la moitié de sa vitamine C et de son fer, plus d’un quart de son calcium. Et 100 % de sa vitamine A, un nutriment indispensable au développement des cellules et au fonctionnement du système immunitaire !"
Les causes de cette déperdition sont liées aux "méthodes agricoles d’abord : l’utilisation intensive de pesticides et d’herbicides, les excès d’engrais qui augmentent la vitesse de croissance des plantes et diminuent proportionnellement le temps de fixation des micronutriments. Les techniques intensives épuisent aussi les sols, dont la teneur globale en nutriments diminue dans certaines zones. En cause également, selon Brian Halweil, les traitements de conservation et les rallongements du temps de transport. (...) En cause également, les pratiques de sélection des plantes selon leur rendement. Les agriculteurs préfèrent les plantes qui poussent vite, produisent beaucoup et ont une belle apparence. Mais plus le rendement est élevé, moins la plante dépense d’énergie à absorber des oligo-éléments, et plus la teneur en nutriments est faible."
Le problème, grave en soi, se conjugue aux mauvaises habitudes alimentaires et à des pratiques "délibérées" d'appauvrissement de certains aliments, par exemple le pain, sujet non traité dans l'article de Basta !, mais où les boulangers sont passés à des farines très pauvres en minéraux et autres nutriments parce qu’elles sont plus faciles à faire lever et parfois jugées plus esthétiques. Lire à ce sujet l'interview de Walter Lopez, nutritionniste chez Limagrain, interviewé par LaNutrition.fr.
Agnès Rousseaux propose aussi un éclairage rapide mais terriblement instructif (qui recoupe aussi ce que nous avons pu constater lors de nos propres recherches sur la question) de la culture des experts français par rapport à ces questions absolument fondamentales de densité nutritionnelle des aliments, et qui sont caractéristiques du déni qui prévaut dans ce domaine.
Ainsi, explique-t-elle, "Du côté de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), ce genre de débat semble bien lointain. « La baisse de densité nutritionnelle des fruits et légumes ? C’est une rumeur, le type d’information qui circule… mais est-ce avéré scientifiquement ? », s’interroge Jean-Michel Chardigny, directeur de l’Unité nutrition humaine de l’INRA à Clermont-Ferrand, la plus grosse unité s’occupant d’alimentation humaine. « Je n’ai pas connaissance d’études là-dessus, ce n’est pas un sujet très documenté », explique-t-il à Basta !... Au moins sept études sur le sujet ont été publiées depuis 15 ans (lire ci-dessous)
À l’INRA, on travaille surtout sur « le nutriment ». Les chercheurs « sont mal armés pour mesurer la complexité des apports des aliments », justifie Jean-Michel Chardigny. « La question de la densité nutritionnelle ne se pose pas. Il est important que les gens consomment des quantités élevées de fruits et légumes. C’est lié au volume global, pas à la densité », ajoute Cécile Renard, directrice de recherche à l’INRA et responsable d’une équipe qui travaille sur la qualité des fruits et légumes."
Agnès Rousseaux présente par ailleurs à côté de ces lacunes incroyables et de ce désintérêt manifeste pour la recherche fondamentale sur les problèmes clés concernant la couverture de base nutritionnelle de la population - et marchant main dans la main avec cette ignorance - des exemples d’études nutritionnelles et santé en cours, hyper pointues, déconnectées de toute problématique générale, probablement financées sur fonds mixtes publics et privés et qui occupent actuellement les instituts de recherche publics français.
Agnès Rousseaux évoque aussi d'une façon dubitative la place possible des compléments alimentaires par rapport aux carences nutritionnelles qui affectent la majorité de la population "Quitte à gérer la santé comme un capital, il peut paraître plus rentable d’acheter des doses de vitamines ou d’oligo-éléments, que d’essayer de repenser les politiques agricoles et alimentaires. Surtout quand cela arrange l’industrie agro-alimentaire. Au moins pourrait-on espérer que les instituts de recherche en France puissent nous dire exactement ce que nous mangeons, et surtout si ces aliments nous nourrissent encore. Ce qui n’est même pas le cas."
Même si nous avons à Gestion Santé des perspectives beaucoup plus amples et larges sur l'intérêt des compléments alimentaires, il est également clair que les préoccupations des syndicats de fabricants de compléments alimentaires évoqués dans l'article rentrent, elles aussi, parfaitement dans la boucle du mercantilisme ambiant et, de ce point de vue, les remarques d'Agnès Rousseaux sont tout à fait pertinentes.
Enfin, l'auteur fournit, en annexe, une documentation intéressante pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet de la perte en nutriments dans l'alimentation. Bref un article important de Basta ! sur un sujet rarement traité.
Tout cela nous donne un bon aperçu de la décrépitude de la société capitaliste du XXIeS où se désintègre progressivement toute capacité de la société à prendre en compte l'intérêt général et où les milieux dirigeants, tout en jurant le contraire, préfèrent faciliter la rentabilité économique à court terme des fabricants et des distributeurs de produits alimentaires, la protection de leur image et la possibilité pour eux de distribuer leurs produits selon des préoccupations purement marketing et commerciales avec le soutien de la publicité pour façonner des habitudes de consommation souvent très néfastes. Tout ceci avec le moins de contraintes réglementaires possibles, quitte à perdre complètement de vue le fait que l'alimentation devrait avant tout proposer des aliments sains, nutritifs et des modes de préparation des plats industriels qui permettent à la population de bénéficier de repas équilibrés. Ce mercantilisme absolu où les besoins humains sont oubliés, conduit à la hausse constante de l’obésité adulte et enfantine et prépare des catastrophes dans le domaine de l’espérance de vie et dans celui des pathologies chroniques de la deuxième partie de la vie pour lesquelles les apports alimentaires effectués tout au long de la vie sont probablement le déterminant le plus important.
Le bicarbonate de potassium est un produit facile à se procurer en vrac pour un coup modique car il est utilisé en oenologie comme désacidifiant. Nous avons donné un fournisseur de référence pour ce produit, dans notre page dédiée aux fournisseurs de compléments alimentaires. La nécessité de se complémenter en potassium est trés débattue ainsi que les dosages de sécurité, notamment dans le cas de certaines pathologies. Lisez donc soigneusement le texte ci-dessous et n'hésitez pas à prendre un avis médical en particulier si vous avez un problème de santé.
Le problème de l'acidité, l'équilibre acido-basique
Je souhaiterai revenir sur la question du bicarbonate de potassium qui est un sujet sur lequel sont sortis des articles et études intéressantes.
J'ai déjà évoqué la question du bicarbonate de potassium lorsque j'ai mis à jour il y a quelques temps une page écrite il y a longtemps, "Du nouveau dans l'affaire du sel" en y actualisant la section portant sur les "substituts du sel" ou j'ai comparé le chlorure de potassium au bicarbonate de potassium en expliquant qu'il fallait absolument préférer le second au premier au vu des recherches sur la question. J'avais analysé à cette occasion un article d'anthropologie médicale très intéressant de feu Joe Vialls, un investigateur indépendant qui avait écrit un texte sur la question des apports en potassium selon les sociétés traditionnelles ou modernes et les pathologies associées au manque de potassium, comme l'hypertension et l'angine de poitrine. Selon cet auteur, l'hypertension et l'angine de poitrine ont été soignées avec succès par plusieurs médecins avec des macros-apports en potassium jusqu'au début des années 1950, puis ces recherches ont été totalement occultées avec l'arrivée des médicaments brevetés, et cela pour des raisons surtout commerciales. Joe Vialls - qui par ailleurs proposait des théories conspirationnistes très controversées - étant décédé en 2005, n'a plus de site ; j'ai retrouvé son article en anglais ici.
Joe Vialls donnait aussi le résultat qu'il trouvait très encourageant de sa propre expérience de complémentation en chlorure de potassium pour soigner son angine de poitrine et une hypertension essentielle. Malheureusement Joe Vialls utilisait du chlorure, une erreur qui l'a, à mon avis, amené à un surdosage en chlore et l'a empêché de bénéficier de l'apport thérapeutique du carbonate, le potassium se trouvant surtout sous forme de citrate et de carbonate dans l'alimentation, des formes beaucoup plus digestes et non acidifiantes.
Contrairement au chlore, le bicarbonate a des propriétés désacidifiantes très intéressantes qui s'ajoutent à l'intérêt du potassium lui-même. L'acidification est un problèmes car elle tend a soliciter l'organisme en citrates et en carbonates, lesquels proviennent souvent du stock osseux où leur moblisation provoque des "fuites" de calcium (avec lequel ils sont liés) que l'on retrouve ensuite dans les urines.
Selon le site LaNutrition.fr, "Les minéraux peuvent être classés en deux catégories selon leur effet sur le pH de l’organisme. Dans le camp des minéraux « acidifiants », on retrouve le chlore, le soufre et le phosphore. Dans le camp des minéraux « basifiants » : le magnésium, le calcium, le sodium et le potassium."
Le chlore se trouve lié a des minéraux dans des suppléments comme le chlorure de magnésium et de potassium. Pour le chlorure de magnésium, des sites comme LaNutrition.fr le déconseillent à cause du chlore, mais je considère que le débat reste ouvert compte tenu des nombreux témoignages sur son efficacité thérapeutique sous cette forme et du fait que c'est sous cette forme chimique qu'il se trouve préférentiellement dans le plasma sanguin. Le phosphore se trouve dans de nombreux sodas, ce qui est une des raisons de les éviter. Le soufre est un constituant de nombreux antioxydants majeurs ou de précurseurs de ceux-ci et il est indispensable à leur efficacité. Il n'est donc a priori pas souhaitable de l'éviter dans les suppléments (MSM, acide r-lipoïque, N-acétylcystéine, divers produits soufrés protecteurs des articulations, etc.). Il est donc souhaitable de bébéficier de suffisamment d'éléments désacidifiants par ailleurs comme les bicarbonates.
Pour les éléments basifiants, outre les minéraux basifiants mentionnés (magnésium, le calcium, le sodium et le potassium) on trouve les citrates et les bicarbonates. Le bicarbonate de soude (bicarbonate + sodium) est très connu, mais peu de personnes connaissent le bicarbonate de potassium, pourtant facilement disponible, (mais pas sous forme de supplément alimentaire - cf. ci-dessous), via les produits pour la vinification : il s'utilise pour diminuer l'acidité du vin au cours du processus de fermentation - lire cette fiche et cette autre. Il est doublement basifiant par le bicarbonate et par le potassium, mais c'est le bicarbonate qui est le plus basifiant. Dans une étude avec plusieurs groupes : placebo, potassium bicarbonate, sodium bicarbonate, ou potassium chloride, les groupes bicarbonates (sodium et potassium) avaient une diminution de l'évacuation urinaire du calcium par rapport aux autres groupes. Des résultats identiques ont été ont été obtenus dans une autre étude du même type. Attention toutefois, cette diminution des fuites en calcium ne suffirait pas à augmenter le pool de calcium osseux par elle-même, car selon une étude complémentaire, les bicarbonates limiteraient l'absorption du calcium au niveau digestif, même s'ils diminuent les fuites au niveau du rein, effets qui se neutraliseraient l'un l'autre.. Il faut doncavoir des apports en calcium suffisants, mais aussi en vitamine D, magnésium, vitamine K2, silice, etc. pour bien renforcer tant la qualité de la structure osseuse que la masse osseuse totale.
Il est en tout cas intéressant de voir que la recherche nutritionnelle de qualité scientifique vient valider les thèses de base, fort anciennes, défendue par les naturopathes sur l'équilibre acido-basique et les dangers de l'acidose. Lire aussi l'article de LaNutrition.fr, "L'ostéoporose, une maladie du déséquilibre acide-base".
Un remplaçant intéressant du sel de table
Une caractéristique intéressante du bicarbonate de potassium (BP) et qu'il est un remplaçant gustatif du sel très acceptable. Il peut donc permettre de diminuer les apports en sel (le chlorure du sodium) et donc en chlorure et de rééquilibrer le ratio sodium - potassium, très déséquilibré en faveur du sodium dans l'alimentation occidentale (trop de sel et pas assez de potassium).
En poids, il faut plus de bicarbonate de potassium que de sel pour saler un aliment et la quantité nécessaire pour obtenir le goût salé varie plus d'un aliment à l'autre qu'avec le sel de table. Certains aliments, par ex. le jus de tomate, ont des acides qui interragissent avec le bicarbonate qui est à l'origine du goût salé et il faut alors mettre une quantité plus importante pour obtenir l'effet salant. Le BP peut aussi donner un effet moussant sur certaines préparations culinaires, par ex. une souce tomate mélangée avec du BP va avoir tendance à mousser et déborder à la cuisson. Mais bon, ce sont juste des trucs et astuces à découvrir au fil de l'utilisation.
Le bicarbonate de potassium peut aussi être utilisé, à la place du bicarbonate de sodium, plus connu pour cet usage, dans l'eau de cuisson pour accélérer la cuisson des aliments et éviter les fuites minérales dans l'eau de cuisson. Vous pouvez probablement aussi l'utiliser à la place du sel dans les machines à a pain (non encore testé !)
Par ailleurs les études confirment bien que le bicarbonate de potassium peut être pris efficacement avec l'alimentation habituelle, ce qui évite des prises peu agréables entre les repas. [Frassetto L, Morris RC Jr, Sebastian A. Long-term persistence of the urine calcium-lowering effect of potassium bicarbonate in postmenopausal women. J Clin Endocrinol Metab 2005 Feb;90(2):831-4.]
Dosage et risque de surdosage, quelles précautions ?
Y a-t-il des risques de surdosage du BP utilisé en comprimé et en poudre en remplacement du sel ? Evidemment le dosage est difficile à faire pour la poudre. Ce que vous pouvez faire c'est peser votre bicarbonate de potassium en poudre dans une balance alimentaire et faire une moyenne en divisant la quantité par le nombre de jours que vous avez mis à le consommer, sachant que la quantité de potassium élément dans 2.7 g de potassium bicarbonate est 1.05 g .A priori si vous avez une alimentation variée et mangez un certain nombre de plats tout préparés déjà salés, vous ne risquez pas de carence en chlorure de sodium. Il faudrait que vous ayez le contrôle complet de votre alimentation et saliez la plupart de vos aliments avec du bicarbonate de potassium en évitant le sel pour qu'il y ait un problème de déséquilibre par excès de potassium et insuffisance en sodium. De toute façon l'objectif que nous conseillons est de rééquilibrer le ratio sodium / potassium en modérant - sans excès - les apports de chlorure de sodium et en augmentant les apports de bicarbonate de potassium.
Pour donner des chiffres plus précis, les hommes du paléolithique (avant l'invention de l'agriculture) consommait probablement de 10 g (LaNutrition) à 15 g de potassium par jour (life-enhancement.com) contre les 2.3–3.3 grammes/jour dans l'alimentation de nombreux hommes contemporains. Les instances officielles américaines ne recommandent actuellement seulement 4,7g/jour (lire cette monographie en anglais très complète sur le potassium qui donne aussi les apports conseillés de la FDA de 2004).
Outre les apports très élevés en potassium, on estime aussi que les hommes du paléolithique avaient des apports en sel très faible et même probablement trop faible - le commerce du sel est très ancien et la denrée était très précieuse et prisée - sauf pour ceux qui vivaient au bord de la mer et consommaient des produits marins. On voit donc selon les données anthorpologiques la marge de sécurité du potassium en terme de consommation alimentaire ou en supplément et probablement très importante. En substitut du sel on est le plus souvent dans des dosages de 1g par jour maximum et ensuite il faut utiliser des compléments alimentaires pour aller au-delà.
Life-enhancement.com dont la revue de consommateur a publié d'excellents articles sur l'intérêt du bicarbonate de potassium a mis sur le marché des boites suppléments de 120 tab ou 240 tb (15$ environ pour les 240 tab), 2 tablettes fournissant environ 1 g de potassium. Iherb.com un excellent site américain a introduit récemment le bicarbonate de potassium de Life Enhancement dans son catalogue, et propose par ailleurs des citrates et des aspartates faiblement dosés. En France LaNutrition.fr propose des boites de 120 gélules à environ 14 € nettement plus faiblement dosée. A priori, prendre 1g par jour de potassium élément (soit 2.7 g de potassium bicarbonate), en complément d'une alimentation équilibrée peut sembler un apport intéressant et dénué de risque. Personnellement je conseille d'utiliser du bicarbonate de potassium en vrac disponible en France au laboratoire OBST qu'on peut utiliser en substitut du sel ou mettre soi-même en gélule. Cette solution nous semble de beaucoup la moins cher et la plus pratique.
Toutefois, si vous prenez des diurétiques favorisant l'élimination du sodium, si vous avez une hyperkaliémie où si présentez un facteur de risque par rapport à cette pathologie, une complémentation peut présenter un risque. Il vaut mieux prendre un avis médical pour une complémentation (en comprimé ou en poudre) si vous avez un problème de santé notamment rénal ou cardiaque, si vous prenez des médicaments pour une maladie chronique et d'une façon générale il convient d'utiliser les compléments de façon raisonnée en étudiant les dosages efficaces et en étudiant soigneusement les risques possibles liés à leur utilisation.
Dans l'hyperkaliémie, le potassium - qui est un minéral préférentiellement intracellulaire par opposition au chlorure de sodium qui est un préférentiellement plasmatique - s'accumule de façon anormale dans le sang. En fonctionnement normal, la pompe sodium/potassium "permet d'échanger les ions sodium (Na+) issus du milieu intracellulaire avec les ions potassium K+ issus du milieu extracellulaire dans un rapport précis (3 Na+/2 K+)." C'est l'énergie cellulaire qui active le système enzymatique membranaire correspondant qui est une des clés du fonctionnement normal des membranes cellulaires et des cellules et qui est indispensable au maintien des grands équilibres physiologiques."
Les dernières recherches et résultats concernant le bicarbonate de potassium
Un des premiers articles qui ait attiré mon attention sur le bicarbonate de potassium est celui du Life Enhancement Magazine "Potassium Bicarbonate for Reduced Blood Pressure and Increased Muscle Mass" avec une interview fort intéressante de Durk Pearson & Sandy Shaw, deux vieux routiers de la supplémentation interviewés par Will Block. Durk Pearson et Will Block donnent des résultats personnels impressionnants sur leur tension artérielle, suite à la prise de bicarbonate de potassium (environ 2 g par jour de potassium élément pour l'autre et plus du double pour l'autre). Outre qu'il s'agit de résultat anecdotiques, il ne faut pas oublier que ces spécialistes de la complémentation prennent d'innombrables autres produits ayant un effet favorable sur la santé cardio-vasculaire et susceptibles d'interagir favorablement avec le bicarbonate de potassium (ce qu'ils reconnaissent d'ailleurs).
L'interview était complétée par un article de Durk Pearson & Sandy Shaw "Potassium Bicarbonate Supplementation - A Low Cost Way to Improve Health" donnant une bonne synthèse des aquis de la supplémentation en potassium (toutes formes de sels). Cet article indique qu'on peut obtenir par un apport adéquat en potassium notamment via le bicarbonate de potassium les effets suivants :
1.Réduction de la pression sanguine, 2. Augmentation de la masse musculaire 3. Diminution de la perte osseuse 4. Réduction du risque d'attaque 5. Fonctionnement endothélial amélioré 6. Charge en acides alimentaitres réduites
En dehors de divers points que nous avons déjà évoqués précédemment, l'article donne le résultat d'études sur :
La corrélation entre les apports en potassium ou le niveau de potassium plasmatique et le risque d'attaque.
L'alcalinisation de l'alimentation qui protège la masse musculaire maigre de la personne âgée et diminue les excrétions de la balance azotée (lire aussi "Effects of Potassium on Blood Pressure via Reduction of Endothelial "Stiffness" and Increased NO Release".
Le potassium facilite la relaxation de la paroie artérielle et facilite le flux sanguin via des systèmes de régulation du système sypathique et parasympathique.
Des éléments d'information complémentaires sont également disponuibles dans l'article : "Boost Muscle Power and Endurance".
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Créé le 12/09/10. Dernière modification le 23/09/10.